16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 09:35

boutef.jpgLe 9 avril dernier, des Algériens sont allés  aux urnes. En dépit des allégations de l’opposition contestant la participation au scrutin, il en demeure pas moins que depuis pas mal de temps les Algériens ont toujours manifesté un intérêt particulier pour les élections présidentielles. Par ailleurs, il se peut qu’il y ait des dépassements dans tel ou tel endroit, des bourrages d’urnes dans certains bureaux, mais on ne peut pas faire croire, pour celui ou celle qui a suivi la campagne électorale, que les Algériens étaient désintéressés par cette joute. D’ailleurs, la comparaison avec la dernière élection nationale, la législative en l’occurrence, prouve, si besoin est, que l’engouement à la participation est incontestable. Du coup, on peut affirmer que les Algériens ont une propension pour le régime présidentiel ou présidentialiste. Toutefois, bien que le vrai tournant de l’élection ait lieu le 12 novembre dernier, lorsque le président a convoqué les deux chambres pour supprimer la clause limitant le nombre de mandats présidentiels, la majorité des Algériens n’a pas tenu rancune au président. Ainsi, après deux mandats à la tête de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika a su convaincre ses concitoyens de la nécessité de poursuivre les réformes qu’il avait engagées depuis 1999. Excepté la réforme politique, qui représente le talon d’Achille du bilan présidentiel, le président devrait parachever les réformes initiées en 1999. Ainsi, il est attendu sur plusieurs dossiers.

L’interruption du processus électoral en janvier 1992 a plongé le pays dans une crise abyssale. Avant l’arrivée du président Bouteflika aux affaires en 1999, le bilan était déjà très lourd. En effet, les combats fratricides ont causé la mort de quelque 150000 Algériens. Les populations vulnérables n’avaient d’autres choix que de quitter leurs gîtes. Résultat de ces violences : le déplacement de prés de deux millions d’Algériens. Arrivé au pouvoir en avril 1999, A. Bouteflika a promis de panser les plaies en menant une politique de réconciliation. La première mesure qu’il a prise était l’organisation d’un référendum, le 16 septembre 1999, sur la concorde civile. Bien que les islamistes aient du sang dans leurs mains, le président a promis une amnistie pour peu qu’ils renoncent à la violence. D’ailleurs, violence qu’il a trouvé un peu légitime dans l’un de ces discours. La deuxième étape de sa démarche est l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. A la question posée lors du référendum du 16 septembre 2005 de savoir si les Algériens le soutenaient dans cette voie, 97% des suffrages exprimés étaient, sans fard, pour le oui.

Actuellement, les attentats sont sporadiques. Les organisations terroristes ont vu leurs chiffres dégringoler ou même fondre. Pour autant, le calme n’est pas revenu totalement. Et il va falloir œuvrer sérieusement pour réduire la nuisance des quelques groupes terroristes en activité. C’est aussi la première chose que le président candidat a rappelé le 12 février à la coupole en assurant qu’il lutterait contre le terrorisme avec tous les moyens nécessaires et qu’il laisserait toujours la porte ouverte aux repentis. Il n’a pas exclu, durant sa campagne, l’organisation éventuelle d’un référendum sur l’amnistie générale en faveur des islamistes qui s’engageraient à mettre un terme à leur entreprise terroriste. Cette amnistie viendrait couronner la politique de réconciliation nationale mise en œuvre depuis l’an 2000. Toutefois, bien que le Président ne le dise pas, la meilleure politique pour combattre l’extrémisme serait d’associer les Algériens à la gestion de leur pays. Car le verrouillage du champ politique ne fait que nourrir une certaine forme de radicalisation. Et cette ouverture garantira la participation des Algériens au développement du pays, dont celui de l’économie.

Le défi économique

La conjoncture financière favorable, due principalement à la hausse des prix des hydrocarbures, a permis à l’Algérie d’avoir une croissance économique très forte. Pendant les deux mandats d’A. Bouteflika, elle a été en moyenne de 4,2% par an. En effet, les exportations des hydrocarbures ont passé de 9 milliards de dollars par an en 1992 à 76 milliards en 2008. Du coup, le revenu par habitant est nettement amélioré ainsi que le niveau de vie. Les chiffres de 2008 sont, à ce titre, explicites. Les exportations ont atteint les 78,2 M$, dont 76,3 M$(97,6%) dus aux hydrocarbures. Les importations, quant à elles, ont atteint les 39,1M$. D’où l’excédent de la balance commerciale atteignant 39,1M$. Contrairement aux années 1980 où la croissance démographique était supérieure à la croissance économique, les années 2000 connaissent une croissance économique trois fois supérieure à la croissance démographique. Par ailleurs, ce qui permet de dire que l’économie algérienne est en plein essor c’est surtout l’augmentation de son PIB (Produit Intérieur Brut). Ce dernier a presque quadruplé en dix ans. Actuellement, il est de l’ordre de 12.000 milliards de dinars alors qu’il était de 3.000 milliards de dinars en 2000. En revanche, la seule question qui s’impose à l’examen de tous ces chiffres est la suivante : Si les importations se maintiennent à la hauteur de l’année 2008, et en sachant que les prix des hydrocarbures ont diminué considérablement, l’Algérie est –elle capable d’assumer le déséquilibre de la balance commerciale et pour combien de temps ? Cette situation va se corser quand on sait que concomitamment à la recherche d’une croissance économique, il faudra aussi lutter contre un fléau qui mine l’économie nationale : la corruption. Le dernier rapport de l’ONG Transparency International a classé l’Algérie à la 92e place sur 180, avec une note de 3,2/10. Ce qui est dangereux c’est la signification qu’est donnée à cette note. En effet, lorsqu’elle est inférieure à 3/10, selon les auteurs de l’IPC (Indice de perception de la corruption), cela signifie que la corruption se pratique à tous les niveaux de l’Etat.

Par ailleurs, le vote de la loi en 2005, enjoignant à toutes les administrations de passer leurs marchés par la voie d’appel d’offres ouvert, ne résout pas totalement le problème. Le chef de l’Etat, lui-même, reconnait que la réussite de cette mesure dépend de deux facteurs. Le premier concerne le temps nécessaire à la maturation de la loi et le second est inhérent à la collaboration de l’ensemble des acteurs des différents systèmes animant la vie nationale. Les cinq années à venir sont-elles suffisantes pour annihiler cette pratique ? L’avenir nous le dira.

Le maintien du chômage dans les proportions acceptables

Si l’on croit les statistiques officielles, le taux de chômage a baissé de 30% à 15% au cours des deux mandats d’A. Bouteflika. Bien que les emplois soient précaires, les Algériens n’attendaient et n’attendent que l’opportunité de trouver un travail afin de subvenir à leurs besoins élémentaires. Et ceux qui souffrent davantage de ce fléau sont indubitablement les jeunes. En effet, trouver un emploi stable avec un salaire décent relève d’une prouesse pour un jeune Algérien. Néanmoins, la situation s’est beaucoup améliorée par rapport aux années 1990. La situation de quasi-cessation de paiement qu’avait connue le pays avait contraint les dirigeants de l’époque à rééchelonner la dette extérieure avec le FMI. L’ajustement structurel a eu pour conséquence la perte de près de 500.000 emplois. Et le chômage avait augmenté d’une façon vertigineuse. Chez les jeunes, par exemple, le taux de chômage avait frôlé les 70% pendant ces années-là. Cependant, ce qui a changé ces dix dernières années c’est incontestablement la diminution du nombre de chômeurs chez les jeunes de moins de 30 ans. Après avoir atteint 48% en 2001, le taux de chômage, dans cette frange, est passé à moins de 30% en 2005. Bien qu’il ne soit pas parfait, ce chiffre indique une nette amélioration étant donné que 3,4% de la population, en âge de travailler, rejoignent ces statistiques. En somme, pour répondre aux exigences du marché et endiguer le phénomène des Harraga, le président a promis la création de 3 millions d’emplois en cinq ans. Avec 300.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, la promesse présidentielle est amplement suffisante pour absorber cette demande. La seule inconnue de cette équation est la concrétisation ou non des promesses émises. Pour conclure, on peut dire que le plébiscite de jeudi dernier laisse les coudées franches au président afin de parachever ses réformes. Le président est attendu sur plusieurs dossiers. Hélas, la réforme politique, nécessaire pour le pays, est reportée sine die. Il est un secret de polichinelle que cette réforme ne suscite pas, au mieux, un intérêt particulier pour les dirigeants ou ne fait pas partie, au pire, de leur vocabulaire. Et en l’absence d’une opposition crédible, censée faire le contre poids, la politique est le domaine réservé des chefs. Pour ces derniers, le domaine politique devrait rester leur propriété. Les gens qui ne gravitent pas autour du système sont automatiquement traités avec méfiance. Le mauvais exemple a été récemment donné par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, traitant les partisans du boycott de traitres à la nation. Ainsi, le rôle des Algériens, selon les chefs, s’arrête là où commencent les problèmes politiques. Le troisième mandat du président va-t-il apporter du changement ? Là aussi l’avenir nous le dira.

·         Par Ait Benali Boubekeur Par Le Quotidien d'Oran

·         Publié 16/04/2009

·         Actualité Algérie

 

8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 19:04

bouteflikaA quatre mois de l’élection présidentielle, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est plus facile de deviner le nom du futur président que ceux des candidats potentiels à l’élection d’avril 2009. En effet, la révision partielle de la constitution, le 12 novembre 2008, a pour but de permettre au président de briguer un troisième mandat. Et dés lors que la limitation du nombre de mandats présidentiels ne constitue plus une entrave, la réélection du président sortant deviendrait alors une formalité. Ainsi, en invoquant « la souveraineté du peuple à qui l’on ne doit pas refuser le droit de choisir ses dirigeants et les reconduire », le président obtiendrait son troisième mandat en s’appuyant sur la souveraineté du peuple, mais en la contournant en même temps pour avoir choisi la voie parlementaire.

Toutefois, bien que le président ait exercé ses prérogatives constitutionnelles, il n’en reste pas moins que la procédure choisie pour amender la constitution, en l’occurrence la voie parlementaire, n’a pas tenu compte des diverses tendances de la société. En effet, le président s’est appuyé sur une assemblée, élue le 17 mai 2007, où la participation à ce scrutin a été la plus basse depuis l’indépendance du pays.

Ce jour-là, 64,35% des Algériens n’ont pas estimé opportun de se déplacer aux bureaux de vote pour choisir l’une des listes en lice. Du coup, sur les 5,7 millions de voix exprimées, l’assemblée actuelle ne pèse que 17,35% de la population globale. D’où la question de savoir si la voie parlementaire a été choisie pour sanctionner les abstentionnistes de mai 2007 ?


Le faible score enregistré lors des dernières élections législatives montre bien que la société est médiocrement représentée au sein de l’hémicycle Zighout Youcef. La désaffection électorale de la population s’explique par le fait que les partis algériens, en situation de gouverner, ne se soumettent pas au rôle dévolu à cette fonction. Dans une contribution au Quotidien d’Oran du 12-15 octobre 2003, le sociologue Lahouari Addi a expliqué le rôle qui doit être assigné aux partis politiques dans une démocratie réelle: « De tous les travaux sur le phénomène partisan, il ressort que la fonction d’un parti, comme organe de médiation entre l’Etat et la société et de vecteurs des conflits politiques, est d’intégrer les demandes des populations au système politique afin de pacifier le rapport entre celles-ci et l’Etat. Lorsque ces demandes sont satisfaites, les populations ont le sentiment de participer à la vie institutionnelle par l’intermédiaire d’élus représentatifs. » Or, en Algérie, on assiste depuis quelques années à l’élargissement du fossé séparant l’Etat-administration avec la société. De plus, la prééminence de la fonction présidentielle sur toutes les fonctions législative, exécutive et judiciaire, conjuguée au verrouillage du champ politique ont dissuadé le citoyen de participer activement à la vie politique de son pays.


Cependant, l’expérience douloureuse que l’Algérie a vécue dans le début des années 90 témoigne, si besoin est, que les principales forces se disputant, à ce moment-là, le pouvoir n’étaient pas entièrement préoccupées par l’amélioration du sort des Algériens. Bien qu’il y ait incontestablement une phase d’ouverture, les conservateurs d’un certain ordre établi et les fanatiques religieux ont faussé le jeu démocratique. Le retrait des chefs de l’armée de la vie politique pour ne pas « s’impliquer dans le jeu complexe des tendances », selon la déclaration de leur délégation reçue par le président Chadli le 4 mars 1989, a boosté les militants, activant pendant longtemps dans la clandestinité, à s’organiser. Le pouvoir politique se trouvant, pendant cette courte période, entre les mains des réformateurs a engagé un programme de réformes tous azimuts.

Abed Charef, auteur de « Algérie : le grand dérapage » a décrit explicitement cette période. Selon lui : « De mi1 989 à la mi 1991, l’Algérie a connu l’expérience démocratique la plus tumultueuse et la plus franche du monde arabe… L’opposition a eu accès, sans limite, aux médias publics et privés, la presse a connu une libération exceptionnelle, et des élections devaient couronner le tout, pour parachever la transformation d’un système de parti unique en une démocratie pluraliste. » Hélas, ce rêve n’a été que de courte de durée. L’intervention des chefs de l’armée en janvier 1992 a mis fin à cette espérance démocratique, bien qu’ils aient sauvé la république selon l’avis de certains. De leur coté, les islamistes du FIS n’étaient pas non plus porteurs d’un projet qui aurait permis de sauver l’Algérie de la gabegie. Le fait qu’ils aient joué sur le ressentiment des Algériens à l’égard de leurs dirigeants, à l’époque sous le régime de parti unique, ne pouvait pas augurer d’une gestion sereine des relations entre les différents groupes sociaux. Pour Addi, le FIS « plus qu’un parti, c’est un mouvement de mobilisation populaire qui se définit en définissant l’adversaire : l’Etat contrôlé désormais par les ennemis de l’islam et du peuple. » Il ne s’agissait, en somme, que d’une machine guerrière ayant pour finalité d’éliminer leurs adversaires, en premier lieu les responsables qui auraient essayé, à un moment ou un autre, de leur barrer la route.


Depuis cette expérience avortée, le régime a renforcé son contrôle sur la société d’une façon générale et sur l’administration d’une façon particulière. Bien que la suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels ait été critiquée sévèrement, on ne peut pas non plus affirmer que la constitution de 1996 avait consacré la séparation des pouvoirs, comme cela s’est fait dans les démocraties occidentales. Il a été mise en place pour bloquer les ardeurs des extrémistes qui pourraient prendre un jour le pouvoir en Algérie.

Parmi les institutions de blocage, prévues dans cette constitution, il y avait la création d’une deuxième chambre, le sénat. La nomination d’un tiers de ces membres par le président ne renvoie à aucune expérience démocratique vécue dans un autre pays. D’ailleurs, de l’avis de certains spécialistes, la limitation des mandats aurait permis, de façon sous jacente, l’alternance des personnes à défaut de l’alternance des programmes. Ahmed Ouyahia, qui a mené la campagne en faveur de la constitution 1996, a expliqué quelques jours avant la révision constitutionnelle de novembre 2008 que l’alternance en Algérie n’est pas pour demain. Il a même avoué sans fard devant les membres de son parti que « l’opposition ne prendra pas le pouvoir en Algérie, en tout cas pas de sitôt.» Du coup, pour le premier ministre, l’adoption de la constitution de 1996, avec son article phare limitant le nombre de mandats présidentiels, n’aurait été que stratégique. La crise étant dépassé, a-t-il ajouté, l’Algérie a besoin de revenir à la situation ordinaire. La constitution de 2008 est revenue par conséquent sur la seule concession faite à la démocratie. C’est comme si les avancées démocratiques ne se réalisent qu’en période de crise, à l’image de l’avènement du multipartisme.

Quant à l’opposition démocratique, elle se contente de critiquer le régime sans pouvoir mobiliser la population en vue de renverser la donne. L’alliance présidentielle qui mobilise 17% de la population se dit confiante quant à la longévité de son maintien aux affaires. Et pourtant, le bilan de l’équipe dirigeante n’est pas convaincant à tous les niveaux. Bien que le président ait réalisé des projets énormes, le concept de l’Etat rentier demeure inchangé. A la mi-décembre, les derniers chiffres du CNIS (le Centre National de l’Informatique et des statistiques) viennent de le prouver. Bien que l’Algérie ait enregistré un excédent commercial de 41,93 milliards de dollars pendant les onze mois de l’année 2008, les exportations atteignant 76,10 milliards de dollars ont été réalisées grâce aux hydrocarbures. Sur ce chiffre qui représente le PIB (produit intérieur brut) de certains pays voisins, les hydrocarbures ont représenté 97% du total. Sans les hydrocarbures, l’Algérie aurait un déficit de 39,58 milliards de dollars, à moins que les importations soient réduites au strict minimum. Et là il ne s’agirait ni plus ni moins que d’une politique d’austérité.

Finalement, malgré les résultats peu reluisants des deux quinquennats, la majeure partie du peuple va probablement rester en dehors du combat politique. Ce mutisme se traduira par l’incapacité de cette large base à sanctionner un programme qui n’aurait pas tenu ses promesses. Par conséquent, pour la prochaine échéance, le président sera réélu sans difficulté, comme en 2004. D’ailleurs en annonçant le plan quinquennal 2009-2014, le président est sûr d’aller au bout de son programme. Les deux mandats précédents n’étant pas suffisants, il essayera de parachever son programme lors de cette troisième mandature. Quant à l’alternance au pouvoir, l’Algérie devra attendre un bon moment avant qu’il y ait une compétition loyale, programme contre de programme. En tout cas, pour l’élection d’avril 2009, l’espoir de voir une alternance est évanescent au fil des jours. Au fond, comme l’a si bien écrit Abed Charef dans l’une des éditions précédentes du Quotidien d’Oran, « beaucoup aimeraient que le temps bascule et qu’on se retrouve tout de suite en mai 2009 ».
Par Ait Benali Boubekeur, 09 janvier 2009, algeria-watch.org

9 octobre 2008 4 09 /10 /octobre /2008 17:39
octobre«La nature rentière de l'Etat est un facteur important de découragement de la démocratie dans tous les pays qui ont accès à une rente pétrolière importante, et je serais surpris qu'un des Etats rentiers se démocratise».

Giacomo Luciani : «Rente pétrolière, crise financière de l'Etat et démocratisation»

Cette sentence sévère de G. Luciani s'applique, sans exclusive, à tous les pays dont l'économie nationale est dépendante d'un seul secteur, les hydrocarbures. Hélas, l'Algérie est l'un de ces pays. D'ailleurs, la crise de l'année 1988 était avant tout une crise économique, mais aussi l'échec du système ne tolérant aucun débat transparent. La majorité des Algériens ne savaient pas où en était vraiment la situation financière du pays. Pendant longtemps, la politique poursuivie par le pays, qui consistait à assurer la paix sociale en garantissant la couverture des besoins essentiels de la population, avait montré ses limites. Le sociologue Lahouari Addi, dans « Impasse du populisme », explique cette difficulté en notant : « Le déficit de l'entreprise d'Etat n'est pas un accident de la comptabilité, il est l'expression de l'incapacité de l'Etat rentier à obtenir un taux de rendement satisfaisant dans le système productif permettant de couvrir les dépenses. Il est le prix politique que paye le pouvoir pour se faire accepter : manipulation du système des prix, sureffectif pour absorber le chômage, discipline d'usine relâchée en contrepartie d'un syndicat lié au pouvoir... ». L'accumulation de ces tares a conduit vers une crise aiguë. Les événements du début du mois d'octobre ont été le signal alarmant d'une crise ayant atteint son paroxysme. L'élément déclencheur est la dégringolade des prix du pétrole survenue trois ans plus tôt.



1) Une économie en panne



Le dernier encouragement du principal fonds international remontait en fait à septembre 1985 : « Il est remarquable que cette croissance [économique] exceptionnelle ait pu être atteinte en même temps que la balance de paiements courants a été améliorée », écrivaient les experts du FMI (fonds monétaire international). Bien que les dirigeants de l'époque aient essayé de donner une bonne image de bonne gestion à l'extérieur, ces résultats ont été obtenus en menant une politique d'austérité. La réduction sans cesse des importations, limitée au strict minimum, a créé une pénurie sans précédent. A un moment donné, le citoyen ne trouvait guère quoi acheter dans les fameux Souks el-Fellah, par exemple. En 1986, l'Algérie avait importé pour 7,5 milliards de dollars, dont un tiers pour les seuls achats alimentaires, a écrit la journaliste du Monde Véronique Maurus le 13 octobre 1988.

Sur le plan intérieur, la réduction des dépenses de l'Etat, due à la chute de presque de moitié des recettes fiscales, tirées des hydrocarbures, a provoqué un ralentissement, si ce n'était pas un arrêt de l'activité économique. En effet, de plus de 5% de croissance économique par an, le taux de croissance est tombé dès 1987 à moins de 3%. Fait inédit en Algérie, la croissance démographique, atteignant 3,1%, a dépassé la croissance économique. Par ailleurs, la suppression du ministère du Plan en 1987 a été révélatrice de la nouvelle politique de l'Etat concernant la gestion de l'entreprise. Désormais, le critère qui prévalait était celui de la rentabilité. Du coup, avec toutes ces difficultés, le mythe de l'Etat providence s'est écroulé comme un château de cartes. En effet, malgré le verrouillage du champ politique, il n'échappait pas aux citoyens que leur gouvernement se contentait de gérer les revenus des hydrocarbures. Pour Patrick Eveno, « Les hydrocarbures représentant 97% de la valeur des exportations, le retournement des cours du pétrole a vu fondre de 40% les ventes de l'Algérie, à 9 milliards entre 1986 et 1989, obligeant le gouvernement à limiter les importations, ce qui entraîne des pénuries et favorise un marché noir très actif avec la France et les voisins du Maghreb ». En tout cas, l'incapacité du pouvoir à apporter la moindre solution aux préoccupations quotidiennes des citoyens a rompu l'ultime lien de confiance les liant. Pour se faire entendre, il ne restait aux jeunes qu'à s'emparer de la rue afin d'exprimer leur courroux. Ces ingrédients ne pouvaient pas ne pas déboucher sur un affrontement de la rue.



2) L'affrontement



Le peuple algérien n'est pas immature, comme aiment le supposer les tenants de la ligne dure. En effet, les Algériens ne pouvaient pas à ce moment-là supporter concomitamment deux injustices majeures : l'autoritarisme politique et l'austérité économique. Bien que la demande de réformes politiques n'ait pas été le leitmotiv des manifestants, les citoyens savaient pertinemment, en fin de compte, que la démocratie ne pouvait pas être le plus mauvais système. Il leur permettrait dans le cas échéant de dénoncer la hogra qui, malheureusement en Algérie, était et est érigée en règle. Ainsi, le 5 octobre 1988, les jeunes ont investi la rue pour réclamer des conditions de vie meilleures. Hélas, l'intervention disproportionnée de l'armée pour «rétablir l'ordre» a causé des centaines de morts. Malgré la répression inouïe, les manifestations ont eu l'effet « boule de neige » où, en quelques heures, la contestation a pu toucher les contrées les plus reculées du pays. Le sociologue M'hammed Boukhebza, auteur de « Octobre 88, évolution ou rupture », notait à ce titre : « Octobre a été un moment d'extériorisation ou, plus exactement, un moment de contestation sociale d'une situation de crise générale latente ». Les pertes en vies humaines et les dégâts matériels sont très lourds si on se limite juste au bilan officiel. Celui-ci fait état de 176 morts, 9.000 arrestations et des milliards de dollars partis en fumée. Les chiffres sont énormes si l'on tient compte des supputations non officielles.

Cependant, contrairement aux événements de Tizi Ouzou (1980) ou de Constantine (1986), en octobre 1988 la révolte a été générale. Depuis l'indépendance, l'Algérie n'a pas connu une protestation à l'échelle nationale. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a marqué l'histoire contemporaine du pays post-indépendance. Suite à la pression de la rue, le pouvoir était obligé de lâcher du lest. Plusieurs réformes ont été mises en oeuvre. Du pluralisme politique à l'ouverture du champ médiatique, en passant par l'acceptation de l'économie de marché, l'Algérie du développement allait indubitablement être lancée. D'ailleurs, ces avancées sont considérées jusqu'à nos jours comme des acquis sur lesquels il ne faudrait pas transiger. Toutefois, ces acquis ne sont pas perçus de la même manière. Pour le pouvoir, chaque retour sur une de ces avancées est une victoire qu'il engrange.



3) Ce qui reste du 5 octobre



Après décembre 1991, le rêve de toute compétition électorale saine a disparu. L'état de siège d'un côté et les actions terroristes de l'autre ont réduit l'activité politique au strict minimum. En un mot, on pourrait même dire que la parenthèse démocratique, ouverte en 1989, a été définitivement fermée en janvier 1992. Par ailleurs, ces dernières années, la crise politique est amortie par l'aisance financière du pays. Or, c'est dans cette situation alambiquée que le pays a besoin de plus de transparence, de course électorale se basant sur la compétition sans entrave et d'une ouverture politique menant vers la création de contre-pouvoirs.

Néanmoins, ce qui reste du 5 octobre 1988, ce sont les blessures abyssales qui, bien que remontant à vingt ans, ne sont pas encore effacées. D'ailleurs, malgré une nette avancée sur le plan économique, force est de constater que des millions de nos compatriotes vivent encore dans le dénuement total. Car cette richesse n'est pas synonyme d'un développement qui mettrait le pays à l'abri des aléas de la vie, mais liée uniquement à la flambée des cours du pétrole. En effet, comme en 1988, l'Algérie de nos jours dépend à plus de 90% des revenus des hydrocarbures.

Malgré ces difficultés, la coalition présidentielle, emmenée par Ahmed Ouyahia, ne songe qu'à réviser la constitution pour permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat. L'annonce sera probablement faite en octobre. Si cette supposition se concrétisait, le mois d'octobre aurait accouché d'une souris.

Pour conclure, les événements d'octobre n'étaient pas une occasion de se saisir d'un pouvoir vacant, mais une situation où le pouvoir n'avait aucune solution à proposer pour soulager le citoyen. Toutefois, grâce à la mobilisation des citoyens, le pouvoir a accepté, par stratégie, quelques réformes pour mieux s'installer et pouvoir les juguler dès que la situation retournerait en sa faveur. En tout cas, il est temps que le peuple soit associé à la gestion du pays. L'instauration des contre-pouvoirs permettrait de rendre possible la confiance, actuellement peu ressentie, entre le pouvoir et le peuple. La prochaine révision constitutionnelle offrirait-elle cette éventualité ? On le saura bientôt.
Par Aït Benali Boubekeur, 9 octobre 2008, Le Quotidien d'Oran
2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 10:38

ait-ahmed.jpgLe texte de Ramdane Redjala retrace l‘histoire du FFS depuis sa création à nos jours. Normalement, dans les situations où la haine ne prévaut pas, un texte objectif suppose une analyse sereine des événements. Or, le rappel historique de Redjala est un réquisitoire contre la personne d’Hocine Ait Ahmed. En effet, mis à part les premières lignes de son texte où l’auteur rappelle les motivations des dirigeants du FLN, lors du congrès de la Soummam, de doter la révolution de véritables institutions, le reste ni qu’incrimination et haine.

Toutefois, à l’indépendance de l’Algérie, Redjala  n’hésite pas à justifier l’autoritarisme du régime en incriminant les gens qui n’étaient pas responsables de la faillite. Ce n’est sans doute pas l’adhésion de Ferhat Abbas au groupe d’Oujda qui a basculé l’Algérie dans l’autoritarisme. L’auteur oublie sciemment de citer les décisions prises lors du congrès de Tripoli fin mai-début juin 1962. A ce moment-là, la décision du parti unique a été prise à l’unanimité des congressistes.

Bien que l’auteur ait respecté la chronologie des événements, il n’en demeure pas moins que l’auteur a pour souci de descendre des personnes au lieu d’éclairer le lecteur. Cela dit, il n’a pas totalement tort de remettre en cause le choix des individus. Or dans le texte, toutes les erreurs des personnalités politiques sont pardonnables sauf celles d’Ait Ahmed. En effet, selon Redjala,  même après  le départ de Mohand Oulhadj, conseillé par Ali Yahia Abdenour, pour rejoindre le groupe Ben Bella-Boumediene, «  Ait Ahmed persiste encore dans sa dangereuse aventure qui allait plonger la Kabylie dans le malheur. » Et la violence du régime a été volontairement occultée juste après la création du FFS. Ce n’est pas le FFS qui était à l’origine de la violence, mais Ben Bella qui a envoyé ses troupes en Kabylie. D’ailleurs, à la question de savoir si le FFS était créé pour casser le régime, Ait Ahmed, cité par Redjala, a répondu : « Aussi longtemps que j’avais eu la possibilité de m’exprimer dans l’assemblée, je l’ai fait… J’ai quitté l’assemblée pour aller en Kabylie et tenter de  créer  un mouvement politique. Je n’ai pas pris le maquis, j’ai créé le FFS en 1963. »

De 1963 à la fin des années 1970, si on efface le nom d’Ait Ahmed dans le texte on comprendra aisément une autre version où l’opposition n’avait aucune responsabilité dans la tragédie algérienne. Il le dit clairement que les hommes de Kasdi Merbah et Yazid Zerhouni ont pourchassé, torturé et traqué sans vergogne les militants du FFS. Mais la période où Ait Ahmed est critiqué sévèrement est celle s’étalant de l’arrêt du processus électoral jusqu’à nos jours. L’auteur du texte arrive à une conclusion qui ne reflète pas les positions d’Ait Ahmed sur la crise politique algérienne. Il note à juste titre : « Au moment où les islamo-intégristes de l’ex FIS avaient le vent en poupe et  assassinent à tour de bras ; où le régime traversait une phase difficile, le chef du FFS choisit de se rapprocher des premiers. » Mais l’auteur omet volontairement de citer le slogan principal de la marche du 2 janvier 1992, organisée par Ait Ahmed, disant le contraire de ce qu’affirme l’auteur du texte. Les manifestants pouvaient lire ce jour-là : « Ni Etat policier, ni Etat intégriste. » Quant à la participation aux élections du 10 octobre 2002 contre l’avis des Archs, l’auteur ne nous dit pas un mot des engagements de cette organisation  au début des événements. En effet, lors de la première réunion des Archs, il a été décidé de ne pas se substituer aux partis politiques. Du coup, l’appel de Bechloul en mars 2002 interdisant la tenue des élections en Kabylie est en contradiction avec leur déclaration initiale. Finalement, le temps a donné raison à Ait Ahmed, puisque le pouvoir a réussi à museler cette région depuis le déplacement de la revendication de l’espace politique à celui de la violence.

Par Ait Benali Boubekeur, 13 juin 2009

31 janvier 2008 4 31 /01 /janvier /2008 16:42

BOUTEF1.jpgL'Algérie connaîtrait d'ici à la fin de l'année sa troisième constitution depuis l'avènement du multipartisme. Quoi qu'on puisse épiloguer sur la nature de la révision constitutionnelle, le but sous-jacent n'est rien d'autre que la remise en cause de la clause limitative du nombre de mandats présidentiels. Par ailleurs, si les deux premières constitutions ont été adoptées dans des situations de crise, après la fin du régime à parti unique, celle en préparation surviendrait dans une conjoncture financière favorable. En effet, ce sont les événements du mois d'octobre 1988 qui ont donné naissance, au forceps, à la démocratie. Un an plus tard, une constitution autorisant les partis politiques a vu le jour. Bien qu'elle ne soit pas parfaite, elle a au moins le mérite d'avoir donné la chance à tous les Algériens de participer aux joutes électorales sans que soit manifestée une quelconque allégeance aux hauts responsables. Celle de 1996, quant à elle, est survenue après une crise qui a failli remettre en cause l'essence même de la nation. En effet, la violence qui a accompagné l'arrêt du processus électoral de décembre 1991 a plongé le pays dans une crise abyssale. Les militaires qui s'étaient retirés en 1989 du comité central du FLN sont revenus sur le devant de la scène au lendemain du premier tour des législatives de 1991. Si leur mission était de sauver la république, leur maintien à la tête de l'Etat serait antinomique à l'esprit républicain. D'où la velléité d'introduire plus de démocratie. Est-ce alors par compromis que la clause limitative du nombre de mandats présidentiels a été introduite ou parce que celle-ci ne s'applique qu'à des régimes présidentiels ou présidentialistes ? Les deux en tout cas ne s'excluent pas concomitamment. Cependant, pour rendre possible la troisième mandature du président, le chef du gouvernement et secrétaire général du FLN joue un rôle prépondérant pour que la clause limitative soit supprimée. Son parti et les partisans de la révision constitutionnelle ne cessent de répéter que la nature du régime algérien, ni présidentiel ni parlementaire, ne convient guère à notre pays. Par conséquent, il va falloir réviser la Constitution dans le but de consacrer le régime présidentiel, plus adéquat semble-t-il. Cette présentation de la situation n'est pas fausse mais ne correspond pas à la réalité historique de la clause limitative. Car jusqu'à aujourd'hui, les pays qui l'ont adoptée sont soit présidentiels, soit semi-présidentiels. En effet, lorsqu'un président est élu pour cinq ans, celui-ci ne peut être contraint, constitutionnellement parlant, au départ quelle que soit la majorité qui se trouve au parlement. En revanche, en régime parlementaire, le Premier ministre qui peut, par ailleurs, bénéficier d'un nombre illimité de mandats se maintient à la condition sine qua non de la cohésion du groupe qui le soutient au parlement. Son départ devient inéluctable dès lors qu'il ne dispose plus de majorité pour gouverner. C'est ce qui est arrivé à Romano Prodi, président du Conseil italien, le 24 janvier 2008. Dans les pays où le pouvoir présidentiel est prépondérant, la clause limitative du nombre de mandats présidentiels est un gage d'alternance à la tête de l'Etat. Cette pratique remonte par ailleurs à un temps très lointain. Bernard Manin, politologue, écrit à ce sujet: «Ce principe a été théorisé et pratiqué par les démocraties antiques. A Athènes, la plupart des fonctions que n'exerçaient pas l'assemblée du peuple étaient confiées à des citoyens de plus de 30 ans, candidats, tirés au sort, pour un mandat d'un an, renouvelable une seule fois». Cependant, l'ère la plus riche en enseignement est la période contemporaine. Les Etats-Unis, pays à régime présidentiel par excellence, n'ont pas introduit la clause limitative dans la Constitution de 1787. Le premier président, George Washington, aurait pu rester au pouvoir aussi longtemps qu'il le voulait tellement il était populaire, soutient Kathryn Tenpas de l'institut Brookings. Mais, en 1797, après deux mandats, il a décidé de rentrer en Virginie, Etat fédéral de sa résidence. Son exemple a été quasiment suivi par ses successeurs. Ainsi, s'est imposée une coutume selon laquelle le président des Etats-Unis ne pouvait exercer plus de deux mandats consécutifs. Bien qu'il y ait eu des tentatives pour outrepasser cette clause, comme celle du président Theodore Roosevelt en 1912, les Américains ne l'ont pas approuvé. Le seul, en revanche, à avoir brigué plus de deux mandats était le président Franklin Roosevelt, élu en 1932 et qui est resté au pouvoir jusqu'à sa mort en 1945. Ceci était possible à la faveur de la conjoncture de l'époque: le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le long mandat du président Roosevelt a poussé les républicains, à ce moment-là dans l'opposition, à exiger un amendement de la Constitution pour limiter le nombre de mandats du président. C'est le fameux XXII amendement. La loi est entrée en vigueur en 1951 et dit en substance que «nul ne peut être élu à la présidence plus de deux fois pour un mandat de 4 ans à chaque fois». Toutefois, dans le monde occidental, seule la France a eu du mal à définir la nature de son régime au cours du XIXe siècle, bien qu'elle ait prétendu exporter la démocratie hors de ses territoires. Selon Jean Pierre Camby, dans cent ans de septennat (1873, 1973), sous la seconde et la troisième République, la course pour le pouvoir était sans pitié. Il note à juste titre: «En France, sous l'impulsion d'Alexis de Tocqueville, le constituant de la seconde République va consacrer en 1848 le principe de la non réélection du président sortant. Louis Napoléon est ainsi élu le 10 décembre 1848 pour un mandat de 4 ans non renouvelable. Un an avant l'expiration de son mandat, il opère un coup d'Etat pour se maintenir au pouvoir». Quant à l'Afrique, le problème est plus alambiqué. Une analyse détaillée a été faite par D. Bourmand dans son livre la politique en Afrique. Pour élucider son propos, il écrit ceci: «Dans l'ex-Afrique d'influence française, le modèle constitutionnel de la Ve République a prévalu. A peu près partout s'est imposé un régime semi-présidentiel». Néanmoins, si la France a attendu plus d'un siècle pour choisir son régime, les pays africains ne pouvaient expérimenter plusieurs modèles pour en choisir à la fin le plus idoine. Le retard accumulé dû à la colonisation a été déjà grandissime. Il faut ajouter à cette contrainte l'héritage très lourd de conséquence en matière d'instruction. Michel Winock, historien français, a constaté qu'à la fin des années cinquante, 94% de la population algérienne masculine était illettrée en français; 98% chez les femmes. Par conséquent, au sortir de la période coloniale, l'élite algérienne était plus nationaliste que libérale. Il en a découlé de ce fait que les organisations de masse se trouvaient dans une cruelle alternative de soutenir sans vergogne le régime ou de s'effacer carrément. Du coup, le président dispose, du point de vue constitutionnel, d'énormes pouvoirs. En Algérie comme dans d'autres pays africains, la limitation du nombre de mandats présidentiels n'est survenue qu'au moment où le pays allait s'écrouler. Au Burkina Faso, écrit Augustin Loada, professeur de droit à l'université d'Ouagadougou, «un compromis a été trouvé, consistant à octroyer aux uns un mandat présidentiel, le septennat, en lieu et place du quinquennat qui constitue une tradition des constituants burkinabés, et à concéder aux autres la limitation des mandats présidentiels consécutifs à deux». La comparaison s'arrête là car en Algérie le pouvoir ne s'appuie pas sur les ethnies. L'élément commun réside dans la difficile alternance dans les pays africains. Pour le professeur Loada, la clause limitative est un antidote aux réélections automatiques et un frein à la présidence à vie. Pour lui, «le fait de savoir que le président en place n'est pas rééligible permet en outre aux challengers de mieux planifier et préparer à l'avance leurs campagnes. Cela est de nature à améliorer la qualité des campagnes, à susciter davantage de qualité et de concurrence». Pour conclure, l'annonce qui sera faite incessamment par le président pour affirmer sa volonté de réviser la Constitution devrait susciter un grand intérêt chez les citoyens. L'Algérie du XXIe siècle ne devrait pas compter sur un seul homme, brillant soit-il. Il faut que les citoyens sachent que cette limitation n'est pas la panacée à leurs problèmes, mais elle permettra, en revanche, de faire vivre la démocratie avec la chance pour chaque citoyen d'être gouvernant et gouverné. Il faut rappeler, in fine, que la Constitution de 1996 a été adoptée à la majorité écrasante des suffrages. Les mêmes seront convoqués pour répondre par oui ou non à la révision constitutionnelle. Vont-ils confirmer leur choix de 1996 ? La souveraineté appartient au peuple.


31 janvier 2008
Ecrit par : Aït Benali Boubekeur
Source : www.lequotidien-oran.com
29 décembre 2007 6 29 /12 /décembre /2007 10:51

sarkozy_bouteflika200.jpgLa colonisation et la guerre d’Algérie ne semblent pas connaître de sitôt un épilogue nonobstant le demi-siècle qui nous sépare de la fin de la guerre d’Algérie, en 1962. La polémique surgit des deux côtés de la méditerranée à chaque fois qu’un événement inhérent à cette période fait surface. La dernière est née suite à un probable visite d’Enrico Macias accompagnant le président français, Nicolas Sarkozy, en Algérie. Dans une interview au journal « la dépêche du midi », celui-là avait affirmé : « oui j’aimerais y retourner pour moi  et pour tout ce que je représente ». Bien que les deux présidents, algérien et  français, aient calmé le jeu, il n’en demeure pas moins que la polémique continue encore de nourrir l’actualité.  La dernière en date est celle du Pied-noir Guy Bedos.  Lors de son passage à l’émission de France 2 « on n’est pas encore couché », le comédien a réagi, avec mépris,  au refus des autorités algériennes de recevoir le chanteur Enrico Macias. Il déclare en substance  que  «  moi personnellement je ne suis  pas prêt de serrer  la main du président  Bouteflika ».  Certes, l’Algérie a obtenu son indépendance, ajoute-t-il, mais elle est confisquée par les personnes qui sont au pouvoir. Il rappelle, in fine, que pendant la guerre d’Algérie, il avait observé la grève de la faim pour ne pas être enrôlé dans l’armée. Au jour d’aujourd’hui, les premiers responsables ne sont pas prêts à crever l’abcès en décidant en commun de discuter uniquement du partenariat économique. Or, si on élude toujours la question,  les polémiques surgiraient à chaque fois que le passé colonial était  évoqué. D’ailleurs, la solution n’est-elle pas de réunir les historiens des deux rives de la méditerranée étudier ce passé, combien douloureux,  pour que des personnes qui concentrent toutes les haines n’aient pas à dire n’importe quoi?  Du côté français, plusieurs historiens y travaillent sur le fait colonial sans que la période allant de 1954 à 1962 ne soit négligé.   Parmi ces historiens écrivant sur le caractère inhumain de la domination européen, on trouve Pascal Blanchard, dans son livre « de l’indigène à l’immigré » où il note à juste titre : « les français découvrent pour la première fois en métropole, à partir des années 1870, des indigènes, un terme qui désigne alors l’ensemble des peuples considérés par l’Europe comme inférieurs, donc colonisables. Ces populations sauvages sont alors présentées dans des enclos avec des bêtes (autruches, chameaux, singes, etc.) ».  Ainsi, si la contestation est celle des dirigeants en place, il est clair que des millions d’Algériens sont sur la même longueur d’onde.  Mais, si c’est pour affirmer que le peuple algérien devait rester sous le joug d’un autre peuple civilisé soit-il, cela ne correspond pas à la réalité du XXIème siècle.     

   Par Ait Benali Boubekeur, décembre 2007.

19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 17:21

immigration.jpgLa formule qui revient avec acuité ces dernières années en France est celle qu'a prononcée, il y a quelques années, le socialiste Michel Rocard : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Il est vrai toutefois que s'il y a un sujet qui divise peu les politiques français, gauche comme droite, c'est le contrôle de l'immigration.

Pour un certain nombre d'entre eux, elle devient un danger qui menacerait même leur identité. Lors de l'élection présidentielle française de mai 2007, le débat sur l'immigration a occupé une place prépondérante. N. Sarkozy, candidat de l'UMP, a proposé tout bonnement la création d'un ministère qui s'occuperait de l'identité nationale et de l'immigration. C'est à ce moment-là d'ailleurs que certains intellectuels français se sont élevés contre la proposition en posant la question de savoir si : « l'immigration est ce dont il faut protéger l'identité nationale ».

L'examen de la question, en tout cas, est très complexe dans la mesure où l'identité nationale n'est pas immuable, mais une acception en constante évolution. L'historien des idées Torodov explique que l'identité échappe à tout contrôle politique en précisant que : « si l'identité ne devait pas changer, la France ne serait pas devenue chrétienne, dans un premier temps, laïque, dans un deuxième ». Mais le candidat qui a défendu cette idée ne remet pas en cause cette évolution. Il s'agirait plutôt de désigner une immigration en particulier sans la nommer.

L'immigration qui pose problème en réalité n'est pas globale et ne s'extrapole pas à toutes les diasporas du monde. Et pourtant, il y a quelques décennies, même l'immigration nord-africaine, qu'on décrie pas ouvertement, avait une place de choix. Mais pourquoi en si peu de temps, la France a changé diamétralement sa vision sur l'immigration ? Certes, l'immigration du siècle dernier ne ressemble en rien à celle de 2007, mais le concept n'a pas trop évolué dans la mesure où la préoccupation première des étrangers est la recherche du travail. Pour l'émigration algérienne, il est tout de même important de rappeler que les ouvriers n'avaient pas assez de choix tant les pressions exercées par les autorités coloniales étaient immenses. En effet, celle-ci a débuté en 1906 où cette main-d'oeuvre a été utilisée spécialement pour supplanter les ouvriers italiens grévistes dans les raffineries et huileries de Marseille.

Il s'en est suivi, par la suite, une période où la France ne pouvait pas ne pas faire appel aux étrangers, notamment les soldats de l'Empire - expression empruntée à Jacques Simon - pour faire face aux offensives sanglantes de 1915. Et dès 1916, les autorités coloniales ont recouru, sans vergogne, à la main-d'oeuvre nord-africaine pour pallier les insuffisances inhérentes au fonctionnement des usines. Ainsi, plus de 150 mille travailleurs, dont 78.500 Algériens, ont été embauchés dans des usines métropolitaines.

Bien que la France soit sorti victorieuse, après la fin de la grande guerre, la plupart des villes étaient quasiment détruites. Pour reconstruire derechef le pays, la France a fait appel à l'immigration à tel point que pendant la décennie des années vingt, elle était classée le premier pays d'immigration devant les Etats-Unis. Et c'était la période où l'on encensait l'immigration, comme le montre un rapport sur l'implantation des Algériens dans la région parisienne, concluant que : « l'afflux de cette main-d'oeuvre est très avantageuse pour le patronat : réalisation d'un taux de profit élevé sans investissement de capital. Elle permet aussi de ralentir l'exode rural, avec le maintien des paysans dans les campagnes ».

Par ailleurs, les trente glorieuses, allusion aux années où la croissance économique en France était élevée, l'immigration a connu son âge d'or, atteint grâce notamment au plein emploi. Cette période a marqué beaucoup d'intellectuels français, plus spécialement Gérard Noiriel qui indique, dans son livre « Le creuset français », que : « les immigrés ont depuis la Deuxième Guerre mondiale construit 90% des autoroutes françaises, une machine sur sept et un logement sur deux ». Même si cette immigration des anciens a été bénéfique d'un point de vue économique, il n'en demeure pas moins que les enfants et les petits-enfants ne conçoivent plus leur place, en France, uniquement réduite à la relève, poste pour poste, des parents. Du moins autant que la législation le permette. Ce qui pose problème, à vrai dire, est l'acquisition systématique de la nationalité pour tous les enfants nés en France. Ainsi, les emplois qui étaient jadis acceptés sans réticence par les anciens ne trouvent pas preneur auprès des jeunes issus de l'immigration. Dans la région toulousaine, par exemple, un étudiant algérien travaillant dans le nettoyage a été réprimandé par un jeune beur qui réside dans l'immeuble, lui disant : « tu dévalorises notre communauté en acceptant n'importe quel boulot ». Du coup, en refusant les emplois subalternes, les basanés ont de plus en plus du mal à trouver un travail à la hauteur de leur espérance. Même ceux qui réussissent dans leurs études ont du mal à s'imposer au sein des grandes entreprises.

D'ailleurs, lors de l'émission « 100 pour convaincre », D. de Villepin, alors ministre de l'Intérieur, a proposé au jeune Karim, titulaire d'un master, de venir effectuer son stage au ministère de l'Intérieur parce qu'aucune entreprise n'a répondu favorablement à ses demandes. Cette situation a provoqué un repli sur soi, engendrant moult conflits sociaux. Les jeunes sont prêts à la moindre étincelle à en découdre avec les forces de l'ordre pour manifester leur colère. Les émeutes du mois d'octobre 2005 corroborent, en tout état de cause, cette thèse.

Pour que ce recours ne soit plus utilisé dorénavant pour revendiquer un quelconque droit, N. Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'est engagé fermement pour lutter contre les fauteurs de troubles. Cependant, en évitant des formules benoîtes usées jusque-là, N. Sarkozy a proposé, à une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale pour fixer les règles que tout citoyen doit respecter.

Connu pour être hyperactif, le président fraîchement élu a mis en oeuvre, sans tarder, sa promesse électorale. Dès la formation du gouvernement Fillon, le portefeuille de l'immigration est confié à l'ami de 30 ans de N. Sarkozy, Brice Hortefeux. Lors de son passage à l'émission « Grand jury » présentée par Jean-Michel Apathie, le ministre a d'emblée défini le projet de loi qui sera examiné incessamment au Parlement. Son inquiétude concerne la démographie galopante des pays africains. Il précise que 50 millions d'Africains sur 900 millions que contient le continent vivent en dessous du seuil de pauvreté. L'ambition du ministre pour le contrôle des flux migratoires ne se limite pas à l'Hexagone, mais compte oeuvrer, autant que faire se peut, pour que les voisins européens puissent faire de même. Il a rencontré à cet effet des responsables italiens et espagnols pour parvenir à un accord commun débouchant sur le contrôle des frontières jusque-là poreuses. A la question de savoir quel est le lien entre l'immigration et l'identité puisqu'elles sont reliées par l'intitulé du ministère, le ministre répond en étayant ses arguments par des chiffres des instituts de sondage. Il estime que 72% des Français approuvent l'intitulé du ministère. Il insiste enfin sur les 53% des suffrages qui se sont portés sur N. Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle. Quant à l'identité, il justifie cela en disant que pendant les luttes de libération des pays colonisés, personne n'était choqué quand ceux-ci invoquaient leur identité. Mais quand il s'agit de la France tout le monde est choqué. Sur un autre volet, le ministre revient en détail sur les difficultés que rencontrent les jeunes issus de l'immigration. Ils n'arrivent pas à s'en sortir, dit-il, comme les autres Français de souche. En effet, le taux de chômage chez cette catégorie est de 20% alors que le chômage au niveau national n'est que de 8%. Les femmes, selon le ministre, ont plus de difficulté à trouver du travail car une femme sur trois ne travaille pas.

En somme, à l'examen de ces éléments, il est clair que les jeunes sont avertis qu'ils ne seraient pas les bienvenus. L'immigration ne rentre plus désormais dans le plan politique élaboré pas le chef de l'Etat français. Mais ne faudrait-il pas aussi arrêter de piller les richesses des pays pauvres par le biais des multinationales ?

par Aït Benali Boubekeur, Le Quotidien d'Oran,

 

20/07/2007

 

30 mai 2005 1 30 /05 /mai /2005 15:31

images.jpegDans quelques jours, le peuple algérien sera appelé à approuver, par voie référendaire, le projet pour la paix et la réconciliation nationale dont le vendeur du projet n’est autre que le premier magistrat du pays. Sans vouloir se lancer dans les détails de la compagne, où tous les moyens ont été déployés pour arriver à faire passer vaille que vaille la charte, force est de reconnaitre que  les contours ne sont ni clairs ni lisibles.

Par ailleurs, le fait qui épate plus d’un est comment se fait-il que dans un pays où la religion est consacrée dans la constitution comme une constante nationale, le président n’en jette même pas un œil pour en savoir que dit-elle lorsqu’il subsiste un conflit entre deux groupes. Eh bien, une sourate est très claire la dessus : « Et si deux groupes de croyants se combattent, faite la réconciliation entre eux. Si l’un d’eux se rebelle contre l’autre, combattez le groupe qui se rebelle jusqu’à ce qu’il se conforme à l’ordre de Dieu. Puis s’il s’y conforme, réconciliez-les avec justice et soyez équitables car Dieu aime les équitables ». Cependant, ce  qui est répréhensible dans sa démarche ce n’est pas seulement le fait de consulter la religion ou pas, le problème c’est pourquoi a-t-elle été inscrite dans les premiers articles de la constitution s’il n’y aucune volonté manifeste d’en faire appel quand elle propose une issue à la crise.

 

Toutefois, il y a  des tas de cas dans le monde où des pays ont recouru à cette forme de réconciliation. Le mieux pour notre pays est de voir le modèle qui a apporté plus de paix dans le long terme. Il semble que le  cas de l’Afrique du sud soit le plus illustrant. Dans le processus de chercher la vérité, la commission de réconciliation et de vérité a considéré quatre formes de justice :

1) l’opportunité pour la victime de raconter son histoire en public(justice procédurale),

2) l’opportunité pour la victime de recevoir des excuses de la part du coupable(justice restauratrice),

3) le sentiment profond de honte généré par l’aveu public du coupable(justice symbolique),

4) la compensation financières de la victime (justice restitutive).



Toutefois, si le cas de l’Afrique du sud a pu éteindre le feu et solutionner par conséquent un problème vieux de plusieurs décennies, d’autres exemples n’ont pas donné des résultats escomptés à l’instar des pays de l’Amérique latine. Sur ce point l’avocate américaine, Joanne MARINER, est très explicite : « la véritable réconciliation, reconnaissaient aujourd’hui les pays l’ayant adoptée, ne peut être fondée sur l’impunité. Elle nécessite la justice, et pas les amnisties. Elle signifie que les rapports des commissions de vérité doivent être considérés
comme des points de départ et non pas une fin en soi. La réconciliation au sein de la société est un idéal louable. Elle ne doit cependant pas être mal utilisée comme un slogan cynique ou comme un euphémisme pour l’impunité ».

Il est vrai, néanmoins, que chaque être humain est appelé un jour ou l’autre à solliciter le pardon, parfois à l’accorder, et si ce cas de figure n’existe pas, aucune paix ne peut subsister sur la planète. La question qui  demeure par ailleurs posée  est la suivante : qui est habilité à accorder le pardon ? Qui mérité le pardon ? Sous quelles conditions le pardon est-il légitime ? La réponse ne doit souffrir d’aucune équivoque. Le pardon  est un don que seule la victime peut offrir. Pour le philosophe Olivier ABEL « celui qui pardonne doit être celui qui a subi le tort, et nul ne peut usurper cette place ».

Quant à l’amnistie qui se profile à l’horizon, le vendeur du projet doit savoir que celle-ci produirait des effets néfastes notamment sur le plan moral de la victime si la procédure le lésait. A ce propos, le psychiatre argentin BAEZA est arrivé à la conclusion que les patients qu’il traitait étaient affectés par deux types d’agression: les crimes contre l’impunité et l’impunité. BAEZA défend la thèse selon laquelle, avec le temps, la présence de l’impunité devient un mécanisme de trouble psychique capable de provoquer des désordres mentaux au moins aussi graves que ceux produits par la torture. Il qualifie l’impunité d’acte de violence, car il constitue, dit-il, « une décision humaine, une action, un comportement, un acte de déni de la réalité concrète. C’est une agression symbolique qui vient s’ajouter aux crimes commis ».

Cependant, le peuple algérien est libre de choisir entre deux options.  L’une consistant à
rétablir la vérité et avancer petit à petit dans le processus de la paix pour son installation définitive, ou bien, il optera pour une solution de replâtrage qui peut, au contraire, aggraver la situation sécuritaire.

 

Par Ait Benali Boubekeur, Toulouse, le30 mai 2005

 

 

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