18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 18:28

MESSAGE DE HOCINE AIT-AHMED
AU CONSEIL NATIONAL DU FRONT DES FORCES SOCIALISTES (FFS)
réuni les 17-18 juillet 2003 à A
lger


Chers compatriotes , cher(e)s ami(e)s ,

Je vous adresse mes sentiments de respect et de franche camaraderie.

Je souhaite que mes paroles d'aujourd'hui comme celles d'hier, vous parviennent dénuées de toute connotation paternaliste. Plus que jamais le maintien de notre tradition de langage direct est indispensable pour renforcer les rapports de complémentarité, de solidarité et de confiance entre les deux instances souveraines du FFS .

Vous vous en doutez bien j'ai été profondément affligé par le cataclysme effroyable qui a foudroyé des dizaines de milliers de nos compatriotes dans les willayas de Boumerdès et d'Alger tout particulièrement. J'ai vécu et je continue à vivre intensément comme un cauchemar apocalyptique, la destruction, la ruine, la mort, et les terribles deuils qui ont déchiré la chair de notre chair. Je voudrais renouveler à toutes les personnes familles et communautés sinistrées l'expression de mes sentiments de communion et d'affection les plus forts .

Que dire de l'incurie et du " je-m'en-foutisme du pouvoir ", du voyeurisme de l'arrogance, voire de menaces obscènes proférées et affichés effrontément par des tyranneaux de hasard à légard d' une population au comble de la douleur et de la désespérance? Sinon que ces comportements ont transformé un séisme , terrible phénomène de la nature , en contre performance humanitaire, sociale et politique d'une amplitude historique digne des républiques bananières.

En revanche comment ne pas être porté à l'apogée de la fierté devant la superbe spontanée du peuple algérien, en osmose digne de lui-même et dans une indéracinable solidarité avec les populations accablées par le destin. L'histoire reconquise lui rendra l'hommage qu'il mérite.

Je tiens pour ma part à saluer tous les acteurs réels et anonymes de cette mobilisation populaire Je veux bien sûr rendre un vibrant hommage aux militants, aux cadres aux élus locaux, aux ex-parlementaires et à la masse des sympathisants du FFS qui se sont honorés, honorent encore et toujours, ce pacte non écrit de loyauté et de dévouement qui lie notre parti à la communauté nationale, et tout particulièrement à l'Algérie des laisser pour compte.

Chers compatriotes !

La conjoncture que traverse notre pays est d'une gravité exceptionnelle.

Loin de se résorber, la crise qui déchire ruine et ensanglante la société depuis onze années semble chargée de périls encore plus incontrôlables. Ce diagnostic est d'abord évidemment celui de la majorité des Algériennes et des Algériens réduits au silence et qui vivent dans l'angoisse quotidienne de malheurs plus profonds et plus vastes ; mais cette analyse est aussi largement partagée dans le monde, en particulier chez les dirigeants des Instituions internationales, chez les observateurs, les analystes objectifs et même par certains de " nos " partenaires qui n'avaient compris l'Algérie que selon ses propriétaires, mais qui n'en sont pas moins aujourd'hui très inquiets sur les dérives annoncées d'un système à la fois rongé par la grande corruption et ses réseaux " administratifs " et miné par des rivalités internes sauvages. Dont par dessus le marché, la nation aura à payer les conséquences directes et collatérales .

L'état des lieux est effrayant, la dégradation s'aggrave dans tous les domaines de la vie quotidienne des citoyennes et des citoyens. Sans qu' aucune perspective crédible de sortie de crise ne soit proposée " ni globalement ni dans le détail ". Le système militaro-policier qui domine la société est totalement bloqué et en plus déboussolé par l'approche du " scrutin présidentiel ". Dés lors, il ne peut s'ouvrir que sur lui-même en vue de remettre sa façade démocratique au goût du jour et aux niveaux des appétits antagonistes de ses composantes maffieuses. D'évidence le point de convergence et de réconciliation de celles-ci étant la pérennité de leur " Organisation " que l'on ose encore appelé " Etat ".

Cette course aux présidentielles avait atteint des paroxismes de manipulation pour imposer Abd El Aziz Bouteflika au palais EL-Mouradia .Aujourd'hui comme hier , la presse privée aux ordres et les médias publiques embrigadés , ont pour mission de porter la façade démocratique et de fabriquer l'opinion intérieure et internationale ; par campagnes successives ils se mobilisent pour organiser la confusion et la désaffection politiques , encourager la résurgence de toutes sortes d'archaïsme , et tout spécialement pour réactiver le spectre de l'intégrisme . La préoccupation étant , comme toujours , soit de reconduire les notabilités et les élites domestiquées de la société civile et politique soit d'en promouvoir .d'autres après les avoir programmées .Il n'y a là , décidément ,rien de nouveau dans ce processus rôdé à longueur de décennies : les mêmes manipulations tactiques au service d'un objectif stratégique immuable : Recomposer le champ politique pour ne pas en perdre la maîtrise . " Il fallait bien que quelque chose change pour que tout puisse rester comme avant" Ce mot célèbre du comte Salina dans " Le guépard "- roman de Di Lampadusa porté sur les écrans par Visconti - , est comme sorti du c¦ur même du fonctionnement de la dictature algérienne .En vérité , les ressemblances dans l'histoire des peuples ne sont pas étonnantes , en revanche , ce qui n'est pas banal , c'est le fait que les deux chefs d'¦uvre - de littérature et du cinéma ­ déroulent leur trame et leur intrigue en Sicile , Oum el-maffiahat , Yammas n' tlafsiwin.

Chers Ami(e)s ,

Toutes ces gesticulations signifient pour nous le retour au procédé du coup Etat scientifique contre les organisations et associations jalouses de leur autonomie programmatique et de leur liberté d'action .

C'est dans cette perspective que le FFS fait l'objet d'une campagne de déstabilisation sans précèdent. Ce n'est pas la première fois, me diriez-vous, car à l'approche de chaque échéance électorale importante ou à la veille d'Assises nationales du parti, nous avons connu et fait face sans trop de problèmes aux man¦uvres concoctées par les laboratoires de la police politique. Sauf que jamais une tentative d'inverser l'orientation et de renverser les structures du parti n'a été aussi grave qu'en ce moment crucial.Elle a été conçu et préparée de longue date, ce qui explique la non application des résolutions de notre dernier 3e Congrès , portant sur l'ouverture des structures à la société et leur mise à niveau afin de promouvoir l'alternative démocratique qui reste l'axe stratégique de notre radicalité politique. Elle s'appuie sur des agissements fractionnels à l'intérieur du parti, exécuté par un groupe subtilement organisé, et relayés par une presse méthodiquement téléguidée . Permettez une parenthèse ! chers camarades ! En aucune manière je n'admetterai l'amalgame entre ce milieu des médias , et la génération de journalistes jeunes et moins jeunes qui se battent pour faire honnêtement et courageusement leur noble métier .
J'entrevois les signes avant-coureurs d'une entreprise de destruction du FFS ; il s'agit bel et bien d' un "complot à ciel ouvert " dont les régimes soviétiques - qui servent encore de modèles aux " appareils " de sécurité du pouvoir - étaient coutumiers. Je peux vous citer à titre d'exemples :

o Les tentatives de découpler les structures de base du secrétariat national .
o Le dénigrement systématique de la direction nationale et du président .
o La diffusion de rumeurs
o la dénaturation des véritables positions politiques du parti, de l'esprit d'équipe et des méthodes de travail rationnelles qui prévalent dans cette équipe dans le respect rigoureux des statuts du parti .
o Les vaines tentatives de fragmentation et d'instrumentalisation des structures du parti
o L'encouragement du sectarisme politique et de l'éthnicisme rétrograde .
o Les tentatives d'enrôlement massif et précipité de clientèles vers les structures

Comment interpréter les enchevêtrements des quatre décennies de gestion de l'indépendance si on oublie que la manipulation combinée à la violence et aux camouflages constituent la donnée centrale du système post-stalinien qui opprime notre société ?

Et d'abord, comment appréhender les tenants et aboutissants de cette décennie sanglante infligée à l'Algérie si on la séparait de ses causes profondes accumulées pendant les trois décennies précédentes. A plus forte raison, si on gommait la planification politique et " technique " mise en oeuvre tout au long de l'année 1991 pour mettre fin à une transition démocratique dont, au demeurant ,la spécificité était son extrême fragilité ..

De même, l'irruption des Arouchs en Kabylie ne sera pas un phénomène de génération spontané ni une opération improvisée. Les textes que je me suis empressé de vous adresser avaient pour but de rendre intelligible cet événement en le replaçant dans son contexte politique national. A la lumière de quelques éléments historiques, sociologiques et politiques importants.
J'avais " ramé " durement pour essayer de rendre intelligible la plus redoutable des manipulations opérées depuis le coup d'Etat de janvier 1992. Etant donné son caractère inédit, l'envergure et l'opacité de son dispositif d'encadrement militato-policier: Sans oublier l'important soutien logistique très discret, en moyens de transport et financiers dont les meneurs attitrés des Arouch disposaient pour entraîner encadrer et man¦uvrer vers l'émeute une jeunesse démunie de tout sauf de pulsions de justice et de révolte. Ces données destinées aussi à brouiller les pistes au regard de l'opinion internationale , bénéficiaient des campagnes de désinformation matraqués par les médias télécommandés .

Il m'était apparu indispensable de redonner à cet épisode déconcertant son sens historique - dans sa double acception, à la fois comme signification objective et comme direction réelle, c.a.d. en tant que buts précis assignés à ce mouvement . Pour les témoins directs et non complaisants, ce phénomène ressemble fort aux manipulations des " services " soviétiques qui tiraient paradoxalement leur vraisemblance dans le fait qu'elles se déroulaient en plein jour .

Chers camarades ,

J'en ai vécu directement les prémisses parce qu'alerté en temps réel par la direction, par des militants de base du parti et par des acteurs de la société civile sur l'ampleur des rackets, des provocations et des violences physiques perpétrés simultanément et d'une manière lisible et visible, par de nombreuses brigades de gendarmerie , dans les villages, les villes ainsi que sur les routes. J'avais aussitôt adressé une note de mise en garde à Kofi Annan, à Marie Robinson et à Leondro Despouy, l'Argentin qui présidait alors la session de la Commission des Droits de l'Homme de Genève. (il est aujourd'hui un pilier des Affaires étrangères à Buenos Aires ). Celui-ci m'avait même accordé un entretien entre deux séances de la Commission au moment où les gendarmes passèrent de la phase préliminaire à la phase inaugurale de la répression et des assassinats en chaîne. Il m'avait remercié de l'avoir prévenu. Je m'étais laissé dire que lui-même et la Haut-Commissaire des Droits de l'Homme . auraient fait des démarches en vue de désamorcer l'inexorable emballement d'une crise régionale .
Ce geste fut accompli probablement sans trop d'illusion et par acquis de conscience, comme une bouteille à la mer dont les pirates du 21e siècle n'en ont cure, évidemment. De toute façon le comportement cynique des décideurs montre qu'à des moments décisifs , ils ignorent avec arrogance les réactions défavorables de la communauté internationale. Du reste, leur intention stratégique pouvait se lire dans leur volonté de pousser la " hogra " aux extrêmes par une longue série d'exécutions sommaires et publiques aussi cruels qu'infâmes afin d'enrager et d'instrumentaliser la jeunesse de Kabylie en vue de briser ce bastion irréductible de la dissidence citoyenne pacifique .

L'enlèvement étrange de Maatoub Lounès, puis son exécution s'inscrivaient dans ce scénario de la terre brûlée. Il est clair qu'une Kabylie politiquement calcinée et soumise - objectif obsessionnellement visé par ces deux opérations - n'avait pas pu se réaliser; s'étant heurté aux réflexes de levées en masse pacifique dans les villes et les campagnes de cette région d'Algérie

Al'évidence, l'emballement du terrorisme d'Etat n'en restera pas sur ces échecs. Tout s'est passé au contraire, comme si ces déboires avaient poussé aux extrêmes aussi bien l'obstination dans la hargne que l'art des montages à l'esbroufe. Comme quoi comprendre l'Algérie réelle, c'est au préalable, sortir de la pseudo-Algérie du pouvoir réduite à des schémas mystificateurs ; c'est garder à l'esprit que le cercle fermé des planificateurs a réussi à se forger une vraie culture de la prédation politique , grâce à une longévité et une impunité confondantes.Nous sommes là dans l'une des données centrales du drame de notre pays. C'est évidemment sur le FFS que ces prédateurs portent toute leur charge vengeresse . Comme si sa base militante, ses cadres, ses élus locaux toujours fidèles au contrat social et hostiles à la loi du plus fort avait commis le crime d'avoir fait échouer leurs calculs monstrueux. Réussir à transformer une mobilisation spontanée qui était au bord de l'émeute généralisée en manifestations quotidiennes pacifiques était déjà une prouesse.

L'essentiel est que des dérives meurtrières furent alors épargnées à une société déjà recluse de malheurs et de désespoir. Une chose est évidente sans la confiance de la population et face aux forces de la violence ,.le parti n'aurait pas pu canaliser et maîtriser la conjoncture en folie. Toujours au cri de " pouvoir assassin " il ira jusqu'à porter la protesta au c¦ur de la capitale. Des centaines de militants et de manifestants algérois furent brutalement jetés dans des camions bâchés et conduits vers les nombreux commissariats d'Alger. Des dirigeants et des députés FFS, ciblés individuellement, furent ostensiblement brutalisés et blessés Les manifestations de solidarité et de protestations sociales qui s'étaient déroulés dans presque toutes les willayas avaient réveillé chez les maîtres du pays, une double hantise . D'une part, l'émergence d'une protesta nationale qui mettrait en danger leur stratégie de toujours: diviser et disloquer pour durer . D'autant qu'à la veille de ces évènements, le FFS avait lancé son appel à une Dissidence nationale citoyenne pacifique et démocratique . Et d'autre part, un mouvement de solidarité internationale - en France tout particulièrement - en faveur des populations de Kabylie victimes de la terreur et des mises à mort de leurs enfants. Plus alarmant encore pour les généraux .une vraie prise de conscience internationale commençait à percer à jour les fondements véritables de leur système et de leur sale guerre . D'autant qu'ils ne pouvaient exciper du péril intégriste pour faire passer impunément les 120 exécutions extra-judiciares commises de sang froid et à visages découverts sur des adolescents. En outre, le silence absolu observé pendant des mois par le " président ", le " chef du gouvernement " et le " Parlement " révèle que ces instances civiles ne sont que la " face démocratique " d'un pouvoir occulte. Qui t'a fait roi t'a fait aussi bouche cousue. Il est normal qu'une omertà décidée en conclave par les faiseurs de rois exige que les illustres gouvernants qui plastronnent en vitrine apparaissent bien dans leur rôle d'exécutants.

En somme la haine vengeresse du club des décideurs à l'encontre de la Kabylie résulte du fait qu'il considère ce bastion du politique comme le terreau nourricier du FFS. Il ne lui pardonne pas d'y avoir empêché une fraude massive des élections locales de 1997, et d'avoir ainsi assuré le triomphe des listes du plus vieux parti d'opposition démocratique en Algérie, et ce , dans des proportions allant de 75% à 85 % des APC ( Assemblées populaires communales ). Alors que dans les autres régions du pays, le suffrage universel fut le théâtre d'une panoplie d'OPA menées tambour battant, sans voile et sans pitié par des forces publiques dont les éléments de l'armée .

Chers ami(e)s

Je peux me permettre avec vous sans complexe un rappel du passé qui est surtout lié ici à une constante invariable quasiment : la position géo-stratégique de la Kabylie. On ne semble pas avoir retenu l'aspect symbolique que pouvait avoir l'"Opération Jumelles" conduite par le général Challes contre la résistance armée en Kabylie. Certes, cette offensive-rouleau compresseur avait obéi à des considérations purement stratégiques, donc à la fois militaire et politique et le retrait des deux divisions françaises de l'OTAN qui furent dépêchées en renfort en Algérie, se situait bien dans l'urgence du militaire. Par contre, s'agissant de réflexion politique inhérente aux grandes décisions opérationnelles, je pense qu'on ne peut pas exclure chez les tenants fanatiques de l'Algérie française , une pulsion de représailles contre cette Kabylie qui avait eu le culot d'organiser et de protéger le Congrès de la Soummam (août 1956 ). En effet, le haut commandement de l'armée française ne pouvait pas ignorer l'impact politique qu'avaient provoqué ces premières assises nationales du FLN sur le moral de la population et des combattants. Et à ce niveau , on ne peut occulter un événement qui continuait à peser à la fois sur le rapport des forces et sur l'équation politique qui conditionnent l'issue de la reconquista coloniale.

Force est de constater que les " Arouch" assujettis à la stratégie des généraux ont permis à ces derniers d'atteindre leurs objectifs. Avant l'intrusion des " Arouch " cette région d'Algérie qui ne connaissait pas les mêmes problèmes d'insécurité que d'autres régions du pays était devenue un havre de paix où des milliers de compatriotes originaires de diverses willayas venaient se réfugier avec leurs familles, leurs petites entreprises ou leurs bureaux professionnels privés. Aujourd'hui la Kabylie n'a jamais connu un tel niveau de peur et de paupérisation organisées. Des forces obscures sont lâchées dans les villages, les villes et sur les routes . Il s'agit des milices des forces spéciales de l'armée ou de la DRS habillées en civil, mais aussi de cet univers de " l'underground" que les services de sécurité savent si bien exploiter:banditisme de grand chemin ,trafic de drogues, prostitution et alcool systématiquement organisée à grande échelle .

Voilà! Chers militantes et militants comment les dignitaires s'entêtent à dévaster et à pourrir une société, tout en intensifiant et en généralisant les germes de la violence. La guerre d'intoxication et de désinformation avait réussi à substituer au regard des " homo crédulus " de par le monde , une réalité trompeuse à une réalité inavouable .
Observons que dans cette bataille de la communication , les mêmes titres s'acharnent à garder soigneusement à l'abri de l'opinion nationale et internationale les véritables enjeux des luttes intestines qui se déroulent dans les labyrinthes de la nomenclatura ..

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Nous voilà à la onzième année d'une guerre sans nom, sans normes et sans fin et la clique des généraux aux commandes s'entête à se bunkériser derrière son refus absolu d'une solution politique .Comment auraient-ils pu imposer ce " Niet " à la communauté internationale - le " danger intégriste " mis à part - s'ils n'avaient pas usé et abusé de fausses vraies échéances, de vraies fausses sorties de crise. Et si les élections et les dialogues qui, sans aucune exception, ont été préfabriqués depuis près de 4 décennies n'étaient pas cautionnés par les partenaires de l'Algérie et les faiseurs de l'opinion internationale .

A finalités illusoires , moyens pervers et ça marche à tous les coups.

L'interminable marche du système qui domine l'Algérie est recouverte de couches successives de pièges et de mises en scène pour durer .

A chaque impasse que connaît l'option du " Tout- sécuritaire ", les docteurs Follamour de laboratoires ressortent le piège du faux dialogue. Tout se passe comme si " l'impasse kabyle " engendrée dans le meurtre et le mensonge était destinée à justifier un faux dialogue , avec de faux interlocuteurs et à l'échelle régionale .

La Kabylie est ainsi promise au sort de bouc émissaire collectif à l'approche d'une soit-disant " élection " présidentielle. Le sort a encore voulu que le grand prêtre chargé de: l'immolation politique économique et répressive de la Kabyle soit un Kabyle de service. Avec sa volonté parallèle de dialoguer avec les Arouchs, les jeux sont on ne peut plus clairs . Détruire les forces autonomes de résistance politique et pacifique et parallèlement fabriquer un " interlocuteur régional valable " , instrument fascisant de confusion et de violence.

C'est l'illustration parfaite de la détermination des généraux d'enfermer le destin de l'Algérie dans l'indépassable cercle rouge de l'orthodoxie auto-sécuritaire .
Perdre de vue cette exigence consubstantielle à la nature du régime, oublier cette tranchée stratégique défendue par un dispositif de fausses pistes c'est se condamner à tourner le dos à la vraie problématique de la crise algérienne Šdonc à se tromper de diagnostic et de traitement .

Quelles perspectives politiques pour le FFS , ici et maintenant ? Elles seront celles qu'il se donnera lui-même:


EN REFUSANT LE REFUS DU POUVOIR

D'UNE SOLUTION POLITIQUE NATIONALE GLOBALE ET NEGOCIEE !


Le FFS reprendra le flambeau d'une opposition radicale et pacifique pour la restitution aux Algériens en tant que peuple et en tant qu'individus, de leur droit à l'autodétermination qui est le premier et le plus fondamental des droits de la personne humaine .

Avec le mémorandum, remis le 12 mai 2001 à trois des principaux détenteurs du pouvoir, le FFS a ré-affirmé son engagement de lutter pour rompre le cercle rouge de la domination, en faisant prévaloir l'exigence de redonner aux citoyenne et aux citoyens tous les moyens qui leur permettent d'élire librement une Assemblée Nationale Constituante. Depuis les années 1920 et pendant 4 décennies les revendications du mouvement national ont couplé indissociablement les mots d'ordre d'Indépendance et de Constituante. Il devait revenir aux Algériens et aux Algériennes à part entière le droit de construire leur Etat national sur la base d'une Constitution librement élaborée.Quatre décennies après l'indépendance, il n'y a toujours pas d'Etat et donc pas d'Etat de droit . Alors ,que reste-il de l'indépendance algérienne ? Seuls dieu , et les " gouvernés qui ne doivent rien aux gouvernants " le savent parfaitement .

Il y aura 40 ans, le 8 septembre 1963, nous avons appelé au boycott du coup de force constitutionnel et exigé des élections libres pour une véritable Assemblée Constituante. C'était en prélude à la naissance du FFS proclamé le 29 septembre 1963. Qu'en est-il de cette demande historique? En définitive, elle sera ce que le FFS fera de ce pacte historique qui le lie à l'Algérie profonde qui n'oubliera jamais d'avoir été une gloire . Et qui ne se résignera pas à démériter des sacrifices inestimables qu'elle a dû payer pour la libération de son pays...

Quelles perspectives organiques pour le FFS? Les mêmes, tracées par les martyrs de la démocratie: Ouverture Ouverture ! Serrez les rangs encore et toujours pour honorer leurs sacrifices. Le FFS s'est construit une tradition de libres débats et de respect des règles du jeu. Il doit respecter et faire respecter sa différence qui est d'éviter les pratiques que nous ne cessons de condamner chez les formations qui ont vendu leur âme aux maîtres de l'heure.

J'espére que ce message parviendra à tous ceux et toutes celles à l'intérieur comme à l'extérieur des structures, qui sauront se mobiliser et se rassembler dans la fraternité et la rigueur pour qu'enfin l'Algérie jouisse de son droit à la libre disposition .

Avec mes salutations affectueuses et mes fervents souhaits de réussite .

Hocine Ait-Ahmed

10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 21:34
Hocine Ait Ahmed, un homme « à qui l'histoire donne toujours raison ».

Après l'échec du congrès de Tripoli, qui s’est tenu fin mai-début juin 1962, les dirigeants s'engagent, selon les affinités pour les uns et le rejet du coup de force pour les autres, dans un groupe. Deux hommes se distinguent alors par leur esprit de clairvoyance et de responsabilité, Saad Dahlab et Hocine Ait Ahmed. Si le premier se retire de la politique après avoir réalisé un magnifique travail lors des négociations avec la France, le second se retire des organismes dirigeants, mais il ne rend pas le tablier. Dans une interview télévisée, reprise par le journal Le Monde le 27 juillet 1962, Hocine Ait Ahmed exhorte les dirigeants de la révolution à faire preuve de responsabilité en mettant fin à la lutte fratricide pour le pouvoir. Car, bien que le peuple algérien soit exténué par les sept ans de guerre, d’après Hocine Ait Ahmed, la tendance générale penche plutôt pour le respect de la légalité. Et celle-ci ne peut être effective, selon lui, que lorsque les dirigeants se soumettent à la volonté populaire. « En définitive, la solution doit résider dans un recours au verdict du peuple. Provisoirement, le peuple s'est prononcé, et c'est lui qui a raison, pour le départ de tous les dirigeants », déclare-t-il le 25 juillet 1962.

Quoi qu'il en soit, à partir du moment où les dirigeants n'arrivent pas à s'entendre, aucun clan ne peut prétendre représenter, à lui tout seul, l’intérêt national. Et même s'ils sont unis, les dirigeants devront remettre les rênes du pouvoir au peuple. En 1954, il n'était nullement question de supplanter l'autorité coloniale par une autre. Au contraire, pour les allumeurs de la mèche, il s'agissait de rompre définitivement avec les méthodes qui allaient jusqu'à renier l’existence du peuple algérien. La privation des libertés est condamnable, et ce, qu'elle vienne des étrangers ou des nationaux. Cette course au pouvoir n’aurait pas dû avoir lieu, dans la mesure où le GPRA, l'instance légitime de la révolution, ne compte pas s'emparer du pouvoir après l'indépendance. Par conséquent, sans les appétits de pouvoir de l'EMG (état-major général), dirigé pour rappel par Boumediene, la mission du GPRA devrait se terminer après l'élection de l'Assemblée constituante.

À partir de là, le groupe majoritaire à l'Assemblée nationale formera son gouvernement. À la même occasion, le gouvernement provisoire procèdera, dans les meilleures conditions, à la passation de pouvoir. Or, en juin 1962, après l'échec du congrès de Tripoli, deux groupes sont en concurrence. Qui sont-ils ? Il s'agit du groupe de Tlemcen, regroupant les partisans de Ben Bella et de Boumediene, et du groupe de Tizi Ouzou, regroupant les partisans de Krim Belkacem et de Mohammed Boudiaf. Dans cette course, et dès lors que l'affrontement est envisagé, la victoire d'un groupe impliquera l'élimination de l'autre groupe. C'est justement à ce combat que Hocine Ait Ahmed ne veut pas s'associer. Pour lui, tout en restant fidèle aux objectifs de la révolution, il est hors de question de cautionner une démarche n'aboutissant pas à la restitution du pouvoir au peuple. La création du comité de liaison et de défense de la révolution (CLDR), le 27 juillet 1962, ne change pas grand-chose à la donne. Bien que les mauvaises langues reprochent plus tard à Hocine Ait Ahmed de ne pas les rejoindre, force est d'admettre que la durée de vie de ce comité est très courte pour pouvoir en juger. En plus, ce comité est né le même jour où Hocine Ait Ahmed annonce son retrait des organismes dirigeants de la révolution algérienne.

Pour revenir au CLDR, force est de reconnaitre que celui-ci est dissous par ces initiateurs après seulement cinq jours d’existence, suite à la conclusion d'un accord avec le groupe de Tlemcen. Aux termes de cet accord du 2 aout 1962, Mohamed Boudiaf intègre le bureau politique aux côtés de Mohamed Khider, Rabah Bitat, Mohamedi Said, Hadj Ben Alla. Malgré la bonne foi de Mohamed Boudiaf, le groupe de Tlemcen persévère dans sa logique. Isolé, Mohamed Boudiaf démissionne le 26 aout 1962. Désormais, seuls les deux hommes forts du moment, Ben Bella et Boumediene, sont aux commandes. Toutefois, bien que le coup de force permette à ces derniers de contrôler tout le pouvoir, il n’en reste pas moins qu’il règne tout de même un simulacre de légalité. Ainsi, en dépit de l’invalidation des candidatures de plusieurs dirigeants du GPRA à l’Assemblée constituante, la plupart des figures de proue du mouvement national sont élues. Hélas, malgré la concentration des pouvoirs, rien ne semble calmer les ardeurs du duo Ben Bella-Boumediene. Bien qu’il dispose de la majorité écrasante à l’Assemblée nationale, le pouvoir exécutif élabore le texte fondamental du pays en dehors de l’hémicycle. Ce coup de force est suivi illico par la démission de plusieurs députés, dont Hocine Ait Ahmed.

Cependant, parmi les initiatives visant à contrer le pouvoir exécutif, certains démissionnaires envisagent la chute du régime en recourant au combat armé. Ainsi, la création de l’union pour la défense de la révolution socialiste (UDRS) a pour but de prendre Alger par la force. Dirigée par Krim Belkacem et plusieurs anciens militants de la fédération de France du FLN, l’UDRS compte imposer le terrain des opérations, en l’occurrence Alger. Hélas, entre la théorie et la pratique, il y a des facteurs qui échappent au contrôle. Sans vouloir minimiser le prestige des initiateurs de ce projet, la disparité des moyens fait plutôt pencher la balance du côté du duo Ben Bella-Boumediene. Mis au courant par ce qui se trame, Hocine Ait Ahmed anime une conférence à Michelet le 10 juillet 1963. « Dans le but d’éviter des affrontements monstrueux, j’ai décidé de mener une lutte ouverte contre le régime socialo-mystificateur soutenu par des contre-révolutionnaires de tout poil. Cette opposition publique est aujourd’hui le seul moyen de désamorcer une situation rendue explosive par l’enlèvement du frère Boudiaf et de frères de combat, par l’incapacité de l’Assemblée nationale constituante à bloquer la totalitarisation du système », avertit-il.

De toute évidence, l’intervention de Hocine Ait Ahmed évite à la Kabylie le pire. D’ailleurs, sa crainte se vérifie dans peu de temps. Bien que son opposition au régime soit pacifique, le régime mobilise, quatre jours après la création du FFS, toutes ses forces en vue de réduire à néant ce mouvement. Et le moins que l’on puisse dire encore, c’est que le duo Ben Bella-Boumediene donne tort aux initiateurs de l’UDRS tablant sur le choix du lieu des opérations. Ainsi, au début d’octobre, l’ANP occupe toute la Kabylie. Dans la foulée, les initiateurs de l’UDRS, notamment Ali Yahia Abdenour, abandonnent le combat et rejoignent le régime. D’où le caractère injuste des attaques de ce dernier, il y a quelques jours dans la presse nationale, à l’encontre de maitre Bouchachi. Tout compte fait, bien que le FFS ait payé un lourd tribut pour avoir résisté aux attaques de l’armée dirigée par Boumediene, le bilan aurait été encore plus lourd si le projet de l’UDRS avait été mis en place.

En somme, il va de soi que les positions politiques d’un homme peuvent être critiquées. À ce titre, les choix Hocine Ait Ahmed sont critiquables. À la limite, on peut même ne pas croire aux idéaux qu’il défend. Mais, on ne peut pas douter de sa sincérité. Ainsi, durant les soixante-dix ans de militantisme, son action s’est inscrite et s’inscrit toujours dans l’intérêt national. « Il est impossible de citer en quelques lignes les hauts faits d’armes d’un homme pas comme les autres. Celui à qui l’histoire a toujours donné raison après des années de dénigrement et parfois d’attaques frontales qui s’apparenteraient à de la haute trahison », écrit un journaliste lui rendant hommage pour son action. Mais, à chaque fois que la vérité jaillit, le temps finit par lui donner raison.

Ait Benali Boubekeur

24 mai 2013 5 24 /05 /mai /2013 17:39
Message de Hocine Ait Ahmed du 23 mai 2013

Zeralda, le 23 mai 2013

Chers camarades, chers amis;

Ce congrès se tient à un moment particulier pour le parti, pour le pays et plus largement dans la région et dans le monde.

Nous voici donc, encore une fois, face à nos choix, face à nos responsabilités les plus immédiates et à leurs conséquences les plus lointaines. C’est en des moments pareils que l’on prend la mesure du temps qui passe, de l’histoire en marche et des peuples qui la font.

L’histoire, nous ne pouvons pas, nous n’avons pas le droit de l’oublier, nous Algériens, l’histoire est toujours l’histoire des peuples qui la font.

Des moments semblables sont déterminants pour chaque être humain, chaque femme, chaque homme est invité à se dépasser lui-même en s’accordant avec son prochain. Certains répondent à l’invitation de l’histoire et se hissent au-dessus de leurs calculs étriqués pour être à la hauteur du moment, d’autres cèdent à la facilité, aux manipulations, aux illusions de l’instant… Mais pour tous, il y a un avant, un pendant et un après.

C’est vrai, les moments de passage sont parmi les plus difficiles à traverser mais ils sont aussi parmi les plus passionnants à vivre. Car en des moments semblables, les plus petits des gestes humains, les plus humbles des femmes et des hommes peuvent faire, et font, la différence dans le résultat. C’est là le véritable ressort de l’histoire des peuples face à l’histoire des pouvoirs.

Quand, avec des compagnons de la lutte contre le colonialisme et pour l’indépendance nationale, nous avons fondé le Front des Forces Socialistes, pour que cette indépendance algérienne s’accomplisse dans la démocratie, dans le respect des libertés, dans le respect de la justice sociale, dans le respect du pluralisme politique et culturel fondateurs du mouvement de libération nationale, je n’imaginais pas que cinquante ans plus tard nous en serions encore à nous battre pour défendre notre simple droit à exister. Nous militants du FFS et plus généralement, nous Algériens.

Si les cinquante ans de lutte du FFS pour la démocratie collent au plus prés des cinquante ans de l’indépendance nationale, ce n’est pas par hasard. Le FFS est né dans le giron du mouvement de libération nationale, ses racines politiques et éthiques plongent dans un anti colonialisme de conviction et non de circonstance. Pour le FFS patriotisme et démocratie sont inséparables, durant ces cinquante années de lutte, le FFS a d’abord dû lutter pour empêcher qu’on piétine la démocratie au nom du patriotisme pour ensuite se battre pour empêcher qu’on piétine le patriotisme au nom de la démocratie.

Il y a véritablement de quoi s’indigner de l’ironie de l’histoire: d’abord on nous colonise et on nous soumet (tous unis dans l’indignité) à un statut infâme d’infrahumain sous le code de l’indigénat, ensuite, une fois que nous avons payé un prix terrible pour notre libération, on nous impose la dictature (tous unis dans la soumission) et on nous dit que la démocratie est un luxe, ensuit quand les peuples paient a nouveau un prix terrible pour la liberté, la justice et l’Etat de Droit, on nous dit que tout ca c’est fini nous devons devenir des tribus et des hordes en guerre perpétuelle les uns contre les autres. Car c’est là le cœur du problème: l’ordre brutal du monde , du capitalisme colonial hier et de la globalisation néolibérale aujourd’hui, nous dit une seule et même chose: vous avez le droit d’être des peuples unis dans la soumission au colonialisme ou la dictature mais la démocratie et la liberté vous ne pouvez les vivres que comme des petites coterie, des clans, des ethnies, des sectes et que sais-je encore !

Cette fumisterie néo-coloniale convient parfaitement à certains, qu’ils l’habillent d’extrémistes religieux, du despotisme des castes mercantilistes appuyées sur des dictatures militaires ou qu’il s’agisse des régionalismes racistes et belliqueux incapables de construire une route ou des tracés de pâturage entre deux communes sans provoquer une guerre !

A cause de tout cela nous avons été terriblement amoindris par rapport à nos potentialités nationales. Notre richesse humaine n’a pas été moins ciblée que nos richesses matérielles. Ne l’oublions jamais quand nous analysons notre situation nationale.

L’actuel désordre mondial joue sans scrupule de tous ces éléments pour asservir et dépouiller les peuples. Ceux qui nous disent que nous pouvons nous dispenser de regarder ce qui se passe dans le monde et en tirer des leçons n’ont rien compris à l’histoire de l’Algérie. Ce n’est pas en nous regardant dans les yeux que nous avons trouvé les moyens de vaincre le colonialisme ! C’est en s’informant sur le reste du monde, en analysant et en comparant les différentes situations que le peuple algérien a fait preuve de génie, de courage et d’endurance sur le chemin de la libération nationale.

Les autres valeurs qui fondent les nations quand elles sont mises au service d’une vision politique saine, elles sont connues de tous ceux qui n’ont pas rompu avec leur patrimoine humaniste dans sa déclinaison savant ou dans la richesse des valeurs des terroirs.

La lutte du FFS pour la démocratie est une lutte pour la consécration de la liberté et de la souveraineté de l’Algérie en chaque Algérienne et en chaque Algérien, à travers des institutions légitimes et un Etat de Droit qui en assure le respect, le bon fonctionnement et la pérennité. Ceci n’est pas un détail. Ceci est le socle sur le quel le reste pourra être construit. Nous devons être unis sur cela pour pouvoir diverger démocratiquement sur le reste.

En cinquante ans de lutte au sein et à la tête du FFS, cinq décennies passionnantes au point que je pourrais dire que je ne les ai pas senti passer, mais je ne peux pas le dire par ce qu’en ce moment même je vois défiler les visages des compagnons de lutte, ceux et celles qui sont là et ceux et celles qui sont partis, ceux qui sont restés proches jusqu’au bout et ceux et celles qui se sont éloignés…

Bref, ce congrès est important à mes yeux, comme tous les autres congrès du parti, mais à celui-ci je me retire de la présidence du parti, j’aurais voulu, j’aurais pu ou dû, ou pas su, le faire plutôt, j’en ai souvent discuté avec des camarades et des amis, mais voilà l’histoire se fait pendant que nous apportons notre modeste contribution à son déroulement.

J’ai suivi de prés chacune des étapes de la préparation du congrès et j’ai scrupuleusement respecté la décision, prise en concertation avec la direction du parti, d’impliquer au maximum, et à toutes les étapes, l’encadrement du parti et de ses militants dans sa mise en œuvre.

Je vous félicite pour votre engagement et votre détermination à faire du FFS un foyer militant actif et vigilant pour la construction de l’alternative démocratique dans le prolongement e l’appel du 1er Novembre et de la plate-forme de la Soummam, dans le respect de toutes les luttes sociales, syndicales et politiques qui se sont inscrites pendant ces cinq années en faveur de l’émancipation des peuples et contre la dictature, la violence et le chaos.

Je vous souhaite de mener au mieux vos travaux.

Hocine.

24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 21:38

images-copie-4.jpgLa prise de conscience diffère d’un homme à un autre. C’est même naturel, pourrait-on dire. Hocine Ait Ahmed appartient indubitablement à cette catégorie dont l’éveil politique est précoce. En plus, il intervient à un moment clé dans la vie du principal parti nationaliste, le PPA (Parti du peuple algérien). De toute évidence, la défaite de la France, face à l’Allemagne nazie, a des répercussions en colonie.  Bien que le système colonial ne se soit pas écroulé tel un château de cartes, la remise en cause de cette domination abjecte n’est pas remise en question. D’ailleurs, pour se restructurer, la France ne veut-elle pas s’appuyer sur ses territoires outre-mer ?

Quoi qu’il en soit, bien que le black out soit soigneusement orchestré par le système colonial, il n’en reste pas moins que, pour le colonisé, le mal, dissimulé ou affiché, vient de ce système abhorré. Haut de ses onze ans, Ait Ahmed est confronté à la dure réalité de cette domination. Revenant de l’école de Tiferdout, lui et ses copains croisent l’administrateur de la commune mixte de l’ex Michelet. « Nous ignorons le degré de ses pouvoirs, mais nous savons qu’il exige d’être salué ostensiblement. Avec la désinvolture de l’enfonce, nous tournoyons autour de lui en enlevant et remettant note coiffure », raconte-t-il. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la sentence ne tarde pas à tomber. Le lendemain, les gardes de l’administrateur procèdent à l’arrestation des écoliers. Ces derniers sont restés « incarcérés » une journée pour avoir commis le sacrilège de se moquer du représentant de la colonisation.

Cependant, en dépit des conditions alambiquées, Hocine Ait Ahmed, à l’âge de 13 ans, obtient son certificat d’études. Tout en suivant ses études à Alger, il s’informe de l’évolution du mouvement national. « Avant d’aller à Alger, je connaissais déjà l’existence du mouvement nationaliste de Messali Hadj, le parti du peuple algérien, grâce à mon oncle Ouzzine, étudiant dans la capitale », souligne-t-il dans ses mémoires.  D’une façon générale, après le débarquement américain à Alger, le 8 novembre 1942, la France coloniale reprend confiance. Désormais, les autorités coloniales lorgnent du côté des indigènes en vue de libérer la métropole. D’un côté, comme le décrit Hocine Ait Ahmed, les catégories privilégiées « s’étaient rangées derrière le drapeau français dès 1939, et c’était également le cas de beaucoup d’hommes qui voulaient faire carrière dans l’armée. »  De l’autre côté, bien que des Algériens aient songé, dès le début du conflit mondial, à une alliance avec l’Allemagne nazie, la majeure partie des nationalistes renvoie dos à dos et les nazis et les autorités coloniales.

Et c’est à ce moment crucial de l’avenir de l’Algérie que Hocine Ait Ahmed débute sa carrière politique. Cela correspond à peu près à la naissance du Manifeste du peuple algérien. Véritable catalyseur, ce mouvement rassemble la classe politique algérienne, dont les figures de proue sont Messali Hadj et Ferhat Abbas. Pour les nationalistes, l’effort de guerre des Algériens devra être récompensé en vertu des engagements pris par les Alliés en 1941, à savoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Par ailleurs, après une période de militantisme à Alger, Hocine Ait Ahmed revient à Tizi Ouzou. En fait, durant l’année scolaire 1942-1943, le lycée de Ben Aknoun est fermé. En tout état de cause, le transfert de son lycée en Kabylie va permettre à Hocine Ait Ahmed d’activer auprès des gens qu’il connait bien. En outre, lui et ses camarades évoluent loin de la pression de la capitale. Sans perdre de temps, ils créent du coup une cellule estudiantine du PPA. « Et c’est en son sein que je rencontrai pour la première fois Ali Laimeche, qui deviendra un cadre politique de grande valeur, mais sera, hélas, emporté prématurément en 1946, à l’âge de 21 ans », note le chef historique de la révolution algérienne. Activant jusque-là dans la clandestinité, les militants du PPA saisissent cette opportunité pour mener leur combat sans être emprisonnés par les autorités coloniales. Pour corroborer cette thèse, Ait Ahmed raconte l’arrestation de Laimeche pour avoir distribué les tracts du mouvement pour le Manifeste. Emmené au commissariat, Laimeche assume son acte politique et le justifie par le fait qu’une copie a été envoyée au gouvernement français.

Dans ce climat marqué par la résurgence de l’activité politique, le bastion du mouvement national, la Kabylie en l’occurrence, s’engage dans la bataille. « Je pus le constater lors d’une conférence élargie convoquée par Sid Ali Halit, le délégué général de la direction du PPA pour toute la grande Kabylie… À cette conférence assistaient une cinquantaine de personnes, vieux militants de l’Etoile Nord Africaine et recrues de fraiche date, ayant adhéré à la faveur de l’ouverture semi-légale provoquée par le débarquement allié », précise-t-il.

À partir de là, la carrière de Hocine Ait Ahmed connait une ascension fulgurante.  Malgré le transfert de leur classe à Miliana, pour l’année scolaire 1943-1944, Ait Ahmed et ses camarades maintiennent le cap. De retour derechef à Alger pour l’année scolaire 1944-1945, la cellule estudiantine abat un travail colossal. « C’est pour nous la plus belle période, celle de l’union sacrée de toutes les couches sociales autour de l’Association des Amis du Manifeste et de la liberté, sorte de front national qui s’est constitué en mars 1944 et qui réunit Ferhat Abbas, le PPA de Messali Hadj et les Oulémas », argue-t-il.

Tout compte fait, cette union sacrée est scellée lors du congrès de mars 1945. La section estudiantine de Ben Aknoun joue alors un rôle capital. Composée de Saïd Chibane, Sadek Hadjeres, Ait Ahmed, Ouali Bennai, pour ne citer que ceux-là, la section participe activement au congrès. Hélas, ce grand rassemblement est sabordé par la répression coloniale lors des événements de Sétif, Guelma et Kherrata. À partir de là, les modérés, notamment Ferhat Abbas et les Oulémas, rompent avec le parti de Messali. Enfin, bien que le mouvement national sorte amoindri par cette épreuve, le parti de Messali enregistre l’arrivée des jeunes talents, dont Hocine Ait Ahmed.         

  

9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 22:41
 Communales et de Wilayas du 12 Juin1990Les élections communales et de wilaya viennent d'être fixées par le gouvernement pour le 12 Juin 1990 alors que le parlement FLN discute encore du projet de code électoral, sans qu'au surplus aucune consultation préalable n'ait été faite avec les différents courants politiques. Cette décision s'inscrit dans la logique de l'octroi ( Code électoral, code de l'information, etc ...) qui compromet gravement la phase transitoire.
 Il s'agit bel et bien, pour le pouvoir, de conduire le FLN du monopole politique à un rôle hégémonique sur l’État et la Société. Une récente déclaration officielle n'avait-elle pas d'ailleurs affirmé que les échéances politiques sont fixées par le FLN, par le biais de lois FLN au bénéfice de celui-ci. La transition de la dictature à la démocratie exige une administration non partisane et une démocratisation de l'information, à l'exemple notamment des peuples des pays de l'Est qui ont réussi à imposer un véritable processus démocratique.
Tout, en demeurant, sans ambiguïté, partie prenante du jeu démocratique amorcé par les réformes politiques, le FFS réaffirme plus que jamais la nécessité de l'élection d'une assemblée Nationale Constituante. L'Assemblée Nationale Constituante est un impératif de la stabilité politique. Elle constitue une échéance incontournable pour sortir du provisoire et des incohérences juridiques et rendre irréversible la Démocratie.
 Seul un État de Droit issu d'un socle constitutionnel incontesté et incontestable, fondé sur les droits de l'homme, l'égalité de l'homme et de la femme, la séparation des pouvoirs dans le cadre d'un État civil, l'abolition de la torture, pourra réconcilier l’État et la Société et renforcer la cohésion nationale. Seul la libre participation des citoyens et des citoyennes, garantie par la constitution, pourra faire renaître l'esprit civique et de responsabilité indispensable au développement de notre pays.
L'ère des fausses légitimités historiques ou révolutionnaires est révolue. Le retour à la légitimité populaire commande que le FLN devienne un parti comme les autres. Il est aberrant, après 27ans de privilèges et de gestion désastreuse, qu'il puisse encore prétendre à un traitement privilégié. De même est-il inacceptable que les espoirs soulevés par l'ouverture démocratique puissent être compromis par les crises internes de ce parti.
Le FLN qui fut façone par la résistance héroïque du peuple algérien, appartient quant à lui, au patrimoine national. Lever l'hypothèque de tutelle hégémonique du FLN sur cette phase décisive du processus de démocratisation reste la condition sine qua non du libre choix des citoyens et des citoyennes. Faute de quoi la fixation du calendrier et des modalités électorales, refléteraient les seuls intérêts du FLN.
Hocine Ait-Ahmed 
Alger, le 09/03/1990
9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 18:22

ob_67be26f2cb5307358a800b0a2d8e88f1_f12-hocine-ait-ahmed.jpgContre le trucage suprême Pour des élections libres ! Le 15 juin prochain une " Charte nationale " sera soumise au peuple algérien par voie référendum. Une campagne gigantesque se déroule depuis deux semaines, a l'effet de susciter et d'animer un " vaste débat démocratique" autour d'un avant-projet de cette charte. Il s'agit nous dit-on, d'un texte d'orientation qui définit "les options socialistes" dans de nombreux domaines. L'avant-projet se propose nous dit on l'introduction " d'exprimer une expérience et de formuler une stratégie ". Une première interrogation préalable s'impose : sur quoi portera le référendum est-ce sur l’expérience ou sur la stratégie ? Nous laisserons de coté le fait que l'une et l'autre soulèvent une multitude de problèmes susceptibles en " régime démocratique direct " de faire l'objet de votations populaires. Il y a là indubitablement deux questions différentes. Cette distinction est d'ailleurs implicite à l’interprétation donnée par Boumediene dans son discours du 1er mai : "Aujourd'hui, dit-il et pour la première fois, nous soumettrons cette option socialiste à vos suffrages. C'est là une expérience unique en son genre ou le peuple portera son avis sur cette option en tant que politique générale". Il ajoute plus loin : "en tant que pouvoir, nous avons assumé pleinement nos responsabilités depuis 1965...le moment est venu maintenant de mettre cette responsabilité dans la balance à travers la Charte Nationale, car certains réactionnaires prétendent que nous exerçons une pression sur le peuple et que nous gouvernons par la force. S'il advenait que le peuple se prononçait contre cette charte, nous ne saurions qu'approuver". En toute logique on ne peut donner une seule réponse à deux questions différentes sans fausser la signification et la portée du référendum. La volonté populaire devra se prononcer sur une gestion ou sur une doctrine ? Sur ce qui a été fait dans le passé ou bien sur ce qui sera fait à l'avenir ? Dans le premier cas nous avons à faire à un plébiscite pur et simple à propos de sa gestion. La Charte en témoigne à coups d'affirmations catégoriques telles que : " il est notoirement admis que le pouvoir révolutionnaire a tenu ses promesses". S'il en est bien ainsi l'issu du plébiscite ne fait pas de doute. Mais elle sera d'autant plus valable que la question posée au corps politique sera précise et loyale. Or, tel qu'elle est conçue, le référendum repose sur un malentendu flagrant. En effet, le oui unanime au "rejet du népotisme, du favoritisme, de la corruption..., de tout paternalisme...tout autoritarisme..." sera un non évident au régime qui a sécrété ces pratiques et qui est secrété par elles. Le récupérer comme une approbation à celui-ci serait un contre sens monstrueux, le comble de la supercherie si "la Charte n'est pas une mise en scène théâtrale" comme l'affirme Boumediene "qui permettra de nous attacher définitivement à nos fauteuils", c'est le bilan de ses actes et non celui de ses intentions qu'il doit d'abord soumettre sans escamotage et sans amalgame à l'approbation du corps électoral. En outre, il est indispensable que soient expressément prévues les conséquences d'un vote de défiance, faute desquelles le plébiscite serait à sens unique et n'avait pas de sens du tout. La Charte est muette sur les conséquences d'un éventuel veto populaire: démission du pouvoir ou simple abandon de la Charte. En déclarant "nous ne ferons qu'approuver son verdict" Boumediene ne répond pas à la question de la conclusion politique qu'il tirerait d'un suffrage de défiance. Il en soulève une autre à un niveau plus fondamental: le peuple algérien est-il le véritable titulaire de la souveraineté ? Alors l'expression de sa volonté ne saurait être censurée, elle n'a pas à être approuvée, elle doit obéir. Le référendum est là pour sanctionner la soumission du pouvoir, sa démission le cas échéant. Toutes ses questions de formes et de fond ne se seraient pas posées si les problèmes soulevés par la Charte et le Référendum avaient été étudiés sérieusement non par un comité d'idéocrates désigné par le prince, mais par un organe législatif compétent et responsable ce qui revient à dire si la promesse solennelle faite le 19 juin 1965 avait été tenu: "d'instituer un état démocratique sérieux régi par des lois et basées sur une morale ". Onze ans après la proclamation du 15 juin 1965, il n'y a pas d'état sérieux au sens que revit un ordre constitutionnel fixant le statut du pouvoir ainsi que les modalités de son exercice. Il n'y a ni parlement pour légiférer et décider des dépenses publiques, ni Cour des Comptes pour surveiller la gestion des finances aux niveaux les plus importants des institutions, ni pouvoir judiciaire indépendant qui puisse protéger contre les abus d’autorité, les dénis de justice et les mesures arbitraires. Rien ni personne n'a empêché Boumediene de donner une base légitime à son pouvoir, tout lui commandait de faire singulièrement, fait qu'il ait renversé l'homme qui lui a confié à lui et à ses amis les responsabilités les plus importantes, qu'il ait mis en vacances la constitution alors en vigueur. Ce coup de force à l'intérieur du régime devait être à ses yeux trop grave pour ne pas rechercher une légitimation démocratique et opérer des changements radicaux dans la structure et les méthodes de gouvernement. L'absence de tout acte d'investiture purificateur sans cesse différé depuis onze ans et subtilement reçus‚ au nom d'une dichotomisation anachronique, "révolution contre le formalisme bourgeois" est-elle composée par une investiture révolutionnaire? La démocratie représentative a-t-elle trouvé un substitut valable dans l'édification des structures d'adhésion populaire qui permettent aux travailleurs et aux masses les plus déshéritées d'accomplir leur propre libération économique, sociale et culturelle? Les résultats obtenus par les révolutions industrielle, culturelle, agricole, ont-ils réussi dans le concept de l'existence de la majorité‚ de l'humanité algérienne au point de convaincre celle-ci qu'elle a gagné au change et qu'en perdant la liberté politique, elle a en définitive sauvé son âme des tentations du luxe bourgeois? Promis depuis 1965, le congrés du FLN n'a pas eu lieu, il n'a pu eu donc mandat régulièrement. Le FLN est mort et de ce fait, les syndicats, les organisations nationales sur lesquelles il exerce une tutelle étroite sont réduites à de simples rouages administratifs, ce qui est reconnu publiquement par le "pouvoir" mais qui le prive du même coup de toute base révolutionnaire. Reste la légitimation du pouvoir révolutionnaire par la réussite. Il serait plus facile d'évoquer les réalisations du régime que ses échecs trop nombreux à énumérer sur tous les plans du reste, les mérites de ses réalisations reviennent aux masses laborieuses, aux milliers de cadres compétents et dévoués qui s'étourdissent dans le travail pour oublier que des féodalités de hasard en tirent profit et gloria. Quoiqu'il en soit, un bilan sérieux doit être établi en fonction des potentialités réelles et virtuelles dont pouvait disposer le pays dans tout les domaines et non à partir des méthodes comparatives, caractéristiques de régimes totalitaires. Il doit réintroduire les pertes chiffrables au niveau fondamental, pertes consécutives à la remarginalisation politique, économique, sociale et culturelle du peuple. Au demeurant, le bilan "révolutionnaire" apparaît dans la révolte grandissante des masses accablées par le chômage galopant, par les fléaux conjugués de l'inflation et de la pénurie des produits de premières nécessité "même ceux dont l'économie algérienne pouvait être autosuffisante" par l'injustice et l'irrégularité des salaires. Là est la cause profonde de la résurgence brutale au niveau politique de la crise de légitimité. Il se lit dans les confessions publiques des citoyens que la presse officielle diffuse depuis le début de la compagne d'explication leur défoulement même filtré, et donne la mesure du climat de mensonges et de la peur qui à prévalu jusqu'ici. Ni légitimité, ni légalité, ni efficience. Un régime de dictature policière pré-étatique. Un impérium édifié par un homme et pour un homme grâce à une machinerie policière colossale. Il détient la totalité de la puissance publique, concentre tous les pouvoirs en vertu d'un attribut intrinseque à sa personne. Sans aucun titre, il séquestre Ben Bella qui attend d'être jugé ou même inculpé depuis plus d'une décennie, il met "en résidence" deux autres président Abbas et Ben Khadda pour délit d'opinion et emprisonne pour délit culturel des dizaines de jeunes de kabylie. Il s'érige en conscience nationale et décrète la vie et la mort, l'exil ou le larbinisme à l'encontre notamment des anciens militants et responsables du FLN et de l'ALN. Il se confère la prérogative suprême de faire la guerre à un peuple frère, sans avoir répondu ni du massacre d'Amgala, ni de l'expulsion dans le style "Vel d'Hiv" des milliers de familles maghrèbines. Même légitimité ad-infinitum est institutionnalisée dans le "Drive left " idéologique effréné d'un plébiscite préfabriqué, la dictature ne pourra résoudre la crise. Les immenses problèmes demeureront que le verbe ne pourra sublimer et la violence officielle supprimer. La puissance de la lumen bourgeoisie d'Etat qui s'est servie du pouvoir absolu comme point d'encrage afin de conquérir le pouvoir politique et des structures pré-étatiques pour s'emparer du pouvoir économique qui ne sera pas exorcisé par la Charte Nationale. Afin d'inaugurer son nouveau tournant idéologique, la nouvelle classe se délestera d'autant plus volontiers de quelques dizaines de boucs émissaires qu'elle s'apprête à enrôler des centaines de jeunes néophytes dont elle détournera les énergies et les compétences. Elle élargira "sa couche intellectuelle dominante" à l'avant-garde stalinienne. Elle fera recirculer "les élites" et redistribuer les postes comme en témoigne la foire d’empoigne qui déjà bat son plein dans les sphères dirigeantes. Les mêmes causes engendreront les mêmes effets: gaspillage, corruption, délation, répression et au bout des aventures sanglantes. Seul, un processus de démocratisation pourra enrayer le processus de déréalisation et de violence. Il faut créer une vie politique saine et débloquer la dialectique réelle en permettant aux forces sociales de s'exprimer librement et de s'assumer dans la clarté. Il faut restaurer la confiance non par des kermesses de "fraternalisation" épisodiques mais par des OPS institutions qui favorisent le dialectique serein et permanent dans le respect des libertés publiques. Election libre, pluralisme des partis, constituante souveraine, doivent constituer l'amorce d'une construction démocratique résolue et patiente. Cela présuppose le renversement total de la perspective octroyée par la Charte. Certes, les constitutions n'ont pas empêché la montée effrayante dans le Tiers Monde des régimes prétoriens de droite et de gauche. La problématique complexe du pouvoir politique exige une réflexion et une recherche continue. Cependant si la démocratie politique n'est pas suffisante, encore faut-il qu'elle existe pour qu'elle garantisse aux masses laborieuses les moyens de la transformer en démocratie économique et sociale. C'est à dire que les voies du socialisme humain à la fois démocratique et révolutionnaire se situent dans le respect des Droits de l'Homme civils et politiques et la promotion concomitante de ses droits économiques et culturelles. A ces conditions, l'expérience algérienne viable à l'intérieur pourra être valable dans le Tiers Monde, où les " Fohrerchen" dictateurs de petits pieds, multiplient et confisquent la souveraineté populaire au nom de la même "Volksgelst". Cet esprit du peuple qu'ils sont seuls à incarner. Leur vision historique du Tiers Monde, la "Dritte Weltanschauung" destinée à sanctifier pour ne pas avoir à le purifier. Le devoir de soumission exigé de leurs sujets risque de condamner à la marginalisation et à la clochardisation de la majorité de l'humanité. Pour que la démocratisation et non le nouvel "Ordre" économique mondial en gestion soit édifié au bénéfice de celle-ci et n'aboutisse pas au renforcement d'un ordre panétatique déjà inquiétant, il faut que les peuples puissent reconquérir leurs souverainetés, leurs droits à l’autodétermination et au libre développement culturel. Hocine Ait-Ahmed Début juin 1976

3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 15:12

541621_571089726234881_787802452_n.jpgL’érection des institutions d’un pays suppose la participation la plus large possible du peuple à l’édification. Après avoir réussi à juguler le joug colonial, le peuple algérien a cru réaliser le plus dur. Hélas, le nouveau pouvoir qui se profilait, avant même la signature des accords de cessez-le-feu, ne présageait pas un avenir radieux pour ce misérable peuple. La prise d’Alger par les troupes dirigées par Boumediene étaie, si besoin se fait sentir, cette thèse. Et sans ce coup d’État de l’été 1962, l’Algérie –certes une nation en formation –aurait toutes les chances de bâtir un État où tous les Algériens auront leur place.

D’une façon générale, bien que la colonisation l’ait plongé dans une misère abyssale, après la disparition de ce système abject, rien ne justifie le maintien du peuple algérien dans la sujétion. Après avoir payé un lourd tribut pour sa participation à la libération du pays, le peuple algérien mérite qu’on l’associe à la gestion de ses affaires. Hélas, la propension de certains dirigeants à bâtir un pouvoir personnel rend chimérique l’idée de fonder un État juste, égalitaire et démocratique.

En dépit des alertes de Hocine Ait Ahmed, dans l’exercice de sa fonction de député à l’Assemblée nationale constituante (ANC), le duo Ben Bella-Boumediene continue de mettre en œuvre son plan diabolique en vue de vassaliser le peuple algérien. Par ailleurs, étant choisis majoritairement pour leur soutien au Bureau politique proclamé par Ben Bella le 22 juillet 1962, lui-même créé en foulant au pied les statuts de la révolution algérienne, les députés à l’ANC, malgré la ténacité de certains d’entre eux, à l’instar de Hocine Ait Ahmed, n’accomplissent pas leur mission convenablement. C’est ce qu’essaie de démontrer Hocine Ait Ahmed, le 7 décembre 1962, dans une intervention fort applaudie. « Dans tous les pays, sous tous les régimes, il y a séparation entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Il y a des pouvoirs qui s’opposent, d’autres qui coexistent dans le respect mutuel, d’autres enfin qui coopèrent », déclare-t-il dans l’hémicycle.  

En fait, cette réaction du député Hocine Ait Ahmed intervient suite à la déclaration de Ferhat Abbas, président de l’ANC, encore allié du duo Ben Bella-Boumediene, selon laquelle « l’assemblée constituante est solidaire du gouvernement ». En fait, bien que Ferhat Abbas se soit battu, tout au long de sa carrière, pour le respect des valeurs démocratiques, son choix en 1962 a été entaché d’arrière-pensée. En effet, pendant l’été 1962, Ferhat Abbas a fait un choix revanchard en soutenant l’EMG (état-major général), dirigé par Boumediene, contre le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne). D’où la naissance d’une alliance contre nature, dirions-nous. Plus tard, Ferhat Abbas regrettera amèrement son choix. Car l’alliance entre un dictateur et un démocrate est par définition contre-productive.

Pour revenir au sujet qui nous préoccupe, le rappel à l’ordre du président de l’ANC, par Hocine Ait Ahmed, est nécessaire. « Pour permettre à l’Assemblée de jouer son rôle historique, je demande à M. le président de prendre quelques précautions lors de ces déclarations, parce que nous défendons la souveraineté de notre Assemblée », argue-t-il. Quoi qu’il en soit, le but de son intervention n’est nullement de s’attaquer à Ferhat Abbas, mais de clarifier ce que doit être le rôle de l’ANC. « Soucieux de la dignité de cette assemblée, j’ai tenu à faire ces remarques. Et je demanderai à M. le président de prendre à l’avenir les mesures nécessaires pour faire respecter le règlement intérieur et sauvegarder le prestige de notre Assemblée », poursuit-il.

Cependant, conformément à l’esprit démocratique qui l’a guidé depuis le début de sa riche carrière politique, Ait Ahmed suggère l’élargissement du bureau politique de sorte que toutes les couches de la société soient représentées. Anticipant une éventuelle question sur le fait qu’il ait refusé d’en faire partie du BP proposé à Tripoli, Ait Ahmed promet de s’expliquer ouvertement. En tout cas, en tenant compte du contexte dans lequel le congrès de Tripoli (28 mai au 6 juin 1962) s’est déroulé, il est clair que le duo Ben Bella-Boumediene a d’abord exercé un chantage pour sa convocation et, puis, il a voulu imposer sa liste. Enfin, le congrès n’a pas été jusqu’au bout de ses travaux à cause d’une atmosphère délétère provoquée par Ben Bella. Ainsi, faire partie d’un tel bureau politique équivaut à un soutien tacite au coup de force. 

En décembre 1962, après la victoire nette du clan Ben Bella-Boumediene sur les partisans de la légalité révolutionnaire, Ait Ahmed propose, dans le but de sauver l’osmose existant entre le peuple et les chefs de la révolutiuon, « l’élargissement de la base du pouvoir ». Car, ajoute-t-il, « le pouvoir personnel ou oligarchique conduit à la paresse, au laisser-aller et à la passivité. Il nous est impossible, quelles que soient nos décisions, quels que soient les moyens mis à notre disposition : capitaux, assistance technique, culturelle d’édifier notre pays si l’enthousiasme populaire fait défaut, si le peuple ne participe pas à cette édification avec ferveur et si nous ne créons pas les conditions psychologiques d’un renouvellement d’auto mobilisation.»

Finalement, il va de soi que cette voie n’a pas eu les faveurs des nouveaux maitres. Bien que Ben Bella ait cru un moment détenir le pouvoir, la réalité a fini rapidement par le rattraper. Après avoir servi de caution légitime à l’armée des frontières, Ben Bella sera renversé trois plus tard par Boumediene. Depuis ce putsch, le commandement militaire assume sans ambages le pouvoir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, cinquante ans après l’indépendance, la situation politique est à son point de départ. Bien que le pouvoir ait traversé des périodes difficiles, notamment la crise du début des années 1990, en recourant à la violence, comme lors de l’été 1962, il a su trouver le moyen de se pérenniser. Enfin, l’embellie financière des années 2000 le met à l’abri et lui garantit une longévité. Ainsi, ni le contexte régional marqué par la chute des dictatures, ni les scandales de corruptions qui s’enchainent ne semblent le déstabiliser.

Par Ait Benali Boubekeur

1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 18:55

mqdefault.jpgFin janvier 1992. Les élections législatives qui ont vu la victoire du Front islamique du salut (FIS) au premier tour ont été annulées. Le président Chadli tandis que l’Assemblée sortante a été dissoute. Pour diriger le pays, un Haut Comité d’Etat (HCE) a été formé avec à sa tête Mohamed Boudiaf de retour au pays après un exil de près de vingt-neuf ans. Le pays commence à être gagné par la violence, notamment le vendredi après la grande prière où des sympathisants du FIS affrontent les forces de l’ordre. Des leaders du FIS, dont Abdelkader Hachani, sont arrêtés. Le HCE évoque la création d’un Conseil consultatif pour remplacer l’Assemblée sortante.

A la tête du Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed réitère son rejet de l’interruption du processus électoral et propose une sortie de crise par l’élection d’une Assemblée constituante.

 

Entretien avec Hocine Aït-Ahmed : « La paix civile à tout prix ! »

Le Quotidien d’Algérie, vendredi 24 – samedi 25 janvier 1992

Propos recueillis par Akram Belkaïd

 

Le Quotidien d’Algérie.- Certaines rumeurs font état de contacts, voire de négociation en cours entre le Front des forces socialistes (FFS) et le Haut-Comité d’Etat (HCE).

Hocine Aït Ahmed.- Il n’y a vraiment aucun contact. Je déplore qu’aucune initiative n’ait été prise en ce sens. Nous avons l’impression que toutes les institutions qui vont être installées après ce coup d’Etat, qui lui-même est une violence, seront imposées comme des faits accomplis et cela, sans que l’on se soucie de l’avis des responsables politiques.

 

Vous pensez que l’on entre dans une ère de « faits accomplis » ou de décisions imposées ?

Mais nous ne sommes jamais sortis de cette ère ! Nous avons eu, par exemple, en août, une réunion gouvernements-partis politiques et nous avons donné notre avis sur plusieurs problèmes dont le mode de scrutin. Aucun n’a été retenu. Nous avions proposé la proportionnelle sur la base de la wilaya qui permet au parti d’avoir autant de sièges que de suffrages. Cela aurait évité la catastrophe du 26 décembre dernier. Le chef du gouvernement (Sid Ahmed Ghozali, ndla) a fait un compromis avec Belkhadem. Un compromis qui a facilité la candidature des indépendants et qui a en tout cas réussi à faire diminuer le nombre de circonscriptions où le FFS était le mieux implanté. C’est ainsi que nous avons été privés de 40 à 45 sièges. Aucune de nos propositions n’a été prise en compte. Evidemment, un coup d’Etat, il faut appeler les choses par leur nom, se passe de consultation. A part celle d’une catégorie de privilégiés que nous appelons désormais les « militaro-démocrates ». Ces gens ont appelé l’intervention de l’armée entre les deux tours en demandant l’annulation du second tour.

 

L’impact de votre marche du 2 janvier n’a-t-il pas été récupéré par ceux qui, justement, espéraient interrompre le processus électoral ?

Je ne le pense pas, car cette marche restera celle des vrais démocrates. Le FFS l’a organisée avec sérieux. Nous avons toujours joué la légalité et c’est vrai qu’il y a eu des tentatives de pénétration mais nous sommes intervenus pour enlever certaines banderoles et stopper des slogans contraires à l’esprit de la marche. Les gens qui ont marché l’ont fait contre l’Etat policier ou intégriste. Ils sont venus pour donner crédit à cette trouée stratégique de la démocratie face à deux orientations aussi négatives l’une que l’autre.

 

Mais quelle aurait été la stratégie du FFS en cas de majorité absolue du FIS après le second tour ?

Notre souci permanent est le changement radical du régime et cela de manière progressive. Ni par la violence, ni par la révolution mais grâce à un processus ordonné et avec la volonté de préserver la paix civile. Ces élections étaient l’occasion d’amorcer ce changement. Le premier tour a montré la victoire relative du FIS et surtout son recul par rapport aux municipales de juin 1990. Il fallait respecter la suite du processus électoral. Dans la pire des hypothèses la Constitution a quand même des garde-fous. Il fallait aller jusqu’au bout. C’était pour nous, en tant que parti sérieux, qui jouons l’option démocratique, la meilleure manière d’affaiblir le FIS en l’acculant à prendre le pouvoir tout en sauvegardant bien entendu les attributs de souveraineté qui sont la police et l’armée.

Pour le reste, je pense que l’épisode des municipales a démontré que sans programme et sans expérience de gestion, le FIS a fait la preuve de son incapacité. Il aurait perdu de son influence, et peut-être même que les courants contradictoires qui traversent son sommet auraient, à l’épreuve du pouvoir, provoqué son implosion. Ce qui nous importait, c’était de continuer dans la légalité électorale et constitutionnelle. Je pense que l’interruption du processus électoral constitue une catastrophe pour notre pays et un grand coup pour son renom à travers le monde.

 

Que pensez-vous de la situation actuelle ?

Aujourd’hui, je dois constater une chose. Il y a trop de manipulations des médias. On avance trop d’éléments sans savoir s’ils expriment la volonté des instigateurs du coup d’Etat, celle du HCE ou alors celle de certains notables de l’ancien régime. Nous ne savons rien. Il n’y a que des rumeurs. Nous attendons de voir. Mais ce qu’il faut constater et cela frappe l’opinion internationale, c’est qu’aucune garantie n’a été donnée sur l’avenir du pluralisme, des droits de l’homme et des libertés individuelles. Je crois avoir toujours dis que nous étions opposés à la répression. Nous sommes des démocrates qui défendrons une solution démocratique. Le problème de l’intégrisme ne peut être résolu que par la démocratie. Les mêmes causes vont engendrer les mêmes effets. La misère, le chômage, l’absence de lieux d’expression, autres que les mosquées, et le vide politique sont les vecteurs de l’intégrisme. La dictature ne va pas résoudre les problèmes sociaux et culturels. Combien même serait-elle une version moderniste du franquisme. Le courant intégriste risque d’être renforcé et on ne pourra pas le réduire par la force. Trois millions d’électeurs (qui ont voté pour le FIS, ndla), ce n’est pas rien. Jamais les Algériens ne se remettront au travail sans confiance et espoir. Le choix démocratique est la seule voie susceptible de leur redonner l’une et l’autre.

Les gens du pouvoir jouent sur les réflexes sécuritaires mais les crises multiples ne vont pas disparaître magiquement et les succès momentanés ne doivent pas faire illusion et l’esprit frondeur des Algériens risque de ressurgir de plus belle.

 

On parle beaucoup de dissolution du FIS et d’autodissolution du FLN.

Allez connaître les projets de gens passés maîtres dans l’art du double langage et de la désinformation. S’agit-il d’une vraie politique ou de manœuvres médiatiques à usage interne ou externe, ou encore de sondages d’opinion ? Force est de constater que cette forme de « boulitique » nous ramène en plein dans les années 1970 et aux traditions des polices politiques des pays de l’Est.

 

Vos rencontres avec le FIS et le FLN ont fait grand bruit.

En premier lieu, les faits. J’ai rencontré ces deux partis dans la volonté de désamorcer le recours à la violence. C’était à la veille des prières du vendredi. Il risquait d’y avoir des dérapages. Il fallait être vigilant et éviter que l’Algérie n’entre dans un cycle d’affrontements. Tels sont les faits ! Alors, comment a-t-on pu transformer cette obsession de la paix, qui ne souffre d’aucun préalable, en alliance ou « front » d’opposition ? J’en suis consterné. Est-ce dû à la perversion du matraquage médiatique ? Ou alors à une opposition à ce point dépolitisée et infantilisée qu’elle en oublie elle-même sa propre soif de paix et de tranquillité et de refus du sang versé ? Quant à la pseudo déstabilisation de la base (du FFS, ndla), le mensonge et la propagande n’ont fait que la galvaniser.

 

Au vu de la situation, ces contacts risquent alors d’avoir lieu chaque jeudi ?

Personne ne va nous dicter notre politique de contacts. Nous n’avons aucun préalable à des contacts pour le maintien et la sauvegarde de la paix civile ; ne pas nous imposer d’autres vues. Nos militants sont avertis des tentatives de manipulation. Nous sommes prêts à avoir des contacts tous azimuts quand nous voudrons, avec qui nous voudrons et au moment où nous le déciderons. Notre devise restera ni Etat policier ni République intégriste. La conviction que nous avons désormais est qu’un clan de l’ex-parti unique a pris le pouvoir, c’est cela qu’on veut banaliser en faisant oublier qu’il y a un coup d’Etat en focalisant l’opinion sur d’autres choses. En accusant par exemple certains partis mais ces techniques ne vont pas loin. Depuis deux ans, on ne cesse de nous accuser d’être alliés tantôt au FLN tantôt au FIS, tout en affirmant que nous faisons cavalier seul. Je le répète, il n’y a jamais eu, il n’y aura jamais d’alliances sur quelques problèmes que ce se soit.

 

Vos propos concernant « les montagnes » ont choqué.

Je sais que je suis dans le collimateur et on tentera de travestir et de transformer tout ce que je dirai y compris le langage de patriote et de démocrate que je ne cesse de tenir. Or, mes paroles étaient celles d’un Algérien qui n’acceptera des leçons de patriotisme de personne. A la question « l’Algérie sera-t-elle l’Iran ? » J’ai dit que tant que les intégristes sont implantés essentiellement dans les villes et qu’ils ne sont pas dans les montagnes, le rapport de force ne sera jamais en leur faveur. En clair, les montagnes sont pour moi le symbole de la liberté : l’épine dorsale de l’Unité nationale et je le souhaite, le garant pacifique du retour à la démocratie. Mon discours avait une double destination. Aux Algériens il disait : « Ne perdez pas espoir, ne démissionnez pas. » Il s’agissait d’empêcher que le syndrome de Munich ne se propage et c’était déjà le but de la marche du 2 janvier. Au monde extérieur, il affirmait « ayez confiance en l’Algérie ». Ce n’est pas un pays mineur. Il subit une épreuve difficile mais reprendra bientôt son véritable prodige et sa véritable dimension ?

 

Siègerez-vous au Conseil consultatif ?

Nous ne connaissons ni les prérogatives, ni le fonctionnement ni même la future composition de cet organisme. J’apprends par-ci par-là que des listes de personnalités circulent. Elles sont contradictoires et reflètent encore les jeux du pouvoir et des clans régionalistes à l’intérieur du pouvoir. De toute évidence nous ne soutenons ni institutions imposées ni faits accomplis.

 

Comment alors sortir de la crise actuelle ?

Notre Conseil national composé de 260 membres s’est réunit le jeudi 16 (janvier) et a proposé une sortie raisonnable de cette crise. En premier lieu, l’élection d’une Assemblée constituante à un moment où le régime ne dispose d’aucune légitimité et où je dirai que l’Algérie est en totale anticonstitutionnalité avec elle-même. En second lieu, la constitution d’un gouvernement provisoire en vue de préparer cette échéance constituante notamment par une loi électorale démocratique. Cela suppose que ce gouvernement soit composé de personnes intègres et non partisanes, ou alors qu’il soit de coalition mais cela doit résulter de larges consultations. Dans cette perspective une chose s’impose. La démission du gouvernement Ghozali dont la seule mission était d’organiser des élections propres, honnêtes et… formidables. Ce gouvernement n’a plus sa raison d’être puisque ni le Président de la République ni l’APN ne sont là pour lui demander des comptes. Telle est la sortie de crise que propose le FFS. Ce dernier ne veut rien imposer et il est prêt à discuter librement pour sortir de l’impasse mais il n’acceptera pas de compromissions aux dépens de l’avenir démocratique du pays.

 

Que pensez-vous de l’arrestation de Hachani ?

Il est difficile de le charger car il est déjà privé de sa liberté, mais je ne peux cautionner tout appel de nature à déstabiliser les institutions. L’Etat étant déjà lui-même fortement déstabilisé. Je suis un militant des droits de l’homme et je ne peux pas me taire sur les menaces qui pèsent sur la presse à la suite des arrestations qui viennent d’être opérées. Le code de l’information est déjà en lui-même un dispositif scélérat et que dire si la répression devait aggraver les phénomènes d’autocensure et de langue de bois qui gagnent les médias. On a observé que la sortie du communisme a été plus dure que la sortie du nazisme vers la démocratie. Et quel Algérien attaché au prestige de son pays et au bonheur de son peuple accepterait que l’Histoire puisse un jour juger la sortie du système algérien comme ayant été la plus pernicieuse ?

 

Propos recueillis par Akram Belkaïd

26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 18:51

220px-Ait ahmed 1958

Né a  Michelet (Algérie), le 20 Août 1926, H. Ait-Ahmed est un fils d'un notable musulman. A 16 ans, il commence son combat en adhérant au PPA.

Le 1er novembre 1954, quand a éclaté l'insurrection en Algérie, ils sont neuf à en assumer la responsabilité et la destinée. Hocine Ait-Ahmed est de ceux-là mais il se trouve au Caire où, avec Ahmed Ben Bella et Mohamed Khider, ils dirigent  "l'extérieur"  avec la charge d'organiser les services d'information et de propagande du FLN.

Le 22 avril 1956 il est arrêté dans un avion arraisonné en plein ciel d'Alger, conduit au geôle français  où il passera sept ans. Il s'efforça après les accords d'Evian de défendre les principes du GPRA contre les menées dictatoriales et militaristes d'aucuns. En 1962 il est député à la première Assemblée nationale de l'Algérie indépendante. En 1963, en désaccord avec Ben Bella, il forme le FFS ( Front des Forces Socialistes ).

Le FFS est vite entré en opposition ouverte avec le régime de Ben Bella  auquel il rapprochait son caractère dictatorial. La lutte armée, en Kabylie, sera durement réprimée et Ait-Ahmed sera arrêté en octobre 1964, ce qui met un terme au mouvement de révolte. Condamné à mort puis gracié par Ben Bella, il s'évadera en avril 1966. Entre-temps, le 16 juin 1965, un accord est signé entre le FFS et le FLN, Ben Bella souhaitant un apaisement. L'arrivée au pouvoir du colonel Boumediene, trois jours plus tard, a replongé le FFS dans la clandestinité.

En mars 1978, il soutiendra en France une thèse de droit public sur "Les droits de l'homme dans la charte et la pratique de l'OUA ".

 Dans son exil helvétique, Hocine Ait Ahmed fait parler de lui par des prises de position sur la situation dans son pays. En décembre 1985 à Londres, face aux terribles violations des droits de l’homme en Algérie, il s'allie avec Ben Bella (aussi en exil) pour créer un front proposant "une alternative démocratique à la société algérienne".

Le 7 avril 1987, la main meurtrière des services du régime algérien frappe encore. Son compagnon de lutte Ali Mecili fondateur du journal Libre Algérie est assassiné, en France on parle déjà d’une deuxième affaire Ben Berka, les services des renseignements français sont désignés du doigt pour complicité.

Hocine Ait Ahmed apporte des éclaircissements, lui rend hommage et publie l’Affaire Mecili.

Les événements du 5 Octobre 1988 ouvrent une brèche pour l’instauration d’une démocratie en Algérie mais sur un terrain bien miné par le régime.

Hocine Ait Ahmed rentre après 23 ans années d’exil pour poser sa pierre à l’édification d’un état de droit et crie déjà pour un processus démocratique irréversible.

Le pouvoir algérien joue à l’apprenti sorcier, fait noyer les forces d’opposition démocratiques et les divise et se pose comme étant la seule alternative aux islamistes. Boudiaf un autre compagnon de lutte de  Hocine Ait Ahmed pendant la guerre d’Algérie fut ramené  par le régime et mis au pouvoir pour servir de vitrine puis assassiné à son tour dés lors qu’il commençait à s’occuper des dossiers de corruption.

Aucune sécurité n’est garantie, Ait Ahmed décide de reprendre le chemin de l’exil.

Se sentant bien plus utile à l’extérieur et plus libre d’agir il multiplie les rencontres avec les institutions et personnalités internationales, les ONG, anime des conférences, des meetings pour que toute la vérité soit dite sur les événements et sur ce qu’on allait  appeler bientôt la seconde guerre d’Algérie.

Massacres après massacres, l’Algérie plonge dans une violence totale à tous les niveaux, entraînant des milliers de morts et de disparus. De nombreux témoignages avancent la thèse de Qui tue Qui ? qui amènera   Hocine Ait Ahmed  à plaider pour une commission d’enquête internationale. Une démarche diabolisée de l’intérieur par le pouvoir et banalisée de l’extérieur par  "les partenaires économiques de l’Algérie"  .

Un semblant de scrutin  présidentiel est organisé en 1999 par le régime en quête de légitimité  qui pousse les militants du FFS à  présenter la candidature de Ait Ahmed largement débattue lors d’un congrés national, bien que ce dernier ne fasse pas des élections présidentielles son cheval de bataille.

Une campagne électorale forcenée est au menu, un vrai parcours de combattant qui le plonge dans des émotions très fortes à la  fois de joie et de peine qui finissent par le terrasser d’un malaise au cœur.

Évacué à l’étranger pour soins, dont il se remet graduellement pour reprendre de nouveau le parcous de son combat.

Les événements de Kabylie 2001 ébranlent de nouveau toute l’Algérie et mettent à nu la brutalité du régime par le nombre de victimes et de disparus. Une commission d’enquête internationale est plus que jamais d’ordre d’actualité à laquelle  les pays européens commencent déjà à y répondre favorablement et qui est  défendue ardemment  par Hocine Ait Ahmed.

Aujourd’hui  après ses 60 ans de combat,   si  on tente de dresser un profil de sa personnalité, on sera unanimement à dire que c’est un homme à qui l’histoire a toujours donné raison .

Par ses différentes interventions,  et quels que soient les événements, il a toujours été fidèle à ces options et pour un combat infaillible des droits de l’homme  et nous tenons pour preuve tous ces documents  officiels publiés  sur ce site.

On présente nos excuses s’il y a des périodes que nous n’avons pas citées mais ce site est encore en cours de construction et nous sommes toujours à l’affût d’une information crédible pour la faire paraître.

Hocine Aït Ahmed (en kabyle: Ḥusin At Ḥmed), né le 20 août 1926 à Ain El Hammam en Algérie, est un homme politique algérien.
Docteur en droit, il est l’un des principaux chefs du front de libération nationale (FLN). Aït Ahmed démissionne du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et de tous les organismes du nouveau pouvoir lors de la crise de l’été 1962. En septembre 1963, il fonde le front des forces socialistes (FFS) qui réclame le pluralisme politique face au verrouillage de la vie politique imposé par le système du Parti unique.
Arrêté et condamné à mort en 1964, il s’évade de la prison d’El Harrach en mai 1966. Exilé en Suisse, il rentre en Algérie après les émeutes de 1988 mais quitte de nouveau son pays après l’assassinat du président, alors en exercice, Mohamed Boudiaf en 1992. Il reviendra à plusieurs reprises en Algérie, notamment à l’occasion du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération (1er novembre 1954).
Premier engagement politique et début de la lutte armée
À 16 ans, encore lycéen, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA). Il devient, rapidement, le plus jeune membre du Comité central auquel il présente, en 1948, un rapport décisif sur les formes et la stratégie de la lutte armée pour l’indépendance.
Lors du congrès clandestin du PPA tenu à Belcourt en 1947, il avait déjà préconisé la création d’une Organisation spéciale (OS) chargée de la formation des cadres militaires et de la mise en place d’un dispositif clandestin pour amorcer et développer la lutte armée.
Désigné par le Comité central du PPA au Bureau politique, il se voit confié la direction de l’OS, en remplacement de Mohamed Belouizad, atteint de tuberculose. Durant deux ans, il a mis en place – à l’échelle nationale – les structures pour la formation politique et militaire pour mener à bien la guerre de libération. C’est dans ce contexte qu’il organise le hold-up de la poste d’Oran, qui permit, en mars 1949, de s’emparer d’une importante somme d’argent, sans effusion de sang.
L’aile « légaliste » des instances dirigeantes du PPA-MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), exclut pour « berbérisme » Aït Ahmed et porte Ahmed Ben Bella à la tête de l’OS, dont il était le responsable en Oranie. La découverte de l’OS par les services de renseignement français précipite la dissolution de l’OS.
Tournée diplomatique pour une reconnaissance internationale
Le 1er mai 1952 Aït Ahmed s’installe au Caire en Égypte. Recherché par les autorités françaises, il est désigné membre de la délégation du PPA-MTLD, en exil au Caire. Aït Ahmed insiste sur l’importance de la diplomatie pour donner une visibilité politique au plan international du « mouvement de libération ».
Il assiste à la première Conférence des partis socialistes asiatiques, réunie en janvier 1953 à Rangoon en Birmanie. L’une des premières résolutions adoptée par cette organisation d’inspiration marxiste consiste à soutenir la lutte de libération du Maghreb. La Conférence met en place un bureau anti-colonial dont le rôle, notamment, est de suivre les luttes anti-coloniales auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU). Aït Ahmed se rend au Pakistan, en Inde et en Indonésie pour créer des Comités de soutien à la cause de l’indépendance algérienne.
En avril 1955, il dirige la délégation algérienne à la Conférence de Bandung. Les résolutions prises par cette Conférence en faveur du droit à l’autodétermination et à l’indépendance des trois pays du Maghreb ont été préparées par les trois partis nationalistes (Tunisie, Maroc, Algérie) qui ont su mener une action commune sur la base d’un « Mémorandum Maghrébin ».
En avril 1956, il ouvre et dirige le bureau de la délégation u FLN à New York. En septembre 1956, le problème algérien est inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de l’ONU. Ce qui provoque le retrait retentissant de la délégation française, présidée par le Premier ministre Antoine Pinay.
En octobre 1956, Aït Ahmed est arrêté par les autorités française, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider, Ahmed Ben Bella et Mostefa Lacheraf, dans l’avion qui les conduisait du Maroc à Tunis où devait se tenir une Conférence maghrébine de la Paix.
Tout au long de sa détention, Aït Ahmed communique avec les dirigeants du ALN (Armée de Libération Nationale) (voir La Guerre et l’après-guerre, éditions de Minuit, 1963, Paris). Dans la plus importante de ces communications, Aït Ahmed en appelle avec urgence à la création d’un gouvernement provisoire en exil. Il considère que cette initiative peut contribuer à résorber la crise interne suscitée par des responsables qui s’opposent au congrès de la Soummam, (tenu en août 1956) et préparent un congrès antagoniste.
L’indépendance, lutte pour un État démocratique
Membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Hocine Aït Ahmed, dès sa libération, en 1962, prend une position ferme contre la violence de l’État-major des frontières. Il met en garde les notables politiques contre un processus de crise qui risque de dégénérer en guerre civile.
Il dénonce le groupe de Tlemcen et le groupe Tizi-Ouzou. Il appelle les forces d’avant-gardes – femmes, syndicats, étudiants etc. – pour faire barrage aux affrontements autodestructeurs. Les grandes manifestations populaires au cri de «Sabaʿa snin barakat !» (Sept ans, ça suffit !) avaient pu interrompre momentanément ces violences.
Elu membre de l’Assemblée nationale constituante (ANC) – sur une liste unique de candidats dont il dénonce le principe -, il accepte néanmoins d’y siéger pour un double objectif. Premièrement s’efforcer de promouvoir à partir de cette institution une vie politique avec des débats publics en y associant la société. Deuxièmement veiller à ce que la commission chargée d’élaborer la constitution au sein de l’ANC termine son projet de constitution et le soumette aux débats libres et démocratiques des « élus » de la nation. Il fallait que l’ANC adopte le projet de constitution dans les délais légaux afin de le soumettre au corps électoral par voie référendaire.
Création du FFS, résistance dans les maquis de Kabylie
La préfabrication d’une Constitution dans un cinéma à Alger a dessaisi l’Assemblée nationale constituante de sa prérogative essentielle qui est de fonder les bases d’un Etat de Droit. Hocine Aït Ahmed ne s’est pas contenté de démissionner, avec quelques députés dont le président de l’Assemblée Ferhat Abbas. Il profite de la campagne publique qu’il mène contre le « Coup de force constitutionnel » pour créer le Front des Forces Socialistes (FFS) en septembre 1963.
Les « Blitz Operationen », les opérations éclaires, déclenchées par l’Armée et la police politique pour prévenir l’enracinement d’une opposition démocratique au sein de la population. Leurs objectifs, en créant des troubles, étaient au contraire d’enraciner les appareils d’oppression. La répression qui s’est abattue sur la Kabylie n’a pas épargné les militants politiques actifs sur l’ensemble du pays. Et ce dans le but de présenter le FFS comme un mouvement séparatiste. Des maquis de résistance se sont spontanément dressés contre la terreur des troupes militaro policières. L’influence modératrice du FFS au sein de la population a empêché des dérives terroristes et renforcé le capital politique de ce parti. Arrêté en octobre 1964, Hocine Aït Ahmed est condamné à mort, puis gracié. Il est ensuite déporté à la prison de Lambèse.
S’étant finalement rendu compte qu’il était otage du chef d’Etat-major, Houari Boumédiène, et de sa police politique, le Président Ahmed Ben Bella décide de s’ouvrir à la société et entre dans un processus de négociation avec le FFS. Suite à des négociations menées à l’étranger, le FLN (Parti unique) et le FFS parviennent à un accord, qui sera rendu public par la presse nationale le 16 juin 1965. Trois jours plus tard (le 19 juin 1965), le coup d’Etat, perpétré par Houari Boumédiène met fin à toute possibilité de pluralisme politique pour sauvegarder l’orthodoxie de la pensée unique.
Exil, combat pour les droits de l’homme, assassinat à Paris d’Ali Mécili
Le 1er mai 1966, Aït Ahmed s’évade de la prison d’El Harrach, et se réfugie en Suisse. Il n’a de cesse de militer pour la promotion et la défense des droits de l’homme et pour l’unité du Maghreb. Il obtient sa licence en droit à Lausanne en Suisse. Puis, il soutient une thèse de doctorat, à Nancy, en 1975, sur « Les droits de l’homme dans la Charte et la pratique de l’OUA ».
À l’occasion du « Printemps berbère » (1980), il joue avec le FFS un rôle modérateur d’encadrement politique des militants afin d’empêcher l’irruption de la violence et d’inscrire la revendication linguistique et culturelle dans l’exigence du pluralisme politique, à l’intérieur de la nation algérienne. Le 16 décembre 1985, il lance avec Ahmed Ben Bella, depuis Londres, un appel au peuple algérien pour l’instauration de la démocratie et le respect des droits de l’homme. Les deux anciens du FLN font de la restitution au peuple algérien de son droit à l’autodétermination la pierre angulaire d’une « Alternative démocratique ».
Assassinat à Paris le 7 avril 1987, d’Ali Mécili, avocat au barreau de Paris, figure marquante de l’opposition démocratique au régime d’Alger, bras droit de Hocine Aït Ahmed. Deux mois plus tard, la police française arrête le tueur présumé, un petit truand algérien aux ordres de la Sécurité militaire, les services secrets de l’armée algérienne. Mais au lieu d’être remis à la justice, il est réexpédié à Alger.
Les événements sanglants d’octobre 1988 et ses répercussions internationales poussent la dictature algérienne à un semblant d’ouverture.
Après 23 ans d’exil, Aït Ahmed rentre en Algérie en décembre 1989. Après moult péripéties, le FFS est finalement reconnu.
À l’occasion de l’annulation du premier tour des élections législatives de 1991, Hocine Aït-Ahmed met en garde contre le danger de voir les armes prendre le pas sur les urnes. Son parti organise, le 2 janvier 1992, la plus grande manifestation que la capitale ait connue depuis l’indépendance, avec pour credo « Ni État policier, ni République intégriste ».
En juin 1992, une semaine avant l’assassinat de Mohamed Boudiaf, Aït Ahmed propose une Conférence nationale destinée à promouvoir une sortie de crise sur le modèle sud-africain. Après l’assassinat de Boudiaf, le climat de terreur et le verrouillage total de la vie publique s’aggravant, Aït Ahmed préfère s’exiler pour continuer à mener son combat.
En 1995, Aït Ahmed signe à Rome, avec les représentants de six autres formations et des personnalités politiques, une plate-forme de sortie de crise et pour le retour à la paix. Les signataires du « Contrat national » dit de Rome s’entendent sur un contrat politique constitué d’un ensemble d’engagements dont les plus importants sont l’alternance au pouvoir, la liberté de culte, la primauté de la loi légitime sur tout autre loi issue d’assemblées non élues légitimement, l’égalité des citoyens sans distinction d’aucune sorte, l’accession au pouvoir par des moyens pacifiques, le rejet de la violence pour se maintenir au pouvoir ou pour y parvenir.
L’après « décennie noire », pour une nouvelle république
Le 2 février 1999, il est de nouveau en Algérie. Sa candidature à l’élection présidentielle est annoncée trois jours plus tard. Après une campagne électorale, menée à travers tout le pays, il se retire, le 14 avril, veille du scrutin, en compagnie de tous les autres candidats, pour dénoncer la fraude qui a déjà commencé et qui intronisera un président mal élu. Abdelaziz Bouteflika sera élu avec une forte majorité.
Victime d’un infarctus, Aït Ahmed est transféré en Suisse à l’hôpital de Lausanne pour y être opéré. Après sa convalescence, il a repris toutes ses activités au sein du FFS.
Aït Ahmed poursuit son combat politique pour contribuer à sortir l’Algérie de l’« omerta internationale » dont est victime le peuple algérien. Il continue en effet à assumer ses responsabilités sur deux fronts : – à travers ses contacts et ses voyages à l’étranger, il poursuit son travail diplomatique pour aider à sortir l’Algérie de l’ormerta internationale. – sur le plan intérieur, il continue son combat pour une solution politique. Il participe étroitement à la direction du FFS dans le cadre de ses prérogatives, il veille sur les traditions du débat démocratique pour que la base militante joue son rôle moteur aussi bien à l’intérieur qu’en direction de la société.

22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 17:27

Appel aux militants

La loi sur les partis politiques va être votée par l'APN consacrant ainsi le multipartisme dans les faits.

Sorti de la clandestinité, après les événements tragiques d'Octobre 1988, le FFS, conformément à la loi, entend assurer les engagements qu'il a pris depuis septembre 1963, restituer au peuple algérien la plénitude de sa souveraineté et édifier une société fondée sur le respect et la promotion des Droits de l'Homme.

Depuis l'adoption des réformes constitutionnelles en février 1989, un comité (*) de Coordination National assure:

1. La relance et la dynamisation de l'organisation.
2. Les activités d'animation et d'information sur le terrain.

Le comité est chargé d'assurer la consultation la plus large pour la tenue du prochain congrès du FFS, auquel participeront l'ensemble des militantes et militants.

L'heure est à l'unification et la mobilisation de toutes nos énergies pour permettre à l'intégration des différentes générations dans un esprit d'ouverture et de dialogue.

La structuration démocratique est l'affaire de tous les militants et militantes. De vos efforts, dépendront le succès du congrès ainsi que la capacité de notre parti à répondre à ce défi historique que constitue la construction d'une Algérie libre et prospère.

 Hocine Ait-Ahmed
 Responsable du Front des Forces Socialistes
(*) siège au 63, Boulevard Bouguera El-Biar, Alger

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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