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6 août 2018 1 06 /08 /août /2018 19:38

Depuis l’annonce de la création de la force de contrainte en Kabylie, les ennemis de l’Algérie veulent imposer l’idée selon laquelle il existe deux catégories de Kabyles : les vrais qui, selon eux, soutiennent le projet suicidaire de l’aventurier Ferhat Mehenni et les KDS (Kabyles de service) qui sont des soutiens du régime, lequel les gave en matériels pour services rendus. Comment se fait-il que notre belle Kabylie tombe si bas ? Après avoir été le bastion de la lutte démocratique, il est désormais impossible d’avoir des échanges cordiaux.

C’est ce que résume Malika Baraka dans sa contribution. Selon elle, « les agressions verbales, les accusations gravissimes (Kabyles de service, traîtres, etc.), les diffamations en tout genre sont émises à la moindre formulation d’une opinion divergente d’une doxa qu’on veut imposer à tous. »

Cela dit, malgré son recadrage du débat, il est difficile de partager toute l’analyse de Malika Baraka. Car, bien que le centralisme sauvage paralyse toute la vie politique en Algérie, l’autonomie de la Kabylie n’est pas forcément la panacée. Bien évidemment, il ne s’agit nullement de lui dénier le droit d’émettre le vœu qu’elle souhaite.

Mais, en citant sa contribution, je voudrais juste affirmer mon attachement à une Algérie une et indivisible, legs des valeureux chouhadas et non un slogan commercial du régime. En effet, le destin de la Kabylie étant algérien –quelle que soit l’agitation des extrémistes –, il ne peut pas y avoir une solution à part. S’il faut la solution d’autonomie dans un cadre démocratique, notre pays devra l’adopter pour l’ensemble des régions.

Pour revenir au mouvement séparatiste, l’équation est encore plus complexe. Bien que dans le monde moderne la tendance soit à l’élargissement des espaces, ces mouvements cherchent le repli sur soi. La plupart de ces mouvements en un dénominateur commun : l’appartenance à l’extrême droite. Leurs points communs sont la haine d’autrui, les idées exclusivistes et le repli identitaire. Là s’arrête la comparaison avec l’extrême droite européenne.

Dans le cas du MAK-GPK, il y a un palier de franchi. Ils veulent créer un corps de contrainte pour violenter tous ceux qui les contredisent. À paris, l’activiste politique Mohand Bakir a été agressé par les partisans de Ferhat Mehenni. Son tort : ses publications sur facebook où il se démarque du projet séparatiste.

Comme lui, beaucoup de personnes subissent les foudres des séparatistes. Pour le moment, la plupart sont verbales. Sur mon blog, je supprime chaque semaine plusieurs messages insultants. Mais, en créant le corps de contrainte, Ferhat Mehenni va libérer la violence de ses partisans. Pour autant, on ne doit pas se taire. Car, la Kabylie a son histoire et son destin qui sont définitivement liés par le sang à l’Algérie.

Aït Benali Boubekeur  

 

 

 

    

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3 août 2018 5 03 /08 /août /2018 20:19

Au moment où la révolution algérienne s’engage sur une pente dangereusement glissante, suite à la proclamation unilatérale du bureau politique (BP), par le groupe de Tlemcen, le 22 juillet 1962, un compromis entre les antagonistes, intervenant un certain 2 août 1962, aurait pu constituer une nouvelle base et un nouveau départ pour ériger une démocratie effective en Algérie. Mais, est-ce que tous les acteurs ont la bonne foi ? Si du côté des opposants au BP, il n’y a aucun doute –dans la mesure où ils ont accepté le principe d’un BP –, il n’en est pas de même du clan fort du moment, en l’occurrence le groupe de Tlemcen.

Et pourtant, la rencontre qui a regroupé « Khider et Bitat d’une part, Boudiaf, Krim et Mohand Oulhadj d’autre part » a suscité un grand espoir. Et pour cause ! « Un accord fut trouvé sur la date des élections à la Constituante, fixées au 27 août, et sur la réunion du CNRA, une semaine plus tard, qui aurait à se prononcer sur la composition du bureau politique », écrit l’éminent historien, Gilbert Meynier.

En effet, bien que la rivalité ait atteint son point culminant en juillet 1962, grâce à l’accord du 2 août, il n’aurait pas dû y subsister ni de groupes ni de clans. La composition du bureau politique étant validée par le CNRA, comme stipulé dans les statuts de la révolution algérienne, la désignation des candidats à l’Assemblée nationale constituante (ANC) ne devrait pas faire l’objet d’un quelconque calcul politicien.

Hélas, une fois le groupe de Tizi Ouzou, dont les têtes d’affiche sont Boudiaf et Krim, est amadoué par les artisans du coup de force du 22 juillet, le duo Ben Bella-Boumediene reprend ses manœuvres, comme au bon vieux temps. Prétendant une opposition du conseil de la wilaya IV historique, le groupe de Tlemcen, par la voix de Mohamed Khider, annonce le 25 août 1962 le report des élections à l’ANC. Dans la foulée, Mohamed Boudiaf claque la porte du BP.

Au sein de ce dernier, il ne reste désormais que les fidèles du duo Ben Bella-Boumediene. Dans une réunion regroupant les membres de l’EMG (état-major général) et les membres non démissionnaires du BP, une déclaration datant du 27 août 1962 annonce le report des élections au 20 septembre. À partir de là, c’est le grand boulevard qui s’ouvre aux putschistes. Car, celui qui a le pouvoir de désigner seul les candidats à l’ANC dispose du même coup de tous les pouvoirs.

Bien que le récit soit édulcoré par les vainqueurs de la crise de l’été 1962, cette situation est désormais similaire à celle du 22 juillet. À présent, le groupe de Tlemcen s’arroge le droit d’assumer, sans aucun contre-pouvoir, les responsabilités nationales. Et si des oppositions veulent lui faire de l’ombre, « le 30 août, le bureau politique donna l’ordre aux wilayas 1, 2, 5, 6 et aux troupes de l’armée des frontières de marcher sur Alger », écrit Gilbert Meynier. C’est ainsi que le pouvoir a triomphé. Et ce n’est pas grâce au peuple, comme l’a proclamé Ben Bella en septembre 1962. La preuve en est que depuis ce coup de force, le peuple n’a jamais savouré le goût du pouvoir.

Aït Benali Boubekeur      

  

 

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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 20:18

Au fur et à mesure que le scrutin présidentiel approche, son seul enjeu se résume à la probable candidature du chef de l’État. Bien qu’il soit absent du paysage politique depuis son AVC en 2013, l’insistance des zélés du régime et l’absence de toute opposition crédible font que le 5eme mandat devienne presque inévitable. Cela dit, il faut préciser que si ce grenouillage n’est pas bon pour le pays, il permet par ricochet la pérennité du régime.

Cependant, pour un minimum d’objectivité, est-ce qu’il existe une politique alternative pour mettre fin au statu quo mortifère ? Bien que le régime ait programmé depuis des décennies la mort des organisations autonomes, la société en général et l’opposition en particulier ne font rien pour déjouer ce plan machiavélique.

D’ailleurs, qu'est-ce qui les empêche de proposer un projet alternatif ? Malgré les difficultés tous azimuts, l’opposition aurait pu élaborer un projet alternatif permettant de proposer un autre choix au vide absolu que le régime impose au pays. Or, à neuf mois du scrutin, la société, dans son ensemble, se résigne, et ce, au grand bonheur du pouvoir en place.

Mais, si la société ne bouge pas, il ne sert à rien de crier aux effets néfastes de la crise ou de pérorer à longueur de journée sur les scandales. Ne faut-il pas simplement d’observer autour de nous pour savoir que les peuples organisés poussent leurs dirigeants à rendre des comptes.  La récente affaire, en France, sur les agissements du conseiller de l’Élysée prouve que lorsqu’une société est organisée, la justice passe toujours. Ni le président, ni aucun général ne peuvent venir en aide au conseiller d’Emmanuel Macron.

Qu’en est-il en Algérie ? Malgré la multiplication des affaires, dont la plus grave est la saisine de 701 kg de cocaïne au port d’Oran, ni la justice ni le parlement ne sont en mesure de faire la lumière sur cette affaire. Pour donner l’impression d’agir, le pouvoir exécutif –le seul qui existe dans notre pays – procède à des limogeages.

Entre-temps, les supporters zélés du 5eme mandat continuent de vanter le bilan présidentiel et en appellent au chef de l’État pour qu’il brigue un autre mandat. Ne trouvant pas de contradicteur en face d’eux, les porte-parole du régime se permettent tous les excès de langage. La dernière en date est la litanie de Djamel Ould Abbas sur les réalisations grâce à l’argent du pétrole.

Mais, ce qu’il ne dit pas, c’est combien de milliards ont été détournés pour ces réalisations ? Par ailleurs, est-ce normal qu’un pays qui a amassé plus de 1000M$ sombre dans une crise six mois après la dégringolade des prix du pétrole ?

Enfin, bien que le 5eme mandat soit inévitable dans l’état actuel des choses, la seule question qui mérite d’être posée est la suivante : quand est-ce que le peuple algérien se réveillera pour prendre son destin en main. Le reste n’est que de la politique-fiction.

Aït Benali Boubekeur

 

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22 juillet 2018 7 22 /07 /juillet /2018 21:49

Une fois l’indépendance acquise, deux choix s’offrent à l’Algérie. La première voie est incarnée par le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne), l’instance légitime de la révolution. Avec tous ses défauts, le GPRA, sous la pression peut-être du l’EMG (état-major général), promet de conduire la période de transition au terme de laquelle il remettrait le pouvoir au peuple algérien. La seconde voie –et c’est elle malheureusement qui l’emporte – consiste tout bonnement à s’emparer du pouvoir sans le moindre partage. Elle a pour tête d’affiche Houari Boumediene, chef de l’EMG, dont les troupes sont stationnées aux frontières, et Ahmed Ben Bella, un civil convaincu par l’EMG.

Ainsi, que l’on appartienne à tel ou tel groupe, c’est l’acception du vivre ensemble, à travers lui le fonctionnement des institutions, qui est diamétralement opposé. En tout cas, si l’on ne peut pas juger ceux qui ont promis de restituer le pouvoir au peuple, car ils n’ont pas exercé des responsabilités, il n’en est pas de même des vainqueurs de la crise de l’été 1962.

En se passant de la seule instance qui peut donner un mandat aux responsables, en l’occurrence le CNRA (conseil national de la révolution algérienne), le groupe de Tlemcen, à sa tête le duo Ben Bella-Boumediene, proclame unilatéralement, le 22 juillet 1962, la mise en place d’un bureau politique « habilité à assurer la direction du pays ». De qui tiennent-ils ce droit ? Le duo Ben Bella-Boumediene mobilise ses soutiens au nombre de 37 sur 69, dont certains mandats n’exprimant pas la volonté des mandataires, en vue de se substituer à la volonté populaire.

Devant le fait accompli, ce qui reste du GPRA dénonce le coup de force. « Le GPRA déclara illégale une proclamation intervenant au surplus quelques semaines avant les élections à l’assemblée constituante qui étaient prévues courant août », écrit Gilbert Meynier, dans « histoire intérieure du FLN ». En tout cas, la démission de quelques poids lourds du GPRA et la création du groupe de Tizi Ouzou par Krim Belkacem et Mohamed Boudiaf ne sont pas de nature à unifier l’opposition.

Dans son dernier sursaut d’orgueil, le GPRA, par la voix de son président, Ben Youcef Ben Khedda, accepte le bureau politique(BP) à condition de réunir le CNRA en vue d’entériner le choix. Dans la foulée, c’est le groupe de Tizi Ouzou qui accepte la composante du BP dont un de ses membres, Mohamed Boudiaf, le rejoint. Hélas, cette expérience ne dure que quelques jours.  

Quels sont les responsables de la crise ? Bien que l’opposition se soit divisée à un moment donné, la responsabilité incombe à ceux qui ont cassé le consensus révolutionnaire. Ainsi, depuis 1962, le pays est géré par un groupe et non par la volonté du peuple. Et s’il y avait des évolutions dans la façon de gouverner, la finalité consisterait à adoucir l’image du régime. Et ce n’est en aucun cas une quelconque volonté d’associer les larges pans de la société. Pour ceux qui veulent des preuves, il suffit de s’intéresser à la future élection présidentielle d’avril 2019.

Aït Benali Boubekeur

 

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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 19:39

Dans son message épistolaire du 4 juillet 2018, le chef de l’État persiste dans sa langue de bois. Bien qu’on puisse partager le volet historique du message, il ne peut pas être de même s’agissant de la conduite des affaires après l’indépendance.

D’ailleurs, est-ce que les Algériens, s’ils ne sont pas partisans de la Chekara, pourront se reconnaître dans ce récit d’une Algérie idéalement démocratique et qui a toujours admis la diversité d’opinions ? Pour répondre à cette question, il ne faudrait pas remonter à longtemps pour dire que le régime a exclu et exclut encore toutes les personnes qui n’applaudissent pas. Sinon, comment expliquer que toute manifestation pacifique est interdite dans la capitale ? Pour ceux qui tentent de braver l’interdiction, la violence s’abat systématiquement sur eux.

Par ailleurs, en parcourant le texte présidentiel, il n’y a aucune référence à l’actualité brulante. Bien que la transparence ne soit pas le mode prisé du régime, les récentes affaires, notamment l’interception de 701kg de cocaïne au port d’Oran, mériteraient quand même un petit mot.

Au lieu de cela, le chef de l’État s’adonne à son exercice favori : ressasser les pages ternes de la colonisation. Que choisiraient les Algériens si on leur donnait le choix entre expliquer la gestion actuelle des affaires ou rappeler les événements de prés de deux siècles ? Sans doute, la première alternative aurait plus de partisans. Sauf peut-être les personnes qui gravitent autour du régime et sa clientèle.

Cela étant dit, il ne s’agit pas de tourner le dos à notre histoire nationale. Avec ses glorieuses pages et d’autres qui le sont moins, il faudrait assumer la totalité. Mais, quand le chef de l’État insinue que depuis l’indépendance il y a eu une sorte de consensus pour reconstruire le pays, cela s’appelle l’exploitation de l’Histoire à des fins politiques.

Dans la réalité, l’instance légitime de la révolution a été écartée par une alliance d’un chef historique et d’un chef des troupes stationnées aux frontières. Plus grave encore, ce coup de force n’a pas été seulement dirigé contre le GPRA, mais contre toutes les organisations autonomes. Ce qui a conduit, pendant plusieurs décennies, à l’exclusion pure et simple du peuple algérien.

Par conséquent, le bilan de l’Algérie ne peut pas être considéré comme l’addition de toutes les énergies. À vrai dire, le bilan de l’Algérie est celui du régime, car en 56 ans d’indépendance aucune alternance n’est autorisée. Pour autant, est-ce que cela doit influer sur l’amour du pays ? Bien qu’il y ait des marginaux et des extrémistes qui souhaitent des malheurs à notre pays, il n’en reste pas moins que la grande majorité garde une foi dans ce pays.

Et s’il y a une faute à ne pas commettre, ce sera de confondre le régime avec le pays. Malgré les tentatives des courtisans du régime de sacraliser certaines personnes, le chef de l’État n’est qu’un citoyen, sans plus. Dans les pays qui se respectent, et du fait qu’il assume des responsabilités, il devrait rendre des comptes sur sa gestion. Et c’est sans doute pour cela que les hommes de Novembre ont donné leur sang.

Aït Benali Boubekeur     

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5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 19:59

Alors que la République est restaurée grâce à la participation massive du peuple algérien, un groupe d’officiers, basé aux frontières, décide d’imposer sa vision. Ainsi, au moment où les militaires français s’apprêtent à quitter le territoire, une autre force militaire –il ne s’agit nullement d’établir un quelconque lien entre les deux entités – entend occuper le même espace libéré sans qu’il y ait le moindre contrôle de son action.

Et pourtant, tout commence bien. Le 1er juillet 1962, 5994000 sur 6034000Algériens votent pour l’indépendance du pays. Bien que le premier choix consiste à tourner la page de la longue nuit coloniale, il n’en reste pas moins que la grande majorité du peuple algérien est prête à consentir les efforts nécessaires en vue de reconstruire le pays. Hélas, les appétits du pouvoir font tourner la tête à quelques officiers.

Pour parvenir à leur fin, ces avancent un prétexte fallacieux selon lequel la mission du GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) s’est terminée le 19 mars 1962. Or, en mettant fin au mandat de la seule instance légitime de la révolution, en l’occurrence le GPRA, les nouveaux maîtres s’arrogent ce droit sans en référer ni au peuple ni à aucune justice.

Ainsi, lorsque le bureau politique est proclamé à Tlemcen, le 22 juillet 1962, l’armée des frontières s’accapare toutes les rênes du pouvoir. Car, c’est ce bureau politique qui choisit et valide la liste unique pour l’élection de l’Assemblée nationale constituante.

Devant le chantage des aventuriers, le GPRA se dissout le 3 août 1962. Désormais, le duo Ben Bella-Boumediene a les coudées franches. Vont-ils bâtir le pays ou construire un pouvoir ? En exigeant du peuple, des associations, des syndicats, une soumission totale, il est évident que les vainqueurs de la crise de l’été 1962 ne peuvent construire un État juste. Car, ce dernier se construit par la participation large possible du peuple et en acceptant l’érection de contre-pouvoirs requis au contrôle de l’action des dirigeants.

Qu’en est-il 56 ans plus tard ? Bien que des espaces de liberté aient vu le jour, la pratique du pouvoir, quant à elle, n’évolue pas d’un iota. Comme en 1962, le pouvoir se conquiert par la même méthode. Ainsi, si le bureau politique devait arrêter la liste unique avant de la soumettre au peuple pour la plébisciter, en 2019, la succession ou la reconduction du chef de l’État actuel échapperait totalement au peuple.

Mais, pour être réaliste, dans l’état actuel des choses, la société en général et l’opposition en particulier peuvent-elles incarner une alternative crédible ? En refusant de bâtir un projet alternatif, la classe politique doit faire son état des lieux, si l’expression peut être utilisée en politique. En attendant, c’est l’avenir des générations futures qui est compromis.  

  

Aït Benali Boubekeur

   

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1 juillet 2018 7 01 /07 /juillet /2018 21:44

Ces derniers temps, les affaires battent leur plein en Algérie. Bien évidemment, cela n’est pas étranger à l’imminence de l’échéance présidentielle d’avril 2019. Pour mieux se positionner, tous les coups sont alors permis. En tout cas, c’est ce que l’on sent d’un point de vue extérieur aux clans qui se battent.

Cela dit, bien que ces affaires soient internes au régime –depuis 1962, le peuple est habitué à ce genre de manœuvre. Les élections se font d’abord en interne avant d’être avalisées par un peuple dépassé par les enjeux –, cela devrait interpeller les bonnes consciences. Or, malgré les dangers d’instabilité qui menacent le pays, le peuple algérien continue d’adopter la politique de l’autruche. Pour rappel, cet animal croit naïvement qu’en cachant sa tête, le danger disparaitrait par enchantement.

Quoi qu’il en soit, d’ici avril 2019, beaucoup de choses risquent de se passer. Il faut dire que si un clan est poussé dans ses derniers retranchements, sa réaction risquerait d’être aussi brutale. Bien entendu, chaque clan soutiendra la thèse selon laquelle son action sera faite dans l’intérêt du pays. En quelque sorte, ils confondent leurs intérêts avec ceux du pays.

En tout cas, on assiste –et c’est le moins que l’on puisse dire – à un spectacle déplorable. Ces dirigeants oublient que ce pays a été restauré grâce au sacrifice de ses meilleurs fils. C’est donc en contrepartie d’un fleuve rempli de sang que ce pays a recouvré sa souveraineté. Est-ce que les dirigeants successifs ont été et sont à la hauteur de ces sacrifices ? La réponse est un non catégorique.

Tout ce que l’on retient de leur gestion se résume à quelques mots : la violence, la corruption, le déni des droits et des libertés, etc. Sur le plan politique, Ouyahia et ses amis dépassent de loin Naeglen dans les techniques de fraudes électorales, à l’instar des élections législatives de juin 1997.

Par ailleurs, comme si ces dangers ne suffisent pas, la montée de l’extrémisme devient perceptible dans notre société. En Kabylie, la région qui a été un pilier du mouvement nationaliste, l’aventurier politique, Ferhat Mehenni, va de son chantage à travers la création d’une milice, laquelle milice serait dangereuse envers tous les citoyens réclamant leur fidélité et leur attachement à l’Algérie. Sur le même pied d’égalité, il y a aussi le retour en force du  discours islamiste, porteur d’un projet rétrograde.

Pour conclure, il va de soi que l’Algérie est prise en otage par ceux qui la gèrent d’un côté et ceux qui veulent lui imposer un projet contraire à ces traditions de tolérance et de respect, d’un autre côté. Pour parer à tous ces dangers, il faudrait qu’il y ait en face un peuple capable de relever les grands défis. Malheureusement, dans l’immédiat, ce n’est pas sûr que le peuple algérien siffle la fin de la récréation. Mais, si les associations, les partis d’opposition raisonnables font un travail de proximité, tout deviendra possible à moyen terme. Ce jour-là, la proie deviendra plus grande pour les prédateurs de tout acabit.    

Aït Benali Boubekeur

 

  

 

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25 juin 2018 1 25 /06 /juin /2018 18:53

Malgré la douleur de toute une région, la justice de notre pays refuse de faire la moindre concession en vue de faire la lumière sur le lâche assassinat du chanteur populaire, Matoub Lounès. Mais, avant de pointer du doigt cette carence, il faudrait au préalable rappeler le contexte.

Bien que certains acteurs éradicateurs de la région attribuent ce forfait aux groupes islamistes, il n’en reste pas moins que cette version a du mal à convaincre. Et pour cause ! L’année 1998 connait une agitation inexorable à la tête de l’État. En un mot, le général-président Zeroual est contesté par les janvieristes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces derniers peuvent compter sur la frange radicale de la société, contrairement au clan présidentiel dont les soutiens ne sont pas décisifs.

Cette bataille se termine par la démission du chef de l’État en septembre 1998. Mais, avant de parvenir à leurs fins, le symbole de la lutte identitaire a été sacrifié par ses propres amis. A en croire deux enquêteurs du journal Libération, Florence Aubenas et Gosé Garçon, les janvieristes auraient utilisé ses relais en Kabylie en vue de déstabiliser le chef de l’État. « Si la direction de l’armée n’apprécie pas la loi d’arabisation, elle ne peut s’y opposer ouvertement et il serait plus habile que la mobilisation parte de la population elle-même. La Kabylie, en pleine effervescence à cause de cette loi, paraît le terrain le plus favorable. S’en prendre à l’un des symboles de la culture berbère serait une provocation susceptible d’allumer la mèche. Durant cette réunion, un dirigeant du RCD aurait affirmé qu’il se charge d’enflammer la Kabylie », écrivent-ils.

C'est donc au cours de cette réunion entre les éradicateurs que le sort de Matoub Lounès est scellé. Ce plan est mis en exécution le 25 juin 1998. Est-ce étonnant que le responsable du RCD de l’époque, Nordine Aït Hamouda, intervienne sur les médias internationaux pour endosser le crime aux groupes islamistes, et ce, quelques instants après le lâche assassinat ? En d’autres termes, ces sorties médiatiques ne rentrent pas dans un plan bien établi ? En tout cas, s’il ne s’agit pas de lancer des accusations sans preuve, il y a quand même anguille sous roche.

Toutefois, le plus grave dans cette affaire, c’est que la seule version retenue par la justice est celle des éradicateurs. Pour donner un peu de consistances au dossier, la justice trouve deux boucs émissaires, Malek Medjnoun et Abdelhakim Chenoui. Mais, que valent les aveux extorqués sous la torture ? Rien. D’ailleurs, la population locale ne cite ledit procès que pour le contester. À vrai dire, tout le monde sait que le crime est politique. D’où le refus de faire la lumière sur ce crime impuni.

Pour conclure, il va de soi que si la justice algérienne veut paraitre crédible, il faudra qu’elle reprenne l’enquête à ses débuts. Cette démarche est nécessaire, car elle permettra à la justice de passer et coupera, par la même occasion, l’herbe sous les pieds des marchands de sang qui n’attendent que le moment de faiblesse pour lancer leur coup d’estocade.

Aït Benali Boubekeur  

 

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18 juin 2018 1 18 /06 /juin /2018 22:04

Que dire de la contribution d’Arezki Aït Larbi ? Bien qu’il puisse y avoir des petites divergences de forme, un militant politique, quelle que soit son appartenance, ne peut que partager la teneur. Hélas, celle-ci n’est pas du gout de Ferhat Mehenni. Dont acte ! Dans le fond, qui pourrait imaginer une seconde que celui qui se coule une vie douce dans les salons parisiens puisse y adhérer aux valeurs démocratiques ?  Ne dit-il pas la chose suivante : je décide seul du sort de la Kabylie et les acteurs n’ont qu’à suivre comme des moutons.

Du coup, la principale divergence avec l’analyse d’Arezki Aït Larbi, c’est quand il considère que Ferhat Mehenni « est le meilleur d’entre nous ». Selon lui, « au risque de donner une nouvelle crise d’urticaire aux analystes de bistrot, oui, il était le meilleur d’entre nous. » Est-ce qu’il parle de leur parti commun, le RCD ? Dans ce cas, il a tout à fait raison de penser la prééminence de Ferhat Mehenni.

Mais, s’il s’agit de toute la région, son engagement politique a été de tout le temps exécrable. En tout cas, pour une très grande partie de la population locale, la personnalité charismatique était feu Hocine Aït Ahmed. En plus, malgré sa stature internationale, il n’a jamais prétendu représenter les citoyens qui n’adhéraient pas à son projet. Cette vision est également partagée par de nombreuses anciennes figures du RCD.

D’où l’interrogation suivante : peut-on parler d’un homme politique respectable s’il ne respecte pas les avis des autres ? De toute évidence, même si les citoyens ont le droit de défendre toutes les options, y compris les plus outrancières, il n’est pas permis à quiconque d’imposer son choix. Du coup, démocratiquement parlant, la première violence que subit la Kabylie, c’est celle que lui inflige Ferhat Mehenni.

Par ailleurs, si dans cette note je ne reviens pas sur les enjeux géopolitiques, expliqués méticuleusement par Arezki Aït Larbi, il est évident que le projet contraignant de Ferhat Mehenni sévira contre les paisibles citoyens de la région. En effet, en plus de l’injustice que subissent les Algériens de la région de Kabylie, la milice de Ferhat Mehenni apportera son lot de malheurs. « On propose à la Kabylie de faire preuve de docilité pour se soumettre de bonne grâce à une force de contrainte. C’est-à-dire une autorité de fait accompli, dont la cible sera le citoyen kabyle, sommé de renoncer à ses libertés», écrit Arezki Aït Larbi.

Mais, au-delà du devoir des forces de sécurités de parer à tous les dérapages, est-ce que la région qui a été pendant des années la locomotive du combat démocratique se laissera prise en laisse par quelqu’un animé par l’esprit de revanche ? Est-ce que les héritiers d’Abane, Aït Ahmed, Krim, Aït Hamouda vont renoncer à l’idéal de leurs modèles ? Franchement, il est difficile d’imaginer un tel scénario. Malgré la volonté des makistes d’opposer deux camps – d’un côté, les bons Kabyles opposants au régime et qui soutiendraient la scission du pays et de l’autre côté les autres qui sont assimilés au KDS et supplétifs du régime –, il n’en reste pas moins que la grande majorité croit à l’idéal algérien sans être d’accord avec la politique du régime.

Enfin, s’il faut condamner la violence sans aucune ambigüité, dans le cas qui nous concerne, il y a lieu de se demander quels seront les auteurs ? Sans aucun doute, ça ne va pas être les « repliés sur les bords de la seine », pour reprendre l’expression d’Arezki Aït Larbi. Pour venger son fils ainé –est-ce cette douleur qui fait franchir le rubican à Ferhat Mehenni –, il demande malheureusement aux autres enfants, dont les parents souffriront de la même manière, de s’exposer au danger. Comment va-t-il ressentir les pertes des autres enfants ? Est-ce que ses propres enfants participeront-ils aux mêmes sacrifices ? Ce sont ces questions auxquelles les jeunes de la région devront y penser. Pour ma part, je suis sûr que ce sont les misérables qui versent toujours leur sang. Les malins viendront uniquement le jour où l’exercice du pouvoir offrira prospérité et sécurité pour eux et pour leurs proches. En attendant, ils peuvent attendre le temps qu’il faut loin du terrain.

Aït Benali Boubekeur       

 

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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 19:36

« Pour que l’indépendance devienne réalité, j’appelle la Kabylie, j’appelle le peuple kabyle, à accepter de bonne grâce et en toute conscience la mise sur pied d’un corps de contrainte », extrait de la déclaration du belliqueux Ferhat Mehenni.

Cette fois-ci, le rubican est franchi. Bien que certaines personnes essaient de trouver des justifications, ce message est un appel à la guerre. L’association culturelle Anavad, puisqu’elle est enregistrée en tant que telle à Paris, souhaite exposer, par la voix du revanchard Ferhat Mehenni, la jeunesse kabyle à une effusion de sang.

Toutefois, le seul mérite de cet appel, c’est de dire aux partisans de Ferhat Mehenni qu’il n’y a que deux choix : suivre le revanchard Ferhat Mehenni dans ses délires ou renoncer à militer dans un mouvement qui expose une jeunesse innocente à de grands dangers. Pour faire son choix, il faudrait se poser une simple question : l’auteur de l'appel accepte-t-il que les siens consentent les mêmes sacrifices ?

Pour les amnésiques, il suffit de rappeler le boycottage scolaire. Ainsi, au moment où le responsable du RCD de l’époque, Ferhat Mehenni, apparaît à la télévision algérienne pour annoncer la grève du cartable, le plus machiavélique des politiques algériens a déjà pris le soin d’éloigner ses enfants loin de l’Algérie. Alors que les jeunes kabyles perdent une année scolaire, les siens poursuivent tranquillement leur scolarité.

Cependant, ce qui peut choquer les personnes un peu initiées à l’histoire contemporaine, c’est la comparaison que fait Ferhat Mehenni avec le général de Gaulle. Honnêtement, il insulte  l’histoire. Car, le général de Gaulle a sauvé la France, avec toutes ses composantes, de la division à deux reprises : en 1940 et en 1958. Et si Ferhat Mehenni devait se comparer à des hommes politiques français, il serait plutôt proche de Pétain de 1940 et non de 1948 et davantage d’André Achiary, le créateur de la milice de Guelma en mai 1945 et membre actif de l’OAS depuis sa création en mars 1961.

De toute évidence, qu’on l’appelle « corps de contrainte » ou milice, la violence va prendre toute la place de la politique. Ne pouvant rassembler au-delà de quelques jeunes désemparés, Ferhat Mehenni veut forcer le destin en ramenant de force les citoyens de la région à le suivre dans son projet satanique.

Du coup, sa milice aura pour première tâche de châtier les modestes citoyens pour qui le seul tort est d’aimer leur pays, l’Algérie. À chaque fois que ses partisans seront malmenés par les forces de l’ordre, Ferhat Mehenni appellera à sévir contre les citoyens qui ne soutiennent pas son projet raciste en les accusant de traitres. Pour avoir écrit quelques notes sur ce mouvement, je sais à quel point ce vocable est prisé des makistes. Personnellement, je préfère mille fois trahir la cause de Ferhat Mehenni que d’abandonner une seconde l’héritage politique de Hocine Aït Ahmed.

Par ailleurs, la préoccupation principale du moment, c’est de savoir comment l’Algérie va éviter que l’une de ses régions sombre dans la violence ? Si jusque-là tout le monde fait semblant de ne pas voir et de ne pas entendre, cette offensive du chef autoproclamé de la Kabylie devrait interpeller les citoyens et les autorités. En tout cas, la seule politique répressive a montré ses limites dans tous les domaines.

Du coup, si la fermeté doit être affirmée sans aucune ambigüité, il faudra écouter tous les courants pacifiques, le MAK s’étant exclu lui-même. Quant aux citoyens, ils ne devront manifester aucune faiblesse à perpétuer les valeurs de tolérance et de pluralisme que la région a préservées depuis des siècles.

Enfin, il est bizarre que la France –pays des droits de l’homme et de la démocratie –accepte qu’une association du droit français, en l’occurrence le MAK-Anavad appelle ses partisans à passer à l’action violente. D’ailleurs, à partir du moment où les relations entre la France et l’Algérie sont au beau fixe, pourquoi la diplomatie algérienne ne demande pas des clarifications ?

Faut-il rappeler in fine que la mairie du Havre d’obédience communiste, en l’occurrence Harfleur, a refusé de recevoir Ferhat Mehenni, en mars 2018,  pour cause d’incompatibilité des valeurs. Espérant que cette sortie le grillera partout en France et éloignera les militants pacifiques et raisonnables du mouvement séparatiste en Kabylie.

Aït Benali Boubekeur         

 

 

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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