1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 16:10

A l’approche du rendez-vous fatidique du 12 décembre, le camp des cachiristes s’inquiète. Pour se donner une bonne conscience, ils invoquent les scénarios catastrophiques. Pour eux, si le régime militaire quitte la scène politique, cela provoquera un vide pouvant menacer la stabilité du pays. Pour effrayer la société, ils mettent en avant les pires exemples. Ils parlent alors du drame syrien, la guerre civile en Libye, etc.

Dans la réalité, le régime et sa clientèle ne s’inquiètent pas forcément de l’Algérie, mais ils se préoccupent de la perte du confort dû à l’exercice du pouvoir. Sinon comment expliquer qu’un régime qui gouverne sans la pression populaire ni la concurrence des partis de l’opposition, pendant 57 ans, possède un bilan négatif dans tous les domaines?

Donc, on peut conclure aisément qu’ils ne parlent pas de l’amélioration des conditions de vie des Algériens. Dans ce cas, que valent les fausses inquiétudes face aux revendications du hirak pacifique ? En tout état de cause, leur inconscience se résume par l’absence de toute réserve sur la déliquescence de la République sous l’égide du régime inamovible.

Toutefois, que ce soit par la voix du chef des armées ou par celle des cachiristes notoires, le régime et ses acolytes justifient leur maintien en invoquant le respect de la constitution et de la démocratie « dans sa seule dimension électorale ». Pour le reste, ils demandent de circuler, car il n’y a rien à voir. Là aussi, ceux qui ne connaissent pas les conditions dans lesquelles les constitutions du pays ont été élaborées pourraient être trompés.

En effet, bien qu’Assemblée nationale constituante ait été élue le 20 septembre 1962, la victoire de l’état-major général sur le GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) a conduit à l’élimination d’une très grande partie des partisans du gouvernement provisoire. De la même manière, même si l’Assemblée était acquise au régime, le duo Ben Bella-Boumediene a préféré élaborer la constitution en dehors de l’hémicycle, précisément dans une salle de cinéma.

Depuis ce faux départ, le régime a exercé le pouvoir en éloignant autant que faire se peut les Algériens. Comme tous les régimes verrouillés, le régime algérien, qui règne sans partage depuis 1962, s’appuie sur une clientèle agressive. Dans les périodes fastes, celle-ci peut dépasser 20% de la population.

Pendant de longues années, c’est cette minorité bruyante qui dicte sa loi aux 4/5eme de la population. Vorace, elle ne se satisfait jamais de l’argent sale. Irresponsable, il ne se soucie pas de la perversion des valeurs ancestrale. Ainsi, après prés de 20 ans de destruction de tous les repères de la société, elle commet en février 2019 le crime qu’aucun régime ne pourrait oser : profiter des richesses nationales en se cachant derrière un homme cliniquement mort.

Heureusement pour l’Algérie, cette énième humiliation trouve une résistance coriace de la société. Du coup, depuis le 22 février, la majorité du peuple algérien refuse toute concession à ceux qui ont détruit le pays. Bien que le clan vainqueur de la bataille de mars 2019 ait présenté les règlements de compte internes au régime comme un nouveau départ, la rue ne désemplit pas. Pour elle, le pouvoir doit revenir à la majorité du peuple algérien.

Mais, pour y arriver, elle ne veut pas que les têtes d’affiche du régime jouent le moindre rôle. Hélas, le chef des armées ne veut rien entendre. En organisant un dialogue entre les membres du même clan et en choisissant des élections organisées par le même régime, le pouvoir effectif croit trouver la parade. Comme par le passé, il charge sa minorité bruyante de passer à l’offensive. Mobilisant tous les médias, tous les moyens logistiques et toutes les organisations satellitaires (Issat Idir se retournerait dans sa tombe s’il voyait le spectacle désolant de l’UGTA, le 30 novembre 2019), le régime veut légitimer son énième coup de force.

Hélas pour lui et tant mieux pour l’Algérie, la majorité du peuple ne veut pas abdiquer. Quelle que soit la suite, il n’y a aucun régime qui peut prétendre représenter le peuple. Mais, pour être plus forte que la force de feu et de fer du régime, la révolution du sourire ne doit pas se départir de sa silmya. Car, le mouvement doit durer au-delà du 12 décembre.     

 

 

 

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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