A chaque moment décisif de l’histoire postindépendance de notre pays, le FFS a toujours assumé pleinement son rôle. Bien que ces adversaires dénoncent un reniement imaginaire –quoi que le FFS entreprenne, ce n’est jamais bon –, il n’en reste pas moins que les choix du parti sont conformes à l’éthique, à l’esprit républicain et aux principes qui ont présidé à sa création.
Pour corroborer cette thèse, il suffit de rappeler la main-tendue de Hocine Ait Ahmed au régime, lors de sa conférence de presse du 10 juillet 1963 à Ain El Hammam, pour qu’il ne prive pas l’Assemblée nationale constituante de sa mission. Et si le duo Ben Bella-Boumediene l’avait écouté, l’Algérie n’aurait pas vécu des moments dramatiques. Du coup, ceux qui reprochent au FFS sa disponibilité au dialogue ne connaissent rien à sa philosophie. A-vrai-dire, ceux qui accusent le FFS de reniement doivent corriger les parcours chaotiques de leurs partis respectifs.
Cela dit, quand un parti veut aller de l’avant, il ne doit pas tenir compte de certains commentaires émis par des journalistes-militants. Dans sa logique de quête d’une solution politique et pacifique à la crise algérienne, l’apport du FFS est inéluctable. Que ce soit à Tipaza ou au siège de la présidence, le FFS, fidèle aux principes qui ont forgé sa ligne, défend, sans fard ni acrimonie, sa vision. Ainsi, le 10 juin dernier, Ahmed Betatche indique clairement que la véritable solution réside dans un dialogue réunissant l’opposition, la société civile et le pouvoir.
Encore une fois, pour étayer le bien-fondé de cette démarche, le premier secrétaire du FFS rappelle que toutes les initiatives où une partie a été exclue du dialogue ont malheureusement toutes échoué. Faut-il préciser aussi que celles-ci n’ont pas abouti, notamment celle de Sant Egidio, à cause de l’entêtement du pouvoir à ne pas lâcher les rênes du pouvoir. Or, depuis les révolutions nord-africaines, le régime appelle lui aussi au dialogue. En l’état actuel des choses, il est évident que cela reste insuffisant pour que la relation de confiance s’installe entre le pouvoir et l’opposition.
Mais, si le pouvoir veut dialoguer, pourquoi la classe politique ne saisira-t-elle pas cette occasion pour rappeler, les yeux dans les yeux, le tort que le régime a fait à ce pays ? En tout cas, du côté du FFS, le dialogue ne lui a jamais fait peur. « La volonté de dialogue qui a toujours animé notre parti et notre Président Hocine Ait Ahmed depuis la création du FFS en 1963, avec à son actif plusieurs initiatives depuis lors en direction des décideurs pour engager des discussions pour une sortie de crise », lit-on dans la déclaration du FFS du 17 juin 2014.
Par ailleurs, pour qu’il n’y ait pas de malentendu, la délégation du FFS, qui a remis, le 17 juin 2014, la déclaration au chef de cabinet de la présidence de la République, rappelle que cette présence n’est en aucun cas une caution au projet de la révision de la constitution. Pour les membres de la délégation, cette présence est une nécessité –un devoir patriotique, pour reprendre les termes de la déclaration –en vue de soulever les dangers guettant notre pays. Sans être pessimiste, force est de reconnaitre que ceux-ci se multiplient à foison.
Toutefois, en se refusant à commenter les propositions de telle ou telle loi, le FFS préconise la voie idoine pour rassembler tous les Algériens. En guise de bonne foi, les membres de la délégation du FFS exhortent le régime à ne pas avoir peur du changement. «Il ne se fera pas contre vous, mais avec vous », disent-ils. En effet, la solution à laquelle appelle le FFS ne se fera pas en faisant tomber des têtes, mais en rassemblant les Algériens autour d’une dynamique consensuelle.
Pour conclure, il va de soi que la politique d’exclusion, que le régime a pratiqué depuis le recouvrement de l’indépendance, n’a apporté que des malheurs pour notre pays. C’est en tirant justement les leçons de ces expériences passées que le FFS se propose de jouer un rôle médiateur entre les différents segments de la société en vue de rapprocher les vues. Celui-ci consiste in fine à « créer collectivement le cadre et le climat de confiance entre les différentes parties pour des échanges sereins et fructueux sur les voies et moyens de réaliser un large consensus national pour ouvrir des perspectives nouvelles au pays. » Le tout est de pouvoir oser le changement.
Ait Benali Boubekeur