6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 15:01

La disparition d’Idir va laisser un vide incommensurable. Bien qu’aucune personne ne puisse faire l’unanimité, le nom d’Idir est associé au caractère universel de son œuvre. Cela se confirme à travers l’hommage planétaire rendu à l’homme de culture.

En tout état de cause, dans les circonstances comme celles-ci, les gens éduqués se rappellent les bons faits du défunt. À l’examen du parcours d’Idir, il n’a fait que tirer la culture berbère et algérienne vers le haut. Ses chansons sont en effet reprises dans toutes les langues et à travers le monde entier.  Sans être chauvin, quand un concitoyen atteint ce niveau de gloire, cela devrait réjouir tous les compatriotes.

Hélas, certains s’arrêtent sur quelques positions politiques. Depuis plusieurs décennies, Idir, comme nous le sommes tous, dénonçait la politique du régime algérien envers la culture amazighe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le temps lui a donné raison, puisque la culture amazighe –grâce aux sacrifices des militants sincères de la cause –devient une réalité désormais admise. Plus intéressant encore, depuis l’avènement du hirak, la grande majorité du peuple algérien –à l’exception d’une minorité conservatrice et haineuse –en fait sienne.

Cependant, il n’y a pas que les quelques égarés islamistes –pour ne pas citer le plus haineux d’entre eux, Abdelkader Dehbi –qui exploitent cette mort d’Idir pour verser leur haine ou plutôt maintenir le climat de haine dans notre pays. Alors qu’une telle circonstance devrait normalement exclure toute exploitation politique, force est de reconnaître que Ferhat Mehenni ne peut pas s’en empêcher. « Le pouvoir algérien qui prit peur, va mobiliser des dizaines de millions de dollars, pour sponsoriser le raï pour abattre Idir et freiner la chanson kabyle », écrit-il dans son hommage à Idir. Peut-on respecter l’âme d’Idir en polémiquant ainsi ? J’en doute personnellement.

Enfin, on voit sur les réseaux sociaux la prolifération des pétitions pour le rapatriement du corps d’Idir en Algérie.  C’est quand même une drôle d’initiative. Car, cette question relève de la volonté du défunt de son vivant et ensuite il appartient à sa famille de sang –et à cette famille uniquement –d’exaucer ce vœu.

Quelle est la meilleure façon de rendre hommage au défunt dans le respect dans nos traditions ? Sans vouloir donner la moindre leçon, les codes de notre société sont simples. On présente d’abord les sincères condoléances à la famille proche du défunt. Ensuite, on se met à la disposition de la famille endeuillée si elle a besoin de l’aide. Malgré l’aura internationale d’Idir, certaines décisions appartiennent à son cercle familial proche. En tout cas, quel que soit le lieu de son enterrement, son œuvre demeurera toujours éternelle. Tout ce qu’on peut dire, c’est paix et miséricorde à l’âme de notre idole, Idir.

 

 

Publié par Ait Benali Boubekeur - dans Actualité

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