15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 19:59

En Algérie, on peut juger les partis sur tout sauf peut-être sur la base électorale. En effet, depuis l’arrêt brutal du processus électoral en janvier 1992, les Algériens ont été empêchés, dans le premier temps, d’exercer leurs droits politiques et, dans le second temps, découragés par le développement d’un système de fraude sophistiqué. Le but sous-jacent est évidemment de dépolitiser la société.

Dans ce contexte marqué par la désaffection générale à toute la chose politique, comment peut-on parler de l’échec de l’opposition sans parler de la démission du peuple ? Malheureusement, les anciens du FFS jugent le parti sur les résultats, mais ils font abstraction du contexte politique. Pour le professeur Mohamed Lahlou, dans une lettre aux militants, les résultats des élections législatives du 4 mai 2017 constituent une déroute sans précédent.

En fait, bien que le FFS ne parvienne pas à conserver le même groupe par rapport à la précédente mandature, je ne crois pas personnellement à un échec. Car, la participation du FFS n’a pas eu pour but de remporter une quelconque victoire. Et qui plus est, tout le monde sait que tant que les Algériens ne sont pas maitres du jeu, les élections demeureront sans enjeux.

Cependant, après chaque étape, il est nécessaire que le parti fasse le point. Cette évaluation ne doit pas virer aux règlements de compte. Or, pour cet ancien cadre éminent, les militants doivent  organiser une opération de sauvetage du parti. De quelle manière ? Il faudrait, selon lui, que les militants imposent le départ de l’instance présidentielle, laquelle ne peut pas « exercer normalement les missions qui lui ont été fixées par les congressistes ».

Hélas, ce que l’on constate, c’est que cette demande vient principalement des personnes se trouvant en dehors des structures. Or, cet avis n’est pas partagé par les militants encartés qui, eux, respectent les mandats. Ainsi, lorsqu’une équipe est élue pour un mandat donné, il n’y a rien qui justifie la fin de son mandat, sauf si les statuts prévoient ce cas de figure. Ce sont donc les statuts qui définissent les conditions de l’accomplissement dudit  mandat. Ce sont là les rudiments de la pratique démocratique.

Malheureusement, pour les anciens militants, leur requête ne fera pas avancer le parti, car en transgressant les règles démocratiques, ils ne feront qu’exacerber la crise. De la même manière, le fait de s’attaquer à la ligne du parti, en remettant en cause notamment la reconstruction du consensus national, ne rendra pas la ligne politique plus claire.

Qu’on le veuille ou non, sur le papier, le projet du FFS est le plus raisonnable. En effet, depuis 2011, du vivant de Si Lhocine, le FFS a acquis la conviction que les changements brutaux délogent certes les tyrans, mais ils détruisent en même temps les institutions. En exposant son programme devant les partis et en le défendant devant les citoyens lors de la campagne électorale du printemps, le FFS ne commet donc aucune faute. Et si jamais il faut sanctionner les responsables de la crise politique, il faudra diriger les attaques contre les tenants du pouvoir.

Aït Benali Boubekeur  

 

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