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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 10:28
Le militant-cadre, par sa capacité à négocier, a un rôle d'exemple majeur à jouer

Cette fois ci les bruits de bottes s’accélèrent à nos frontières sud avec la Libye. Les prochains bombardements achèveront l’état-nation libyen et son peuple en tant que peuple. La guerre se fera sans pitié.

Notre pays est pris dans ce tourbillon. Le Maghreb des peuples qui est une idée salvatrice pour sauver les peuples de cette région sujette aux bouleversements impérialo-néocolonialistes sera frappée en plein cœur.

Le moment écoulé entre l'actualité d'un sujet et sa déclinaison dans notre agissement au quotidien masque souvent les liens de causalité. Le FFS a dit, il a proposé, il a managé et il a mis en garde!

Mais l’indifférence s'installe avec un régime qui n'a même pas réussi à faire imposer sa solution aux libyens et aux maliens mais dans l’arrière maison, il a tout fait pour briser le consensus national et imposer à la fin une autre prochaine décennie d'un trop coûteux processus.

Quelle sera notre manière d'agir en tant que militant et citoyen face à un présent difficile et un futur incertain? Le dernier conseil national a résumé globalement et dans le détail et avec affection la situation du pays. Le danger plane et aucun pays n'est sur de garder sa souveraineté dans un monde globalisé à outrance et qui fait la guerre pour plus de richesse et pour plus de coups humains, quand des pays comme le nôtre continue de tourner le dos à la souveraineté de son peuple. Nos enfants ne pardonneront jamais ce statu quo mortifère.

Sami Ait Larbi, 14/02/2016

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 12:31
 Une nuit lugubre : un mauvais présage (Hommage de Slimane Kaced à Hocine Ait Ahmed).

Ce fut une nuit lugubre, j'entrai dans une salle toute enveloppée de draps rouges. J'aperçus au milieu de l'obscurité une silhouette d'une Dame blanche qui se dérobait et qui semblait terrifiée par la peur. Au milieu de toute cette atmosphère, se dégageait l’odeur de la mort, une mort enveloppée de froid glacial et macabre se faufilant à travers les ténèbres et me fit tressauter de terreur. Au loin des chandelles dont la lumière vacillante illumine cette étrange apparition et me fit nettement distinguer son visage meurtri par des séquelles d’une violence innommable. Des traces de doigt s'y étaient imprimées. Des larmes rouges sang perlaient sur ses joues. Elle pleurait avec amertume et devint livide comme la mort. Elle parcourait les allers de la salle sans savoir où elle était ni ce qu'elle faisait.

Son cœur battait au rythme de la peur. Le désespoir se lisait sur son visage. Un long frémissement traversait tout mon corps et me glaçait d'effroi devant cette obscure seine maléfique.

Un spectacle où une sorte de multitude d'ombre aux traits d'hommes, à mains levées, tirait incessamment sur les cheveux de cette créature qui venait de passer les moments les plus terribles de sa vie. Tous exerçaient sur elle une violence telle qu'ils avaient provoqué sa lente et cruelle déchéance. Un nombre qui dépassait 400 créatures maléfiques la faisait souffrir terriblement à tel point que sa peur la rapprochait de l'agonie.

Exténuée, elle marchait maintenant avec une extrême agitation et effrayé au point de distinguer les convulsions de tous ses membres.

L’étreinte d'un criminel ; qui s’approchait d’elle à mesure que la lumière des chandelles rétrécissait au point de ne voir qu’un point lumineux et lointain dans ce vaste océan d’obscurité ; devint inévitable. Les ombres noir s’abattaient sur elle à lui faire perdre l’haleine. Elle se débattit longuement pour se débarrasser de cette lourdeur mais en vain. De désespoir, «Elle poussa un cri dément », elle hurla de toutes se forces, L’échos de ce cri semblait revenir des bas-fonds des creux de l’enfer. « L'Algérie aussi hurla, puis se tait ».

Un silence assourdissant se fit et me réveilla de mon étourdissement et. Une multitude de sensations ambigües m'agitaient.

Dehors la pluie tombait à grosse goutte et redoublait de férocité. Le tonnerre se faisait entendre avec un bruit fracassant déchirant les ténèbres. Mes pensées me renvoyait nettement cette image d’une scène de théâtre où l'on représentait l'Algérie se faire maltraiter, violenter et abuser par les siens; Cette Algérie, déjà triste à la perte d’un être qui lui était cher, la perte d’un être qui la protégeait et qui l’entourait de toute son attention, la perte d’un homme qui l’arracha des griffes d’un colossal monstre français ; Elle pensa pendant un long moment à lui, et prononça péniblement son nom. D’une voix éteinte, je l’entendis lancer un dernier cri de détresse et appelle « Hocine ! ». Les rideaux firent levés, s'en suivit un long soupir du public. Le peuple se tint loin de toute cette agitation, de tous ces bruits et de tout ce spectacle.

Par Kaced Slimane.

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 22:24
Droit de réponse à l'article de Boubekeur Ait Benali

Par Haddam Anwar

Etant donné la situation actuelle en Algérie, j'avoue que j'étais réticent à répondre à certaines inexactitudes contenues dans l'article de M. Boubekeur Ait Benali "Le vingtième anniversaire de la rencontre de Sant' Egidio".

D'abord parce que nous nous sommes mis d'accord – les signataires du Contrat National – de ne rapporter publiquement que les conclusions de nos rencontres historiques, c'est-à-dire le Contrat National. Cependant, vu les « révélations » des uns et des autres sur nos délibérations, je me vois dans l'obligation de revenir en détail sur ces rencontres, peut-être dans un ouvrage qui sera dédié à ces rencontres ainsi qu'à nos efforts pour trouver une solution politique et pacifique à la crise algérienne.

Ensuite, parce que le groupe de politiciens appartenant au plus ancien des mouvements islamiques algériens post indépendance, al-Bina' al-Hadhari (établi au courant de l'année universitaire 1967/1968 et appelé al Djaz'ara par ses détracteurs, appellation que nous rejetons), nous nous considérons comme un allié naturel du FFS.

En effet, en tant que sociaux-conservateurs, de par notre vision politique, nous considérons que le gouvernement devrait assumer un rôle plus important dans les questions sociales pour tous les citoyens afin d'améliorer l'harmonie sociale, d'incarner la souveraineté du peuple sur son territoire, et de protéger sa sécurité nationale et ses intérêts stratégiques.

Ainsi, nous partageons certains objectives avec les sociaux-démocrates, comme la justice sociale, les libertés, la démocratie et le droit du peuple à choisir librement ses représentants, l'Etat de droit avec la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et la liberté de la presse.

En outre, nous sommes pour le maintien des valeurs et principes de la société qui ont été transmis de génération en génération, y compris les valeurs et les principes de l'Islam, les valeurs familiales qui permettent l'existence et le renforcement du réseau des relations sociales, notion chère à notre maitre le défunt Malek Bennabi rahimahoallah. Ceci afin de construire une société algérienne avec une identité enracinée dans son passé spirituellement, culturellement et civilisationnellement, et ouverte en toute confiance à son environnement maghrébin, arabe musulman, africain et méditerranéen.

J’espère donc que nos amis du FFS accepteront sans rancune le fait que j'exerce ici mon droit de réponse ; car de notre part nous souhaitons continuer à considérer le FFS et tous les sociaux-démocrates comme des alliés politiques.

Je me contenterai de répondre aux inexactitudes contenues dans le premier paragraphe de l'article attribuées par son auteur au frère Hocine Ait Ahmed. Oui, je le considère comme un frère dans la citoyenneté et le militantisme pour une Algérie du 1er Novembre 1954.

Un minimum d'intégrité intellectuelle aurait dû amener l'auteur de l'article en question à vérifier auprès de moi, et/ou auprès d'autres participants, encore vivants, des rencontres du Contrat National, les accusations émises à mon encontre avant de les publier.

Notre groupe ci-dessus défini et moi-même avions, depuis le début et jusqu'à aujourd'hui, considéré que la crise en Algérie est d'essence politique, et ainsi la solution devrait être politique.

Pour rappel, c'était notre groupe (sous la direction de Cheikh Mohamed Saïd rahimahouallah) qui activait alors au sein du FIS, qui avait tout fait au lendemain de l'arrestation des premiers dirigeants du parti, afin que le FIS soit maintenu en tant que parti politique non-armé et qu'il participe aux élections parlementaires de décembre 1991.

C'était notre groupe (toujours sous la même direction de Cheikh Mohamed Saïd) qui avait organisé, du moins du côté du FIS-ligne originale, la fameuse rencontre des trois Fronts (FIS, FFS, FLN) au lendemain du coup d'Etat militaire contre le choix du peuple en janvier 1992, qui a regroupé Hocine Ait Ahmed, Abdelhamid Mehri, Abdelkader Hachani et Mohammed Saïd.

C'était également notre groupe au sein du FIS, sous ma direction, dans le cadre de la Délégation Parlementaire et ses consultants, qui, avec certains amis et certains membres de Sant' Egidio, étions les initiateurs des rencontres historiques de Sant' Egidio pour le Contrat National.

Ainsi, en réponse à la première inexactitude contenue dans cet article, le FFS n'était pas l'initiateur des rencontres de Sant' Egidio, ni la première celle de novembre 1994, ni la seconde de janvier 1995.

Je rends hommage ici au feu Cheikh Al-Hocine Slimani de Médéa, rahimahouallah, et son fils le frère et ami Dr. Mohammed. Ce sont eux qui ont introduit notre groupe à Sant' Egidio en demandant à cette organisation catholique de faciliter des rencontres entre Algériens au sujet de la crise de leurs pays.

Pour l'anecdote, Mohammed Slimani avait contacté le frère Ahmed Zaoui, qui était alors membre de la Délégation Parlementaire du FIS, lui proposant de rencontrer à ce sujet un membre de Sant' Egidio en Belgique. Voyant que les membres de cette organisation semblaient sincères dans leur désir de paix dans le monde, et vu que notre Délégation était activement en quête pour une sortie de la crise que traversait le pays, Ahmed Zaoui les a conseillés de prendre contact avec moi. Ainsi donc ont commencé les préparations effectives de ces rencontres.

Je donnerai ici un seul indice parmi d’autres qui prouvent clairement que le FFS ne pouvait pas être l'initiateur de ces rencontres de Sant' Egidio. Lors des préparations de la première rencontre, c'était moi qui avais demandé au vice-président de Sant' Egidio, mon ami le Dr. Andrea Bartoli à Washington DC, d'inviter tous les acteurs politiques algériens sans exclusion, en premier lieu les partis qui ont été élus lors des élections parlementaires de décembre 1991, ainsi que des représentants des putschistes.

Pour l'anecdote, quelques semaines plus tard, Bartoli m'a exprimé sa surprise quant à la réaction du frère Ait Ahmed face à l'invitation à ces rencontres lorsqu'on lui a fait savoir que Anwar Haddam en ferait partie aussi. Il a essayé de s'opposer à ma présence, m'accusant bien entendu d'extrémisme. J'ai tout de suite signifié à mon interlocuteur que notre Délégation Parlementaire pourrait envoyer quelqu'un d'autre que moi, notre objectif étant la réussite de l'initiative. Andrea m'a répondu qu'il n'en était pas question, et que la direction de Sant' Egidio avait déjà signifié clairement à si Ait Ahmed qu'il n'y aurait pas de rencontre à Sant' Egidio sans la présence d'Anwar Haddam. C'est la même réponse qui a été donné par Sant' Egidio aux autorités américaines (aux affaires étrangères plus précisément) lorsqu'elles m'ont refusé en premier lieu de sortir des USA afin de participer à la première rencontre ; mon voyage a été retardé de 48 heures.

Une autre inexactitude : l'auteur de l'article dit que « Dans la foulée, il [Hocine Ait Ahmed] contacte Anwar Haddam, réfugié aux USA. Bien que ce dernier veuille poser le problème en termes militaires, en invoquant notamment l'existence d’une armée liée au FIS, Hocine Ait Ahmed le refroidit en disant que la démarche en question vise à trouver la solution à la crise politique plombant le pays depuis trois ans. » !

Je n'ai jamais posé le problème en termes militaires, comme je n’ai jamais « [invoqué] notamment l’existence d’une armée liée au FIS] ». Car, tout en soutenant politiquement le droit du peuple à se défendre et à défendre ses institutions élues démocratiquement, en condamnant tout acte de terrorisme, j'ai toujours prôné et œuvré pour une solution politique à la crise du choix de l'autorité politique en Algérie.

Aussi, je ne sais de quel contact « dans la foulée » il s'agit ici. En tous les cas, lors des rencontres de Sant' Egidio, on se rencontrait en séance plénière, ou, à ma proposition et dans le souci de faire avancer les négociations, dans des rencontres discrètes entre les chefs des délégations des trois fronts (FIS, FFS, FLN). Des fois, ces rencontres discrètes ont été élargies aux membres des trois Fronts. Des années plus tard, nous nous sommes rencontrés à Washington une fois mais en présence du vice-président de Sant' Egidio.

Donc je n'ai jamais rencontré Ait Ahmed tout seul ; il y'avait toujours d'autres personnes présentes à mes rencontres avec lui, et ils pourraient en témoigner ici.

Il se pourrait qu'Ait Ahmed fait allusion ici à l'une de mes propositions, faite non pas en tête-à-tête comme l’auteur semble suggérer ici, mais plutôt en séance plénière et en présence de toutes les délégations, lors des discussions concernant l'une des mesures qui devraient être prises précédant les négociations.

En effet, dans le souci de faire arrêter effectivement l'effusion du sang, tout en renforçant l'aspect politique de la solution à la crise, c’est-à-dire ne faire participer à la table des négociations avec le pouvoir putschiste en place que des parties à caractère civile non armées, j'avais proposé de faire engager, d'une manière indirecte et non pas directement, les groupes armés dans la solution de sortie de crise. Cela en proposant de laisser au FIS la liberté de négocier avec eux, mais en assurant aux dirigeants du FIS toutes les facilités et garanties nécessaires leur permettant de rencontrer librement tous ceux dont la présence est jugée par les dirigeants du FIS nécessaire pour une prise de position commune. Cette proposition a été acceptée et introduite à ma demande dans le Contrat National (voir section B) 1- de la plateforme du Contrat).

Pour l'histoire, la Délégation Parlementaire du FIS était la seule délégation à avoir par écrit, dès la première rencontre en novembre 1994, une proposition d'une dizaine de pages pour une sortie de crise ; proposition qui a été ratifiée par la direction du FIS de l'intérieur du pays non emprisonnée. Cela nous a pris presque une année entière de préparation pour une telle rencontre. Lors de la deuxième rencontre en janvier 1995, seul le FFS a ramené une autre proposition de deux pages. Lors de la dernière session précédant la cérémonie de signature de la plateforme du Contrat National, en présence de toutes les délégations, Dr. Ahmed Djedai du FFS, que je salut ici, a dit tout haut : « Allons-nous signer le Contrat National ou la proposition soumise par la Délégation du FIS ? », constatant la similitude entre les deux.

Libre aux lecteurs et lectrices de juger si Anwar Haddam « [voulait] poser le problème [de notre pays] en termes militaires », comme voulait nous le faire croire cet article.

Merci pour votre lecture, wassalam.

Anwar N. Haddam
Député - Elu au Parlement algérien (FIS, Décembre 1991)
Co-signataire du Contrat National pour une solution politique et pacifique à la crise algérienne, Rome, Italie, 13 janvier 1995.
Président du Mouvement pour la Liberté et la Justice Sociale (MLJS, Janvier 2007)

20 janvier 2015

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 20:18
 LETTRE AUX CAMARADES DU FRONT DES FORCES SOCIALISTES

Sami ait Larbi, 29 AVRIL 2014
Aujourd’hui, plus que jamais le FFS a besoin des militants sincères et convaincus de la justesse de sa lutte pour instaurer un régime démocratique qui sera l’émanation de la volonté du peuple Algérien. N’est-ce- pas le rêve de tous les militants du mouvement de libération national ? Ce peuple à qui on n’en demande jamais son opinion et à qui on a refusé le libre choix de son destin. La devise du FFS actuelle, c’est militer pacifiquement pour un changement sans malheurs pour le peuple. Le président d’honneur du FFS Hocine Ait Ahmed, dans son dernier message aux congressistes n’a pas cessé d’appeler au consensus national dont le peuple sortira vainqueur. Même l’idée de diriger le FFS dans la collégialité est son idée et nous l’acceptons car elle émane d’un juste parmi les justes sur cette terre d’Algérie et du monde. Donc militons pour un changement pacifique, pour accompagner le peuple dans une mutation sans douleur, sans le chaos.
Le FFS est un espace de débat, de concertation. Il a toujours ouvert les portes du parti pour les forces vives de la nation. Il n’a jamais fermé sa porte aux débats contradictoires dans le respect de ses idéaux. Donc, on doit tous s’écouter et décider. Le militant doit et devra donner l’exemple à la société. Le militant doit activer à la base. Pour cela, la commission information et communication de la section de base doit répondre aux attentes des militants et des citoyens. Le militant doit faire des propositions, doit rédiger des rapports de la situation politique de sa région pour être à l’avant garde. Il doit rendre des comptes au parti. Le rapport sera étudié au niveau de la section, une copie adressée à la fédération. Nous sommes maintenus par les statuts pour le rédiger.
Si vous me le permettez, voici quelques objectifs d’orientation du rapport que le militant doit rédiger et remettre à sa section d’origine ou à sa fédération. Le parti attend de vous d’autres réflexions :
• décrire la situation politique de votre commune.
• énumérez les dysfonctionnements que vous avez observez concernant la section.
• définir la stratégie de gouvernance de nos élus aux APC.
• faire le diagnostic politique de notre gestion depuis les dernières élections APC/APW si nous sommes à la tête de ces APC, et ce que pensent les citoyens,
• citez les champs politiques dont les mécanismes échappent aux élus.
• développer les actions politiques que la section doit entreprendre dans l’urgence pour faire face aux événements qui peuvent surgir d’un moment à un autre.
• proposer et accompagner le message des militants et des citoyens aux députés.
• participer à la formation politique au sein des écoles Ali Mecili.
• travailler plus et dans la discipline pour le parti.
• travailler plus l’idée du consensus entre algériens.
On doit renforcer le sentiment d’efficacité personnelle du militant, car il est responsable de la décision, puis de l’engagement pour le changement. Le politique doit marquer les esprits.
Le siège pour la section est très important, nous sommes tous responsable. La permanence politique et organique du parti est très importante.
Nous vivons une époque où les forces fascistes visent à dominer les peuples. Elles ont des relais un peu par tout, ses archaïsmes continus de nuire dans nos régions et à travers tout le territoire national. J’en suis conscient des réalités. Notre peuple lutte pour une cohabitation pacifique et pour l’instauration d’une véritable démocratie.
Pour le militant de la section FFS sur le territoire national, il ne doit pas oublier les réalités du combat du parti, ne devra jamais oublier les fondements historique de son parti et à quoi aspire le peuple algérien. Nous appartenons à un grand parti politique et à une grande nation. Si le FFS faisait quelque chose, c’était un événement et à présent il fait encore l’histoire de l’opposition algérienne et de l’Algérie. Le FFS crée du poids. Le parti a la faculté de faire sentir aux autres tout à la fois que ce qu’il dit est important et que l’opinion à laquelle il s’adresse est généralement importante. Le FFS est un parti politique ‘’synthétiseur créateur’’ qui sait en imposer à son auditoire. Le parti de HOCINE AIT AHMED a toujours compris les besoins psychologiques du pays. Le FFS a compris vite les dangers d’une division nationale et il fait tout pour les surmonter. Sa proposition d’un consensus national est la preuve tangible que le parti se porte bien et qu’il est sur la même longueur d’onde depuis sa création.
Soyez fière de votre parti.
Préservons l’avenir de nos enfants, est possible.
Gloire à nos martyrs
vive le FFS
Sami ait Larbi

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20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 15:07
Un contrat pour l’Algérie

Par SAMI AIT LARBI

Le contrat de Rome a provoqué en Algérie de l’hystérie pathologique dont un appel au meurtre des leaders de la révolution algérienne. Le système a fait une lecture négative de l’offre de paix et de négociation faite par l’opposition représentative au pouvoir. Un contrat démocratique pour l’Algérie rejeté ‘’globalement et dans le détail’’ par les tenants du statu quo avec les partis satellites qu’il a créés pour animer la scène algérienne.
Ahmed ben Bella, Abdelhamid Mehri et Hocine Ait Ahmed étaient ensemble à Rome. Des Algériens authentiques. La plate forme de Rome est pour une solution politique et pacifique de la crise algérienne. Depuis tout ce temps, nous avons perdu de temps. Ait Ahmed et Mehri ont continué de proposer des propositions de sortir de crise ; malheureusement, elles sont préférées à des solutions de replâtrage. Que de temps perdu. Pauvre Algérie !
Le régime a été très dur envers Ait Ahmed, Mehri et Ahmed Ben Bella.
Actuellement beaucoup de faits réalisés par le régime concordent avec les propositions de Rome, mais vidées de leur sens dans la concrétisation de la réconciliation définitive et l’installation d’une deuxième République.
Actuellement, le consensus proposé par l’opposition, à l’exemple du FFS et des personnalités nationales réelles mais non ‘’virtuel’’, de ‘’conjecture’’, a pris le dessus à travers la majorité du peuple algérien et pousse le système à prendre ses responsabilités historiques pour mettre fin au marasme et de dégripper la machine.
Le consensus se fera ici à Alger ‘’globalement et dans le détail’’, en association avec les partenaires soucieux de préserver les acquis de la révolution algérienne.
Avec le pouvoir, la solution est possible. Le réalisme politique doit primer et la deuxième République, prêchée tout au long de la dernière élection présidentielle par les représentants et les tenants du système, sera une réalité non une autre farce au nom de la stabilité.
Voilà ce qu’a dit Talal Selmane le 14 janvier 1995 à propos du contrat de Rome : « le contrat national n’est pas une victoire du FIS comme peuvent le penser l’occident ou les occidentalisés, c’est un triomphe de la démocratie en Algérie et probablement dans le monde arabe ; si les conditions de son application lui sont réunis (…) C’est un contrat national pour l’Algérie et…pour les Arabes »
Alors, le consensus sera un contrat national pour l’Algérie, pour les Arabes et les africains.

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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 14:54
ALGERIE en mouvement!

Par Yves Quintal. Une cinquantaine de militants français et algériens se sont réunis à Toulouse ce Mardi soir pour évoquer la future élection présidentielle en Algérie. Des associations comme ETM ou Coup de soleil étaient présentes.L'info avait été diffusée par le collectif des associations du Crosi, dont Survie, et aussi par les Amis du Monde Diplomatique, des syndicats ayant aussi aidé. Les informations venants d'Algérie indiquent que c'est dans tout le pays que les étudiants, les habitants manifestent contre la réélection de Bouteflika malgré une répression toujours présente. Nos prochaines étapes doivent être de rassembler ici le plus grand nombre d' algériens et amis du peuple algérien pour créer un large mouvement de solidarité internationale contre la répression, pour les libertés, droits humains et droits de l'Homme, et la démocratie en Algérie. Le soutien aux mouvements,comme Barakat ou autres, la diffusion des informations concernant les mobilisations courageuses, doivent être aussi à l'ordre du jour des prochaines rencontres que nous pouvons organiser ensemble, dans l'unité, avec les organisations démocratiques et les forces d'opposition en Algérie. Collectif pour la démocratie en Algérie- Toulouse

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 14:26
Journée national du militant 5 Avril 2014

SAMI AIT LARBI.

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai assisté au siège national du parti FFS à la célébration de la journée national du militant dont ont été évoqués la mémoire et le combat d’Ali Mecili, compagnon du valeureux combattant de tout les temps Hocine Ait Ahmed et président d’honneur du FFS. Les interventions des communicants sont riches et le débat est passionnant.
Les possibilités de prendre en charge le militant sont présentes, mais je dirai qu’elles ne sont encore que très peu exploitées. Cette prise en charge pourra devenir de meilleure qualité si nous nous mettons tous au travail.
Un questionnaire, adressé à l’intention des militantes et militants via le journal électronique « Libre Algérie » est pratique pour répondre à une problématique : "Quel est le rôle du militant dans la prise en charge de la formation politique des militants au sein de l’école Ali Mecili?"
L’idéal serait de rapprocher l’école et les formateurs des militants et de généraliser les bonnes pratiques au sein des écoles de formation politique Ali Mecili.
Cela serait-il réalisable par des formations accessibles ou encore par l’ajout de postes de responsabilités politiques (genre commissaire politique) au sein de toutes les sections à l’échelle nationale, dans la prise en charge de la formation politique du militant. Toute école de formation politique Ali Mecili doit se doter de moyens propres à prendre en charge les préoccupations du militant. C’est ça notre projet.
Lorsque des personnes sont parvenues au terme de leur existence, elles reçoivent des soins d’accompagnement qui répondent à leurs besoins spécifiques. Le militant (jeune, moins jeune, adulte, seniors), a besoin d’être accompagné pour concrétiser son désir, ses rêves et ceux de sa population, pour se dire à la fin : je suis utile pour mon peuple et mon parti et demain je prendrai le relais. La vie reste un cycle et d'autres viendront dans la lutte. D'ailleurs, même en temps de paix, la lutte pour le bien du peuple algérien est vitale.
SAMI AIT LARBI

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 07:48
QU’EST CE QUE MILITER AUJOURD’HUI ?

Les organisations politiques sont soumises à diverses contraintes. Comme d’autres elles sont soumises à la contrainte du résultat. Pour les élus, activant dans le champ institutionnel, étant donné le système politique qui dévalorise le travail politique et notre statut d’opposition, nous pouvons rarement faire aboutir nos actions, achever notre travail (soit réhabiliter le politique). Ce qui nous pousse à renoncer à l’action, à restreindre notre champ d’activité institutionnel. Or cela conduit soit à un désapprentissage, soit à un non apprentissage du « métier » et par conséquent à une homogénéisation du groupe par le bas. Homogénéisation qui s’accompagne d’une destruction de la demande de formation et conduit à la fermeture de l’organisation. Fermeture vis-à-vis de militants porteurs d’autres savoirs faire et vis-à-vis de la société civile. En tant que militant d’un parti d’opposition résistant à la normalisation, dans le champ institutionnel il faut déconnecter l’activité de son résultat. Il faut construire une activité dont on a n’a pas hérité, comme on construit une occupation professionnelle ou pas. Il faut développer les capacités et compétences des élus et militants pour qu’elles puissent être présentes et servir un jour. En tant que parti d’opposition le souci du travail bien fait plutôt que le souci du résultat doit dominer nos esprits. Il ne faut pas être comme cet étudiant qui refuse d’étudier parce que cela ne sert à rien dans son pays d’étudier.

Ensuite le développement des capacités de la société. Nous sommes soumis à une culture de la consommation et non de la citoyenneté. Le citoyen est d’abord un consommateur porteur de droits sur le produit de la rente. Or « la demande d’Etat » toujours croissante, va rapidement excéder les capacités de l’offre et les citoyens devront apprendre à faire partie de la solution de leurs problèmes pour que ceux-ci puissent être pris en compte. Autrement, du fait de leurs divisions, leurs problèmes qui ne sont que des occasions de profit pour d’autres groupes d’intérêts ne pourront attirer l’attention et trouver des solutions. Et leur accumulation pourrait conduire à des ruptures violentes. Il faut apprendre à nos concitoyens la manière de venir à bout des problèmes qui les divisent, qui les empêchent de construire un intérêt commun. Il faut qu’ils apprennent à se constituer en groupes d’intérêts pour faire face aux groupes qui savent faire valoir leurs exigences. Il y a là un nouveau champ pour les militants qui leur permettrait d’achever leur travail. Il s’agit du champ associatif et du pouvoir d’agir des citoyens. L’Etat-DRS a encore les moyens de pervertir la vie associative, mais il ne pourra pas le faire indéfiniment. Il s’agit de préparer l’émergence d’un tel champ. Avec la globalisation, la crise du politique dans le monde, de la démocratie représentative, il faut donner aux citoyens les moyens de créer de nouvelles solidarités, des contre-pouvoirs et de faire des propositions.
Du point de vue politique, « la construction de la société par le bas » est le seul moyen pour la société de participer à la construction du consensus national, de l’intérêt général. Le développement de la « société des individus » qui se manifeste chez nous au travers d’une culture de la consommation et d’une atomisation de la société, conforte l’asymétrie croissante entre les marchés globalisés, les pouvoirs exécutifs et les autres pouvoirs et entrave l’émergence d’un consensus qui soit autre chose que celui des groupes de pression efficients. La crise du militantisme n’est pas une crise qui concerne un seul parti, ni un seul pays.
Du point de vue de la composition de l’organisation militante, le non développement des compétences et capacités des militant(e)s du fait du rétrécissement du champ de l’activité institutionnelle et l’étiolement du mouvement associatif, ont fait disparaitre le militant derrière l’élu, la compétence spécifique derrière le cadre moyen. Il y a là, une forme de normalisation de l’organisation dont l’activité se trouve polarisée autour des élections et non autour de la transformation de la société.

Le développement des capacités des élus et des citoyens nécessite la participation de la société civile et de ses compétences. Militer aujourd’hui ne peut pas s’envisager sans la collaboration de la société civile, sans la mobilisation de compétences spécifiques. Il s’agit de développer des capacités d’intervention sur des problèmes concrets qui tendent à rééquilibrer les rapports de force entre la société, l’Etat et les marchés.
Sans un tel développement, le profil du militant s’uniformisera, les possibilités de compétition internes seront réduites, sa hiérarchie sera simplifiée, son organisation se détachera de la connaissance du réel, son pouvoir de transformation s’étiolera et ses prises de position se réduiront à la répétition du même.
Mais un tel développement aujourd’hui est forcément limité par les capacités de nuisance de l’Etat-DRS. Aucune organisation politique n’est en mesure de se développer et de se ramifier de sorte à accueillir une forte intégration de la société civile, qui du reste elle-même n’est pas demandeur. Aussi ne faut-il pas s’étonner que le développement politique aujourd’hui prenne la forme d’une multiplication par la division. L’heure est encore à la multiplication par la division des entités, elle n’est pas à celle de la convergence et de la croissance de leur taille. Plusieurs entités dépériront mais certaines d’entre elles trouveront ancrage dans la société et pourront faire « tâche d’huile », agglomérer d’autres forces, dans un autre environnement. Les possibilités de compétition au sein des organisations étant limitées du fait de leur résultat médiocre dans le système DRS, la compétition se développe sous la forme d’entités séparées. Mais il faudra bien comprendre que la division des organisations pour leur survie est un « effet de système », qu’il ne faudra pas qu’elles s’ankylosent dans de telles divisions quand l’effet du système sera moins prégnant, quand leur développement devra être synonyme de coopération et de convergence. Aussi à l’heure actuelle faut-il davantage se polariser sur la transformation de l’environnement des organisations plutôt que sur leur convergence.

Je ne terminerai pas sans dire quelque chose en ce qui concerne les étudiants, grandes victimes de la culture de la consommation. Ces futurs chômeurs diplômés dont la majorité proviendra des couches défavorisés. Il faut encourager les étudiants à s’organiser pour voyager, se former. Il faut qu’ils envisagent l’émigration comme un destin et s’y préparent&1. Ils doivent avoir une bonne connaissance des marchés étrangers et de leurs besoins, ils doivent pouvoir comparer leurs besoins et ceux du monde. Ils doivent partir pour apprendre à travailler, apprendre ce que le monde fait et pourrait leur laisser faire. Notre société a rompu avec son expérience migratoire, parce qu’au lieu de la mettre en valeur, elle l’a dévalorisée. Par la force des choses elle va la retrouver, il vaut mieux que cela ne soit pas sous la forme de clandestins et de harraguas. Cette fois-ci, ce ne sera pas les moins bons qui partiront mais les moins mauvais. Ils participeront ainsi à la paix du monde, plutôt que de partir à son assaut.
Pour ceux qui ne peuvent, ni ne souhaitent partir, il faut leur apprendre à créer leur travail, leur entreprise et leur apprendre à les valoriser. Devant la soumission de l’Etat à la pression des groupes d’intérêts nationaux et internationaux, puissante avec la globalisation des marchés, les citoyens doivent construire des contre-pouvoirs, faire des contre-propositions. Apprendre à créer leurs activités, apprendre à les valoriser afin que nos marchés soient au service de la société et non à celui des monopolistes en tous genres. Démocratiser la société et l’Etat, c’est équilibrer ses rapports de force de sorte que chacun puisse compter, nul ne puisse souffrir d’exclusion.
ANNEXE.

De la littérature française sur la question de la militance aujourd’hui on peut retenir les points suivants :

Pour dire vite, la plupart des groupements (c’est vrai pour Attac, comme pour les mouvements des « sans » ou pour certaines ONG) ont aujourd’hui à résoudre une équation impossible sous trois contraintes contradictoires : jouer le jeu de la démocratie représentative voulue par la loi et la tradition démocratique; concilier les aspirations collectives avec démocratie participative ; et enfin, tenir compte de ce fait de plus en plus massif : l’exigence de parler en son nom propre. Le tout soumis à une quatrième contrainte, celle d’obtenir des résultats.

1. Les actions traditionnelles, tant syndicales qu’associatives, sont remises en question en termes d’efficacité. Grèves, pétitions, manifestations en ligne droite : ces modes d’action semblent lasser un certain nombre de personnes engagées politiquement. Les grèves sont perçues comme uniquement défensives face aux attaques de stratégies liées aux marchés. Souvent vu comme tardives en termes de réaction, les manifestations sont mises sur la liste de routines peu utiles.

2. le militant d’aujourd’hui le « devient dans et par l’action, celle de s’engager ». Le militant d’hier l’était « à partir d’une adhésion préalable, idéologique, syndicale ou politique ». Il rejette l’institutionnalisation, il accorde le primat à l’action. Les mouvements d’aujourd’hui sont d’abord tournés vers le concret. Les collectifs deviennent éphémères, ne représentent pas une identité hors du temps de l’action.

3. Le temps des « collectifs », des « réseaux », marqués par l’égalité des statuts et le libre choix de ses modalités et intensités d’engagement succède au temps des structures rigides, hiérarchisées et bureaucratisées — et dont les partis se revendiquant du communisme ou les syndicats seraient le paradigme et la triste survivance.

4. Ce sont les procédures les plus formelles qui permettent d’accéder à l’égalité de participation et de traitement des militants. L’informalité et l’« horizontalité » fréquemment promues comme garantes de plus grande « ouverture » et « accessibilité » aux militants sont dans les faits hautement sélectives. Tout fonctionnement collectif induit des phénomènes de concentration de l’information, de la représentation extérieure, des responsabilités. Présidence de réunion, tours de table plutôt que prise de parole spontanée, limitation du temps d’expression, diffusion aux absents de comptes-rendus de réunions, ou encore élection d’un porte-parole (éventuellement tournant), permettent beaucoup plus que la simple proclamation d’horizontalité et d’égalité de parer à la concentration des pouvoirs et à l’institution de petits chefs d’autant plus puissants qu’ils sont niés. Cette question des compétences et aptitudes (à parler en public, notamment) requises pour pleinement participer à un groupe militant rejoint celle de la sélection sociale de ses membres. En valorisant ou en sollicitant certaines dispositions ou propriétés sociales, et en en disqualifiant d’autres, les groupes militants produisent, souvent sans le vouloir ni en être conscients, la relative homogénéité de leurs effectifs, et induisent une exclusion des postulants par trop différents. Cette sélection, bien sûr, n’opère pas de manière explicite, mais s’accomplit le plus souvent dans et par la sociabilité militante, et s’exprime au travers de la capacité de l’aspirant activiste à « trouver sa place » au sein du groupe qu’il souhaite rejoindre. « Trouver sa place » dans une organisation n’est pas forcément chose aisée lorsque règne la norme (car c’en est une) selon laquelle « chacun fait ce qu’il veut ».

5. A côté de la figure du militant affilié se développe celle du « militant affranchi ». On distingue deux figures idéal-typiques du militant construites à partir des relations entre le « Je » et le « Nous » dans les collectifs : celle du militant affilié et celle du militant affranchi. … le militant affranchi est celui qui fait preuve d’un engagement distancié, se mobilisant de manière intermittente sur des objets précis en cherchant à se préserver d’un engagement total. On assiste à l’amoindrissement de l’engagement à vie. Rompre une adhésion n’équivaut pas forcément à une trahison de la cause. D’autre part, s’engager ne veut pas dire automatiquement renoncer à parler en son nom propre.

6. la publicisation d’une lutte passe de plus en plus par des « performances médiatiques ». L’objectif est moins de durer que de frapper les esprits.
L’action directe non-violente, tant au niveau moral qu’opérationnel, est au cœur des dispositifs. Comme énoncé plus haut, il est question de frapper les esprits ; pour ce faire, les actions s’élaborent comme des « coups » qui attirent l’attention des médias et/ou des individus (happenings, actions-choc, démonstrations, flash mobs …). Il est question pour les militants du capter l’attention, l’action est visuelle, de durée limitée, aux objectifs restreints, elle appelle aux symboles (pour les détourner ou les attaquer). Pour la plus part, elle se passe au grand jour, prenant les autorités et les passants pour témoins. Elle accorde une grande place aux médias, à la fois comme capteurs-diffuseurs, mais également comme « garant » par rapport aux forces de l’ordre.

7. L’empowerment. Démocratie représentative, participative et empowerment. Community organizing, pouvoir d’agir individuel et collectif.
La transformation du rapport de l’individu et du collectif. Avec la globalisation, l’individu cherche protection et reconnaissance du côté de l’Etat mais de plus en plus du côté de ses collectifs d’appartenances avec lesquels il partage divers intérêts.
Il ne s’agit plus d’émanciper les individus pour qu’il puisse appartenir à une collectivité plus puissante, plus globale, par rapport à leur milieu d’appartenance qui les entraverait, mais de renforcer celui-ci pour qu’il puisse leur servir d’appui pour leurs trajectoires. On n’oppose plus l’individu au collectif, on fait du collectif une force nécessaire au ressort de l’individu afin qu’il participe d’un collectif plus puissant.
Il ne s’agit plus d’organiser des luttes mais de fonder une structure représentative de l’ensemble des composantes sociales d’un quartier, de trouver, autrement dit, le moyen de surmonter les divisions, les conflits internes pour mutualiser, libérer des ressources.

Air de famille avec le community organizing, on le trouve de manière tout à fait déclarée et à échelle nationale avec la création du collectif « Pouvoir d’agir » (2010). Le manifeste publié par ce collectif en 2010 se conclut par un vibrant appel à changer de registre dans la manière de valoriser le pouvoir des habitants :
« Nous devons franchir un pas que la France n’a jamais osé franchir, celui de l’empowerment : ouvrir aux habitants de ces quartiers l’accès à la capacité politique pour qu’ils soient les auteurs de la définition de leurs besoins et les coproducteurs des réponses à y apporter par un développement social de leur territoire. Ne pas les enfermer dans un statut ( ) de consommateurs passifs des politiques publiques mais les reconnaître comme citoyens capables de prendre collectivement en main leur propre développement et celui de leur environnement, de porter eux-mêmes leurs paroles et de conduire leurs projets. Compter sur leurs engagements, leurs convictions, leurs compétences. Bref, appuyer cette reconquête de leur dignité civique, de leur pleine citoyenneté et leur en donner les moyens. Notre époque ne peut plus se satisfaire de mesures visant à acheter la paix sociale. C’est notre culture politique qu’il faut faire évoluer et transformer. Nous, acteurs de terrain de la politique de la ville, sommes prêts à relever ce défi. »

8. Plus préoccupante, la question d’autres possibles est déposée sans savoir où regarder. Nous sommes face à une question fondamentale en termes de pensée, de sens, d’utopie. Comment parvenir à penser en dehors de la pensée dominante quand elle domine même le cadre de pensée ? Sans avoir ici de réponse, nous faisons l’hypothèse que la créativité dans les modes d’action est une des pistes pour dépasser les apparentes impossibilités de changement social.

Sources et références :
Jacques Ion, Spyros Franguiadakis, Pascal Viot, Militer aujourd’hui Paris, Éd. Autrement, coll. Cevipof/Autrement, 2005, 139 p.
Sébastien Porte et Cyril Cavalié, Un nouvel art de militer. Happenings, luttes festives et actions directes, éditions Alternatives, Paris, 2009, 144 p.
Un « nouveau militantisme »? A propos de quelques idées reçues. Par Lilian Mathieu.http://www.contretemps.eu/socio-flashs/nouveau-militantisme-propos-quelques-idees-recues
Militer aujourd’hui | Oxfam-Magasins du mondehttp://www.oxfammagasinsdumonde.be/2011/01/militer-aujourdhui/
Banlieues et quartiers populaires : Remettre les gens en mouvement. Rapport rédigé par Jacques DONZELOT Président du groupe de travail, Yacine DJAZIRI et Anne WYVEKENS Co-présidents du groupe de travail.
Le community organizing : développer le pouvoir des citoyens ? ENTPE, Vaulx-en-Velin, les 14, 15 et 16 mars 2012. Organisée dans le cadre de la Chaire UNESCO, « politiques urbaines et citoyenneté », http://www.chaire-unesco-lyon.entpe.fr. En partenariat avec le collectif Pouvoir d’agir et la Gazette des communes.
Yann Le Bossé Le développement du pouvoir d’agir : Une alternative crédible? Novembre 2008
Collectif Pouvoir d’agir, Texte d’appel – 2011 : Pour mieux vivre ensemble : le pouvoir d’agir des citoyens http://pouvoirdagir.files.wordpress.com/2011/04/pour-mieux-vivre-ensemble-le-pouvoir-dagir-des-citoyens-mai-20111.pdf
Marie-Hélène BACQUÉ, Carole BIEWENER. L’empowerment, une pratique émancipatrice. Editions La Découverte, 2013.
Saul Alinsk, « Être Radical, Manuel pragmatique pour radicaux réalistes » (2011), Aden, Bruxelles. Réédition française de Rules for Radicals. Traduit en 1971 sous le titre de « Manuel de l’animateur social ».

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 17:58
Éloge de l’amnésie

Quelques politicards embourgeoisés au pétrole et quelques islamistes aux dents longues ont décidé de se dire opposants. Comme sur un coup de tête ils prennent l’avion pour Paris afin de faire liposucer leurs maitresses aux frais de la CNAS, ils ont décidé de faire la révolution. Rien de moins! Oublié le coup d’Etat maquillé des "Janvieristes" auxquels certains d’entre eux ont apporté des soutiens et mêmes des soutiens-gorges, oubliées les insultes faites au Contrat de Rome auquel ils ont préféré les réunions secrètes dans les maquis, oubliées les orgies de mains levées à l’APN: la saison est aux révolutions!

Sur Facebook, sur Twitter, on ne parle que de ça. Qu’importe si d’Est en Ouest, personne n’est sorti dans la rue pour s’indigner face aux massacres de Bentalha ou Raïs, qu’importe si personne ne bouge pour enlever la merde qui s’accumule aux pieds de nos immeubles, qu’importe si tout le monde ferme sa gueule face au travail de sape de l’école sur nos enfants, qu’importe qu’il faille parfois payer pour se faire établir un simple extrait de naissance, qu’importe si nous devons payer à des "vigiles" le droit de ne pas nous faire voler notre voiture, qu’importe si personne n’est certain de ne pas voir cette même voiture bloquée sur une route ravagée par le feu du mécontentement populaire, il parait que nous sommes quand même prêts à faire le grand saut vers la modernité.

Grace à la vingt-cinquième heure qui permet aux retardataires, aux étourdis, aux coquins, aux opportunistes de tous poils et à ceux qui se sont trompés de société de monter dans presque tous les trains qui arrivent en gare, on nous assure qu’on peut faire d’une multitude de jacqueries un immense brasier révolutionnaire. Aussi facilement que l’on transforme le plomb en or. Parce qu’on nous le dit et que tout le monde le répète à l’envi, Il est donc l’heure d’étrenner un nouveau vocabulaire et d’écarter d’un revers de la main notre quotidien qui sent le pneu brûlé pour nous ouvrir à des concepts aussi subtils que gouvernance, représentativité ou souveraineté populaire.

Il s’agit d’en finir une bonne fois pour toute avec ces dictateurs dont il nous arrive parfois d’envier l’omnipotence et l’impunité, avec ces Walis corrompus face auxquels on baisse si souvent. le regard, avec ces Chefs de Daïra dont on cherche les faveurs à coups de sourires affectés et avec ces policiers et gendarmes qui trouvent toujours quelqu’un pour payer leur café et même des gigots . La révolution est là, et puisqu’elle passe à nos frontières, il faut vite lui ouvrir la porte avant qu’elle s’en aille, avant qu’elle ne change d’avis. C’est d’ailleurs cette impatience qui pourrait expliquer pourquoi cette vague révolutionnaire a très vite déferlé sur les réseaux sociaux.

Même si elle n’a rencontré pour l’heure que des claviers qui "rameutent des troupes aussi virtuelles que leur commandement", la déferlante révolutionnaire estampillée 2.0 promet de tout emporter sur son passage. Elle attend juste que les autres (ceux qu’on adore détester mais qu’ils nous arrivent d’aimer les jours où l’Algérie du football joue contre l’Egypte ) envoient leurs enfants au casse-pipe. Chacun son métier, les uns (r)éveillent les cons..ciences sur le Net, les autres lancent les pierres et slaloment entre les balles.

Tous ceux qui refusent de se plier à ces évidences sont des traitres, tous ceux qui n’acceptent pas l’idée de (faire) jeter au bûcher ces salauds qui nous rappellent 50 ans de soumission sont des traitres! Aucune dérogation ne sera accordée à personne, pas même au FFS d’Aït Ahmed, qui a commis le crime de ne pas réclamer le scalp du général TOUFIK. Et encore moins à Hamrouche qui préfère ouvrir les portes avec une clé plutôt que de les enfoncer.

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23 février 2014 7 23 /02 /février /2014 09:33
Chronique d’une (r)évolution annoncée.

Je reconnais qu’il n’est pas de bon ton de faire preuve de sobriété en cette maussade fin de février. Il est en effet très difficile de ne pas déverser des litres de fiel à l’écoute de Sellal qui nous annonce sans sourciller que « la décision de Bouteflika de se porter candidat a été prise sur l’insistance du peuple et à l’issue d’une profonde réflexion."

L’autre peuple, celui que le régime semble refuser de voir et d’entendre, affiche quant à lui une énorme gueule de bois. Parce que nous avons tous (ou presque) furtivement distingué la lumière de la liberté à travers les ruades du drabkiste, l’improbable opposition présidence/DRS et l’inespérée déclaration de Hamrouche, on a aujourd’hui l’impression que la porte s’est subitement refermée sur nos doigts. Coupables d’avoir trop rêvé, coupables d’avoir cru que les loups en sont finalement arrivés à se manger, coupables d’avoir cru qu’on ferait enfin un peu de place au bon sens: on ne sait plus où se mettre après ce brusque accès de naïveté.

Illustration de cette désillusion générale, un ami a partagé ces mots très amers sur Facebook: "C’est la fin de l’espoir d’une transition en douce."
Encore plus amer, un autre ami reprend sur son mur une phrase empruntée à la sagesse populaire: "S’ils (les décideurs) s’entendent, ils vont encore nous voler. S’ils ne s’entendent pas, ils vont nous tuer." Beaucoup moins fatalistes, des centaines de jeunes crient sur le même réseau social leur haine du système et jurent que ce sera la guerre si l’actuel président rempile pour un quatrième mandat.

Bien sûr, ce ne sont là que des mots qui iront rejoindre les déclarations enflammées des révolutionnaires du clavier, ceux qui, pour reprendre une formule de Salima Ghezali, "rameutent des troupes aussi virtuelles que leur commandement." C’est justement de cette incroyable virtualité de l’opposition que le régime donne l’impression de s’amuser depuis que le vent des révoltes souffle sur les pays de la région. Entre le radicalisme stérile des uns et le nihilisme assassin des autres, c’est vrai que le régime peut encore jouer du gouvernail sans nous faire vomir ailleurs que sur nos chaussures.

L’annonce de la candidature de Bouteflika à ce quatrième mandat nous trouve donc ici et maintenant, dans cette impasse de laquelle il semble difficile de s’extirper. Pourtant, comme je le laissais entendre au début de mon propos, je ne suis pas très enclin à pleurer avec tout le monde. Au risque d’en étonner plus d’un, je ne suis même pas surpris par cette annonce. Celle-ci enfonce en effet un peu trop de portes, étonnamment ouvertes, pour ne pas nous inciter à nous poser quelques questions extrêmement simples.

On peut penser ce que l’on veut de ce qui se trame, mais personne ne nous fera admettre que le régime est idiot au point de faire totalement abstraction du contexte régional. Qu’un régime qui a su faire preuve d’une maîtrise insoupçonnée de la technique du contre-feu étale aussi grossièrement ses cartes, cela semble juste impossible. Il suffit en fait de se rappeler des très étranges "samedis de la révolution" et des "défilés corporatistes" (qui se sont succédés dans les rues d’Alger sans jamais se toucher, sans jamais se connecter les uns aux autres) pour ne pas céder aux lectures simplistes.

Par ailleurs, si le régime voulait absolument maintenir les choses en l’état, on peut légitimement se dire qu’il prendrait au moins la peine de soigner les apparences. Entre Benflis qui joue aux vierges immaculées, Benbitour qui nous promet monts et merveilles et les dizaines d’autres illuminés qui empruntent aux camelots leur rhétorique la plus clinquante, nos habituels faiseurs de roitelets n’ont que l’embarras du choix.

Il peuvent choisir n’importe qui, à l’exception de ce moribond qui traine un nombre incroyable de casseroles derrière lui. Un président au bout du rouleau dont le bilan insulte les notions les plus élémentaires d’économie, d’éducation, de politique de santé….Qu’est-ce qu’on nous prépare alors à travers cette annonce qui n’a aucune chance d’aboutir? Personne ne peut présumer de l’avenir, mais il est parfaitement clair qu’on s’achemine vers une crise majeure.

Dans le schéma actuel, une main invisible nous mène tout droit vers une situation de blocage. Elle le fait si ouvertement qu’il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Dans quel but demande-t-on à Saïdani et à des officiers à la retraite de faire semblant d’éteindre des feux qu’ils ont eux-mêmes allumés? Pour rendre (encore) plus évidente l’idée d’un changement radical? Ou alors pour rendre (encore) plus évidente l’idée d’une partition du pays? Quelles que soient les réponses à toutes ces questions, ce sera sans Bouteflika.

Omar Derguini

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