8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 22:37

 


Arrêtons les engrenages destructifs pour construire l'Etat de droit au Maghreb

 

 

Monsieur le Président, chers camarades,

 

Parler de sécurité et de démocratie dans la construction d’une région suppose que des efforts effectifs ont déjà été faits pour la construction nationale.

 

Si dans la région du Maghreb la nécessité se fait sentir, de plus en plus pressante, auprès des populations de voir s’intensifier les échanges, se multiplier les projets communs et se profiler à l’horizon un avenir moins inquiétant, la réalité est, hélas, toute autre. Si l’ensemble du Maghreb suit avec attention les efforts de démocratisation prudente au Maroc et constate avec tristesse la persistance du gouvernement tunisien dans sa politique répressive, c’est l’ALGERIE qui provoque la consternation.

 

A la veille d’une élection porteuse de toutes les incertitudes, hormis celle de voir la situation nationale s’améliorer, il est impératif de faire le rappel de ce qui fonde une politique de construction sincère, à savoir l' Etat de Droit, l'Etat de droit, l' Etat de droit.

 

Depuis 1992, l'Algérie s'enfonce dans la crise sous la conduite du même régime qui édifia l’Etat autoritaire et qui, aujourd'hui, travaille à sa déconstruction et à son remplacement par le régime de la criminalité organisée et des seigneurs de la guerre.

 

On a beaucoup martelé, ici même depuis hier, les dangers que terrorisme et unilatéralisme font planer sur le monde. On a répété à l'envi que la lutte contre le terrorisme ne pouvait se mener de manière efficace, que dans le cadre du respect du Droit, des Droits de l’Homme, et avec la concertation entre tous ceux qui récusent le recours à la violence brutale et indiscriminée.

 

Nous fûmes heureux de l'entendre dire avec tant de détermination hier et fort accablés de n'avoir pas pu ou pas su suffisamment convaincre de cela durant les dix années écoulées.

 

Bref, dans ce conflit qui endeuille toujours l’Algérie avec ses dizaines de morts hebdomadaires, qui s'ajoutent aux 200’000 précédents, ses violations quotidiennes des Droits de l’Homme, ses 15 à 20’000 disparus, sa prédation à ciel ouvert, sa justice aux ordres, etc...

 

Nous avons appris la modestie, le sens du compromis, la modération des ambitions, et même appris à ne rêver que de l'essentiel. Mais nous avons également appris combien il est vital de tenir ses promesses. Nous avons appris que la colère et le désespoir naissent toujours des promesses non tenues .

 

Monsieur Shimon Peres déclarait hier que nul ne se suicidait à cause de la faim, c'est aller vite en besogne de croire que celui qui a faim ignore les raisons de sa faim. Dans ce conflit, nous avons appris qu' il n'est ni sage ni rentable, ni moralement acceptable - pour celui qui veut construire - de renoncer à l'exigence d'un cadre politique adéquat pour le redéploiement d'une stratégie commune de sortie de crise basée sur le sens du compromis, le recours au dialogue dans la confiance et le respect mutuel.

 

Inutile de revenir sur le décor Potemkine chaque fois ravalé au goût du jour, donc sur tous les faux dialogues, les fausses élections, les fausses initiatives qui ont fait de la fausse promesse la seule stratégie de gestion de crise dont est capable un régime aveugle et sourd à tous les appels d’une population éreintée par la crise.

 

Pire encore, le régime fait de cette lassitude de la population un atout supplémentaire pour la réalisation de ses mascarades électorales. Or c'est là que réside le plus grand danger.

 

En Kabylie, le viol par l'Etat de ses propres lois en plus des Droits les plus élémentaires des citoyens en destituant les élus a d'ores et déjà relancé la colère de rue et menace d'embraser de nouveau la région.

 

Partout à travers le pays, le désintérêt à l'égard des rendez vous électoraux du pouvoir s'accompagne d'émeutes et de désespoir à travers villes et villages dont la presse bâillonnée rend régulièrement compte en quelques lignes.

 

Que dire en si peu de temps si ce n'est qu'encore une fois un signal fort doit être envoyé par ceux que la paix dans la région intéresse, en direction de ce pouvoir qui est le premier obstacle à toute construction nationale et régionale.

 

Des élections régulières selon les standards internationaux après un dialogue sincère et dans le respect d'un échéancier arrêté en commun avec toutes les forces soucieuses de construction d'un Etat de Droit. Est ce un effort trop grand à demander à tous ceux qui parlent d'un monde plus sûr parce que plus démocratique. Je ne le crois pas. Je crois par contre qu'on ne peut se permettre un tel monde sans avoir inlassablement tout mis en œuvre pour concrétiser un tel effort de construction. C'est ce que nous faisons de notre côté et c'est ce que nous attendons de vous.

Comme l'a si justement réaffirmé notre camarade et frère Saeb Erakat, la démocratie est possible. Aidons là.

 

Hocine Aït-Ahmed


25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 10:39

- Aujourd'hui s'ouvre à Alger le congrès extraordinaire du FLN. Il s'agit donc de retoucher la charte nationale. Que pensez-vous de l'objectif de cette réunion?

    - Il est bon, au départ, de situer le congrès. Vous savez que le système politique algérien est fondé sur le parti unique. Et, depuis plus de vingt ans, il y a une espèce de cercle vicieux. Tout tourne autour du parti unique. Chaque fois qu'il y a crise, on le réorganise, on refait campagne, on fait des chartes. Et, à chaque fois, c'est un échec. Tout se passe comme si on avait inventé la quadrature du cercle vicieux. Il n'y aura absolument aucune ouverture sur la société. Il y aura un changement de personnel mais toujours à l'intérieur de la nomenklatura. Cette remarque est fondamentale. Quant aux débats sur la charte, c'est une immense comédie qui se veut démocratique. C'est un texte octroyé. Ce que nous voulons nous, c'est une constitution élaborée par une assemblée librement élue.

   - Vous avez annoncé, à Londres la semaine dernière, la création d'un front uni de l'opposition avec Ahmed Ben Bella et son Mouvement pour la démocratie. Pourquoi cette démarche?

   - La raison profonde de cette démarche tient dans la situation explosive qui règne en Kabylie. L'effervescence mobilisatrice de cette région d'Algérie s'est exprimée déjà en 1980 par l'avènement d'un "printemps kabyle" qui par la suite, pour une assise nationale, a cherché des points d'ancrage par le biais de la Ligue algérienne des droits de l'homme et de l'Association des enfants de martyrs de la révolution. Il y a beaucoup d'affrontements avec les services de police, des arrestations. Au mois d'octobre, 35 jeunes gens, âgés de 18 à 20 ans, ont été condamnés à des peines variantes entre dix-huit mois et deux ans et demi. Ce procès est passé complètement inaperçu parce que les accusés ont été jugés à huit clos et sans avocat. Nous avons senti la nécessité de sortir de notre isolement. Et c'est ainsi, qu'après plusieurs mois de négociations, nous avons conclu un accord avec Ben Bella. Cet accord porte sur un programme minimal, qui définit la nature et le fonctionnement d'un pouvoir démocratique en Algérie. Mais on ne va pas en rester là. Il s'agit de faire en sorte que d'autres personnalités algériennes connues, par exemple MM.Ben Kheda et Boudiaf, se joignent à nous. Ce qui est important, c'est qu'il y ait une solidarité à l'intérieur de l'Algérie avec ce qui ce passe en Kabylie. Nous nous adressons à la mémoire collective des algériens pour leur dire que la révolution a été trahie et que pour la rétablir, il faut installer un régime démocratique.

   - Mais vous n'avez pas la même vision politique que M.Ben Bella...

   - Nous avons effectivement une vision de l'avenir qui est différente, mais c'est dans la mesure ou nous respectons la différence d'aujourd'hui qu'on peut garantir la différence de demain. Le pluralisme politique que nous appelons de nos vœux s'exprime déjà par le fait que nous sommes ensemble. Cela dit, tout le monde sait que nous avons eu des affrontements au lendemain de l'indépendance et je ne cherche pas à sous-estimer la gravité de ces heurts. Mais nous avons aussi beaucoup de choses en commun. Nous avons été traqués par la police pendant des années, nous avons été des militants du mouvement indépendantiste, nous avons mis sur pied l'organisation secrète destinée à préparer la lutte armée du peuple algérien, nous avons passé sept ans ensemble en prison.

 Propos recueillis par Jean Gaud
24et25/12/1985 24h

24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 10:36

L'ancien "chef historique" de la guerre de libération  noue une alliance avec Ben Bella. Objectif: rénovation démocratique.

C'est une chaude fin d'année politique que connaît l'Algérie. Le congrès extraordinaire du FLN, qui s'est ouvert mardi a été précédé des procès d'une septantaine d'opposants, sympathisants benbéllistes ou partisans de l'évolution démocratique du régime, au nombre d'une cinquantaine avaient été arrêtés il y a deux ans dans les Aurés. Les seconds, parmi lesquels figurent les animateurs du mouvement culturel berbère sont les fondateurs de la jeune Ligue algérienne des droits de l'homme et d'un comité des "enfants de chouhada", fils de martyrs de la révolution qui contestation  de l'héritage de leurs pères par un pouvoir autoritaire.

 Le congrès du parti unique doit entériner une nouvelle version de "Charte nationale", sorte de constitution dont la première rédaction remonte à 1976. Pour préparer cette révision la censure depuis la fin de l'été avait était desserré de quelques crans, et les Algériens avaient pu faire connaître leur doléance dans les colonnes de la presse officielle. Ce fut une belle volée de bois vert pour dénoncer la dérive bureaucratique du régime, avec son cortège de privilèges, de corruptions et dysfonctionnements dans tous les domaines.

 Cette contestation intérieure sous contrôle a été relayée, à l'extérieur, par deux chefs historiques de la révolution algérienne: Ahmed Ben Bella et Hocine Ait-Ahmed, naguère adversaires politiques ont annoncé la semaine dernière leur rapprochement et présente dans la capitale britannique une proclamation qui demande l'instauration d'une démocratie pluraliste en Algérie. Lançant ce nouvel "appel de Londres", les deux dirigeants en exil ont affirmé que le silence d'aujourd'hui les rendrait coupables de "non-assistance à un peuple en danger".

- Comment Hocine Ait-Ahmed justifie-t-il l’alarmisme de ce propos?

- On a présenté notre proclamation comme une déclaration de guerre. C'est au contraire à mes yeux une déclaration de paix civile. Nous sommes très inquiets de ce qui se passe en Algérie. Depuis cinq mois, la Kabylie est en effervescence et la situation y a pris un tour "polonais". Des étudiants, des paysans, des travailleurs y ont manifesté‚ de manière organisée. Le dispositif militaire a été renforcé par l'envoi de compagnies nationales de sécurité. C'est un miracle qu'il n'y ait pas encore eu de violence. Il s'agit d'un développement du mouvement qui est né en 1980 pour demander la reconnaissance officielle de la langue berbère.

-   L'effervescence est-elle limitée à la Kabylie ?

- L'Algérie est un pays à deux vitesses, loin de moi cependant l'idée d'en faire un problème ethnies ou de race, il y a chez nous des blonds et même des gens de type asiatique ! Mais il est un fait que le kabyle, parce que sa population est beaucoup plus dense, concentrée en grosses agglomérations a des réactions plus vives. La tradition de la djemaa, qui ressemble un peu à votre lands gemeinde ( on n'y accepte pas non plus les femmes ! ) fait que les Kabyles ont l'habitude de controverse du débat public. Dans le reste du pays, l'habitat est beaucoup plus dispersé, peu propice aux rassemblement populaire. Mais il est gros lui aussi de mécontentement. La vie est chère, les biens de première nécessité font régulièrement défaut. Dans certaines régions on ne trouve plus de semoule et de farine depuis deux mois. Dans le même temps, les gens savent pertinemment que l'armée et les couches privilégiées du régime ont leurs propres canaux d'approvisionnement, et que la plupart des biens importés leur sont réservés. La chute des revenus pétroliers n'a pas entamé ces avantages-là, par contre, elle a conduit à l'abandon de programmes de construction de logements et à l'accroissement du chômage. Le grand danger c'est que ce mécontentement populaire n'a aucune voix pour se faire entendre, sinon à terme par la violence et la revanche sociale.

   - Avant le congrès du FLN, la presse algérienne a pourtant été pleine des échos de ce mécontentement....

   - C'est une mystification. C'est ce que j'appelle la "récréation du micro". Un pouvoir qui affronte une crise de légitimité met pour un temps en sourdine sa langue de bois et soulève le couvercle pour créer une illusion de démocratie. En fait, la nouvelle Charte nationale sera rédigée par un comité dominé par l'armée. Le peuple n'a aucune influence sur les mécanismes de la décision. Après le congrès, on refermera le robinet.

  La démocratie passe par le pluralisme, la liberté d'association, d'information. C'est le sens de notre appel. Tout le reste n'est que propagande.

    - Les procès qui viennent d'avoir lieu n'ont-ils pas débouché sur des jugements finalement plus cléments que prévu: un ou trois ans de réclusion, alors qu'on parlait de peines bien plus lourdes?

    - Un an en prison parce qu'on a crée une association pour la défense des droits de l'homme, c'est déjà scandaleux! Cependant, il est sans doute vrai que l'émotion soulevée a l'extérieur a obligé le pouvoir à reculer un peu, il a renoncé à faire passer la création de la Ligue pour un complot contre la sécurité de l'état. Mais pour l'essentiel, les procès montrent que les promesses d'ouverture qu'a pu faire le président Chadli ne sont que des leurres. Il y a divorce entre l'état et la nation, entre une bureaucratie qui tourne à vide et une population privée d'expression politique.

   - Votre toute nouvelle alliance avec Ben Bella est surprenante. Car il y a eu un fossé entre vous....

   - Nous avons eu des divergences sur les institutions à donner à l'Algérie indépendante. Mais demeure cette plate-forme affective commune: nous avons milité ensemble, et recherchés puis emprisonnés ensemble. Ce que nous proposons maintenant aux algériens, ce n'est pas une équipe de rechange, ni une nouvelle structure politique décidée par deux ou quelques hommes. Nous proposons une rénovation démocratique réalisée pacifiquement. Comme en Espagne, dont l'exemple montre que l'acceptation du pluralisme politique et linguistique ne nuit pas à l'unité du pays.

   - Mais Ben Bella, par exemple a des sympathies pour l'intégrisme et l'Iran. Vous n'en êtes pas là...

   - Nous avons des sensibilités différentes, mais je suis un musulman: ma maison est une zaouia ou on entend chaque jour des prières. J'ai la conviction, il est vrai, que l'islam progresse en se libérant des théologiens. J'ai toujours redouté qu'au nom de la foi ou de la révolution, ou de l'histoire, un homme ou un groupe d'hommes installent un despotisme.

    - Vous proposez le pluralisme démocratique pour l'Algérie, mais vous ne dites rien du reste, de l'économie...

    - Le monopole politique entraîne un monopole sur l'économie et la constitution d'une classe d'affairistes voraces à l'abri de toute critique. Une planification générale est sans doute nécessaire, mais il faut libérer l'initiative individuelle et collective. D'abord au bénéfice des paysans algériens qui ont gagné la guerre mais qui ont perdu la paix. Ma conviction, c'est que le développement d'un pays passe par le développement des citoyens: ça ne peut être l'affaire d'une bureaucratie.

    -  L'exil contrait à l'impuissance. Voulez-vous, pouvez-vous rentrer en Algérie?

    - Lors de l'accession au pouvoir de Chadli Benjedid, j'avais espéré que le nouveau président sache se libérer du lourd héritage qu'il recevait. J'ai mis une sourdine à mon activité politique. Et à la fin de l'an passé, j'étais décidé à rentrer, à condition que l'amnistie qu'on me promettait soit étendue aux autres exilés et que les victimes de violences en Kabylie soient réhabilitées. La présidence a accepté ces deux conditions, mais me demandait en échange de renoncer à mon action politique en Algérie. Exigence humiliante! Aujourd'hui, après les procès, on en est revenu à une situation de blocage total et dangereux.          

(Propos recueillis par Alain Campiotti)
l'Hebdo 24/12/1985      

21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 16:17

index1.jpgChers camarades,

Depuis la préparation de la convention nationale du parti sur les élections législatives et jusqu’à ces élections communales, beaucoup de chemin a été parcouru. Sur ce chemin il y a eu beaucoup d’obstacles. Mais le FFS ne serait pas ce qu’il est, c’est-à-dire le plus vieux et le plus solide parti d’opposition démocratique, s’il n’avait su, tout au long de ces années, serrer les dents durant les épreuves, renforcer les liens entre les militants les plus sincères, faire corps avec sa base et remonter, victorieux, à contre-courant de tous les traquenards.

En dépit de toutes les crises, fomentées dans les officines ou générées par un climat ambiant peu soucieux de sincérité et de dialogue franc, le FFS a élargi sa base militante, conquis de nouveaux citoyens et convaincus de valeureux militants de joindre leurs forces aux siennes à travers diverses régions du pays. Cet acquis inestimable doit être mesuré à sa juste valeur.

Pour les partis comme pour les femmes et les hommes, il faut savoir grandir, si on ne veut pas finir dans les dérives infantiles.

Il ne s’agit donc pas de se satisfaire d’avoir résisté, et survécu, aux terribles épreuves que le parti a traversées en même temps que le pays. Les défis qui attendent d’être relevés sont au moins aussi importants et sérieux que ceux que le parti a relevés au cours des décennies passées.

D’autant que les conjonctures nationale et régionale, déjà fort troublées par les crises qui secouent chacun des pays de la région, s’alourdissent en raison des contrecoups de la crise internationale.

La menace d’une guerre de déstabilisation majeure pèse lourdement sur la région du Sahel. Elle peut entrainer l’ensemble du Maghreb dans des turbulences  dévastatrices.

Les peuples de la région risquent de se retrouver de nouveau ballotés par des forces hostiles à leur développement, à leur cohésion et à leur liberté. Tous trois insuffisamment promus et renforcés par des régimes trop occupés à réprimer leurs peuples et à se quereller pour anticiper les mutations et les bouleversements.

Chers camarades,

Plus que jamais, la mobilisation des consciences vives de la région est impérative. Plus que jamais, le Maghreb devra apprendre à sortir de la politique des slogans creux pour investir la voie du dialogue et des choix stratégiques mutuellement bénéfiques.

Pour l’heure, l’ensemble des régimes, anciens ou nouveaux, restent scandaleusement dépendants de leurs «amis» d’Orient ou d’Occident, et trop peu sincères et engagés dans le développement politique démocratique, le développement économique régional et le rapprochement effectif entre les Etats, les peuples et les régions de l’ensemble maghrébin.

Chers camarades,

Le parti, le pays et l’ensemble de la région seront des sujets de réflexion et de débat constant pour les mois qui viennent.

Aussi je vous invite d’ores et déjà à inscrire ces préoccupations pour la préparation des travaux du 5e Congrès du FFS, nouvelle étape de notre feuille de route, que je convoque officiellement pour le second trimestre de l’année 2013. Nous sommes dans le sens de l’Histoire et notre peuple ne renonce jamais. Cet événement doit donner tout son sens à un véritable changement démocratique dans notre pays.

Chers camarades,

Rappelons-nous nos «devoirs de vérité et de lucidité» : Mes convictions et ma ferveur sont toujours aussi vivaces qu’aux premières heures de mes soixante dix ans de militantisme. Mais les cycles de la vie s’imposent à tous. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice.

Dans cette perspective, je vous confie dès à présent le soin de maintenir le cap, de préserver et de développer le FFS, dans la collégialité, conformément à l’éthique qui a toujours guidé nos actions.

Je reste encore, bien entendu, à l’écoute des militantes et des militants et en relation de confiance avec le Comité éthique et le Secrétariat national à qui je demande d’engager dès maintenant le processus  de préparation du 5e Congrès du FFS par la mise en place, conformément à nos statuts et notre règlement intérieur, de la Commission de Préparation du Congrès National (C.P.C.N) et de tout mettre en œuvre pour sa réussite.

Je resterai, dans l’avenir, toujours proche de vous dans la réflexion et l’action, en particulier, avec la collaboration de mes enfants, dans le cadre de la «Fondation Hocine Ait-Ahmed» que j’ai décidé de constituer.

Avec mes salutations militantes, et mes vœux de réussite pour les prochaines étapes de lutte et de construction du parti et de l’alternative démocratique dans notre pays, ainsi que pour l’édification d’un Maghreb démocratique.

Hocine Ait-Ahmed

18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 17:43

 L'Algérie vient de franchir un pas supplémentaire vers la démocratie. Elle a accueilli vendredi matin 15 décembre, M. Hocine Ait Ahmed, l'un des chefs historiques de la Révolution algérienne, de retour après vingt-trois ans d'exil. Les Algériens sont venus nombreux, du fin fond de la Kabylie, sa région natale, mais aussi du reste du pays, lui souhaiter la bienvenue.

Des banderoles affirmaient la présence de délégations d'Annaba, à l'extrême est du pays, et de Maghnia, sur les frontières marocaines. Les abords de l'aéroport étaient impraticables. Les bretelles d'accès aux autoroutes avoisinantes étaient engorgées et l'aérogare prise d'assaut.

Dans une incroyable bousculade, M Ait Ahmed, le fondateur du Front des Forces Socialistes (FFS), un parti maintenant reconnu et officiellement agréé‚ par le pouvoir, a réservé son émotion à la presse algérienne. "Mon sentiment est un sentiment de joie et de bonheur. J'ai quitté mon pays après m'être enfui de prison au printemps 1966. C'était un réel déchirement. Mais celui que je ressens aujourd'hui est plus grand encore parce que je me demande, à l'âge de soixante-trois ans, qu'est-ce que je peux faire?", a confié l'ancien responsable de l'organisation secrète en 1947, l'OS, chargée d'entraîner les cadres de la révolution algérienne et de se procurer des armes. M. Ait Ahmed a répondu à la question qu'il posait: "Essayer d'apporter une contribution de sagesse, une certaine expérience, mais d'abord, et avant tout, renforcer la paix civile en posant les problèmes d'une manière claire et nette."

Pressé par les responsables locaux du FFS, celui qui fut arrêté, dans l'avion intercepté en plein ciel par l'armée française, le 22 octobre 1958, en compagnie de Ben Bella, Boudiaf, Khider et Lacheraf, gagnait une tribune improvisée et s'adressait, en arabe, à plus de quinze mille personnes. Une large banderole souhaitait "bienvenue au combattant de la liberté et de la démocratie". Un burnous blanc posé sur les épaules, M. Ait Ahmed remerciait avec émotion la foule en délire. Des grappes de jeunes tendaient le cou pour apercevoir celui qui vivait déjà en exil avant leur naissance. "Je ne m'attendais pas à cet accueil", nous confiait-il, estimant que cette manifestation de chaleur s'adressait surtout à la fidélité que j'ai toujours eu pour la démocratie et les droits de l'homme".

Les femmes sont nombreuses

Rendez-vous était ensuite pris pour 15 heures, salle Harcha. Ce temple omnisports algérois est comble. Au moins quinze mille personnes sont serrées sur les gradins et le plancher. Au dessus de la tribune, une banderole en trois langues (arabe, berbère et français) proclame : "FFS : fidélité, fraternité, solidarité." De l'autre côté de la salle sur une large bande de tissu blanc, tracés maladroitement à la peinture verte, ces quelques mots :" A tout seigneur, tout honneur".

De temps à autre, une esquisse d'Internationale en arabe déchire l'air...

De la foule survoltée jaillit soudain un cri, rebondissant comme un écho :"Imazighen, imazighen" (l'homme libre en berbère). Debout, frappant dans leurs mains, des milliers d'algériens acclament M.Ait Ahmed, ils sont pour la plupart d'extraction modeste. Leur mise les trahit. Mais ils sont aussi des militants. Des militants d'un parti populaire. Les femmes sont nombreuses. Et ce n'est pas coutume en Algérie.

Balayant lentement l'assistance de ses yeux embués par l'émotion, M.Ait-Ahmed trouve d'emblée le ton juste et les mots simples. En arabe d'abord, en amazighe ensuite, en français enfin, ce parfait polyglotte, dans un discours programme ponctué de "youyous", reconnaît que "les crises ont commencé dès 1962. Je ne nie pas avoir une part de responsabilité. Je dis que je suis prêt à participer à tous les débats car nous n'avons pas le droit de mentir à nos jeunes".

 L'islam doit apporter un plus a la démocratie  

"Nous avons salué de tout cœur les réformes gouvernementales et je tiens à saluer les efforts déployés pour l'élaboration de nouveaux textes constitutionnels", dit-il encore, soutenu par une assistance inconditionnelle, avant d'ajouter : " Je suis pour tout ce qui tend vers la démocratie, mais la démocratie, c'est votre affaire à vous!".

 Tous les problèmes de l'heure sont abordés. L'islam? " C'est la religion de tous les musulmans. Nous devons veiller à ce que la politique n'exploite pas la religion. Nous demandons à l'islam d'apporter un plus à la démocratie, pas un moins." L'école et les langues? " je refuse que la langue soit assimilée à l'obscurantisme. J'ai toujours engagé mes amis politiques à apprendre l'arabe. J'engage mes compatriotes arabophones à apprendre l'amazighe (le berbère)."

 Quant au français, "c'est une langue que nous connaissons. C'est un acquis que nous devons défendre".

 "Je prends votre accueil comme un engagement de votre part à ne pas rester les bras croisés, à vous battre et à ne plus exercer la violence les uns envers les autres", a-t-il conclu dans un tonnerre d'applaudissements. La radio et la télévision algériennes ont accordé une place importante au retour de "l'enfant prodige", même si la une des journaux a été ravie par le congrès du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui s'est en effet ouvert à l'heure où M.Ait Ahmed remettait pied sur le sol algérien.

Frédéric FRITSCHER
Le Monde, 17/18 décembre 1989

17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 17:41

Hocine Ait Ahmed l'un des chefs historiques de la révolution revient aujourd'hui à Alger où des milliers de personnes en majorité des femmes ont manifesté hier contre l'intolérance.

Après vingt-trois ans d'exil, Hocine Ait-Ahmed, l'un des neufs "chefs historiques" de la révolution algérienne, arrivera aujourd'hui à Alger. "Je suis heureux de rentrer dans mon pays", expliquait-il hier au cours d'une conférence de presse à Paris. "Si l'Algérie vit une crise très grave, je crois aussi qu'elle commence à s'ouvrir après un quart de siècle d'anesthésie. C'est pour cela que je rentre. Je ne rentre pas le couteau entre les dents. Je crois au contraire apporter des éléments de pacification du pays. Les partis politiques doivent consolider la paix civile, qui n'est pas seulement l'absence de guerre mais le rétablissement de la confiance. Mon action sera une action de sagesse intégrant la modernité".

A la veille de son retour, celui qui dès 1963 plaidait pour la démocratie et le multipartisme en Algérie et qui fonda le Front des Forces Socialistes (FFS) s'assigne deux tâches: "Organiser et structurer ce mouvement afin qu'il puisse tenir un congrès démocratique, mais aussi et par-delà le multipartisme, rassembler tous les démocrates et tous les hommes et les femmes qui veulent faire entrer l'Algérie dans la modernité."

Un problème clé au moment où la lutte contre l'intolérance et l'intégrisme fanatique deviennent un problème majeur en Algérie. "L'intégrisme, affirme Hocine Ait Ahmed, n'est pas un phénomène spontané, mais la résultante d'un échec politique, social et culturel. L'islam contient des valeurs civilisationnelles, mais la technique de sacralisation est une technique du pouvoir absolu. Nous entendons développer une approche laïque. Le champ religieux ne doit en aucun cas se substituer et envahir le champ politique." Interrogé par ailleurs sur le code de la famille, dont les associations de femmes algériennes réclament l'abolition, Ait Ahmed n'a pas mâché ses mots, l'estimant "indigne de l'Algérie, car il consacre la toute puissance de l'homme et détruit la famille".

Si les autorités sont jusqu'à là restées muettes sur le retour d'un des leaders algériens les plus respectés - son arrivée n'a pas été précédée d'aucune négociation avec le pouvoir -, ces déclarations ne manqueront pas d'avoir un large écho. Au moment où Ait Ahmed concluait sa conférence de presse en affirmant que "le problème de la femme est un test pour la démocratisation en Algérie", des milliers de personnes - dont une majorité de femmes- manifestaient pour la seconde fois en moins d'un mois contre l'intolérance à Alger.

Ce que la presse algérienne qualifie de "presse des intégristes" a en effet conduit à l'annulation de deux concerts que devait donner la chanteuse portugaise Linda de Suza à Alger, jeudi et vendredi. La popularité de celle-ci dans les cités populaires, bastions des intégristes, agace-t-elle ces derniers? Titrant à son propos "Une sioniste en terre d'Algérie", le bimensuel du Front islamique du Salut (FIS). El-Mounqid (le sauveur), s'interrogeait sur "l'opportunité" d'un tel spectacle "dans le contexte actuel de crise économique et de crise du logement." Mais l'hebdomadaire Algérie Actualité ne se privait pas de mettre les pieds dans le plat en publiant un article intitulé "Linda, reprends ta valise", illustré par une caricature :"Revenez quand vous serez en hidjab" (foulard islamique)...

Ces pressions ont été dénoncées lors de la manifestation qui a eu lieu hier matin devant le siège de l'Assemblée nationale à l'appel du RAIS (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques), des associations de défense des droits des femmes et de plusieurs organisations professionnelles, dont celle des avocats..

Protestant contre "le silence et la complaisance des pouvoirs publics" et réclamant la constitution d'un "front national contre la violence et l'intolérance", les manifestantes scandaient des slogans tels "à bas l'intégrisme", "non à l'obscurantisme", "non au fascisme", "hommes et femmes pour construire le pays". Hommes et femmes s'en sont pris aux "prêches du vendredi" (jour de prière) "qui martèlent que les femmes de ce pays sont responsables de tous les maux : baisse du niveau de l'enseignement, crise des valeurs, chômage...".

Pendant ce temps, la ville de Sour El-Ghozlane, à 150 kilomètres au sud d'Alger, a été le théâtre de violents affrontements entre les forces de l'ordre et la population, qui exigeait la libération de neuf personnes, arrêtées la vielle pour avoir réclamé une distribution rapide de logements sociaux.

José Garcon
Libération 15 Décembre

16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 17:40

"Je suis heureux de retrouver mon pays mais le déchirement est encore plus fort à mon retour qu'à mon départ", a déclaré à la presse M.Hocine Ait Ahmed un des chefs historiques de la révolution algérienne peu après son arrivée à l'aéroport d'Alger, vendredi matin venant de Paris.

"Lorsque j'ai quitté l'Algérie en m'évadant de prison, ce fut un déchirement a-t-il ajouté. Le déchirement est plus grand à mon retour car je ne sais pas quel pays je vais trouver, quels gens".

"Je voudrais être à la mesure des espoirs mis en moi a dit aussi le fondateur du Front des Forces Socialistes de retour au pays après 23 ans d'exil politique. Ce n'est pas une question de gloriole, mais de responsabilité. Aujourd'hui, je crois que nous venons ici d'une manière tout à fait sereine, mais déterminé à contribuer à la construction de l'Algérie démocratique. La démocratie est un long apprentissage, c'est un processus fragile, difficile".

"Le danger dans notre pays, selon M.Ait Ahmed, c'est la dépolitisation, c'est une espèce de démobilisation de la conscience et de l'intelligence". "Ce qui importe avant tout a poursuivi M.Ait Ahmed, c'est la Paix Civile. La consolidation de la paix civile, ce n'est pas seulement l'absence de la violence, mais c'est aussi redonner l'espoir aux gens. Les gens sont dans la détresse".

"Face à cette espèce de désespérance dangereuse a dit encore M.Ait Ahmed, les mouvements politiques ont une mission essentielle, colossale : c'est l'éducation politique. Les mouvements doivent aussi établir entre eux des normes de concentration et la concurrence entre partis politiques ne doit pas être une concurrence sauvage".

"Nous avons toujours lutté au sein du FFS pour l'instauration d'une Algérie pluraliste a conclu Ait-Ahmed. Elle commence à naître, nous nous inscrivons là-dedans. Nous ne sommes pas systématiquement opposés au régime. Je n'ai jamais été systématiquement, négativement opposé à un régime quel qu'il soit".

Mais il est évident que dans la situation actuelle, a-t-il dit, nos objectifs principaux sont d'organiser démocratiquement le FFS, de s'adresser aux laissés pour compte, aux chômeurs, et aux femmes, qui souffrent d'une oppression. Le code de la famille est une indignité à l'Algérie. Un pays où la femme est paralysée est un pays qui n'a pas de chance". L'Algérie, a-t-il conclu doit retrouver sa densité, son unité, faite de diversité, de la participation de tous les citoyens et citoyennes".

APS 15 décembre 1989

16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 10:26

      - Considérant que la Révolution Algérienne a été dans ses fondements implicites et ses buts déclarés, prédéterminée par la nature anti-démocratique du pouvoir colonial qu'elle allait détruire et que de ce fait elle se présentait comme une grande espérance démocratique.

   - Considérant que les idéaux fondateurs de la Révolution Algérienne ont été forgés dans les combats successifs menés depuis plusieurs décennies contre toutes les formes d'exploitation économique, de domination politique, de discrimination linguistique et de tutelle juridique qui ont caractérisé  le colonialisme;

   - Considérant que le pluralisme politique, les libertés d'information, d'expression et d'association arrachés à l'état colonial malgré la terreur policière et la répression économique, ont été la meilleure école de formation civique et politique pour les Algériennes et les Algériens;

   - Considérant que la conscience démocratique du peuple Algérien s'est formée dans la dénonciation permanente des truquages électoraux, du béni oui-ouisme des notables et du double collège des super-citoyens au-dessus des lois et le collège des sujets sans droits;

   - Considérant que l'idéal indépendantiste s'était longtemps et principalement cristallisé aussi bien au pays qu'au sein de l'émigration autour d'un parti dont la dénomination est symbolique : le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques;

   - Rappelant que la devise de ce mouvement, maintes fois plébiscité par le peuple était:

" contre tout statut: la parole au peuple", "contre toute charte octroyée: élection d'une Assemblée Algérienne Constituante"

Les signataires constatent:

   - 23 ans après le scrutin d'auto-détermination consacrant la souveraineté‚ de l'état Algérien, les Algériennes et les Algériens n'ont pas accédé à la souveraineté‚ que confère le titre de citoyens; ils sont privés des droits élémentaires et des libertés fondamentales reconnues par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

Ils ne jouissent notamment ni au droit de sûreté, les policiers font régner l'arbitraire et donnent des ordres à la justice,- ni les libertés de la presse, d'association et de participation sans lesquelles il ne peut y avoir de gestion démocratique.

Dans tous les domaines de la vie quotidienne, tant au niveau local qu'au plan régional et national, ils se heurtent aux pratiques coloniales de la tutelle, du mépris et de l'arbitraire, le peuple n'est jamais mûr pour la démocratie; il lui faut de temps en temps de la carotte mais toujours du bâton. Le traitement inégal entre les clans de super-citoyens et l'immense majorité de sujets, entre hommes et femmes, entre les différentes régions du pays illustrent en particulier la politique de division , de régression, et de discrimination réintroduite par les féodalités civiles et militaires qui se partagent le pouvoir, contre la jeunesse en général et contre les jeunes émigrés en particulier.

   - Le peuple Algérien est dépossédé de sa souveraineté, les libertés démocratiques qui en sont les supports crédibles ayant été confisquées. Imposé par la force ainsi par les truquages électoraux et les mises en scène totalitaires, le système politique veut se prévaloir de la légitimité démocratique. Sa prétention à parler au nom de la communauté nationale pour mieux se substituer à elle et mieux s'opposer à l'exercice de son droit à disposer d'elle même est une pratique éhontée des régimes fascistes. Elle est puérile. Au surplus, si tout le peuple est au gouvernement où sont les gouvernés ? La vérité est flagrante. Les gouvernements se sont appropriés le monopole de la vie politique, les administrés en sont exclus comme ils sont exclus du pouvoir de décision, de gestion et de contrôle concernant les options économiques, culturelles et internationales. Ils sont condamnés à subir les catastrophes économiques, la ruine de l'agriculture, les gaspillages financiers, la dilapidation des richesses nationales, l'abandon de l'émigration, le tout agrément‚ par les manipulations épisodiques du parti unique, le matraquage quotidien de la presse et des médias officiels.

   - 23 ans après la libération, l'Algérie a perdu la maîtrise de son destin, tout se passe comme si elle, son peuple, sa mémoire historique, les richesses de son sol et son sous-sol et jusqu'au souvenir de ses martyrs étaient la propriété exclusive de la caste du pouvoir soutenant et soutenue par des clans d'affairistes.

Le pouvoir absolu corrompt absolument. Il s'acharne à choisir aux Algériennes et aux Algériens, leurs dirigeants, leurs lectures, leurs journaux étrangers, les idées qu'ils doivent avoir, les intentions qu'ils ne doivent pas avoir.

L'Algérie est aujourd'hui un pays où la création d'une association pour honorer ses martyrs ou d'une Ligue des Droits de l'Homme constituent des atteintes à la sécurité de l'état. Les gouvernements ne supportent pas le civisme des citoyennes et des citoyens. Il redoutent leur vitalité politique. Ils préfèrent leur corruption financière, puisqu'ils libèrent des prisons des dizaines de dignitaires coupables de détournements et de malversations, en échange de leur soumission et de leurs services.

   - 23 ans après la victoire du peuple algérien sur le colonialisme, le pouvoir militaro-policier d'Alger continue à refuser toute ouverture vers des aspirations à la liberté politique et la démocratie; qui est plus est, il semble s'engager sur la voie de la sud-américanisation de l'état Algérien, comme en témoignent la promotion de généraux, les réflexes répressifs couverts par les lois scélérates, le nouvel épisode de la Charte octroyée, les dangers de reniement du neutralisme positif dans l'esprit de Bandung, les tentations de résoudre par la violence les tensions politiques, économiques, sociales et linguistiques accumulées par une gestion anti-démocratique.

   Les signataires déclarent:

La seule voie de salut pour l'Algérie est l'instauration d'un régime démocratique véritable fondé sur les principes suivants:

   - Le respect des Droits de l'Homme tels qu'ils sont énoncés par la Déclaration Universelle et les Pactes Internationaux au demeurant ratifiés par notre pays.

   - La tolérance, la liberté de conscience, le pluralisme idéologique et politique.

   - Le droit d'association, de constitution de partis politiques.

   - La liberté syndicale et la protection du droit de grève.

   - Le droit de sûreté et le respect de l'intégrité physique .

   - L'officialisation dans un cadre institutionnel du droit à l'enseignement, au développement et au libre épanouissement de la langue et de la culture nationale berbères.

   - Des élections libres et compétitives à tous les échelons de la vie nationale garantissant aux citoyennes et aux citoyens le libre choix ainsi que le droit d'éligibilité et de récusation des élus.

   - La séparation des pouvoirs : législatif, exécutif, judiciaire, et de l'information.

   - Le cantonnement de chaque institution étatique dans sa sphère de compétence propre pour éviter la confusion des pouvoirs.

 

     Les signataires déclarent :

C'est le pouvoir constituant qui définit le pouvoir constitué et non l'inverse. Le pouvoir constituant revient au peuple algérien, l'élection au suffrage universel d'une Assemblée Nationale Constituante est l'unique source de légitimité. Il appartient à cette assemblée de doter le pays d'une constitution. Le respect des droits de l'homme et la promotion des libertés démocratiques doivent y être incorporés sous forme de lois fondamentales s'imposant tant aux gouvernements qu'aux citoyennes et citoyens.

Les signataires tiennent à préciser qu'ils ne se présentent pas comme alternative de gouvernement ou équipe de rechange. Leur but étant d'animer une profonde dynamique politique, en vue de la démocratisation des institutions et de la société algérienne.

Toutes les Algériennes et tous les Algériens sont conviés à se mobiliser dans ce combat d'idées pacifique pour démystifier les faux-semblants idéologiques, imposer le règne de la loi et ouvrir une ère de justice, de fraternité et de bonheur pour l'humanité algérienne.

Ait Ahmed   Ben Bella
Londres 1985 

15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 17:39

"Je ne rentre pas à Alger le couteau entre les dents". Hocine Ait-Ahmed - l'un des neuf chefs historique de la Révolution algérienne - n'a pourtant rien perdu de sa pugnacité. Après vingt-trois ans d'exil, le leader du Front des Forces Socialistes ( FFS ) s'apprête aujourd'hui à reprendre le combat sur le terrain, à Alger pour faire "triompher la démocratie et la justice sociale". A la veille de traverser la Méditerranée, l'homme est plus serein que jamais. "J'ai peut-être un réflexe d'éléphant en voulant rentrer en Algérie. Mais la volonté de servir les idées qui me sont chères a été plus forte".

Le visage expressif, le verbe aisé, Ait-Ahmed a retrouvé, hier à Paris lors d'une conférence de presse, son punch de militant de la première heure. En oubliant sa condamnation à mort en 1965, son évasion de prison, son très long exil et l'assassinat de son bras droit et ami Ali Mecili. "Je ne pars pas en Algérie pour régler des comptes". L'appréhension est elle bien la même s'il écarte bien rapidement par une boutade "Je n'ai pas mis de gilet pare-balles dans mes bagages ".

Car, dans ses valises, Ait-Ahmed emporte avant tout un projet politique et économique qu'il est impatient de communiquer aux Algériens. Pour que ces derniers retrouvent au plus vite "leur dignité". Le maître mot du combat du leader du FFS c'est avant tout la démocratie. "Notre pays a été trop longtemps paralysé. Il faut maintenant organiser les mécanismes du dialogue pour que le peuple puisse enfin entendre sa voix". Mais Ait-Ahmed sait bien que le combat se jouera en dernier ressort dans le terrain économique. " Il faut que la société bouge, qu'elle retrouve son dynamisme. Et cela passe par la mise sur pied d'une économie de marché et la suppression du monopole du commerce extérieur qui favorise les pénuries".

Car, pour le leader du FFS, l'enjeu est simple."L'échec politique et social du régime a favorise la montée de l'intégrisme religieux. Il faut maintenant rassembler les Algériens pour éviter que le pays ne retombe au Moyen Age. Moi je ne ferai pas de surenchère ou de démagogie sur l'Islam". Ce pari, Ait-Ahmed a-t-il les moyens de le gagner? Lui croit. Mais, à Alger, les vieux barons de l'époque de Boumediene veillent au grain malgré le désir de l'ouverture du président Chadli. Au tout début du mois de décembre, ils ont même fait une rentrée spectaculaire sur le devant de la scène politique algérienne lors du comité central du FLN. Et les Yahiaoui, les Messaadia et les Bouteflika sont prêts eux à donner des gages aux islamistes pour rester aux leviers de commande du pays. En s'envolant ce matin pour Alger, Ait-Ahmed sait que le combat sera long. Mais "la démocratie est un apprentissage colossal".

Philippe DUMARTHERAY
24H, le 15/12/1989

13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 10:15

3881019-5833906Hocine Ait-Ahmed, qui a accordé cette interview à Tribune Internationale. La vérité est une figure importante dans l'histoire de la révolution algérienne.

Natif de la grande Kabylie, il est copié à l'âge de 25 ans au bureau politique du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) de Messali Hadj. En 1947, il est responsable de la branche armée du MTLD, l'Organisation spéciale (OS). Remplacé à ce poste par A.Ben Bella, il devient le porte parole du MTLD au Caire. Il se prononce pour l'action armée et rejoint le FLN à partir de novembre 1954. Arrêté le 22 octobre 1956 dans le même avion que Ben Bella, il reste en prison jusqu'au cessez-le-feu de mars 1962.

 Au moment de l'indépendance de l'Algérie, il refuse de faire partie du bureau politique du FLN, se démarque de la politique de Ben Bella et crée le Front des Forces Socialistes (FFS) qui dirige une insurrection armée en Kabylie en 1963. Arrêté, condamné, maintenu en prison après le coup d'état du colonel Boumdiene en 1965, il s'évade et vit actuellement en exil.

 

   - Qu'est-ce que le Front des Forces Socialistes (FFS)?

   - "Ni dictature du prolétariat", "ni formalisme démocratique", voilà ce que proclamait le FFS à sa naissance, en septembre 1963.

 En clair, nous condamnions la monopolisation du pouvoir politique, qu'elle se passe au nom de la classe ouvrière, développée ou en voie de développement, au nom de la révolution ou de quelque texte sacré que ce soit.

 Le "formalisme démocratique", entendions-nous bien, ce sont les rituels de légitimation : plébiscites, campagnes au sens unique, etc. Tout ce qu'en matière de stratégie caméléon on n'hésite pas à emprunter à l'Occident, tout en s'excitant contre toute limitation de l'Occident. La dictature politique engendre la dictature économique et culturelle.

 L'Acte de naissance du FFS

 Le FFS était en un mot contre la bureaucratisation de l'espoir, la démocratie conçue comme fin et moyen n'avait pas besoin d'adjectif, ce sont les libertés publiques, d‘information, d'expression, d'association, c'est le respect des droits de l'homme, ce sont les élections libres à tous les échelons, c'est le pluralisme politique.

Je me rappelle qu'en automne 1962, j'ai exprimé publiquement de la tribune de l'Assemblée nationale constituante mon désaccord au sujet de la dissolution du Parti communiste algérien.

Démocratie révolutionnaire, l'adjectif marquait bien que la maîtrise directe par le peuple de son destin n'était pas une rationalité venue d'ailleurs.

La révolution algérienne, c'était le phénomène colossal d'auto-mobilisation de prise de responsabilités et d'initiatives par les couches sociales les plus exploitées et les plus marginalisées. Ayant accompli leur devoir d'autodétermination avec ou sans leurs chefs décimés par la guerre, je dirai malgré les carences et souvent l'esprit féodal de ses dirigeants, les Algériennes et les Algériens devaient rester maîtres de leurs droits à l'autodétermination, c'est à dire exercer les libertés démocratiques, leurs droits syndicaux pour édifier des institutions étatiques qui correspondent à leurs choix, à leurs intérêts et à leurs aspirations.

Sans liberté d'expression, sans vie associative, pas de socialisme. C'est parce que cette option était profondément ressentie que nous nous sommes battus pour la démocratie.

Voilà pour ce qui est des principes, et ajouté, la lutte‚ étant aussi affaire d'hommes, que le FFS, ce sont des dizaines d'hommes qui ont donné leur vie pour que la révolution algérienne tienne ses promesses et que l’Algérie ne devienne pas le patrimoine juridique, politique, économique et culturel d'un homme, d'un clan ou d'une nouvelle classe.

C'est aussi des centaines de militants qui, chassés de leur gagne-pain, pourchassés par les féodalités policières et de parti, sont restés dignes, même s'ils ont cessé d'être politiquement actifs, ils n'ont pas cédé à la corruption politique et donc financière, à de rares exceptions bien sûr. Ce qui est une prouesse quand on connaît les mécanismes policiers qui ont miné et paralysé toute la société algérienne.

Je ne ferai pas l'historique de ce mouvement, en dehors de sa phase active de résistance qui aurait pu obtenir au renversement du processus de fascisation engagé par Boumdiene. Depuis longtemps, le FFS a subi les contrecoups de la société algérienne gangrenée par le désespoir, la démobilisation et la dépolitisation.

La strategie du FFS

Aujourd'hui, le FFS mène le même combat politique. Il s'agit d'éveiller les intelligences aux causes bureaucratiques, autocratiques et féodales qui ont abouti aux bilans catastrophiques. Il s'agit d'engager les consciences à prendre leurs responsabilités.

Les hommes et les femmes algériennes doivent se prendre en charge et ne plus compter sur les miracles, il n'y a pas de Mehdi, la démocratie ne descend pas du ciel, elle s'arrache dans la vie quotidienne, dans les luttes politiques, linguistiques, syndicales, dans le combat idéologique.

    - Quelle est l'importance du FFS et quelle est sa stratégie?

    - Il est difficile d'apprécier l'audience d'un mouvement en l’absence de vie politique normale, c'est à dire de liberté d'expression et d'association, il n'y a pas d'élections libres, il n’y en a jamais eu, c'est l'éternel monologue où le pouvoir se pose lui-même des questions et y répond par lui-même.

Toute vanité partisane étant puérile et proscrite, je pense avancer l'opinion que le FFS constitue un espoir dans les secteurs de plus en plus larges de la population, qui aspire au changement social par les conquêtes démocratiques, syndicales et linguistiques.

L'acharnement du pouvoir à le combattre, par la répression, l'intimidation et toutes les méthodes subtiles du conditionnement politique et de la manipulation stratégique, n'ont pas moins contribué à créer un mythe FFS. Comme tous les mythes, il suscite des craintes par-ci des espoirs par-là, il est souvent l'espoir se double de la peur.

Une "Tache" colossale

C'est dire que la sympathie ne signifie pas engagement et que le mythe peut recourir toutes sortes de malentendus et d’ambiguïtés, à la limite, je préfère renverser la perspective et dire "Allez-y, je vous soutiens", car le sérieux révolutionnaire ce n'est pas le combat élitiste, l'excitation verbale, la structure close, c'est responsabiliser les hommes et les femmes.

 On ne peut pas substituer à une société. "Attendez, j'arrive, je suis Zorro", c'est complètement stupide, j'ai passé ma vie à lutter contre des conceptions sommaires de l'histoire et de la lutte politique.

 La nation algérienne s'est remise debout lorsque les jeunes qui la composaient ont compris qu'ils ne pouvaient avoir la tête haute et le ventre plein en se mettant à plat-ventre. Voilà un façon d'entrer en matière sur votre question à propos de la stratégie du FFS.

 Il ne faut pas se tromper d'étape historique. Après quasiment deux décennies de désinformation, de dépolitisation, de délabrement de nos valeurs et de nos structures les plus saines, c'est à une tâche colossale de sensibilisation, de conscientisation et de repolitisation qu'il faut s'atteler.

 Vous avez entendu cet ouvrier compatriote déclarer à la télévision française et de surcroît en milieu syndical : "Non, je ne fais pas de politique." C'est l'image d'une régression dans la conscience sociale.

 Ainsi est-il de voir de soutenir et de susciter toutes les initiatives associatives d'information, de formation et d'élévation du niveau civique. Il faut aider les tentatives syndicalistes, linguistiques, des femmes, des jeunes, à s'organiser eux-mêmes et pour eux-mêmes. Sans s'en remettre au spontanéisme, il faut se garder de tarir la spontanéité des revendications; il faut écouter la société dans ses diverses dynamiques, pour la connaître d'abord, car elle n'est plus la même.

 L'Algérie est indépendante et je dirais par boutade que ce n'est pas de la faute des dignitaires s'il y a des retombées positives : des universités, des usines, des lycées pour jeunes filles aussi, quand bien même le fonctionnement et leurs contenus sont défectueux...

Et puis l'Algérie réelle, c'est la population des moins de 20 ans, majoritaire à 60%, qui a tout à nous apprendre pourvu qu'elle prenne le droit de s'exprimer, et beaucoup à apprendre aussi (car ne tombons pas dans la démagogie par excès inverse), pourvu que nous réussissions à l'entendre et à l'écouter.

 Le FFS a pour devoir de participer à cette tâche élémentaire mais fondamentale d'élévation du niveau politique et organisationnel des combats. Il ne veut rien imposer, régenter, mais propose et soutient. Il y a dans l'avant-projet de plate-forme pour une alternative démocratique, diffusée il y a quarante ans, l'ébauche d'une stratégie populaire.

C'est clair, le FFS s'est prononcé pour un combat pacifique d'idées. Dans ces concepts d'autonomie personnelle, locale, régionale, il y a une démarche provocatrice et libératrice du débat politique, et de la réflexion conditionnée ou bloquée par les tabous idéologiques et le terrorisme psychologique.

En réalité, nous y avons davantage soulevé des questions qu'apporté des réponses. Les débuts des réponses ont été apportés par "le printemps berbère", les grèves et les manifestations spontanées des ouvriers en dehors des syndicats officiels, des femmes "malgré leur organisation de masse", des lycéens et des paysans en Oranie et sporadiquement dans l'ensemble du pays.

 

"Le combat d’idées et le dialogue"

 Les expériences politiques et organiques témoignent à la fois contre l'activisme dépolitisé des masses et les formes clandestines d'organisation. Coupée de ses longues traditions de lutte, la jeunesse algérienne ne se rend pas compte que c’est les services de la répression accumulés dans toutes les traditions policières qui leur permettent de provoquer, de récupérer et de manipuler aussi bien les bouillonnements populaires que les bouillons de la culture clandestine.

 Nous encourageons de ce fait les jeunes à adopter des types de revendication, d'initiatives et d'associations ouvertes, c'est à dire publique et responsables, autonomes, c'est à dire imposer le pluralisme dans les mœurs politiques, et du coup ne pas exposer effervescence de la base de l'étouffement des centralisations et des routines imposées par le haut.

Dans les projets de statut du FFS (1964), l'admission d'avant-gardes autonomes y est prévue à condition que celles-ci soient démocratiquement structurées. Aujourd'hui, il ne s'agit pas de vision ou d'intégration des avant-gardes, il s'agit de susciter et d'encourager leur émergence.

Il ne faut pas se tromper de période historique. Seul le parti unique peut se permettre de mobiliser dans la nostalgie d'un peuple aujourd'hui démobilisé systématiquement des avant-gardes fantomatiques. En tout cas, je conçois mon devoir de citoyen algérien et de militant FFS dans la perspective de la réactivation de la vie politique, par le combat d'idées et le dialogue.

   - Que pensez-vous d'un rassemblement démocratique?

-         A priori et pour être conséquent avec tout ce que je viens de déclarer, je ne peux qu'approuver toutes les initiatives de dialogue et de rapprochement entre les forces démocratiques algériennes.

 Unité d’action et contre la répression

 Encore faut-il qu'elles soient d'une part et d'autres part des forces démocratiques. Je ne dis pas cela du tout pour marquer le caractère groupusculaire de tel ou de tel mouvement, l'histoire est pleine d'enseignements où des groupes minoritaires deviennent porteurs d'histoire parce qu'ils ont obstinément collé aux aspirations des couches exploitées, alors que des mouvements au passé prestigieux deviennent des sectes marginalisés quand ils cessent de s'ouvrir ici et maintenant sur les besoins et les aspirations des masses.

 Le FFS a une grande expérience des tentatives de fusion, de regroupements et de coordination; les échecs ont eu des causes  multiples et différentes. Dire que ces échecs ont laissé plus de rancœur. Ce n'est pas remettre en cause le principe de convergence lui-même, c'est prévenir contre les illusions magico-métaphysiques, mesurer aussi la portée exacte que possible d'une initiative, sans optimisme ni pessimisme exagéré, c'est aussi savoir où on met les pieds et ne pas se laisser manipuler.

Ces considérations soulignées, je dis oui! Oui à des unités d'action ponctuelles contre la répression et pour le respect des droits de l'homme. Chaque formation ou courant politique restant libre de s'associer ou non à telle ou telle forme d'action proposée.

Je dis oui également à des formes de rencontre, de dialogue et de réflexion. Il faut laisser à l'avenir des luttes la flexibilité informelle qui permet des convergences plus claires et plus durables.

Le devoir de chacun et chacune étant de développer l'émergence des forces démocratiques, il faut aussi coordonner les soutiens et aides aux initiatives des syndicalistes, des femmes, des groupes linguistiques, des jeunes à se donner les structures associatives de leurs intérêts et de leur choix.

Mettre à leur disposition des locaux, des conférenciers, des enseignants arabes et berbères, du matériel d'impression, il ne faut pas se servir des forces montantes mais les servir avec la conviction que "tout ce qui converge".

Tribune Internationale
Décembre 1982 

Contactez-Moi

  • : Blog AIT BENALI Boubekeur
  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
  • Contact

  • Ait Benali Boubekeur
  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.

Recherche

Catégories