31 mai 2020 7 31 /05 /mai /2020 15:19

À l’approche de la fin du confinement, le régime algérien poursuit sa politique de dénigrement du hirak. En fait, pour prévenir une éventuelle reprise du mouvement, il mobilise « ses intellectuels » de service, sur sa chaine de propagande, en vue de discréditer la mobilisation de tout un peuple contre les dérives dangereuses du système Bouteflika. En balayant toutes les causes qui ont conduit au marasme, le régime tente d’accréditer la thèse selon laquelle le mouvement est né en France sous la houlette de la « chaine islamiste », El Magharibia.

Et pourtant, les signaux avant-coureurs se sont manifestés avant même l’éventualité d’un cinquième mandat. Et pour cause ! Bouteflika et son entourage se comportaient comme de vulgaires bandits. Alors que tous les signaux étaient au vert pour assurer le développement du pays, la rente pétrolière n’a profité qu’aux membres du régime et à leur clientèle. Plus de 1000 milliards de dollars sont gaspillés par le régime vorace.

Cela n’a pas échappé aux Algériens. En dépit de la répression qui menaçait toutes les voix discordantes, les signes de colère étaient perceptibles. En fait, la rue étant interdite, c’est dans les stades que les jeunes –que l’on retrouvera dans le hirak –chantent l’injustice sociale, le désespoir, la corruption, etc. La chanson « la casa d’el Mouradia » résume tous les dégâts de l’ère Bouteflika.

Une autre partie de la jeunesse risque sa vie en méditerranée en tentant de traverser la mer en vue de rejoindre l’Europe. Pour l’année 2018, plus de 500 jeunes y sont morts. Pire encore, au lieu de rectifier les injustices pour que les jeunes ne risquent plus leur vie, le régime de la honte a adopté une loi criminalisant le phénomène de harraga.

Sur le plan politique, les humiliations allaient crescendo. Depuis 2013, l’Algérie avait à sa tête un homme incapable ni de parler ni de marcher. Malgré les réactions de quelques courageux et la raillerie internationale, le régime était sourd et surtout n’entendait nullement admettre l’évidence. Certains caciques allaient jusqu’à l’insulte en considérant que Bouteflika, même mort-vivant, était plus intelligent que tous les Algériens réunis.

D’autres tentaient de soutenir que la présence du portrait de Bouteflika suffisait à gérer le pays. Poussant la lâcheté à son paroxysme, ils ont même offert un cheval à ce portrait en guise de cadeau. Enfin, le rubican a été franchi le 9 février 2019 lorsque la coalition des issabates a décidé d’officialiser la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat. A cette date, tous les clans sont réunis pour faire passer ce mandat de la honte. Et sans l’intervention honorable du peuple algérien, un Abdelmadjid Tebboune n’aurait été au mieux qu’un simple ministre.

Heureusement, grâce à la mobilisation du peuple –et non à une réunion de quelques acteurs politiques à Paris –, le pays a été sauvé d’une humiliation inhumaine. Hélas, le régime ne recule que pour revenir plus fort. En acceptant de se séparer de Bouteflika –Gaid Salah a lâché Bouteflika en fin mars 2019 –, le régime n’entend pas accepter la participation du peuple à ses affaires. Ainsi, après le 12 décembre 2019, le régime a désigné son représentant. Bien que l’affaire ne soit pas terminée pour le hirak, il doit compter, cette fois-ci, sur un pouvoir hargneux, car bousculé. Dans les semaines et les mois à venir, les militants de la démocratie vont souffrir de ce règne totalitaire. Car, le régime a l’habitude de ne laisser que deux choix aux citoyens : le silence ou la prison.        

Publié par Ait Benali Boubekeur - dans Actualité

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