25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 20:32

Pour la quasi-totalité des personnes qui sortaient, chaque mardi et chaque vendredi avant l’avènement de la pandémie, leur acte était plutôt citoyen. Le pays allant à vau-l'eau, ils ont bravé toutes les peurs en vue d’accomplir leur devoir national.

Naturellement, tous les courants politiques se côtoyaient sans aucune animosité. À vrai dire, les Algériens sont conscients que leurs divisions étaient jusque-là leur talon d’Achille. C’est la raison pour laquelle les citoyens sortent en tant que citoyen et non en tant que représentant d’un courant politique.

Cette stratégie n’a pas évidemment que des avantages. Bien que le régime ait du mal à récupérer les têtes d’affiche, en étant l’addition de tous les courants, le hirak ne peut pas non plus porter un projet politique cohérent. Dans ce cas, est-ce qu’il est possible que le hirak débatte sur des questions idéologiques alors que son essence était à la base le dépassement de ces questions ?

Du coup, le mouvement populaire se focalise sur le changement de système et non la définition du nouveau régime. Autrement dit, l’urgence du hirak est de reprendre les rênes du pays, détenues illégalement par un groupe de personnes travaillant pour leurs propres intérêts. La divulgation des détournements des deniers publics renseigne sur l’ampleur du désastre de la corruption. Cela dit, les affaires médiatisées ne représentent que la partie visible de l’iceberg.

Donc, qu’on le veuille ou non, le hirak est le seul espoir de sauver le pays. Car, jusque-là, toutes les oppositions, respectables les unes que les autres, ont été mises en échec par le pouvoir. Et s’il n’arrive pas encore à déstabiliser le hirak, c’est parce que les animateurs du mouvement se présentent comme des citoyens lambda. Peu importe l’aura du militant, il se présente –et c’est tout à leur honneur –comme des simples éléments du hirak. Pour vérifier ça, il suffit de revoir les déclarations de Boumala, Belarbi, Tabbou, Bouraoui, etc.

Malgré les insuffisances, cette stratégie constitue la principale force du hirak. En exigeant le départ des responsables de la crise, la rue algérienne ne veut pas offrir une énième chance au régime pour qu’il se pérennise. Car, les citoyens savent pertinemment que si le régime identifie les responsables, ce sera peut être fini de cette dynamique représentant l’ultime chance de soustraire le pays des mains du même régime, installé par la force en 1962.

Hélas, le régime n’a pas encore dit son dernier mot. Après avoir tenté de diviser les citoyens sur l’emblème culturel, sur les régions, il trouve enfin une faille en remettant sur la place publique les conflits idéologiques. Ce n’est pas gagné pour le moment, car cette manipulation ne touche pas le corps sain du hirak qui se trouve en Algérie. Car, à l’étranger, certaines personnes se réclamant du hirak ne semblent pas se préoccuper par le changement de régime, mais par le triomphe de leur idéologie. Et qui plus est, il ne représente que dalle.            

Publié par Ait Benali Boubekeur - dans Actualité

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