22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 18:55

A quelques mois de l’élection présidentielle anticipée, la scène politique s’anime. Chacun se positionne selon ses convictions. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le retour, sur le terrain, des partis politiques est encourageant. Qu’il en déplaise à la chaine El Magharibia, ces partis sont autonomes. Ils n’ont pas à leur demander une quelconque autorisation, comme ils n’ont pas de compte à rendre aux agitateurs sur les réseaux sociaux.

En tout état de cause, l’expérience ratée du hirak a montré que le changement ne pourrait intervenir qu’en construisant un projet alternatif. A ce titre, l’engagement des partis est incontournable. Deux exemples au moins montrent la voie : l’exemple sénégalais et avant lui l’exemple chilien. En participant massivement aux élections, deux candidats jeunes ont réussi à réaliser des exploits. Et si les agitateurs dans ces pays avaient exigé le départ des dirigeants, ils seraient toujours gouvernés par les anciens régimes.

Dans le cas de l’Algérie, les chiffres des dernières élections ont montré que le changement par les urnes était plausible. Si, en 2019, un candidat antisystème avait pris ses responsabilités de se présenter, il aurait été élu sans problème. A condition que la propagande de Yetnahaw ga3 ne saborde pas le processus.

Pour toutes ces raisons, le FFS a raison d’examiner en toute quiétude ces questions. Malgré les attaques qu’il subit sur les réseaux sociaux, il ne doit pas être influencé par ces campagnes. Les accusations de trahison ne tiennent pas la route. Le hirak, auquel ils font allusion, n’existe plus depuis belle lurette. Et surtout, le peuple algérien n’a mandaté personne pour le représenter à l’étranger.

Enfin, bien que la diaspora puisse jouer un rôle capital, elle ne peut pas se substituer pour autant à la volonté populaire. Bien entendu, ces agitateurs sont libres d’attendre le départ du régime pour y participer, mais ils n’ont pas de leçon à donner aux nationaux qui pourraient opter pour une autre voie. N’’est ce pas l’enseignement principal que l’on peut tirer de la révolution algérienne, à savoir : la primauté de l’intérieur sur l’Extérieur ne doit pas être un slogan, mais un principe tangible.    

20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 16:16

Ferhat Mehenni et ses partisans s’apprêtent à restaurer leur État virtuel. Pire encore, cet « État », qui ne pourrait jamais exister dans la vie réelle, est construit sur le mensonge et l’exploitation éhontée de l’histoire. A les croire, la Kabylie aurait perdu son indépendance en 1857. Or, dès 1833, Bejaia a été occupée par les Français. Et sans la résistance de l’Emir Abdelkader, la grande Kabylie aurait été occupée plus tôt. En plus, même avant l’arrivée des Français, la Kabylie avait été sous la domination turque.

Cependant, leurs mensonges ne se limitent pas à une période donnée. Malheureusement, pour eux évidemment, l’histoire ne ment pas. Tous les historiens s’accordent à dire que la restauration de l’État algérien a été le fruit de l’alliance de toutes les régions d’Algérie au sein du mouvement national. Et s’il y a une région qui a participé activement à la réussite de ce projet, c’est bien la Kabylie.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les sacrifices des meilleurs fils de l’Algérie ont abouti à la restauration de l’État algérien dans les délimitations actuelles lors du référendum de l’autodétermination du 1er juillet 1962. Est-ce que la Kabylie a pris part à ce référendum ? A 99% des voix, les Kabyles, comme ce fut le cas de tous les Algériens, ont exprimé leur choix en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Du coup, si Ferhat Mehenni et ses acolytes étaient honnêtes, ils ne cacheraient pas cet événement capital à leur base.

Enfin, malgré leurs mensonges, leur projet raciste ne mobilise pas. Bien qu’elle soit frondeuse, la Kabylie reste profondément attachée à son appartenance à l’Algérie. Et ce ne sont pas les quelques franco-kabyles, regroupés principalement dans la région parisienne, qui vont parvenir à diviser un grand pays comme l’Algérie. D’ailleurs, malgré les divergences que les uns et les autres peuvent avoir avec les dirigeants algériens, il faudra les surpasser pour sauvegarder l’unité nationale. C’est ce que font les Espagnols dans le cas du problème catalan, c’est le cas aussi des Français avec le problème corse, etc. Et si l’action politique ne suffit pas, il appartiendra à l’armée de maintenir intacte l’unité nationale. Le reste n’est que du folklore.    

   

 

23 novembre 2023 4 23 /11 /novembre /2023 13:55

Le décès de Dda El Mouhoub, c’est incontestablement la disparition d’un pan important de l’histoire de notre pays. Son noble combat, pour la libération du pays, dans le premier temps, et pour la libération du peuple de tout carcan, dans le second temps, est gravé en lettre d’or. Son combat est aussi un exemple pour plusieurs générations.

Malheureusement, cette génération bénie, qui a réussi à se débarrasser du joug colonial, n’a pas profité du fruit de ses sacrifices. Ainsi, à peine le pays libéré, un groupe d’officiers, basé essentiellement aux frontières, s’est emparé du pouvoir. Dès 1962, un système autoritaire s’est uniment substitué à la volonté populaire. Pour illustrer cette domination, on peut citer la période 1965-1976 où l’Algérie a fonctionné sans aucune institution élue.

Toutefois, ce que ce régime feignait d’ignorer, c’est que des hommes de la trempe de Dda El Mouhoub ne pourraient pas admettre tant d’injustice. Le 29 septembre 1963, le FFS a été créé pour dire stop à la tyrannie. Parmi les fondateurs du parti, il y avait Dda El Mouhoub, alors âgé de 23 ans. Hélas, les forces qu’ils combattaient étaient plus fortes. Après l’arrestation de Hocine Aït Ahmed en octobre 1964, ses fideles ont été également arrêtés les uns après les autres. En prison, Dda El Mouhoub a fait la connaissance d’une autre figure emblématique de l’opposition algérienne, Ali Mécili. C’était en 1965 à Oran.

Cette rencontre a donné naissance à une grande amitié et à une intelligente collaboration entre les deux hommes. Après la conférence de Londres en décembre 1985, Ali Mécili et Dda El Mouhoub ont fondé « Libre Algérie », le journal du FFS. Il est devenu le coordinateur du journal après le lâche assassinat, le 7 avril 1987, de son compagnon de lutte. A ce titre, ses échanges avec Hocine Aït Ahmed étaient fréquents.

Par ailleurs, après 26 ans de règne sans partage du parti unique, les événements d’octobre 1988 ont permis un semblant d’ouverture. Pour ces militants qui ont consenti beaucoup d’efforts pour la libération du pays, cette brèche a été saisie pour mener le combat sur la terre natale. Le 15 décembre 1989, Dda El Mouhoub faisait partie de la délégation qui a accompagné Hocine Aït Ahmed en Algérie. C’était la fin de l’exil. Mais, pour combien de temps ?

Devenu un parti légal, le FFS a participé à sa première élection en décembre 1991. En sa qualité de membre fondateur du FFS et de dépositaire des statuts du FFS en 1989, Dda El Mouhoub s’est présenté à Tazmalt. Ainsi, pour l’une des élections les plus libres depuis l’indépendance, Dda El Mouhoub a été élu dès le premier tour, le 26 décembre 1991. Le coup d’état du 12 janvier 1992 a malheureusement refermé la parenthèse démocratique, ouverte trois ans plus tôt.

Cependant, bien que le mouvement se poursuive autant que faire se peut, force est de reconnaître que la démocratie a pris un sacré coup. Qu’on le veuille ou non, de 1992 à 2019, la mobilisation avait du mal à prendre de l’ampleur. Profitant de l’aveuglément du régime, qui voulait présenter un homme cliniquement mort à la tête de l’État, le peuple algérien s’est mobilisé comme un seul homme. Du haut de ses 79 ans, Dda El Mouhoub a repris son bâton de pèlerin. Hélas, cette mobilisation n’a pas suffi pour créer les conditions de changement. Même avec un devoir accompli, Dda El Mouhoub rejoindra ses compagnon de combat sans voir se concrétiser leur idéal : la consécration d’une véritable démocratie en Algérie.  

Par Aït Benali Boubekeur     

1 octobre 2023 7 01 /10 /octobre /2023 14:02

Le mouvement séparatiste, le MAK, célèbre cette semaine le soixantième anniversaire du FFS. Pour un observateur, même moins averti, cette action, venant d’un mouvement aux antipodes des idéaux du FFS, ne pourrait pas être dépourvue d’arrière-pensée. Connu pour sa malhonnêteté intellectuelle, si Ferhat Mehenni tend la main à quelqu’un, c’est pour le trainer au sol quelques temps plus tard. Homme manœuvrier par excellence, Ferhat Mehenni souhaite sans doute profiter de la crise que traverse le FFS pour grappiller des éventuels soutiens de militants déçus par la gestion de leur parti.  

Pour étayer ce propos, il faudrait se poser la question suivante : après avoir combattu les idées de Hocine Aït Ahmed durant quasiment toute sa carrière, qui est ce qui pousse Ferhat Mehenni à célébrer la naissance du FFS ? Dans le fond, le MAK, à sa tête Ferhat Mehenni, n’a rien à cirer du parcours du FFS. Ce qui l’intéresse, c’est immanquablement l’exploitation politique de l’événement en refaisant l’histoire du FFS à sa sauce. Ainsi, contrairement aux allégations mensongères de Ferhat Mehenni, en 1963, la Kabylie ne voulait nullement se distinguer. Après avoir voté massivement pour le référendum d’autodétermination du 1er juillet 1962, les révolutionnaires n’étaient pas d’accord sur la gestion des affaires du jeune État.

D’ailleurs, la création du FFS n’était ni plus ni moins qu’une réponse au coup de force du duo Ben Bella-Boumediene qui ont élaboré la première constitution du pays dans une salle de cinéma. Bien évidemment, la réponse du régime était violente. Là encore, le discours de Ferhat Mehenni est anachronique. En aucun cas, la répression menée par l’ANP ne pouvait être assimilée à une occupation, comme tentent de le faire croire les séparatistes. Car, les Algériens sont partout chez eux.

Bien que le jugement de Hocine Aït Ahmed ait été sévère –il correspond à la réalité de surcroit –, il n’a jamais donné un sens régional ou ethnique à son combat. Pourquoi Ferthat Mehenni travestit-il la réalité ? Homme désespéré, Ferhat Mehenni tente les viles et dégluasses méthodes pour assouvir ses fins maladives et racistes. Mais, tant que les authentiques fidèles du combat de Hocine Aït Ahmed sont vivants, le mouvement séparatiste ne réussira pas son commerce sur le dos du FFS et de son président charismatique. Enfin, ce n’est pas auprès des fidèles de Hocine Aït Ahmed que Ferhat Mehenni pourrait gagner la moindre sympathie.     

 

31 décembre 2021 5 31 /12 /décembre /2021 17:25

Même si je reçois les meilleurs vœux du monde, il me manquera ceux de ma défunte mère. Malgré l’âge, sa disparition, le 29 juillet 2021, reste l’événement le plus triste pour moi. En plus du vide incommensurable qu’elle a laissé, le fait de ne pas assister à ses funérailles reste pour moi la plus terrible épreuve.

Comment, dans ce cas, avoir l’esprit à la célébration de la nouvelle année ? Même si je présente mes meilleurs vœux à beaucoup de personnes que j’apprécie, le cœur n’y est pas.

Et pourtant, il y a quelques années, ce fut toujours un moment agréable d’échanger de belles formules. Dans sa présentation des vœux, ma mère, paix à son âme, avait –comme toutes les mamans –une façon propre à elle de présenter les vœux. Ces derniers ne se limitaient pas à la célébration proprement dite, mais elle faisait appel à Dieu, à tous les saints, pour que la vie soit une succession d’heureux événements.

A l’approche du réveillon, ce sont donc ces mots de ma chère mère qui me viennent à l’esprit. Et je sais que là où tu es, tu continueras à nous souhaiter le meilleur. De mon côté, tu es la première pour qui j’ai une profonde pensée.

Joyeuse et heureuse année maman. Que la terre te soit éternellement légère.    

5 avril 2021 1 05 /04 /avril /2021 12:45

À quatre jours de la commémoration de la mort d’Ali Mécili, le FFS, à travers son refus de prendre part aux élections du régime, rend le meilleur des hommages à ce symbole de l’opposition algérienne. En plus, bien que le boycottage s’impose, le respect du calendrier des débats internes est également une démarche honorable. Cela ne veut pas dire que le parti devrait ignorer le mouvement populaire.

Au contraire, toute révolution a besoin de partis politiques. Si le choix, par exemple, entre 1954 et 1962, devait être la dissolution des partis au sein du FLN historique, il ne faudrait pas, dans la révolution actuelle, suivre le même modèle. Car, la recherche de l’unanimisme ne fait qu’émerger des personnalités violentes en lieu et place des compétences.

En tout cas, depuis 2 ans, les manifestants ne rejettent pas les partis. Et pour cause ! Pour la plupart, ils n’ont jamais eu de responsabilités exécutives. C’est la raison pour laquelle les manifestants dirigent leur colère contre le régime qui s’est imposé par la force depuis 1962. D’ailleurs, comment pourraient-ils s’en prendre au FFS, alors que ce dernier a payé un lourd tribut pour l’avènement de la démocratie en Algérie ?

Malheureusement, par moment, il existe quelques réactions nauséabondes de certains animateurs du hirak envers les partis. Hélas, ces derniers se contredisent sans cesse. Car, on ne peut pas dire que ce hirak ne doit pas avoir de représentants et en même temps reprocher aux partis leurs activités au nom même du hirak.

En tout cas, en maintenant ses activités –peu importe le différend que l’on puisse avoir avec les dirigeants du parti –, le FFS sauve –cette remarque vaut aussi pour d’autres partis qui maintiennent leurs activités –la place des partis dans le nouveau paysage politique. Car, la victoire du hirak ne doit pas se limiter au départ du régime, mais à la capacité des partis à proposer l’alternative.

Pour conclure, il va de soi que le boycott des élections du 12 juin 2021 est une réponse adéquate à un régime qui ne cherche que sa pérennisation. Est-ce que tous les refus doivent s’exprimer de la même manière ? Certains militants confondent le mouvement de contestation et la construction politique.

Dans le premier cas, la rue exprime sa position à travers des slogans. Dans le second cas, le parti développe une analyse politique où le pour et le contre sont pesés. Dans le cas du scrutin du 12 juin, on ne peut pas se réclamer de l’héritage de Hocine Aït Ahmed et cautionner en même temps un processus biaisé. Mais, il fallait laisser le temps au parti de l’exprimer sans pression.  

 

10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 19:51

Depuis le début du hirak, la femme algérienne joue un rôle exemplaire. C’est ce qu’elle a démontré lors de la célébration de la journée du 8 mars 2021. Bien entendu, le combat de la femme algérienne ne se limite pas à cette journée. À chaque étape décisive de l’histoire de notre pays, elle était au rendez-vous, notamment pendant la guerre d’indépendance.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet esprit combatif a été jalousement sauvegardé. Bien que le règne du parti unique ait détruit tous ces repères, il n’en demeure pas moins que l’esprit de résilience est resté enfoui dans leur conscience. Ainsi, malgré son infériorisation par le code de la famille de la honte, dès la pseudo ouverture politique, la femme algérienne a repris sa place.

Mais, ce qui a révélé la capacité de la femme algérienne à être à la hauteur des événements était incontestablement sa mobilisation au sein du hirak, et ce, depuis le 22 février 2019. En dépit des difficultés inhérentes à sa position familiale –une avocate a résumé la situation en disant que la femme algérienne devait faire d’abord le hirak chez elle avant de sortir dans la rue –, son implication massive a permis de préserver la révolution.

Pour ces raisons, la participation active de la femme algérienne au hirak ne doit pas suivre la même trajectoire que la première révolution, 1954-1962. Car, après l’indépendance, la dictature a dénié à la femme les droits les plus fondamentaux. Cette couleur a été annoncée à la fin de la guerre. Dans une rencontre au sommet de la révolution, des machos ont décrété que la place de la femme était en cuisine. C’était évidemment une grave injustice. Mais, la grave humiliation a été atteinte lorsque la chambre d’enregistrement, composée exclusivement de cachiristes de leur époque, a rédigé un statut qui l’infériorisait à vie.

Du coup, pour que l’issue de la révolution du sourire soit différente de la première révolution, il faudrait inscrire, dans les futurs textes, l’égalité parfaite entre l’homme et la femme. Du moins, les institutions devront être claires sur ce sujet.

Dans la pratique, tout le monde sait que les pesanteurs de la société vont encore freiner son émancipation. Et sur ce sujet, les blocages ne viennent pas tout le temps du régime. Le problème est ancré dans la société. Pour dépasser cela, il faudrait peut être se poser la question la suivante : la vie d’un être humain n’est-elle pas supérieure à des considérations liées à la tradition ou à la religion ? Il est temps que la liberté soit le fruit de tous.

  

 

5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 11:29

Le refus catégorique du régime de répondre aux revendications légitimes du peuple algérien crée des tensions au sein du hirak. Bien entendu, entre la dynamique générale et les avis divers des animateurs, il y a un fleuve de sagesse qui les sépare. Et pour ne pas tourner autour du pot, il est évident que la sagesse est du côté de la masse et non pas des animateurs.

De la même manière, pour qu’il n’y ait pas de malentendu, cette note n’a pas pour but de minimiser la responsabilité du régime dans cette crise. Bien entendu, elle est totale. Mais, en disant cela, on ne doit pas s’interdire de dresser le tableau des deux ans du hirak. Même si globalement le bilan est positif, il n’en reste pas moins que quelques réactions son abusives et nuisent à la poursuite sereine de la révolution du sourire. C’est le cas du refus de tous les partis. Plus grave encore, certains tiennent des déclarations au nom du hirak.

En tout cas, si le changement de régime doit nous replonger dans une ère de parti unique ou d’absence de partis, la révolution du sourire accouchera d’une souris. Malheureusement, ces slogans sont accentués des derniers temps. Au départ, c’étaient les partis de l’alliance présidentielle ayant accompagné Bouteflika. Aujourd’hui, c’est autour de tous les partis. La rue peut certes contester, mais elle ne peut pas juger. L’interdiction d’un parti relève de la décision d’une justice libre et indépendante. En ce moment, force est de reconnaître qu’on en a ni l’une ni l’autre.

En attendant, le régime parachève sa restructuration. Bien qu’il soit définitivement discrédité, les tensions au sein du hirak lui garantissent une pérennisation. La programmation des élections législatives anticipées s’inscrit dans cette logique. Même si le boycottage massif ne fait aucun doute, le grand mouvement populaire assistera impuissant à la dernière étape de restructuration du régime. Et même si le mouvement revient en force, le refus de structuration, les bisbilles entre Rachad et les partisans de la double rupture, le souhait de la fin des partis, sont autant d’éléments qui permettent au régime de perdurer dans le temps. Car, le régime vit des tiraillements internes de la société.

Enfin, il va de soi que la partie n’est pas perdue. La grande majorité des manifestants au sein du hirak tient à l’union, dans la diversité des courants, pour parvenir au changement. Malheureusement, les quelques activistes, qui n’ont par ailleurs aucun mandat du hirak, développent ces sujets de division. Pire encore, chacun rêve que son courant rafle la mise. Heureusement, la jeunesse algérienne saura déjouer ces pièges. Car, la société saine est celle qui tolère toutes les opinions et  permet la cohabitation sereine de tous les courants politiques.

 

    

17 février 2021 3 17 /02 /février /2021 09:02

Certains animateurs du hirak se trompent incontestablement de cible. Peu importe les défauts de la direction actuelle, le FFS n’est pas l’ennemi à abattre. Or, on constate amèrement sur les réseaux sociaux des réactions inappropriées. Pire encore, certaines voix avaient ou ont un attachement avec le parti. Quant aux ennemis habituels, leur acharnement est routinier.

Quel est le point de départ ? Ces réactions sont justifiées par certains par la suite positive qu’a donnée la direction actuelle à l’invitation de Tebboune. Le plus facile serait évidemment de décliner l’invitation. Or, si la direction actuelle n’y croit pas à la capacité du hirak –pour le moment, il n’est pas sur le terrain comme en 2019 –à transcender la crise, elle a le droit de proposer sa démarche. Dans tous les cas, l’autonomie des organisations politiques est une ligne rouge dans une démocratie.

Dans le fond, que reprochent ces animateurs du hirak à la direction du FFS ? Que la direction actuelle n’accompagne pas le hirak, alors que ce dernier n’est même pas sur le terrain ou à la recherche d’un second souffle. Et même s’il y a une divergence d’opinions, cela ne doit pas s’accompagner d’insultes. D’ailleurs, si ces animateurs veulent imposer un unanimisme, comme celui qu’a imposé le FLN entre 1954 et 1962, la révolution du sourire conduira indubitablement aux mêmes dérapages.

Est-ce que le pays a intérêt à reproduire les mêmes échecs ? La réponse est non. Ainsi, bien que leur radicalité soit compréhensible, la colère doit être dirigée contre le régime, responsable de la crise. Pour les amnésiques, pendant plusieurs décennies, cette radicalité a été portée par le FFS. Des dirigeants avertis au sein du FFS ont prédit que si le régime ne changeait rien à son hégémonisme, cette radicalité du FFS serait dépassée par celle de la société.

Malheureusement, ces alertes ne sont pas prises au sérieux. Par sa gestion chaotique, le régime a aggravé la situation. Aujourd’hui, le FFS parait comme un parti modéré. C’est le parallèle que l’on peut faire avec la première moitié des années 1950. Le PPA-MTLD, qui était classé comme une organisation dangereuse, a été dépassé par sa frange radicale, regroupé en 1954 au sein du FLN.

Et même si certains veulent brouiller les cartes, le terrain de lutte n’est pas le même. Et cette différence doit être rappelée. Si hier le peuple algérien faisait face à un colonisateur féroce, aujourd’hui, le combat est politique. À moins que certains excités songent à un autre plan.

Enfin, s’agissant de la famille FFS, les divergences internes ne peuvent se régler au sein du hirak. Ce serait une erreur de s’en prendre au sigle FFS, et ce, peu importe la démarche de la direction. Car, le problème remonte à avant le hirak. Cette direction devait être renouvelée en 2017. Dans quelques mois, la direction du FFS devrait finir son deuxième mandat, alors qu’elle est toujours à son premier. Or, certains militants qui critiquent la direction actuelle acceptent, eux aussi, d’être membres du conseil national alors que leur mandat est fini en 2017. Quant au hirak, il suffit que la mobilisation revienne au niveau de 2019 pour que ces problèmes de représentation ne se posent plus. Une chose est sure, la révolution ne se fait pas sur les réseaux sociaux ou en Occident.

   

25 octobre 2020 7 25 /10 /octobre /2020 08:48

Malgré l’exclusion du peuple algérien depuis 1962, certains événements, notamment la date du 1er novembre 1954, sont communément célébrées et partagées entre tous les Algériens, et ce, quel que soit leur bord politique. En programmant le référendum pour le renforcement du nouveau régime, Abdelmadjid Tebboune a pris le risque inconsidéré de diviser les Algériens.

Cependant, bien que la manœuvre vise à pousser les Algériens à faire de cette date un clivage, c’est le régime qui a été pris à son propre jeu. En refusant de tomber dans le piège de la division, le peuple algérien s’est montré à la hauteur. Il n’en est pas de même des membres du gouvernement. Deux « ministres » ont ainsi commis des maladresses flagrantes.    

Pour le cas du « ministre » de la Jeunesse et des Sports, sa déclaration est carrément un dérapage dangereux. Pour lui, la constitution de Tebboune s’inspire du 1er novembre 1954. En s’adressant aux opposants au régime –il tente de les assimiler aux opposants à l’Algérie, alors que l’ennemi numéro un du pays est celui qui a dilapidé ses richesses, souillé son honneur et piétiné sa souveraineté –, il dit ceci : « si ça ne vous plait pas, quittez le pays ! »

Dans la réalité, la démarche du régime est antinomique avec celle du 1er novembre 1954. Sans refaire l’histoire coloniale –les présidents français parlent d’une entreprise profondément injuste jusqu’au crime contre l’humanité –, il faut rappeler au « ministre » que le soulèvement de novembre 1954 visait à se soustraire de la domination.

Hélas, en 1962, en refusant au peuple algérien de choisir son destin, les décideurs ont imposé leur propre domination. En un mot, la domination a juste changé d’intitulé. Pendant 57 ans, les différents régimes ont renforcé la dictature au détriment des libertés individuelles et collectives.

Toutefois, la pire période, c’est indubitablement celle de Bouteflika. Pendant son règne, il a détruit tous les repères et tous les tissus sociaux. Obnubilé par son égo démesuré, son pouvoir personnel a conduit à des catastrophes qui ont failli dégénérer en 2019 vers l’inconnu si ce n’est la sagesse du peuple algérien et de son mouvement, le hirak. Sans exagération aucune, s’il y a un mouvement qui ressemble à l’esprit du 1er novembre 1954, c’est bien le hirak.

A contrario, cet esprit ne peut être incarné par les successeurs de Bouteflika, et ce, pour la simple raison : plus de 95% de la nouvelle équipe a servi aveuglément Bouteflika, dont le « ministre » de la Jeunesse et des Sports. De la même manière, Abdelmadjid Tebboune a été ministre de Bouteflika de 1999 à 2017, assurant même pour une courte période la chefferie du gouvernement.

Malheureusement, au moment où le peuple réclame une rupture radicale avec l’ancien régime, les mêmes caciques reprennent le contrôle du pouvoir et proclament la rupture avec l’ancien régime. Comment comptent-ils procéder ? Jusque-là, le seul changement est dans le discours. Dans la pratique, il ne s’agit ni plus ni moins que de la continuité de l’ancien régime.

D’ailleurs, cette constitution ne diffère en rien de celle de 2016. « Le président » possède les mêmes pouvoirs qu’un Roi. Sur la méthode, cette constitution est préparée dans le même esprit que celle de 1963, 1976, 1989, 1996. Ce sont les experts qui rédigent. C’est l’exécutif qui tranche. Le peuple ne parait qu’à la fin du processus pour la ratification. D’où l question : est-ce que les hommes de novembre 1954 se sont battus pour instaurer un tel régime? Si le régime le pense vraiment, c’est qu’il ne comprend rien à l’esprit de novembre1954.   

 

  

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