11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 16:23

Le 86eme vendredi du hirak est marqué par une violence inouïe du régime. Pour lui, le sujet du moment n’est autre que la constitution. Et pour avoir le droit à la parole, il faudrait être sur la même longueur d’onde. En d’autres termes, il faudrait dire au régime : tu es génial et tu as toute notre confiance. En tout cas, c’est la République dont rêvent Abdelmadjid Tebboune et Saïd Chengriha.

De toute évidence, cette nouvelle Algérie –version du régime –ne laisse aucune place aux détracteurs. Bien que le discours officiel invoque des nouvelles libertés dans le cadre de la constitution 2020, le citoyen n’a aucun moyen, sur le terrain, d’exprimer une opinion contraire. Pour le régime de Tebboune, il faudrait attendre le 1er novembre 2020 pour glisser un bulletin dans l’urne.

Mais, avant cette date, seuls ceux qui soutiennent sans vergogne son projet ont le droit de parler. On les voit à la télévision, dans les meetings des partis de l’alliance présidentielle –les autres n’ont même pas le droit de tenir des réunions organiques – pour nous ressasser les mêmes arguments.

Pour les détracteurs, le régime leur réserve les arrestations, les intimidations, la violence, etc. Il n’y a qu’à voir le climat dans lequel s’est déroulé le 86eme vendredi à Alger. La présence policière a été telle que les témoignages faisaient état de l’impossibilité ne serait-ce que de prendre un café tranquillement. Dans ce cas, le citoyen ne peut que se préoccuper de sa sécurité. Et si les Algériens ne sortent pas massivement, c’est parce que le régime a repris, par la seule violence, le contrôle de la rue.

Cela dit, le peuple algérien ne découvre pas cette stratégie. À partir du moment où le régime était arrivé au pouvoir en 1962 par un coup d’État et s’est maintenu ensuite par les différents coups de force, il est évident que toutes ses réponses ne peuvent échapper à la logique de la violence. Et quand le 22 février 2019, le peuple algérien s’est soulevé, les mêmes conditions sécuritaires étaient présentes, telle une épée de Damoclès. En s’engageant sur cette voie risquée, plusieurs compatriotes sont pris en otage. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces prisonniers représentent une dette d’honneur. Et chaque personne qui a participé, depuis février 2019, aux manifestations devrait se sentir responsable du sort de ces prisonniers.

Enfin, sans parler du calendrier du régime, la question qui mérite d’être posée est la suivante : est-ce que le hirak va reprendre la contestation comme en février 2019 ? Dans le cas où la rue ne retrouve pas le niveau de contestation d’antan, chacun doit être conscient que son abandon serait payé chèrement par les prisonniers politiques.

D’ailleurs, même dans le cas où le hirak devrait s’arrêter, il faudrait mener une négociation en vue de la libération des détenus politiques. Ensuite, il faudrait peut-être demander pardon au pays qui a cru un moment donné que ses fils étaient capables de le libérer de la dictature. Car, son échec serait interprété comme une aide à un clan pour se débarrasser de l’autre clan. Or, les 1’Algériens ne sont pas là pour faciliter la victoire d’un clan sur un autre. Le but est de reprendre le contrôle des rênes du pouvoir comme c’est le cas dans la plupart des pays de la planète.

Publié par Ait Benali Boubekeur - dans Actualité

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