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20 avril 2017 4 20 /04 /avril /2017 18:27

« Nous sommes cependant quelques-uns à penser que la poésie kabyle est tout simplement une poésie algérienne, dont les Kabyles n’ont pas la propriété exclusive, qu’elle appartient au contraire à tous les Algériens », réponse de Mouloud Mammeri au plumitif du système Kamel Belkacem du journal El Moudjahid en avril 1980.

Cet extrait résume, à lui tout seul, l’esprit du 20 avril. Bien que des forces revanchardes essaient de le galvauder, il n’en demeure pas moins que le vrai printemps berbère s’inscrit dans un cadre national algérien.

En effet, après une période de verrouillage tous azimuts, allant de 1962 à 1979, la société a manifesté sans désir d’émancipation. Est-ce que le printemps berbère est survenu ex nihilo ? Depuis la tenue du séminaire dans la région grenobloise en 1978, Ali Mécili, bras droit de Hocine Aït Ahmed, a fait adopter une plateforme dans laquelle les revendications culturelles et démocratiques occupaient une place prépondérante. De retour au pays, ces militants ont investi le terrain.

Ainsi, à la rentrée universitaire 1979-1980, la situation était la suivante : les partis représentatifs étaient le FFS de Hocine Aït Ahmed et le PRS de Mohamed Boudiaf, mais les organisations estudiantines étaient dominées par l’alliance FLN-PAGS. D’où la naissance des comités autonomes regroupant en leur sein tous les courants hostiles au régime inamovible.

Cependant, bien que les événements du 20 avril soient provoqués par la stupide interdiction de la conférence que devait donner Mouloud Mammeri le 10 mars au campus de Hasnaoua, la société était déjà en ébullition. Et sans les manipulations et la propagande du régime, le mouvement aurait touché l’ensemble du territoire. Invité de TF1 en avril 1980, Ali Mécili a énuméré les nombreux soutiens des villes, telles que Sidi Bel Abbes, Oran, Batna, à la cause démocratique soulevée à Tizi Ouzou.

Par ailleurs, si les militants du FFS ont été, dès les premières heures, au-devant de la scène, le parti ne s’est pas précipité. Il n’a pas non plus tardé à manifester son soutien en organisant un grand rassemblent à la place du 1er Mai, le 7 avril 1980. Dans l’une des banderoles, les organisateurs se demandaient alors : « 1964 : 2000 morts ! 1980 : combien vous faut-il ? »

Dans le tract du même jour, le parti a annoncé la création du comité de défense des droits culturels en Algérie. Dans la foulée, un comité anti-répression a été mis en place. Ce dernier avait pour mission « d’expliquer la nature du mouvement, d’informer sur ses développements, de faire des démarches pour libérer les prisonniers de la communauté universitaire, faire cesser la répression et faire respecter les libertés démocratiques en Algérie.»

Hélas, jusqu’à l’ultime minute, le régime n’a jamais envisagé le dialogue. Ce qui a conduit à la triste répression du 20 avril 1980.

Pour conclure, il va de soi que le FFS n’était pas seul sur le terrain. Il y avait d’autres organisations. À l’époque, les alliances étaient possibles. Ce rappel est nécessaire, car aujourd’hui certains pyromanes veulent privatiser cette date. Évidemment, leur démarche n’a rien à envier à celle du régime qui s’est accaparé du récit national.

Enfin, il est clair que dans l’esprit des acteurs de l’époque, le mouvement berbère se confondait avec le récit national. Coupant court à toute autre interprétation, Mouloud Mammeri n’a-t-il pas déclaré ceci : « Je revendique l’unité de l’Algérie, mais je dis en même temps que les Kabyles, avec les autres bien sûr, forment la texture de l’unité nationale. »

La question qui se pose désormais est de savoir comment certains utilisent-ils ces symboles pour prôner une démarche antinomique à la leur ? En d’autres termes, peut-on trahir une cause pour en épouser une autre ? Hélas, il existe des hommes pour qui les principes ne sont pas déterminants.

Aït Benali Boubekeur

 

 

   

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17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 19:04

Depuis le lancement de la campagne, on peut affirmer que le FFS n’a pas tort de prendre part au processus électoral. En effet, on constate tous les jours que le message politique parvient au citoyen. N’étant pas informé jusque-là de façon loyale –il y a une grande partie de la presse qui défend son propre positionnement politique –, le citoyen avait du mal à faire son choix.

Alors que le projet de reconstruction du consensus national a été entériné par le parti en 2013, le verrouillage des champs politique et médiatique a rendu son message inaudible. En revanche, dès que la parole s’est libérée, le message et le projet politiques du FFS trouvent des échos favorables.

Cependant, bien que ces difficultés aient pesé sur le parti, il n’en reste pas moins que le retrait, dans le premier temps, du chef charismatique, Hocine Aït Ahmed, de la vie politique en mai 2013 et son décès, dans le second temps, en décembre 2015, ont créé un vide incommensurable. « L’héritage qu’il nous a laissé est très lourd à porter, ce qui nous oblige à redoubler d’efforts, d’attention et de travail pour concrétiser son rêve d’un État de droit en Algérie », avoue le membre de l’instance présidentielle, Aziz Baloul.

Toutefois, malgré ces difficultés auxquelles s’est rajouté l’acharnement des détracteurs du FFS en vue d’étouffer sa voix, le projet de consensus national finit par devenir l’un des thèmes principaux de cette campagne. Contrairement au projet de la CNTLD –cette coordination a voulu troubler le jeu en lançant le projet de rassemblement factice –, le FFS n’a pas renoncé à son projet. La preuve en est que le FFS est le seul parti à défendre ce projet lors de cette campagne.

Hélas, ce projet de consensus national, qui a fait ses preuves lors de la guerre de libération nationale, continue d’être systématiquement attaqué par le régime, la pseudo-opposition et les ex-militants du FFS. Parfois, ces derniers dépassent les deux premiers dans la critique et la virulence.

Heureusement, la population n’est pas influençable. À chaque sortie des candidats du FFS sur le terrain, les citoyens les accueillent avec enthousiasme. Enfin, au-delà du résultat électoral, cela constitue la principale victoire du FFS, car le parti s’assigne pour mission de lutter contre la dépolitisation de la société. Au grand dam des décideurs, qui souhaitent que l’on parle des affaires lors de cette campagne, le FFS est le seul à donner une dimension politique à cette joute.

 

 

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16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 20:28

À vrai dire, des tribunes de cette sorte ne datent pas d’aujourd’hui. Le FFS a toujours fait face à une campagne haineuse à son encontre. De la même manière, cette réaction ne va pas atténuer le sentiment de haine qu’entretiennent certaines personnes envers le FFS. La répétition de ses attaques –en dépit de leur part de nuisance –n’atteint guère le FFS. Partant, le but de cette mise au point ne vise qu’à lever certaines ambigüités. 

D’emblée, l’auteur de la contribution « le mensonge du FFS sur sa participation aux législatives » affirme que « le FFS ment à tous les Algériens et en premier lieu à ses militants et ses sympathisants… » S’il n’avait pas inclus les militants et les sympathisants du FFS dans son jugement, je n’aurais pas envisagé de répondre, car il est impossible à quiconque d’évaluer le sentiment des Algériens. Personnellement, étant sympathisant depuis plus de deux décennies, je n’ai pas l’impression que mon parti me ment.

De toute évidence, en décidant de prendre part au processus électoral, le FFS ne prétend pas convaincre tous les Algériens, et ce, bien que son projet s’adresse à tous Algériens. En démocratie, il est tout à fait normal qu’il y ait des boycotteurs, des participants et des citoyens tentés par le vote blanc. Chacun doit défendre son choix en toute liberté.

Cependant, bien qu’on puisse critiquer les positions politiques d’un parti, certaines allégations, relevées dans le texte, ne servent ni le débat transparent ni la démocratie. Car, en 2012, le choix de la participation a été dicté par le contexte régional. Pour Hocine Aït Ahmed, s’il y avait les mêmes événements chez nous, le printemps algérien se rapprocherait du drame libyen que du printemps tunisien. Le régime aurait réprimé dans le sang toute tentative de rue visant à le renverser.

Toutefois, devant l’impérieuse nécessité d’un changement dans notre pays, le FFS a misé sur la dynamique politique et pacifique en vue d’y parvenir. Cela dit, malgré la participation, le FFS n’a fait aucune concession sur le diagnostic. La crise découle de la culture du coup d’État permanent.

Hélas, dans la tribune de Youcef Benzatat, un observateur non averti comprendrait que le pays a été géré autoritairement par le FFS depuis l’indépendance. Or, qu’on le veille ou non, le FFS est pour rien dans le désastre politique actuel. L’échec incombe évidemment à ceux qui ont privé le peuple algérien de s’immiscer de ses affaires.

Pour aider le pays à transcender la crise, le FFS n’a ni la baguette magique ni des pouvoirs surnaturels. En revanche, il propose un projet politique sérieux. Comme en 1956, en plein brasier de la guerre d’Algérie, les Algériens se sont rassemblés en vue d’affronter la crise, le FFS appelle, depuis 2013, tous les acteurs, politiques, associatifs et membres de la société civile, à se réunir autour d’une même table pour bâtir des institutions justes. C’est le fameux slogan de « la reconstruction du consensus national ». Et il n’y a aucun mensonge en défendant un tel projet.

Pour conclure, il va de soi que la tribune de Youcef Benzatat est injuste sur au moins un point : il critique un parti porteur d’un projet sans proposer une autre voie. D’où la différence entre ceux qui proposent et ceux qui se contentent de briser les dynamiques. Quant aux militants et aux sympathisants du FFS, ils connaissent la valeur de leur parti.

Aït Benali Boubekeur  

 

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14 avril 2017 5 14 /04 /avril /2017 18:58

Depuis l’annonce de sa participation aux élections législatives, le FFS est confronté à un double défi : expliquer le sens de sa participation et défendre son projet. Cette présentation démontre, si besoin se fait sentir, à quel point le climat politique est loin d’être apaisé en Algérie. Car, si tel n’était pas le cas, le parti défendrait uniquement son projet.

Cependant, l’ordre de priorité oblige le FFS à expliquer d’abord sa démarche. Bien que les partis du régime réduisent la joute électorale à une course effrénée pour l’acquisition des postes, le FFS fait de ce rendez-vous un enjeu politique. Dans chaque intervention de ses responsables, il tire la sonnette d’alarme sur le maintien du statu quo mortifère pour l’Algérie.

De la même manière, tout au long de cette campagne, il sera question de mobiliser les citoyens sur l’impérieuse nécessité d’une sortie de crise pacifique. Pour y parvenir, le FFS prône depuis mai 2013 la reconstruction du consensus national. Cela se traduit concrètement par le rassemblement de toutes les forces représentatives du pays en vue d’élaborer une plateforme consensuelle régissant l’exercice de pouvoir de façon paisible.

Bien évidemment, cette démarche contrarie certains desseins. Le passage en force lors de la révision constitutionnelle de janvier 2016 en est la preuve. Loin d’être consensuelle, la Constitution, dont l’article 51, crée une discrimination entre les Algériens. Et pour cause ! Cet article contesté interdit uniment aux Algériennes et aux Algériens établis à l’étranger d’accéder à certaines hautes fonctions.

Hormis le FFS, les partis du régime ont approuvé la révision constitutionnelle, et ce, bien que la discrimination saute aux yeux. Comment ces partis peuvent-ils solliciter les suffrages de leurs compatriotes établis à l’étranger, se demandent les candidats du FFS à l’étranger, Madjid Rouar, Abdelmalek Alili et Mohand Arezki Ferrah ?

S’inscrivant dans le calcul morbide de la pérennisation du système, les candidats du système n’éprouvent aucune gêne à leurrer leurs concitoyens. Inversement, le FFS compte œuvrer à l’implication des citoyens dans les affaires de leur pays. C’est pourquoi les candidats du FFS, notamment ceux de l’émigration, ne feront aucune promesse sans lendemain.

En guise de conclusion, il va de soi que le projet politique du FFS propose un projet susceptible de sortir le pays de la crise. À l’inverse, le maintien du statu quo ante ne ferait que perdurer les politiques qui ont échoué depuis 1962.

Pour toutes ces raisons, le FFS appelle les Algériennes et les Algériens à être des acteurs politiques pouvant imposer une alternative pacifique. Sans être la panacée, la reconstruction du consensus national promet une rupture, sans plonger le pays dans le précipice. « C’est pour cela que nous devons appréhender l’étape actuelle pour ce qu’elle représente. Un défi majeur, un enjeu vital », disait Hocine Aït Ahmed des rendez-vous cruciaux de notre pays.

Aït Benali Boubekeur 

  

  

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 20:25

Dans son dernier hommage à Ali Mécili, Hocine Aït Ahmed a évoqué cette liquidation préméditée en termes forts. C’est comme s’il doutait que sa santé allait l’empêcher d’assister aux prochaines célébrations. En quelques mots, il a remis en mémoire le noble parcours d’Ali Mécili. Pour lui, son assassinat découlait de cet engagement.  

 

En effet, c’est « en retissant, entre les êtres, les liens que la domination sous son hideux visage colonial ou sous les traits de l’autoritarisme mafieux ou encore à travers les perfides manipulations barbouzardes, travaillait à rompre de manière à jeter les hommes comme des chiens les uns contre les autres » qu’Ali Mécili a été tué, a-t-il dit.  

Cependant, malgré le mépris de la justice française à faire la lumière sur cette affaire, l’assassinat d’Ali Mécili ne peut n’être ni occulté ni oublié. Bien que les instigateurs du crime aient fait taire le porte-parole des opprimés, ils ne peuvent pas pour autant faire disparaître la colère.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celle-ci se ressent davantage en 2017 qu’en 1987. La seule différence se situe immanquablement au niveau de la conception du combat. En d’autres termes, si la génération d’Ali Mécili ne courbait pas l’échine devant les injustices, il n’en est pas de même des générations postindépendances qui s’accommodent facilement de la domination.  

Toutefois, pour mieux cerner cette différence, un bref rappel historique du parcours d’Ali Mécili est requis. Bien qu’il puisse prétendre à une carrière paisible au sein de la haute hiérarchie, Ali Mécili a choisi la cause du peuple. Et ce n’est pas un hasard si le dernier chef historique à avoir quitté ce bas monde le comparait à Frantz Fanon. « Ali quant à lui complétait la révolte de Fanon en rapprochant les hommes », disait-il lors du rassemblement d’avril 2012 au cimetière Père Lachaise.

  Hélas, la nature du régime excluait uniment les hommes de cette trempe. Ainsi, aux revendications politiques des fondateurs du FFS en septembre 1963, le régime a choisi le terrain militaire en guise de réponse. Du coup, il ne restait aux opposants que la cruelle alternative de s’exiler. Cela dit, sous l’ère de Boumediene, plusieurs figures de proue de l’opposition sont assassinées à l’étranger. Hocine Aït Ahmed n’a échappé que grâce à sa méfiance viscérale envers les services secrets.  

 

Par ailleurs, bien que ces procédés soient mis en sourdine les premières années du règne de Chadli Bendjedid, le système n’a pas rompu définitivement avec les anciennes méthodes. Depuis la fin de l’année 1985, Ali Mécili était dans la ligne de mire des services. Et pour cause ! Il a organisé une rencontre entre les deux chefs historiques en exil, Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella.  

 

Quoi qu’il en soit, les griefs contre Ali Mécili ne se limitaient pas à cet événement. Présent sur plusieurs fronts, Ali Mécili gênait énormément les oligarques. Pour mettre un coup d’arrêt à ses activités, il semblerait que la décision de son élimination, à en croire l’ancien colonel de la sécurité militaire, Hicham Aboud, soit prise à El Mouradia.  

Contrairement aux précédents assassinats, les services secrets, pour reprendre la version de l’ancien colonel, ont engagé, cette fois-ci, un « porte-flingue ». D’où le choix du proxénète, Abdelmalek Amellou, un homme sinistrement connu dans le milieu parisien de la débauche. Ce dernier a négocié un contrat juteux avec l’envoyé spécial des services, Rachid Hassani. Au final, la tête de celui qui a combattu le colonialisme a été mise à prix -800000 francs et un appartement à Alger –par des dirigeants sans scrupules.

  En tout état de cause, malgré les moyens mis en place, le meurtrier est trahi par ses imprudences. En dépit des déclarations des autorités françaises, après le forfait du 7 avril 1987, par la voix notamment de son ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, le profil du tueur a été aussitôt déterminé par la police. Sinon, comment expliquer la mise sur écoute du domicile du truand ?   Hélas, bien que la justice dispose de tous les éléments permettant d’inculper l’assassin, la raison d’État l’a emporté sur le devoir de vérité.

Et c’est pour ça que chaque année les deux familles d’Ali Mécili, la sienne propre et le FFS, ainsi que toutes les personnes éprises de justice le rappellent dans le rassemblement annuel au cimetière Père Lachaise.   En guise de conclusion, il va de soi que la raison d’État finira un jour par laisser la place à la vérité. Ce jour-là interviendra quand le pouvoir sera revenu dans notre pays au peuple.

Ce jour-là aussi, les âmes des deux figures emblématiques de l’opposition algérienne, Hocine Aït Ahmed et Ali Mécili, pourraient se reposer tranquillement. Entre temps, il incombe à tous les démocrates de réunir ces conditions. À commencer par sanctionner électoralement, dès le 4 mai 2017, le régime inamovible.  

Ait Benali Boubekeur

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4 avril 2017 2 04 /04 /avril /2017 20:07

Dans les pays qui se respectent, la décision de participer à un quelconque scrutin n’engage que le parti. En Algérie, les commentateurs, dont des journalistes-militants et des boycotteurs version facebook, ne cessent de discréditer les participants. Sur quelle base justifient-ils leurs attaques ? Il n’y a aucune base, si ce n’est celle de ne pas partager l’idée.

Or, pour peu que chacun respecte le droit au boycott comme le droit à la participation, les différences ne sont pas un problème en démocratie. Hélas, en Algérie, les débats sur ces choix prennent parfois des tournures graves. Entre des boycotteurs qui réduisent le processus électoral à la tentation de la mangeoire et des dirigeants des partis proches du pouvoir qui répondent par l’insulte, il ne reste quasiment pas d’espace au vrai débat politique.

Dans ce climat vicié, le discours du FFS peut-il être audible ? Force est de reconnaître que la mission n’est pas une sinécure. Quand on voit le déroulement de la précampagne sur les réseaux sociaux, il faudrait que le parti décuple ses forces. En plus, cette tâche risque d’être encore plus alambiquée si la presse continue son jeu morbide.

Toutefois, malgré les difficultés tous azimuts, il faudrait que les militants du FFS en général et les candidats en particulier hissent le niveau politique à chaque débat. Car, le projet qu’ils proposent au peuple algérien permettrait une issue pacifique à la crise algérienne. En d’autres termes, si le consensus national prenait forme, la crise politique connaîtrait enfin son épilogue.

Pour conclure, il va de soi que le scrutin du 4 mai prochain ne pourra déboucher sur quelque chose de sérieux si les thèmes de campagne tournent autour des affaires, lesquelles affaires sont accompagnées de toute sorte d’invectives. En revanche, si le FFS parvient à imposer ses thèmes politiques, le processus démocratique gagnerait sa première bataille. Et ça sera indubitablement la grande victoire du FFS. Instaurer un climat politique sain et valoriser les enjeux politiques au détriment des débats sur les affaires superflues sont des gages d’une reprise du processus démocratique.

Boubekeur Aït Benali      

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26 mars 2017 7 26 /03 /mars /2017 09:29

Dans une démocratie qui se respecte, la presse joue le rôle d’information. En Algérie, elle est –et c’est le moins que l’on puisse dire –trop politisée. Dans un édito d’un journal à grand tirage, pour ne pas citer directement le journal El Watan, il est dit clairement qu’un parti sérieux et qui croit « à la volonté populaire comme seul moyen d’accès au pouvoir ne peut raisonnablement accepter de s’engager dans la course électorale pour les prochaines législatives… »

De toute évidence, cet avis ne reflète pas l’opinion générale. Bien que le processus démocratique soit dévoyé par un régime illégitime, un démocrate ne peut se détourner des règles démocratiques. Du coup, comme en 1992, quand la presse a soutenu sans vergogne l’arrêt du processus électoral, en 2017, le mépris envers les citoyens demeure inchangé. En quelque sorte, pour notre presse, le processus démocratique doit-il se mettre en place sans la participation des citoyens ?

En tout cas, malgré la volonté du régime de maintenir le statu quo mortifère, il existe, tout de même, des formations politiques crédibles, à l’instar du FFS, qui y prennent part. Lors de cette consultation législative, le FFS va soumettre son projet politique aux citoyens. Immanquablement, la proposition de reconstruction du consensus national vise à définir un cadre dans lequel le jeu politique serait, à l’avenir, plus encadré, plus apaisé et plus transparent.

Cela dit, compte tenu du contexte actuel et des apesanteurs liées à l’exercice du pouvoir, il est difficile de prévoir une alternance. D’ailleurs, la victoire du FFS dans cette joute ne se mesure pas au nombre de sièges, mais à sa capacité à mobiliser les citoyens sur les sujets de société. Au pire moment de notre histoire, Hocine Aït Ahmed disait que l’espoir n’était pas mort.

Pour conclure, il va de soi qu’une élection –quelle que soit son importance –ne représente pas la clé de voûte. Le vote n’est qu’un élément du processus démocratique. Cela dit, le fait de rejeter les élections, il est difficile de protéger, par la même occasion, ledit processus.

D’où la responsabilité de certains groupes de presse dans l’enlisement de la crise politique. Partisans de l’intervention de l’armée dans le champ politique, ils s’opposent au chef de l’État en partant de l’idée que ce dernier veut écarter l’armée. Cette vision est aussi celle de certains partis. Or, la démocratie ne se joue pas au niveau des hiérarchies, mais doit être sous le contrôle des citoyens.

Aït Benali Boubekeur

     

 

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15 mars 2017 3 15 /03 /mars /2017 22:20

Il est difficile de comprendre les choix du FFS si l’on ne fait pas l’effort d’examiner son parcours. Il y a en effet des moments où le boycottage s’impose et d’autres où la participation est uniment requise. Dans les deux cas, l’enjeu doit être l’avenir du pays. Cela dit, que ce soit telle ou telle option, le FFS n’a jamais piétiné la démocratie pour paraître plus patriote et inversement. Le dénominateur commun, à chaque épreuve, est de politiser, autant que faire se peut, les débats.

Par ailleurs, bien que certains termes aient disparu de notre lexique, à l’instar de la lutte des classes, de prolétariat, force est de reconnaître que l’esprit revendicatif reste le même. Du slogan « ni dictature du prolétariat, ni formalisme démocratique », des années 1960, au slogan « ni État policier, ni État intégriste », des années 1990, à celui « de reconstruction du consensus national », depuis 2013, chaque étape est marquée par un engagement sérieux.

Néanmoins, malgré la cohérence et la constance des engagements du FFS, il n’en demeure pas moins que la dictature a rendu son projet irréalisable. Ne pouvant pas renverser « le processus de fascisation engagé par Boumediene », pour reprendre l’interview de feu Hocine Aït Ahmed à la Tribune internationale de décembre 1982, « le FFS a subi les contrecoups de la société algérienne gangrénée par le désespoir, la démobilisation et la dépolitisation », dit-il.

Toutefois, bien que la situation du pays ait évolué –le pluralisme politique devient désormais une donnée irréversible –, certains thèmes de l’époque sont d’actualité, notamment la dépolitisation de la société. Du coup, la mobilisation des militants du FFS, en vue de sensibiliser les citoyens sur l’impérieuse nécessité de changer le système, devrait se décupler. Par ailleurs, compte tenu des expériences en Afrique du Nord, le FFS prône un débat inclusif, car ceux qui tentent d’évincer les régimes héritent des ruines. C’est ce qui explique les choix du FFS en 2012 et 2017 de prendre part aux élections législatives.

Enfin, après une période d’incertitude, provoquée par les violences des années 1990, il faudrait que le peuple algérien sorte de sa léthargie. Car, si le peuple ne prend pas son destin en main, le statu quo ante demeurera. Il n’y a pas de Mehdi, pour paraphraser l’emblématique chef historique, Hocine Aït Ahmed. De la même manière, il n’y a pas de recettes magiques. Selon lui, « les hommes et les femmes algériens doivent se prendre en charge et ne plus compter sur les miracles»

C’est pour cette raison que le bulletin de vote constitue un moyen de contrarier la politique désastreuse, mise en place depuis 1962. Désormais, la balle est dans le camp de la société. En effet, si avec une participation massive, le régime pouvait être sanctionné, le boycott massif augmenterait son espérance de vie. Ce qui est une perspective pernicieuse.   

Aït Benali Boubekeur  

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10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 20:31

Dans un message à l’occasion de la journée du Chahid, le chef de l’État s’est encore adressé au peuple algérien pour évoquer le passé révolutionnaire, mais aussi pour faire passer son message politique à l’approche des élections législatives du 4 mai prochain. Si la première partie peut être consensuelle, il ne peut pas en être de même de la seconde.

En effet, contrairement aux allégations du chef de l’État, les tenants du pouvoir, au lendemain de l’indépendance, n’ont pas œuvré pour que le citoyen puisse exercer pleinement ses droits. En 1962, alors que la crise nécessitait l’arbitrage du peuple, l’État-major général, commandé par Houari Boumediene, a pris le pouvoir par la force.

Dans la foulée, les Algériens ont été forcés au silence. De 1962 à 1988, la dictature n’a laissé aucun espace où l’Algérien aurait pu s’exprimer. Dans ces conditions, comment peut-il parler des efforts continus en vue d’ériger des institutions respectueuses des citoyens ? On sait que le régime a façonné les institutions dans le seul souci de garantir sa pérennité. Que dire alors de la période de Boumediene où la vie de la nation a été suspendue à l’appréciation d’un seul homme.

Par ailleurs, après la période d’ouverture, survenue de surcroît au forceps, la compétition électorale n’est acceptée que lorsque le résultat correspond aux desiderata du pouvoir. Bien que la violence de la décennie noire ait failli remettre en cause l’existence même de la nation, en parlant de cette tragédie, il faudrait tout de même dire toutes les vérités, y compris celles qui fâchent. Car, c’est l’annulation et la suspension du processus électoral qui sont le point de départ de ces violences. Cela dit, il ne s’agit ici nullement de dédouaner le parti islamiste vainqueur qui faisait de la violence un moyen combat politique.

Toutefois, en tenant un discours de vérité, est-ce que les opposants, pour reprendre l’allusion du chef de l’État, sont des adeptes du chaos ? Dans tous les pays du monde, les opposants pointent du doigt les insuffisances. Le bilan, notamment son côté positif, est défendu par l’équipe dirigeante. En Algérie, cette classe peut compter sur une clientèle bruyante. Cela dit, le soutien de cette dernière dépend des largesses du pouvoir. En période faste, elle se gave sans vergogne.

Enfin, le chef de l’État exhorte les jeunes Algériens à voter massivement aux élections législatives. Là aussi, cet appel ne pourra être apprécié positivement si la démocratie se limite à l’acte de vote. Hélas, on constate aisément que les activités politiques sont sérieusement encadrées en Algérie. En outre, bien que l’état d’urgence ne soit plus en vigueur depuis 2011, aucune manifestation n’est autorisée à Alger.

Pour conclure, il va de soi que les deux périodes, révolutionnaire et postindépendance, sont incomparables. Si la première a porté l’espoir de libérer le peuple algérien de la domination, la seconde a échoué dans sa concrétisation. Et si le peuple algérien n’avait pas été écarté de la gestion de ses affaires en 1962, l’Algérie aurait rejoint depuis des lustres le concert des pays en voie de développement. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder l’exemple sud-coréen. Dans les années 1980, la Corée du Sud n’avait pas les atouts de l’Algérie. En 2017, ce pays dépasse le nôtre sur tous les plans.

Aït Benali Boubekeur    

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9 mars 2017 4 09 /03 /mars /2017 19:49

Sa dernière réaction à la création du RPK (rassemblement pour la Kabylie) a au moins le m »rite de dévoiler le vrai visage du chef autoproclamé de la Kabylie. Est-ce qu’il sait au moins que, de nos jours, le stalinisme n’est plus à la mode ? En tout cas, ce modèle a rendu partout où il a été mis en œuvre les populations plus misérables et plus dépendantes.

Ainsi, en réagissant à l’avènement de ce rassemblement antinational, Ferhat Mehenni remet en cause le principe du pluralisme sous prétexte que son mouvement de « libération » – notre pays, l’Algérie, n’est pas injuste envers les citoyens, mais c’est le régime illégitime qui prive les citoyens de leurs droits –n’a d’autres choix que de tenir en laisse ses futurs sujets. « Le pluralisme est signe de division », argue-t-il. En son temps, Staline n’aurait pas dit mieux.

Alors que les patriotes de la région se préparent au renouvellement des Assemblées élues, et ce, dans un esprit démocratique et pluraliste, Ferhat Mehenni veut plonger la région dans une dictature innommable où tous les droits seraient suspendus. Bien qu’un tel modèle ait condamné l’Algérie, depuis 1962, à un sous-développement, le roi sans trône croit que la solution aux problèmes de la Kabylie réside dans sa mise sous tutelle. C’est comme si l’opposition démocratique, depuis 1962, n’a jamais existé.

De toute évidence, ce qui se passe en Kabylie, depuis 2001 notamment, compromet sérieusement l’avenir de la Kabylie. Comment se fait-il qu’une région, qui a été à l’avant-garde de la revendication démocratique depuis les années 1940, soit tombée si bas ? Après la tentative des arrouchs de détruire les organisations politiques, la Kabylie va de régression en régression. Ainsi, bien que les forces politiques saines de la région aient fait barrage à cette organisation monstrueuse, force est de reconnaître que depuis cette tentative, le combat politique est devenu vicié.

Dans la logique des choses, et dans une situation de crise, il est attendu des acteurs politiques d’œuvrer à son dépassement en favorisant le dialogue, le respect d’autrui et la consolidation de la tradition démocratique dans la région. Hélas, Ferhat Mehenni se croit le seul dépositaire de tous les droits sur la région. Se prenant pour Staline, toute opinion contraire à la sienne est assimilée à une atteinte à son royaume. « Cette organisation ne cherche pas la liberté pour la Kabylie, mais son anéantissement », réagit-il à l’avènement du RPK.

Enfin, bien que ce rassemblement soit moins radical, il n’en reste pas moins que s’il revendiquait un statut particulier pour la seule Kabylie, il devrait être considéré comme un mouvement antinational. Quant à l’avenir de la Kabylie, il devra être soustrait des passions. Sans revendiquer un quelconque particularisme politique –tous les Algériens sont égaux –, la Kabylie doit renouer avec ses valeurs de tolérance, de dialogue, de paix, etc.

Ainsi, bien qu’il ne faille pas négliger les causes de ces tensions, une minorité bruyante ne peut pas imposer sa loi à la majorité silencieuse. D’ailleurs, cette majorité pourrait faire sienne l’expression de Hocine Aït Ahmed en disant : « A l’unité de la Kabylie nous tenons autant qu’à l’unité de chaque région d’Algérie et de l’Algérie elle-même. Un coup d’œil sur notre histoire, et un regard sur le monde, nous montrera aisément combien l’unité de chacune des parties est tributaire de l’unité du tout, qui les constitue autant qu’elles le constituent. »

Aït Benali Boubekeur

       

 

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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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