12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 16:19
Alors que la grève des lycées s'élargit au Djurdjura, le MAK veut récupérer la mise.

Par Saïd Radjef. Le 12 octobre 2016.

Pas moins de vingt lycées ont observé un mouvement de grève, au cours de cette semaine ,notamment à Drâa BenKheda, Ain El Hammam, Larbâa Nath Irathen, Ait Yahia Moussa, Tirmitine dans la circonscription de Mâatkas, pour protester contre la politique scolaire de Mme Benghebrit. C'est le moment choisi par le MAK pour faire du monde scolaire sa cible prioritaire. Déjà, il y a quelques mois de cela lorsque l'année scolaire tirait sa fin, l'année passée, nombre de proviseurs ont noté une poussé, voire un renforcement du MAK dans les établissements scolaires du secondaire.

Les lycées, un terrain vierge et facile a manipuler.

Si le MAK peine a trouver des sympathies parmi les populations adultes du Djurdjura, il n'en reste pas moins qu'il progresse dangereusement dans le monde scolaire. S'il avance et arrive a attirer des lycéennes et des lycéens, c'est parce que le FFS, le RCD, le FLN, le RND, le PT ont abandonné le milieu scolaire, ou pour être franc, ces partis ne séduisent plus grand monde au Djurdjura.

La déception des populations locales, une aubaine pour le MAK.

Le déclin sans précédent des partis politiques, c'est le moment choisi par ce mouvement séparatiste pour multiplier des rencontres clandestines qui ont regroupé "les stars usées et préfabriquées" du défunt MCB et du mouvement des aarouchs, à l'instar de la réunion tenue au cours de cette semaine à Tizra Aissa, au village natal de Krim Belkacem. Une Kabylie fortement touchée par le chômage et une classe politique et intellectuelle qui n'inspire plus confiance, est le moment choisi par le MAK pour mobiliser, distiller son discours dans le monde scolaire et soigner son image de marque auprès des populations adultes. L'objectif est de pénétrer l'univers familial par l’intermédiaire de l'établissement scolaire pour créer des antennes locales, susciter des adhésions et produire un climat favorable susceptible de nourrir( de faire partager) les propositions séparatistes du MAK aux plus récalcitrants, c'est-à-dire la majorité écrasante de la Kabylie.

Il reste maintenant à savoir quelle sera la réaction des partis politiques et des autorités, alors que les élections générales, une occasion pour les uns et les autres de se fixer sur l'unité et la cohésion de la nation Algérienne, approchent à grands pas.

9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 17:14
Algérie-Cameroun: La Kabylie a les yeux rivés sur la Mitidja.

Par Saïd Radjef. Le 9 octobre 2016

Tandis que le MAK et son chat et demi peinent à organiser leur université d'été et à collecter les fonds pour la célébration de Yanayer le 11 janvier prochain, au Djurdjura, la Kabylie, quant à elle, se mobilise comme un seul homme derrière l'EN (équipe nationale).
Ce matin, à la nouvelle gare routière de Tizi ouzou, tous les taxis et transports publics ont choisi la même direction: Blida. Objectif: encourager les verts face aux lions indomptables du Cameroun. Et si, généralement, la Kabylie du foot aime à se montrer critique envers la JSK, en ce jour bien particulier, c’est l’union sacrée qui est décrétée de manière unanime, autour de l'EN. Tôt ce matin, alors que le drapeau Algérien auréolé des stars(Mehraz et Brahimi) de l'EN flotte fièrement sur les cimes majestueuses du Djurdjura, des milliers de jeunes supporters ont décidé de rejoindre la ville des roses pour donner de la voix à leur équipe. Peu importe le prix de la place, l'essentiel c'est de voir Algérie remporter son premier match lors de cette phase d'éliminatoire pour la coupe du Monde 2018.
"Le Cameroun est une grande nation du foot, reconnaissent les fans, mais nous allons les battre." Parce que disent-ils, outre le niveau supérieur de nos joueurs, nous avons les ingrédients nécessaires, l'envie, la foi et l'audace pour aller chez Poutine."
Tout a été fait et tout le monde est mobilisé, y compris les saints de Yemma Gouraya de Sidi Belloua, pour que le Djudjura fête ce soir, tardivement s'il le faut, la victoire de l'Algérie

7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 18:18
Djurdjura. Bilan de la gendarmerie: entre communication, sensibilisation et prévention.

Par Saïd Radjef. Le 7 octobre 2016.

La gendarmerie du groupement de la wilaya de Tizi ouzou a rendu public, au cours de cette semaine, les chiffres de la délinquance et de la sécurité routière, pour les mois d'août et septembre 2016.
Un vaste territoire rural.

Au-delà des résultats plus que satisfaisants, c'est sur un territoire rural étendu, soit quatorze arrondissements (daïras) et près de soixante dix communes (APC) pour une superficie de 2 992,96 km² et un million trois cents mille habitants, que la gendarmerie mène son action, au Djurdjura. Les effectifs de la gendarmerie ne dépassent pas les 25 brigades opérationnelles, alors que le crime et la délinquance prennent de nouvelles formes, toujours plus variées et plus sophistiquées…

Recul des atteintes physiques aux personnes

Face au déficit des effectifs, le colonel Idir Mahmoudia arrive a tirer son épingle du jeu, grâce à une formule magique: communication, sensibilisation et l'humanitaire. Car, sur le plan de la délinquance générale, jamais le Djurdjura ne s'est aussi bien porté qu'aujourd'hui: 65 affaires élucidées et 25 personnes mises en examen sur les 100 affaires traitées durant ces deux derniers mois. Un constat : la régression de la délinquance. Concernant les atteintes volontaires touchant à l'intégrité physique des personnes, 48 affaires ont été comptabilisées, alors que les atteintes aux biens n'ont pas franchi le seuil des 47 affaires traitées. Soit 15% d'affaires en moins par rapport à l'année passée, à la même période. Une délinquance rurale plus active que la délinquance urbaine, déplore cependant la gendarmerie. D'autre part, les gendarmes ont interpellé 5 personnes, quatre pour harcèlement et incivilités, et une autre pour falsification et faux et usage de faux. Ces résultats, au delà du travail de prévention et de détection des situations mené par les brigades territoriales, sont liées à la bonne communication et à la sensibilisation quasi permanente mises en place par le premier gendarme Kabyle.
Sécurité routière : la situation s'est nettement améliorée au Djurdjura.

Avec près de 900 retraits de permis, pour excès de vitesse, l'alcoolémie et la prise de stupéfiants, les accidents ont spectaculairement baissé durant cette période de fin de saison estivale, ou le Djurdjura a tout de même reçu pas moins de 11 millions de touristes et 8 millions de véhicules. Au plan des chiffres proprement dits, la gendarmerie a comptabilisé 36 accidents, repartis entre 7 décès, 25 corporels et 4 matériels. Même avec cette baisse qui place désormais le Djurdjura parmi les wilayas les moins touchées par les accidents de la circulation routière, le colonel dit "qu'on peut encore mieux faire". Et d'ajouter: "Nous pouvons éradiquer le terrorisme routier".
Une collaboration avec les comités de villages et le mouvement associatif.

Plusieurs rencontres interactives ont été organisées à l'initiative des comités de villages et du mouvement associatif avec les responsables de la gendarmerie nationale, à Tizi ouzou. Les officiers de ce corps d'élite ont rendu compte de l'importance de cette initiative citoyenne qui a permis de collecter des informations sur les dangers qui guettent l'environnement, dans cette région du pays, ou l'extraction illicite du sable est devenue le sport favoris de certains entrepreneurs indélicats. Pour sa part, le colonel Idir Mahmoudia s'est félicité des bonnes relations avec le mouvement associatif et de la citoyenneté des comités de villages.

4 octobre 2016 2 04 /10 /octobre /2016 18:55
La presse alcoolique, ignorante et délatrice n'aime toujours pas le FFS.

Par Saïd Radjef. Le 4 octobre 2016
M Grine, va former tes journalistes et construire une vraie presse!
En marge de la journée d'information sur le fond d'investissement au Djurdjura, organisée aujourd'hui à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi ouzou par le FCE, en présence du wali qui a parrainé cette rencontre, le FFS et Amar Saadani ont volé la vedette à la Finalep , venue vendre son image de marque aux entrepreneurs et autres operateurs locaux.
Selon les dires de la presse locale, la Kabylie a de quoi avoir des frayeurs: Le FFS décapité par des luttes internes, aurait décidé de boycotter les prochaines élections générales pour rejoindre les rangs du MAK. Même le pauvre RCD squelettique n'a pas été épargné par cette compagne d'intox qui lance des missiles tomahawk et scud sur la tête du Djurdjura. Avec des allures qui nous rappellent les sombres moments de la décennie noire, ces journaleux qui ne savent ni lire ni écrire mais qui arrivent toujours a avoir des scoops, nous apprennent que Said Saadi aurait conclu un accord avec Ferhat M'henni…" Oran est libre, alors que la Kabylie n'est même pas autonome", me dira l'un d'eux…
Quant à Amar Saadani, il en a pris pour son grade…Mais là n'est pas mon probleme. Je ne suis pas militant du FLN…
Mais les affaires du FFS et du RCD me concernent, car la majorité des cadres de ces deux formations sont des amis et des camarades. Said Saadi et Halit Rachid en tête.
Les connaissant, connaissant leur patriotisme toujours pointilleux et sans failles, je ne pense pas qu'ils vont commettre la bêtise de boycotter les prochaines élection (quelle que soit l'illégitimité du régime) et se joindre dans la conjoncture actuelle à l'aventure du MAK. La guerre des clans n'est ni l'affaire du FFS, ni celle du RCD et encore moins celle des militants de villages.
Quant aux services secrets Algériens, ils ont d'autres chats à fouetter qu'à restaurer Don Sid Ali Corleone sur son trône!

27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 16:24
Djurdjura: Informateurs contre citoyenneté.

Par Saïd Radjef. Le 27 septembre 2016
Une nuit avec les patrouilles du SSI de la gendarmerie.

Le Djurdjura c'est un million deux cent mille habitants, 3.000,00 Km2, dont 80% de montagnes et d'espace rural et 800kms de pistes et de chemins de wilaya qui s'ajoutent au reste du réseau routier (RN) estimé à 600kms. Soit une moyenne de 400habitants au KM2, et des zones dépourvues totalement de couverture sécuritaire. Ou presque. Avec à peine 800 gendarmes pour toute la wilaya de Tizi ouzou, on a un ratio largement en deçà de la moyenne nationale et des normes sécuritaires universellement requises.
La Kabylie est-elle donc suffisamment sûre au quotidien pour y vivre sereinement, et tant qu'à faire, en famille avec des enfants? En général, oui. En particulier, ça dépend des endroits. Pour cela, nous avons accompagné une brigade du SSI de la gendarmerie, dans les zones reculées du Djurdjura…Adila, M'kira, Boumahni, Iâgounen, Tamdhikt, Assi Youcef, Ait Bouadou, Mechtras, Ait koufi, Mahvane…sont autant d'endroits qui attirent les barons de la drogue, de l'alcool et du sexe. Mais aussi les pilleurs de sable qui empruntent habituellement les pistes qui traversent ces bourgades sans surveillance et sans couverture sécuritaire. Cependant, la drogue et l'alcool constituent la principale source d'insécurité et de criminalité dans ces régions.
La guerre des bars.
La veille, alors que les gendarmes de la brigade de Tizi ghennif arrêtent deux dealers dans la bourgade de Senana, après une opération soigneusement menée par le commandant de compagnie, les éléments du SSI reçoivent un coup de fil. Il est question de bars clandestins et de revendeurs de drogue, dans les villages perchés sur les balcons de M'kira, à la limite de la wilaya de Boumerdes. Le lendemain, les éléments du SSI, après avoir réglé les dernières retouches, opèrent une descente . Il est presque vingt deux heures . "C'est un bon tuyau, mais il reste à savoir si nos véhicules très voyants n'ont pas alerté les informateurs des bars clandestins et des revendeurs de drogue", dit le lieutenant. La "prémonition" de l'officier s'avéra juste. Arrivés sur les lieux, les éléments du SSI trouvèrent des lieux déserts mais des traces encore fraiches de l'activité illicite…En face des véhicules signalés et tout au long du trajet, des jeunes adossés aux murs, manipulent des portables. Il n'y a aucun doute, l'informateur ou les informateurs sont parmi ces jeunes qui errent encore à une heure tardive de la nuit. Mais comment les reconnaitre? Le capitaine et le lieutenant les scrutent attentivement comme pour mémoriser leurs visages.
Il est minuit. La patrouille redescend des collines de M'kira et traverse les bourgades de Adila et des Ouled Mariem. Deux chauffeurs de camions, eux aussi alertés, déchargent à l'improviste, tout près d'un cimetière, au milieu de la piste, leurs chargements de sable et prennent la fuite. "On les a encore ratés", déplore le lieutenant.
Dans ces zones sans couverture sécuritaire, l'activité criminelle est ordinaire. Elle est pratiquée par des "desperados" usés par le chômage et encouragés par le gain facile. Des gens sans scrupules, pour l'essentiel des enfants du coin qui exercent des activités illicites, l'extraction du sable et la vente de l'alcool sans papiers. Pour quelques dinars de plus, ils sont prêts à tout car ils ne savent rien faire d'autre…Il est très dangereux de trainer dans ces zones à une heure tardive de la nuit, car à tout moment une mauvaise rencontre peut surgir…
Une heure du matin, la patrouille prend la direction de Boghni.

17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 17:30
Ils nous ont fait oublier qui nous sommes.

Par Saïd Radjef. Le 17 septembre 2016
Généraux du DRS, quel gâchis!
Voila ce qui arrive quand un pays est gouverné par un tas de cons et d'imbéciles heureux. Pendant plus d'un demi siècle, ils ont fait la guerre à l'intelligence, au savoir, à la vérité et à l'aptitude…qu'aujourd'hui on ne sait plus ce que signifie être Algérien. Tout le monde sait comment être un agent du DRS, un 'rkhis" un islamiste, un arabe, un berbériste…mais personne ne sait comment être un Algérien, ce citoyen forgé par plus de 2000 ans d'histoire. Quel citoyen avons-nous été ? Qui sommes-nous aujourd’hui ? Qui serons-nous demain ?
La seule et unique source de réponse dont nous disposons, est notre mémoire. Or notre mémoire a été si manipulée par des idiots déguisés en supers patriotes qu'on ne sait plus ce que signifie être aujourd'hui un citoyen Algérien. On a fait de notre mémoire un instrument d'oubli, un outil de reniement collectif…Pour beaucoup aujourd'hui, et ils sont nombreux à l'exprimer quotidiennement, avec fierté et exaltation, sur les réseaux sociaux, être Algérien c'est être moins musulman, moins arabe et moins amazigh…Ils nous prodiguent à longueur de journée des leçons sur l'identité, sur l'Islam…
Nous sommes ce dont nous nous souvenons, et depuis 1988 nous ne nous souvenons que des choses qui nous ont marqué dans notre chair…On s'est tant haï pour des valeurs qui ont toujours fait notre force à travers les siècles…C'est ça votre prouesse messieurs les dirigeants!

10 septembre 2016 6 10 /09 /septembre /2016 19:55
Point de vue de Hocine Mellah sur la parenthèse démocratique en Algérie.

Par Hocine Mellah. Le 10 septembre 2016

L'ouverture, si ouverture il y’a, s'est faite sous une conjoncture belliqueuse voulue par les adversaires de Chadli durant l'été 1988. En guise de réponse, le président, dans un discours incendiaire, déclarait le 19 Septembre 88: «(…) Nous ne sommes pas aujourd’hui pessimistes quant à la situation, mais je rappelle qu’il existe certains éléments dans l’appareil qui entretiennent le doute. Que celui qui est incapable d’accomplir son devoir ait le courage de reconnaître son incapacité, car nul n’est indispensable. Que certains rejoignent l’autre bord et lancent leurs critiques cela me parait acceptable, mais nous n’accepterons jamais que l’individu demeure au sein de l’appareil tout en semant le doute».

Chadli semblait, ainsi, avoir sous la main, les gardiens du temple qui attendaient avec véhémence les assises du VIè Congrès du Parti FLN pour proposer la candidature de Ahmed Taleb El-Ibrahimi à la magistrature suprême et contrer, ainsi, définitivement les manœuvres des partisans de changements structurels dans les modes de gestion et de gouvernance établis depuis des lustres.

Mais tout ce spectacle est ainsi monté pour sauvegarder les intérêts des uns et des autres. De toute évidence, il y’a lieu de retenir que le Président n'avait fait que réagir à une véritable campagne de déstabilisation venant de l'intérieur même du régime et qui l'avait ciblé y compris dans sa famille. Le chef de l'Etat ne franchit, cependant, pas le pas pour désigner nommément ses opposants.

Des observateurs de l'époque estiment que le lien était direct entre les propos du chef de l'Etat et les événements du 5 Octobre 1988. Mouloud Hamrouche et Ghazi Hidouci, très proches du président, à l'époque respectivement secrétaire général de la présidence de la République et ministre de l'Economie, suggèrent une révision de la constitution, le 23 février 1989, avec un semblant d'ouverture démocratique qui autorisait l'existence des associations à caractères politiques (ACP) définies à l'époque par des tendances au sein du parti du FLN. Sachant qu'il n'existe pas de dictature qui ose s'afficher comme telle.

Au contraire, en s'enrichissant d'un nouveau vocabulaire, la plupart des régimes autoritaires affirment qu'ils sont démocratiques et détiennent leur pouvoir de la souveraineté populaire. Ainsi est née l'entreprise qui consiste à capter les concepts démocratiques, à les pervertir, puis à les revendiquer en jetant ainsi le trouble dans l'esprit des opinions publiques.

En réalité il s'agissait de modifier le rapport de forces en affaiblissant le FLN tout en renforçant les pouvoirs du Président qui estimait qu'il n'avait pas les coudées assez franches pour appliquer sa politique. Les Algériens avaient cru à une véritable ouverture démocratique puisqu'ils avaient le droit de s'organiser librement en créant des "partis" politiques, un climat favorable à un mouvement associatif florissant, des journalistes libérés du service de l'Etat avec des primes conséquentes et l'autorisation de créer de nouveaux journaux et l'armée avait quitté le FLN pour rejoindre les casernes.

La dérive de ces réformes furent la légalisation du FIS, parti islamiste intégré dans un paysage politique. Mais cette légalisation répondait, en d'autres termes, à la légalisation, par des laboratoires du pouvoir, d'un parti culturel que fut le RCD. Pourtant la loi sur les associations à caractères politiques interdisait la tendance religieuse, culturelle et régionale d'un "parti". Mais au-delà des conditions formelles, les partis sont aussi l’expression d’une culture politique et surtout de clivages qui divisent la société. Si le FIS s’est imposé en Algérie, c’est parce qu’il est apparu comme la formation qui critique vigoureusement le personnel dirigeant rejeté par la majorité de la population. L’impopularité du régime a nourri la popularité du FIS dont le discours était plus moral que politique, ce qui correspondait à la culture politique ambiante.

Critiquer le pouvoir réel de la hiérarchie militaire ou évoquer son instrument, la Sécurité militaire, c’est s’exposer à l’exclusion de la scène politique. De là d’ailleurs découle le statut paradoxal de l’opposition. Un parti comme le MSP (Mouvement pour la société et la paix), et dans une mesure moindre le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), se disait d’opposition alors qu’il participait au gouvernement.

À la veille des élections municipales de juin 1990, quelque soixante partis étaient déclarés. Pour fragmenter l’opposition, l’administration les encourageait et la presse leur ouvrait ses colonnes généreusement. Mais à l’issue des scrutins libres de juin 1990 et décembre 1991, seuls le FIS, le FLN, le FFS ont obtenu des sièges.

Le FFS s’est toujours opposé au régime illégitime à ses yeux depuis le coup de force de 1962. Il préconise la refondation des institutions sur la base d’une Assemblée constituante qui écrirait une nouvelle Constitution. Devenu légal en 1989, conformément à la loi, il a organisé des marches à Alger qui avaient attiré des dizaines de milliers de personnes, ce qui fait de lui le principal parti d’opposition non islamiste.

En janvier 1992, il a appelé à une grande marche à Alger qui a réuni plus d’un million de personnes sous le mot d’ordre « Ni État policier, ni État intégriste ». Avec la victoire électorale du FIS - qu’il avait acceptée- il comptait fédérer tous les courants ne se reconnaissant pas dans le projet islamiste pour proposer une alternative démocratique.

L’annulation des élections, qu’il a condamnée, l’a empêché de jouer ce rôle de contrepoids politique à l’islamisme et au pouvoir militaire. Hocine Aït Ahmed, en rentrant à Alger le 15 décembre 1989, il est reçu à l’aéroport en héros national par des milliers de personnes. Il déclare à l’ENTV : «Je souhaite que le processus démocratique se redresse et s’amplifie jusqu’à ce qu’il atteigne un point de non-retour.» Mais ...

28 août 2016 7 28 /08 /août /2016 19:26
La disparition de la robe traditionnelle Kabyle.

Par Saïd Radjef. Le 28 août 2016
La robe traditionnelle Kabyle se fait de plus en plus rare. Elle est même menacée de disparition à cause des nouvelles modes vestimentaires qui viennent d'ailleurs. C'est ce que j'ai constaté lors des fêtes de mariages auxquelles j'ai été convié. Et pourtant, je suis au cœur du Djurdjura ou la revendication identitaire bat son plein. Si la femme est l'avenir de l'homme, alors disons le tout de suite: le Kabyle n'a plus d'avenir. Les jeunes filles Kabyles sont partagées entre le hidjab et le prêt-à-porter comme le pantalon "slim" serré, la chemise (ou débardeur) et le décolleté. Par moment et par endroit, la tenue est osée, aux antipodes de l'esprit de la robe traditionnelle Kabyle.
La tendance est la même, sinon pire dans les établissements scolaires et les universités d'Alger, Tizi, Bejaia et Bouira ou la robe Kabyle a totalement disparu. Inspirée de l'antérieur et des réalités socioculturelles du Maghreb , la robe traditionnelle Kabyle est aujourd'hui effacée par les nouvelles modes vestimentaires venues de l'Occident et de l'Orient. Du coup, c'est tout une industrie artisanales qui disparait à son tour, au fil du temps.
A force de vouloir se distinguer du reste de l'Algérie, la Kabylie a perdu son authenticité, son originalité.

20 août 2016 6 20 /08 /août /2016 17:38
L'ANP n'est pas contre le pouvoir politique.

Par Saïd Radjef. Le 20 août 2016

Une grande liesse populaire a marqué cette année les festivités du double anniversaire du 20 août. Autorités et partis politiques ont célébré chacun à sa manière ces deux grands événements fondateurs de l'Etat Algérien. Avec toujours ce sentiment nationaliste dans le cœur… Cependant, des doutes parfois obliques et parfois ouvertement exprimés par la classe politique continuent d'entourer encore les intentions de l'ANP, sur l'exercice du pouvoir dans notre pays. Et c'est légitime. Toutefois, les événements qui ont marqué notre époque et les conséquences néfastes de la tragédie nationale ont amené l'ANP a reconsidérer ses positions et a intérioriser l’esprit des institutions: les dirigeants militaires ne voient plus le pouvoir politique comme un adversaire, mais comme un partenaire incontournable. La majorité des généraux à moins de soixante ans. Au cours de ces dernières années, outre la priorité de la professionnalisation et de la modernisation de ses effectifs, l'ANP s'est employée au renouvellement de sa hiérarchie par une sélection d'officiers doués d'une certaine ouverture d'esprit et de capacités intellectuelles hors du commun, d'officiers qui ne portent plus la marque de la guerre des clans qui a fortement émaillé la marche de la guerre de libération. Les généraux sont des chercheurs scientifiques, des ingénieurs, des spécialistes de la science militaire, de la criminologie, de l'histoire, d'anthropologie, de la communication... et non d'anciens moudjahids sans la moindre qualification intellectuelle. Cette situation a amené l'ANP a changé ses rapports avec le pouvoir politique auquel elle reconnait pleinement l'autorité et la légitimité. Les militants doivent comprendre que l'armée, à travers toutes ses structures, n'est pas un adversaire du pouvoir politique. Que le pouvoir politique ne puisse contrôler le moindre rouage de l'ANP est une évidence. Mais cela dit, dans quel autre pays y aurait-il ce mythique contrôle absolu du militaire par le pouvoir civil ? Le seul droit auquel peuvent prétendre Obama, Hollande, Poutine, Merkel...de leurs généraux c'est d'être bien informés!

19 août 2016 5 19 /08 /août /2016 16:25
Abane Ramdane est un grand stratège. Mais comme tout le monde au sein de sa génération, il a commis des bourdes monumentales.

Par Saïd Radjef. Le 19 août 2016

Nous commémorons aujourd'hui le double anniversaire du 20 aout 1955 et du 20 aout 1956. Une occasion pour les uns et les autres de relancer le débat autour de la personne d'Abane et de soulever à nouveau la question qui du pouvoir politique et militaire doit décider dans notre pays.

"Même si la politique est une chose très sérieuse pour être confiée à des militaires", il n'en reste pas moins que la conjoncture nationale et internationale plaide en faveur d'une autre lecture sur la formule consacrée:" la primauté du politique sur le militaire." Cela, d'une part. D'autre part, au vu de l'état actuel de nos élites politiques, le pouvoir civil est-il capable de contrôler l'ANP et de maintenir sa cohésion?
Si l'Algérie n'avait pas été entraînée par les maîtres de la haute finance internationale et de la grosse industrie militaire dans cette situation d'incertitudes, les rapports entre le pouvoir politique et l’armée auraient été régis selon des règles générales simples, non écrites comme c'est le cas dans de nombreux pays : l’armée s’abstiendrait de s’immiscer dans la politique. En échange, le pouvoir civil mené par un élu fort et charismatique ne s’ingénierait pas dans la conduite des affaires militaires. Mais on n'est pas dans cette situation. De toutes parts, l'Algérie est guettée par des menaces invisibles. Nous sommes dans une situation ou les cascades d'événements depuis le 8 mai 1945 à ce jour ont empêché la construction de véritables élites politiques et administratives. Comment donc des partis sans vision globale, comment donc des élites politiques incapables de déduire une synthèse entre différentes contraintes politiques et économiques, diplomatiques et militaires, industrielles et technologiques, scientifiques et culturelles, incapables de tracer une ligne entre le possible et le souhaitable, entre le risque politique et l’avantage stratégique, peuvent-ils présider aux destinées d'un pays convoité de toutes parts par la voracité des multinationales et contrôler l'ANP?

Contactez-Moi

  • : Blog AIT BENALI Boubekeur
  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
  • Contact

  • Ait Benali Boubekeur
  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.

Recherche

Catégories