5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 11:29

Le refus catégorique du régime de répondre aux revendications légitimes du peuple algérien crée des tensions au sein du hirak. Bien entendu, entre la dynamique générale et les avis divers des animateurs, il y a un fleuve de sagesse qui les sépare. Et pour ne pas tourner autour du pot, il est évident que la sagesse est du côté de la masse et non pas des animateurs.

De la même manière, pour qu’il n’y ait pas de malentendu, cette note n’a pas pour but de minimiser la responsabilité du régime dans cette crise. Bien entendu, elle est totale. Mais, en disant cela, on ne doit pas s’interdire de dresser le tableau des deux ans du hirak. Même si globalement le bilan est positif, il n’en reste pas moins que quelques réactions son abusives et nuisent à la poursuite sereine de la révolution du sourire. C’est le cas du refus de tous les partis. Plus grave encore, certains tiennent des déclarations au nom du hirak.

En tout cas, si le changement de régime doit nous replonger dans une ère de parti unique ou d’absence de partis, la révolution du sourire accouchera d’une souris. Malheureusement, ces slogans sont accentués des derniers temps. Au départ, c’étaient les partis de l’alliance présidentielle ayant accompagné Bouteflika. Aujourd’hui, c’est autour de tous les partis. La rue peut certes contester, mais elle ne peut pas juger. L’interdiction d’un parti relève de la décision d’une justice libre et indépendante. En ce moment, force est de reconnaître qu’on en a ni l’une ni l’autre.

En attendant, le régime parachève sa restructuration. Bien qu’il soit définitivement discrédité, les tensions au sein du hirak lui garantissent une pérennisation. La programmation des élections législatives anticipées s’inscrit dans cette logique. Même si le boycottage massif ne fait aucun doute, le grand mouvement populaire assistera impuissant à la dernière étape de restructuration du régime. Et même si le mouvement revient en force, le refus de structuration, les bisbilles entre Rachad et les partisans de la double rupture, le souhait de la fin des partis, sont autant d’éléments qui permettent au régime de perdurer dans le temps. Car, le régime vit des tiraillements internes de la société.

Enfin, il va de soi que la partie n’est pas perdue. La grande majorité des manifestants au sein du hirak tient à l’union, dans la diversité des courants, pour parvenir au changement. Malheureusement, les quelques activistes, qui n’ont par ailleurs aucun mandat du hirak, développent ces sujets de division. Pire encore, chacun rêve que son courant rafle la mise. Heureusement, la jeunesse algérienne saura déjouer ces pièges. Car, la société saine est celle qui tolère toutes les opinions et  permet la cohabitation sereine de tous les courants politiques.

 

    

Publié par Ait Benali Boubekeur - dans Actualité

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