1 mai 2017 1 01 /05 /mai /2017 10:24

L’attaque du journal El Watan contre la candidate du FFS, Salima Ghezali, n’est autre qu’une réaction au communiqué du FFS sur l’alliance des patrons de la presse contre les intérêts des salariés du journal liberté. Pour court-circuiter la grève, le journal El Watan, rappelons-nous, a pris en charge l’impression du journal liberté.

Comme à l’époque de la décennie noire, El Watan reprend ses réflexes de la loi du talion. Sauf qu’en ouvrant la page douloureuse de la décennie noire, le journal El Watan oublie que son rôle était des plus néfastes. C’est pour ça que, dans son billet d’hier, le journaliste arrange son récit. À vrai dire, s’il faut parler de la décennie noire, la presse devra d’abord faire mea culpa avant de reprocher quoi que ce soit aux autres.

Pour berner ses lecteurs, le journal El Watan choisit l’année 1993 comme étant le point de départ. Or, à ce moment-là, le cercle infernal s’est déjà imposé au peuple algérien. Pourquoi le journal El Watan ne remonte pas à 1991 pour expliquer la crise ?

Bien que les partisans du tout sécuritaire réduisent le conflit à sa seule dimension armée, il n’en reste pas moins que l’origine de la guerre a pour point de départ l’arrêt du processus électoral.

Bien évidemment, le parti vainqueur, en l’occurrence le FIS, ne défendait pas sur tous les toits la démocratie. Mais, lors de cette consultation électorale, le parti islamiste était majoritaire, et ce, grâce au mode de scrutin et au nouveau découpage électoral imposé par le premier ministre de l’époque.

Contrairement aux affirmations de Saïd Rabia, il n’y avait pas une seule forme d’extrémisme. Certes, le courant islamiste radical aurait plongé le pays dans une profonde régression, s’il avait accédé au pouvoir. Mais, il faut dire aussi que ceux qui voulaient fermer la parenthèse démocratique n’étaient pas des chantres de la démocratie. Et ce n’est pas parce que le journal a soutenu ce deuxième groupe que sa version des faits est la plus véridique.

En tout cas, contrairement aux éradicateurs qui ont soutenu la guerre en créant des milices civiles, le FFS, par la voix de Hocine Aït Ahmed, a cherché une issue à la crise politique. En s’attaquant à Salima Ghezali, conseillère du président du FFS, El Watan rouvre la plaie en perpétuant les tensions entre les va-t-en-guerre et les partisans de la paix.

Enfin, il va de soi que la responsabilité de la presse dans l’enlisement de la crise n’est pas si éloignée de ceux qui ont mis le feu au pays. Bien que le recours aux armes ait desservi la cause des vainqueurs du scrutin législatif de décembre 1991, la presse algérienne, en soutenant sans ambages la solution militaire, n’a aucune leçon à donner. Et si le journal « La Nation » n’a pas pu survivre au chantage des services, c’est parce qu’il ne restait à la presse qu’un seul rôle : être porte-parole des seigneurs de la guerre.

Quant à la candidature de Salima Ghezali, elle est celle d’un parti qui se démène pour rechercher la solution à la crise. Au fond, rien n’a changé aux positions de principes : encourager les solutions politiques au détriment des choix aventuriers. C’est cela probablement qui gêne une certaine presse.

Aït Benali Boubekeur

 

 

 

 

 

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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