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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 21:58
Lettre aux généraux algériens.

Saïd RADJEF

Il y a environ 43 ans lorsque Salvador Allende, un président réellement exceptionnel, avait secoué tous les chefs d’Etats présents à la session de l’ONU avec ce discours mémorable : « Nous assistons à un conflit frontal entre les grandes transnationales et les Etats. Ces derniers se trouvent parasités dans leurs décisions essentielles, politiques, militaires, économiques, par des organisations mondiales qui ne dépendent d’aucun Etat et ne répondent de leurs actes devant aucun Parlement ni devant aucune institution garante de l’intérêt collectif. En un mot, c’est toute la structure politique du monde qui est en train d’être sapée. » C’est ce même discours qui lui coûta la vie quelques jours plus tard et fait plonger le Chili dans les ténèbres d’une dictature sans précèdent.
Qu’en est-il de l’Algérie devenue aux yeux de la haute finance internationale et de la grosse industrie militaire la poule aux œufs d’or que doit surveiller un président infirme et cliniquement mort pour un quatrième mandat successif ? Bouteflika est-il votre candidat ou celui des autres, celui de cette minorité très restreinte qui tient d’une main de fer les destinées de l’humanité ?
Dans plusieurs de ses déclarations extravagantes dont il est le seul à avoir le secret, le chef du gouvernement ne cesse de répéter lors de ses multiples visites à travers le pays que notre armée est forte et responsable de ses missions historiques. Si tel est réellement le cas, pourquoi acceptez vous une situation -faire postuler un candidat ayant perdu toutes ses facultés politiques et intellectuelles pour un quatrième mandat successif- qui fait de notre pays la risée de l’humanité tout entière ? Et pourtant l’Algérie regorge de talents, d’aptitudes et de patriotes compétents qui n’ont en tête que l’idée de se sacrifier pour le bonheur du peuple et l’épanouissement de la nation.
Il ne s’agit pas ici d’être pour ou contre Bouteflika. Peut-être que c’est un bon bipède, mais c’est un bipède qui est arrivé au terme de ses capacités politiques et intellectuelles, qui ne peut plus servir et défendre les intérêts supérieurs de la nation algérienne. Pourquoi le reconduire pour un quatrième mandat contre la volonté du peuple ? Vous a-t-on contraints à le faire ou bien êtes vous infirmes politiquement et intellectuellement au même titre que le candidat qu’on vous a imposé de l’extérieur?
A ce jour encore vous vous définissez comme des moudjahidine et non comme des militaires. Mais force est de constater contrairement à ce que furent nos glorieux Ali Mellah, Abbas Laghrour,Si Salah, Mourad Didouche, Larbi Ben M’hidi, Zighout Youcef, M’hammed Bouguera, Abane Ramdane…qui ont inspiré Salvador Allende, au lieu de braquer vos canons contre cette minorité de prédateurs qui veut nous spolier de notre souveraineté, vous continuez a régenter tous les espaces conformément aux vœux des maîtres de la haute finance et de la grosse industrie militaire, vous continuez à nous jouer des comédies selon lesquelles des poches très puissantes à l’intérieur de l’ANP se seraient rebellées et auraient conspiré contre la hiérarchie pour porter un candidat cliniquement mort aux plus hautes destinées du pays. Vous vous en lavez les mains alors vous détenez la réalité du pouvoir !
Comme le disait souvent Bertolt Brecht, si le peuple doit changer de dirigeants quand ils ne valent rien, parfois les dirigeants souhaitent changer de peuple quand celui-ci ne leur convient pas. Cette remarque cerne assez bien l’état d’esprit dans lequel vous vous trouvez en ce moment précis. Vous ne savez pas de quoi sera fait votre avenir si vous vous dessaisissez de la décision politique et vous ne pouvez pas non plus vous mettre à travers les décisions des grandes multinationales qui sont en train de démembrer les États les uns après les autres pour des intérêts mesquins et sordides brandis au nom des règles de la mondialisation et du libre marché, parce que vous n’avez pas la légitimité requise pour le faire. Hiatus !
Sachez messieurs les généraux, en dépit de toutes vos bourdes légendaires, le peuple algérien tient à son armée comme à la prunelle de ses yeux. L’armée est une et indivisible. Chaque patriote porte en lui le rêve d’une armée algérienne forte, moderne, professionnelle au service de la citoyenneté et de la république. Il est temps pour vous de sortir de votre coquille et de prendre les décisions de votre époque, de passer le témoin en remettant la décision politique à qui de droit. Bouteflika n’est pas le bouclier qui va vous mettre et mettre le pays à l’abri des convoitises des transnationales qui sont en train de vider les États de leurs souverainetés. Le salut est dans votre dernière mission en tant que détenteurs du pouvoir réel, celle de restituer l’État à la nation et de passer la main à une génération qui à cœur de fertiliser le champ de la démocratie et de l’alternance, pour assurer une véritable transition démocratique. C’est la seule alternative que peut proposer ce système qui touche désormais à sa fin.

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 21:31
Mouloud Hamrouche et les disciples de la stratégie de l’illusion.

Said RADJEF

En dépit de leurs limites morales, politiques et intellectuelles, nos caporaux savent qu’ils ne peuvent plus exercer le pouvoir qu’ils détiennent depuis 1958. Désormais, ils veulent passer le témoin. Les militaires, plus que tout le monde et mieux que quiconque, savent que le système tire à sa fin. C’est la fin biologique du régime. Partout à travers le monde, les régimes autoritaires ont rendu l’âme, dans la violence ou dans la transition démocratique pacifique. Les caporaux veulent restituer l’Etat à la nation. Les bruits de conflits au sommet de l’Etat, l’armée qui pour la première fois de l’histoire n’a pas de candidat, les grandes coalitions politiques de mercenaires et scélérats autour d’un homme cliniquement mort …sont autant de preuves que nos caporaux veulent passer la main à un pouvoir civil et politique. Ils veulent réaliser cette opération sans règlements de comptes, sans remettre sur le tapis les drames et les douleurs qu’a causés leur règne autoritaire et absolu au cours de ces cinquante dernières années. Mais en face d’eux, il n’y a pas d’interlocuteurs. Et s’il en existe, ils ne font pas l’unanimité au sein de tout monde, parce que tout le monde pense être l’interlocuteur idéal…La vanité chez l’ignorant est ce qu’il y a de plus naturel.
Hamrouche peut-il rassembler autour de lui toutes les forces vives de la nation pour réaliser le changement et assurer la transition démocratique tant souhaitée par les uns et les autres ? Oui ! C’est une personnalité qui a le soutien d’une grande partie de l’opposition, aussi bien parmi les démocrates que parmi les islamistes.
Oui ! C’est un homme du système au même titre que Mehri, Taleb Ibrahimi, qui peut offrir des garanties pour unesortie honorable aux militaires, sans casse, sans violence et sans effusion de sang.
Que voulons nous au juste, le changement, succéder au pouvoir actuel par delà la volonté du peuple ou maintenir le statu quo par la confusion et l’anarchie parce qu’on a peur de perdre des privilèges, des positions qui donnent des illusions d’optique au peuple ?
Qu’est ce qui nous empêche de nous rassembler autour de Hamrouche et saisir cette opportunité historique qui ne risque pas de se répéter une seconde fois, pour consacrer et inscrire à tout jamais la citoyenneté sur tous les édifices publics et permettre à l’algérien de prospérer, de grandir sur le chemin de la démocratie ?
Les gens qui n’ont pas confiance en Hamrouche, que proposent-ils concrètement au peuple qui veut le changement, quelles sont leurs capacités de mobilisation et qu’inspirent-ils aux caporaux confrontés au dilemme de leur existence ?
Si Amara Benyounes, Amar Ghoul et trente trois autres partis inconnus se sont mobilisés autour de Bouteflika dans l’incapacité de gouverner en exhortant l’armée de garder le pouvoir qu’elle détient illégitimement depuis 1958 à ce jour, qu’est qui nous empêche de nous rassembler comme un seul homme autour de Hamrouche et dire aux caporaux : on prend la relève conformément aux résolutions de la Soummam et aux principes fondateurs de la Proclamation du 1er novembre 1954. Qu’est ce qui empêche le FFS, la majorité du FLN, Rachad, le FIS, le FCN, une grande partie de la presse, Ali Yahia Abdenour,Samraoui , Addi Lahouari, Salima Mellah, les intellectuels authentiques et patriotes de se rassembler autour de Hamrouche, de décrisper le climat tendu dans lequel nous vivons depuis toujours et de négocier une sortie honorable de l’armée de l’espace politique ? Est-ce que nous unir et discuter dans l’ordre moral et intellectuel nos différences serait-il une trahison de soi, une apostasie, un renoncement à Dieu, à la Providence et au destin ?
Va-t-on pleurer tout le temps comme des femmes sur des forums ce que nous avons toujours refusé de construire comme des citoyens, comme des patriotes ayant le sens des responsabilités civiques et morales ?
Allons nous commettre éternellement les mêmes bourdes que nos ancêtres et nos parents qui nous ont coûté tant de siècles de colonisation, d’humiliation, d’asservissement et ont fait prolonger la présence française de plusieurs années sur le sol algérien ?
Ces penseurs autoproclamés qui ne parlent que par postulats, prétendent honorer l’intelligence, renforcer l’unité du peuple par leurs écrits et leur démarche. Outre qu’ils se sont faits dépositaires de la « pensée algérienne », ils déclarent à tout bout champ avoir construit partout ou ils sont passés des statues à la liberté, à la justice, à la vérité, au savoir, à la science, à l’identité, à l’Islam, à la paix, au talent, à l’art, à l’aptitude, au sacrifice, à la tolérance, à la réconciliation…Mais dés qu’une proposition concrète et réelle voit le jour et va dans le sens de leur littérature habituelle, ils commencent par ameuter et nourrir le citoyen de colère et de haine en lui faisant croire et sentir la menace d’autres tragédies, d’autres charniers, de murs de cadavres de femmes et d’enfants innocents, de bataillons de disparus…Et c’est à peine s’ils tonnent pas à haute voix cette terrible phrase : « Vaut mieux cet ordre établi qui touche à sa fin biologique et qui risque de tout emporter avec lui qu’une initiative hautement patriotique dont on n’est pas les artisans ! »
Si Hamrouche est un être obscur qui n’inspire aucune confiance, si Ait Ahmed (auquel nous souhaitons un prompt rétablissement) est un dictateur qui a l’art de tout rater, Si Addi Lahouari est un imposteur, si S Hadjres est sénile, si Taleb Ibrahimi est un compagnon fidèle de Boukharouba, si Djeballah est un mercenaire, si Rachad est à la solde du Qatar, si le FCE est d’inspiration hachaniste…ou doit-on aller chercher dans ce cas la solution pour mettre un terme à cette crise qui a mis en ruine toutes les institutions de l’Etat et qui menace le pays d’écroulement ?
Ces disciples de la stratégie de l’illusion savent que sans la confiance aucune initiative n’est possible, aucun dialogue ANP- partis politique n’est possible…Toute leur politique se résume à la diffusion et à la généralisation de la suspicion et à condamner chez l’ALGÉRIEN l’espérance d’être un citoyen totalement affranchi, libre et confiant non pas dans ce qu’il entreprend, mais dans ce que les autres lui proposent pour aller de l’avant, pour rattraper le temps perdu.

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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 17:53
Syndicats de l’Éducation, une histoire simple.

Saïd RADJEF

Sur 16 semaines pédagogiques possibles, les élèves n’ont n’en fait que deux depuis la rentrée scolaire à ce jour. Souvent renvoyés de l’école pour motif de grèves répétées, nos enfants deviennent des candidats potentiels à la débauche et à la délinquance. Mais l’éducation publique n’a été ni conçue ni construite sur la base des intérêts.
Au contraire, c’était le résultat d’une idée du bien publicpartagée par l’ensemble
de la société. Démocratie et concept d’éducation publique se confondent. L’éducation accessible à tous est en quelque sorte le fondement même d’une démocratie.
Protagoras, premier philosophe de l’éducation et ami du chef d’Athènes Périclès,
affirmait qu’ « une éducation centrée sur les vertus civiques est centrale à la démocratie ». C’est assez dire que l’éducation est au centre de toutes les sociétés évoluées,
tant modernes qu’antiques. Mais nous n’avons plus cette mémoire de l’histoire, du
passé et nous refaisons les mêmes erreurs qui nous ont menés à être toujours un peuple potentiellement colonisable. Et dire qu’il y a encore des gens qui en veulent à Benabi et F Abbas !

La légende raconte qu’à la suite d’une conspiration dont on ne connaîtra jamais les termes, un tyran est montésur le trône de son village. Pour venir a bout de l’histoire qui a retenu contre lui plusieurs charges, le tyran qui n’a jamais pu enfanté décida alors d’élever un bébé ogre trouvé sur son chemin, pour montrer sa bonté et cacher sa cruauté pour laquelle le village le haïssait tant. Mais vite le bébé ogre grandit pour devenir un véritable monstre. C’est alors que le tyran décida de lui léguer une partie de ses pouvoirs, au lieu de les conférer aux sages du village.
Un jour, alors qu’ils se baladaient tranquillement à travers les champs, l’ogre dit au tyran :
-Papa, d’ici j’entends ton sang couler dans tes veines. Cela suffit largement à mon dîner d’aujourd’hui.
Le tyran surpris par les propos de son fils adoptif, interrogea :
-Que veux tu dire mon fils ?
-Tu es gros et gras, père. Et puis tes oreilles sont si rouges qu’elles me donnent déjà de la salive à la bouche…
Avant même que le tyran eût le temps de réagir, l’ogre lui défonça le crâne de ses longs crocs. Et lorsqu’il eut terminé de le vider de son sang et de sa chair, il abandonna ses entrailles aux charognes…
Sur deux millions de bacheliers que compte le pays depuis 1962 à ce jour, plus de 65 % vivent en exil, le plus souvent dans des conditions précaires, alors que les recrutements pour le poste d’enseignant se font à coup de devises et de bakchich au sommet de l’Etat. Pour vider la société de sa citoyenneté, le pouvoir les a contraint a quitter le pays, pour laisser la place à des brigands, à des mercenaires sans scrupules, à des vagabonds politiques qui n’hésitent pas un seul instant à prendre en otage des centaines de milliers d’élèves pour faire chanter le pouvoir illégitime…
Selon un journaliste d’El Watan qui a mené tout récemment une enquête dans plusieurs lycées du pays sur le niveau réel de nos marchands d’alphabet, 8 enseignants sur dix sont analphabètes. Quel rôle peut jouer dans ce cas notre école, alors que les sociétés dites évoluées s’acheminent toutes d’un pas accéléré dans le système de la gouvernance mondialisé ? Les politiques scolaires adoptées par Boumedienne à partir de « la révolution culturelle », qui prétendirent réinventer l’École, renforcèrent en fait la dérive du secteur de l’Education. La formation « industrielle » d’enseignants ne disposant d’aucune capacité pédagogique y concourut largement. Ainsi, au lieu de former une élite capable d’interpréter dans les faits les pulsions de la société, les attentes légitimes du peuple et de relever les défis de l’avenir, 1’Ecole perdit de sa valeur aux yeux des populations dés le moment ou un licencié ne sait ni lire ni écrire et le diplôme universitaire qui ne garantit aucun emploi contraint à l’exil, à la harga.
Pour des raisons inavouables, parce que criminelles, L’Ecole a été destituée à travers son incapacité à dispenser un enseignement de qualité qui pourrait permettre aux élèves de faire leur entrée dans l’enceinte réservée et sacrée du pouvoir. Selon certaines statistiques qu’il est difficile de confirmer, sur un échantillon de 1000 élèves, seuls 30 arrivent à s’accrocher à la périphérie du pouvoir à travers des postes de responsabilité de premier rang.
Mais à force de jouer sur l’ignorance de la société, le pouvoir a fini par avoir les syndicats qu’il mérite : des maîtres chanteurs en puissance !

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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 21:10
Le feuillage et la racine du mal.

Radjef Said

L’Algérie a ceci de fascinant qu’au-delà de son doubleappartenance au continent Africain et à l’aire culturelle arabo musulmane, elle offre le visage d’une infinie diversité : paysages et climats, cultures et langues, religions et coutumes, tout est foisonnement, pluralisme et métissage, hérités de plusieurs civilisations. De cette diversité, elle tire sa richesse et fait naître l’envoûtement que tout étranger ressent à son contact, au regard de ses richesses tant humaines que naturelles. Mais la liste des méfaits commis durant ces cinquante dernières années par l’oligarchie, la plupart du temps au nom d’une prétendue lutte contre le « péril impérialiste », « les menaces de la main de l’étranger » et des nécessités impérieuses dictées par la « défense de la liberté » contre la menace islamiste et terroriste, a lamentablement terni l’image de marque de cette Algérie réputée jadis dans son espace régional pour ses valeurs de tolérance. Sa conduite irresponsable , alors jusqu’ici sans le moindre adversaire (hormis son ignorance), nous a placés sur le banc des peuples infréquentables.
Outre qu’aucun travail de recherche ne pourra jamais en établir la dimension réelle de ces méfaits, mais tout le monde a peur de regarder ce pays handicapé par l’arrogance des caporaux incultes. Tout ce qu’un régime autoritaire peut perpétrer comme crimes contre l’humanité et comme violations des libertés fondamentales l’a été en Algérie, au cours de ces années d’indépendance. Du génocide culturel et intellectuel à la purge de la citoyenneté en passant par la généralisation de la corruption et du pillage, on aura tout vu. Si bien que ce qui s’est passé au Rwanda, au Zaïre, au Burundi et aux Balkans passerait pour une simple bavure comparé au calvaire vécu par les algériennes et les algériens au cours de ces dernières années.
L’oligarchie est le régime, le système. L’Algérie est malade d’elle, qui détient la totalité du pouvoir au nom du 1er novembre 1954. Les populations, ayant vécu souvent sous la colonisation dans la plus extrême pauvreté, ont pu croire en des lendemains meilleurs et accorder leur soutien aux membres de l’ALN, jetant par là même l’opprobre sur des militants politiques authentiquement patriotes et démocrates et donnant temporairement un semblant de sens aux discours des dictateurs ignorants qui prétendent à ce jour encore défendre notre liberté, notre citoyenneté et notre dignité en tant qu’individu et peuple.
Mais l’obstination de nos élites qui refusent d’offrir une issue de sortie honorable aux caporaux par laconstruction d’une véritable réconciliation politique est encore plus criminelle que celle du régime en place. Bien sur, il s’agira d’une vraie réconciliation qui permettrait au peuple de reconstruire son imaginaire collectif et d’expurger les angoisses qui hantent sa mémoire collective et non d’une amnésie nationale comme imposée par Bouteflika pour consacrer l’impunité. Beaucoup de militaires sont coupables de crimes, alors que d’autres par leur silence se sont rendus complices du désordre, de l’injustice et de l’arbitraire. Prés de 14 % de la population adulte ont collaboré avec les « services » pour protéger le pays on ne sait contre quelle menace, provoquant du coup un véritable climat de suspicion ou la paranoïa et la schizophrénie collectives empêchent à ce jour de faire la distinction entre la victime et le bourreau. L’administration est tout aussi coupable que l’oligarchie.
Peut-on refonder la nation algérienne par le seul départ de Bouteflika, l’anarchie, les règlements de compte, l’excommunication de bataillons de cadres, le rapiéçage d’un régime qui touche désormais à sa fin biologique, ou par la raison et un dialogue national qui vont décrisper les tensions et faciliter la transition démocratique en Algérie ? Telle est la question qui aurait pu être soulevée par Addi Lahouari, le colonel Med Samraoui, Salima Mellah, Hachmaoui, l’opposition et une partie de la presse au lendemain des déclarations d’Amar Saadani contre les responsables du DRS, accusés à juste titre d’être les principaux responsables de la dérive du pays.

Il ne faut plus regarder Bouteflika et les autres feuillages du mal, mais il faut regarder les racines et leur prodiguer un fort désherbant. Le pays souffre d’un système et non d’un problème de personne. Vouloir le ramener à des combats d’arrière garde, c’est faire preuve de malhonnêteté politique et intellectuelle.
L’Algérie est à la croisée des chemins ; les dirigeants militaires qui ont géré seuls jusqu’ici les destinées du pays, ont peur de l’avenir sombre et incertain qui se dessine tout autour d’eux , ont peur pour leur propre avenir et celui de leurs familles. Ils veulent passer le témoin, mais ils ne savent pas comment s’y prendre. Ils attendent un signal de la société civile, des assurances pour la fin pacifique de leur règne autoritaire. A la limite, ils préfèrent l’exemple de la Tunisie à celui de la Syrie. Il reste maintenant à savoir si la classe politique saura dépasser ses divergences, se rassembler et faire des propositions concrètes aux dirigeants militaires…

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 10:25
Généraux algériens, mais quel beau gâchis !

Saïd RADJEF

C’est dans ces réalisations trompe l’œil par lesquelles vous autres dirigeants militaires et Bouteflika vous voulez justifier le pouvoir que vous détenez depuis 1958 que la défaite de l’Algérie se précise au fil des jours.
Sur quels chemins doit aller le pays pour sortir de la crise qui le menace dans sa survie depuis 1958 ? Ou faudrait-il aller chercher la solution pour éviter au pays l’effondrement si craint par toutes et par tous ?
Du coté des élites ? Il y a bien longtemps que le mémento de notre intelligentsia et de notre classe politique est indéchiffrable, illisible dans une Algérie qui en dépit de toutes les violences et mensonges refuse tous les mimétismes, qui refuse de porter les habiles de la laïcité et de la théocratie, mais qui ne sait plus sur quels sentiers s’engouffrer pour dépasser les dangers qui la guettent depuis plus d’un demi siècle. Cette Algérie si nourrie aux valeurs universelles et si fière de ses valeurs propres est à la croisée des chemins. Corrompues et aphasiques, nos élites politiques, intellectuelles, administratives et militaires n’arrivent plus à s’insérer dans la continuité historique, à se reconnaître dans leur passé commun, à se considérer comme les héritiers d’une culture qui compte plus de quatorze siècles d’existence et à lire avec intelligence les enjeux du moment et les défis de l’avenir présent. Leur paralysie, leur hypnose collective est de nature à nous interroger comment notre pays a été capable du sursaut insurrectionnel du 1er novembre 1954.
A la vérité la dictature aveugle des militaires algériens, qui a succédé à la colonisation en se justifiant par la légitimité révolutionnaire, a dévié les élites de leur mission historique. Votre dictature qui se distinguait beaucoup plus par son ignorance, a arraché les élites de leur véritable passé. Ne sachant plus quelle est leur mission historique et sans identité propre, nos élites n’osent plus renouer avec leur passé et les traditions intellectuelles de notre pays. Elles refusent même de se réapproprier leur propre destin. Envahies par une cascade d’incertitudes, elles sont devenues presbytes, incapables d’interpréter correctement la réalité des faits.
Qu’avons-nous aujourd’hui messieurs les généraux? Il ne s’agit pas ici d’accabler ou de ternir le peu qui reste de la classe politique algérienne. Mais force est de reconnaître que neuf cadres supérieurs sur dix d’une association politique ignorent jusqu’à la doctrine du parti auquel ils adhèrent, alors que le spectacle ubuesque qui nous vient des deux chambres donne des sueurs dans le dos. Plus de 85% des députés et sénateurs ne savent ni lire ni écrire.
Hiatus ! On veut vous renvoyer dans vos casernes, mais on n’a pas d’élites pour prendre votre place !
Peut-on dans ce cas remettre les destinées de la nation entre les mains d’élites vacillantes et corrompues par tant d’années de mensonges, de narcissisme, d’auto sublimation, de complaisances et de faux semblants ? L’Algérie est exhortée quotidiennement par les instances internationales, notamment la haute finance et la grosse industrie militaire à adopter les pratiques mondialisées de gouvernance alors qu’elle continue à subir les injustices de la mondialisation, alors qu’elle est totalement dépourvue de véritables élites pour aller sur ce chemin. N’est ce pas là une aventure aux lendemains incertains ? De l’autre côté si on vous abandonne le terrain de la lutte, si on subordonne la République à vos caprices barbares, nous nous rendons complices de cette condamnation des libertés politiques et de la liberté de penser, de la libre pensée. C’est faire une fois de plus injure aux résolutions de la Soummam que vous avez piétiné férocement avec vos rangers, avec votre ignorance des vertus du savoir, de la science et de la politique. Si on vous laisse au pouvoir, on laisse la république allait ou l’emportent vos intrigues, vos complots meurtriers et criminels, parce que votre défaillance morale est d’ordre politique. Telle est malheureusement la situation de notre pays aujourd’hui, coincé entre des élites qui veulent se désengager de leurs responsabilités historiques et qui ignorent tout du rôle qu’elle doivent accomplir pour affranchir la société de ses angoisses en lui permettant de reconstruire son imaginaire collectif, et une armée oligarchique qui s’impatiente et se révolte contre la vérité, le savoir, la science, la liberté et la citoyenneté en brandissant la menace de la mitraillette et de la guerre à chaque virage de la république.

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 22:01
Messieurs du DRS, que faire ?

Saïd RADJEF

Le pouvoir en Algérie signifie Mulk (propriété privée).
Il n’est pas fondé sur la cité comme dans la tradition démocratique, mais sur le regroupement primordial d’une assabiyya (horde de bandits ).D’ailleurs, il est inutile de rappeler vos méfaits et votre stupidité lorsque vous avez encadré la société par la terreur, la corruption et l’intimidation en écrabouillant l’art, le talent et le génie. Notre but n’est pas d’ajouter à une situation encore plus dramatique qu’elle ne l’était par le passé.
Son essence est un lien « affectif », un lien du sans silat al-raham tribal et familial, une « solidarité mécanique », pour reprendre le vocabulaire sociologique, et non un rapport de citoyenneté dans un espace public. Ainsi se comprend le rôle fondamental joué au coeur du système politique algérien par les frères, fils, oncles, voire demi-frères et femmes,
filles ou mères des dirigeants, éléments d’analyse qui, par delà les dimensions anecdotiques, nous introduisent au coeur même du fonctionnement du pouvoir autoritaire.

Cette assabiyya a conduit le pays selon ses humeurs sans le moindre projet de société, depuis 1958 à ce jour. Aujourd’hui l’Algérie est devant un dilemme : sujet de convoitises des grandes puissances qui ont déjà activé leurs snipers sur place, le pays est plus que jamais menacé de scission, d’éclatement. On ne peut pas soutenir un régime fondé sur une assabiyya qui porte en elle tous les germes de la division et on n’a pas d’élite pour constituer une alternative au régime.
Sommes nous condamnés pour autant ? Que faire pour sortir de ce bourbier ?
Le régime algérien peut-il se recomposer et résister aux assauts de la haute finance internationale et de la grosse industrie militaire qui après avoir encadré toutes nos frontières par la nébuleuse AQMI, ont placé sur orbite les minorités séparatistes ? Reconduire Bouteflika pour un quatrième mandat peut-il constituer une chance de survie pour la nation algérienne ? Hocine Ait Ahmed, Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche qui certainement se sont posés les mêmes questions qui préoccupent la majorité du peuple, ont-ils encore une marge de manœuvre dans une conjoncture internationale ou tout a été décidé pour faire de l’Algérie une Syrie bis ?
Concrètement, en l’absence de partis politiques, d’élites et devant les prévisions alarmistes de centres d’analyses d’ici et d’ailleurs, que propose le DRS pour maintenir l’unité et la cohésion de la nation algérienne ? Allez vous déserter le terrain et prendre la fuite avec vos comptes faramineux ou allez vous vous remettre à la sagesse des quelques hommes politiques intègres et patriotes qui restent encore dans ce pays ? Il est temps pour vous de jouer carte sur table, car il ne s’agit pas de sauver vos têtes, mais il s’agit de sauver la tête de l’Algérie. Cette Algérie qui il n’y a pas encore soixante ans a forcé l’admiration de tous les peuples de la terre.

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 22:16
Le peuple algérien n’est ni un cobaye ni un sujet d’expériences

Pr Saïd RADJEF

Le caractère à la fois totalitaire et autoritaire du régime qui a pris par la ruse et la force les commandes du pays dés 1958, en brandissant de nouvelles valeurs sociales et culturelles en totale rupture avec les traditions nationales, n’a pas permis qu’un consensus se fasse entre le peuple et ses institutions, entre le citoyen et le nouvel Etat algérien. Il a empêché la construction de la Nation algérienne. Toutes les traditions nationales qui ont permis au peuple de tisser son unité culturelle, de relever les défis et d’assumer ses responsabilités historiques ont été ensevelies, dénaturées et falsifiées au cours de ces soixante dernières années. Un pays qui se respecte et se cherche peut-il se permettre de récuser, de maudire et de blâmer tout ce qu’il a été pendant plus de 14 siècles ?
Dans sa quête désespérée, le peuple cherche à remettre en honneur ses véritables traditions et valeurs qui le distinguent des autres nations. Mais cette quête de valeurs et de traditions n’est pas du goût des élites aliénées et amnésiques qui évoquent à chaque gémissement du peuple la perspective d’un autre modèle social (Autonomie, Etat théocratique, Etat laïc et moderniste…), sans être en mesure de préciser ou d’expliquer en quoi les traditions et les valeurs maghrébines sont-elles en contradiction avec la démocratie, la modernité, l’Islam et l’identité algérienne ; sans nécessairement dire en quoi le « retour aux sources » est-il une menace pour la cohésion et l’unité du peuple algérien. Faisant preuve d’une rare malhonnêteté intellectuelle et d’une stupidité sans précèdent, certaines élites, après avoirs servis d’éclaireurs et de « shoters » au régime, tentent à présent d’encadrer et d’embrigader les revendications du peuple dans le cadre d’un conflit ethnique.
Le peuple algérien n’est pas un cobaye ou un sujet d’expérience tout juste utile pour les besoins de certains laboratoires. Le peuple algérien est souverain ; il a à son actif une grande histoire, de grandes conquêtes et une civilisation universelle. Le peuple algérien n’est pas non plus un tube digestif qui ne sait rien faire d’autre que bouffer et remplir les WC.

A son tour, de Blida, de Bouira, de Bordj Bou Arrerdj et de Skikda, dans le cadre du quatrième mandat de Bouteflika, le chef du gouvernement A Sellal a martelé les grandes œuvres réalisées par l’Etat au cours de ces quatorze dernières années, comme si le citoyen n’existe que pour avoir un logement, un véhicule et un diplôme. Il a parlé comme si l’algérien n’avait pas le droit de réfléchir, de penser et de s’interroger sur son passé et son avenir ; il a parlé en réduisant la providence et le destin d’un grand peuple à la volonté d’un régime anachronique qui a totalement perdu le sens des réalités. Occultant la farouche volonté du peuple de se reporter vers un modèle social conforme à ses valeurs et traditions culturelles, politiques et intellectuelles, il a emboîté le pas à celles et à ceux qui pensent que le peuple « est un tas de canailles ». Sauf que dans notre cas, il n’y a ni Tocqueville, ni Voltaire et encore moins Montesquieu ! On a juste a faire à un kabyle de service exalté par les tours de passe- passe d’un faux Thomas Jefferson !
Les algériens refusent d’être les otages d’un passé qu’ils n’ont jamais accompli, d’un passé qui n’a jamais existé, comme ils refusent de s’embarquer sur les sentiers d’un avenir ou rien n’est plus clair. Ils veulent expurger leur mémoire et leur imaginaire collectifs des prophéties d’un régime pervers qui souffre tragiquement d’une aliénation identitaire et d’un dédoublement de personnalité.

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 20:26
« L’opposition » va-t-elle cautionner la mascarade du 17 avril ?

Saïd RADJEF

Porté au pouvoir par l’armée en 1999, Bouteflika aujourd’hui usé par de nombreuses maladies qui le rendent inapte a gouverner, sollicite un quatrième mandat le 17 avril prochain auprès d’une société encore plus malade par la corruption, la violence, le gain facile, la gabegie et les règlements de compte au plus haut sommet de l’Etat. Toutefois, depuis la convocation du corps électoral, il y a peine 48 heures, un nouveau discours, ambivalent et entretenant le suspens jusqu’à l’extrême, prend son essor au sein de certaines formations politiques.
Certains esprits estiment, tout en brandissant la menace du boycott, que les processus électoraux, même s’ils ne marquent pas
inéluctablement la fin des régimes autoritaires qui les organisent, peuvent néanmoins avoir un effet démocratique inattendu sur ces derniers. Avançant l’argument selon lequel plus le nombre d’élections
organisées est élevé, plus les régime algérien se démocratiserait. Or l’Algérie a organisé plus d’élections que n’ont organisé le Royaume Uni et la France réunis depuis la première guerre mondiale à ce jour. En dépit du nombre record d’élections organisées par le régime despotique, les violences se sont davantage perfectionnées alors que les inégalités ne cessent de se creuser et le destin du pays reste des plus sombres, des plus incertains. Tournant le dos au discours qui préconise une solution politique à la crise algérienne, ils avancent la thèse selon laquelle
une élections pivot peut causer la perte inattendue du régime autoritaire et ouvrir
une opportunité démocratique pour le pays… « Le changement va s’opérer de l’intérieur du régime », tiennent-ils encore à marteler à la face des plus sceptiques.
Reniements collectifs des élites et de l’opposition ? Il est très tôt d’avancer une « accusation ». Une élection dans une dictature qui se conjugue au pouvoir personnel, est conçue comme un canal par lequel le régime
peut démontrer sa force aux acteurs sociétaux . Une large victoire électorale de Bouteflika , chose qui est plus que probable, enverrait un signal fort aux potentiels déserteurs du régime et aux militaires qui seraient tentés par les chemins de la légalité républicaine, deux sources de vulnérabilité potentiellement importantes pour les régimes autoritaires. Pourquoi cautionner une élection si les chances de victoire de la démocratie et du changement auquel aspire le peuple depuis plus d’un demi siècle semblent inexistantes ? Le scrutin du 17 avril 2014 est une autre occasion pour le pouvoir, en dépit des remous qui secouent les clans qui le composent, de démontrer que le régime est largement soutenu par la population et un moyen efficace de contrer les velléités de la reconquête de la souveraineté populaire.
Par ailleurs, il est démontré par de nombreux experts que les régimes totalitaires qui se soumettent aux différents scrutins ont une espérance de vie plus longue que les régimes refusant de se soumettre à cet exercice.
Si boycotter le scrutin du 17 avril n’est pas une solution, le cautionner n’est plus une bêtise, c’est une faute politique lourde de conséquences pour l’avenir de l’Algérie. Dans un régime qui porte en lui tous les germes de la division et du pourrissement, l’élection ne peut jamais être un outil l majeur pour construire une vraie démocratie et préserver la stabilité politique du pays. A la lumière de ces arguments, peut être peu convaincants et peu solides, la question qui se pose est celle-ci : « l’opposition » va-t-elle cautionner la mascarade du 17 avril ? Les élites vont-elles prendre leurs responsabilités, s’unir, se rassembler et assumer du leurs missions historiques ?

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 16:57
L’Algérie serait-elle donc ce pays qui a si peur de ce qu’il est ?

Par Saïd RADJEF! Depuis le 1er novembre 1954, le régime se succède à lui même, les hommes restent les mêmes. Cette permanence plus intrigante, est plus forte que le changement auquel chacun de nous appelle de tous ses vœux. Pourquoi ? L’Algérie serait-elle donc ce pays qui a si peur de la réalité ? Les algériens auraient-ils tous trouvé leurs comptes dans le système actuel, dans cet univers de mensonges, de haine, de pillage, de corruption, de l’imposture généralisée, de trahison, de ruse et de faux semblants où la vérité, la confiance de l’autre et la sincérité sont strictement rationnées ? A cinquante ans, je découvre à mon insu, avec stupéfaction, que les algériens en dépit de tout ce qui les unit les uns aux autres depuis des siècles, préfèrent se haïr et vivre pour servir leurs ennemis. D’années en années qui s’écoulent en domestiquant ma fougue de garçon fou et idéaliste, j’apprends que j’appartiens à une race qui adore vivre dans un univers privé d’innocence, où la paranoïa ambiante, la schizophrénie aux allures insoupçonnées et le populisme oscillent entre l’absurde et le burlesque. Et comme ça, dépité et outré, je me pose la question suivante : comment avec autant de tares et de défauts que nous traînons depuis que le monde est monde nous avons été capables de chasser la colonisation ? Comment avons-nous été capables d’un tel acte d’héroïsme et de solidarité ? Comment avons-nous été capables de mettre de coté nos petites différences et ressusciter les liens qui nous unissaient les uns aux autres depuis des siècles, Est-ce un accident de l’histoire ? En lisant chaque matin la presse, en parcourant les sites et les réseaux sociaux et où que j’aille à travers notre pays, l’odeur du séparatisme si fermenté réveille mes angoisses. Dans le temps, à l’époque de la colonisation, c’était l’ennemi qui nous dressait les uns contre les autres, qui nous divisait pour nous affaiblir et nous mettre sous sa botte. Et aujourd’hui ? Sommes nous nés pour nous haïr, pour être de vulgaires domestiques ? Tamazight, l’Islam et l’Arabe sont associés à toutes les sauces dans une guerre des identités qu’on a fini par engendrer une haine de soi sans précèdent. On nous a fait oublier et haïr cet élément rassembleur qu’est l’Algérie. Pour un rationaliste, un énoncé scientifique est vrai s’il correspond à la réalité du monde. Pour un relativiste, il est réputé vrai s’il fait l’objet d’un consensus parmi les chercheurs à un moment donné. Pour les tenants et les dépositaires autoproclamés de l’arabité, de l’amazighité et de l’Islam aucune vérité scientifique, aucune certitude indiscutable, aucune loi anthropologique et biologique ne sont vraies si l’une de ces identités ne chasse pas définitivement les autres. Pourtant, durant tous ces siècles de domination et d’asservissement, la colonisation n’a pas fait de distinction entre arabe, amazigh, musulmans pour nous exploiter, piller nos richesses et bafouer notre dignité d’êtres humains. . . Aujourd’hui ,même si vous apportez des éléments qui prouvent de manière définitive que l’Algérien est un africain qui a adopté de son propre gré l’Islam comme religion et que Tamazight et l’Arabe se complètent, ces éléments ne seront définitifs tant que l’arabe n’aura pas effacer l’amazigh, et vice versa . Comme s’il n’y a pas suffisamment de place pour tout le monde, comme si les splendeurs et la richesse de ce pays si vaste ne sont utiles qu’a alimenter nos haines primitives et à servir celles et ceux qui nous considèrent comme une sous race juste bonne pour être fouetter comme un animal par les maîtres de l’univers. Certains doivent comprendre que par leurs attitudes mesquines, plus que failli au serment de celles et de ceux qui ont cru en cette Algérie, qui se sont sacrifiés sans contre partie aucune pour sa liberté, nous ont fait haïr la démocratie, la liberté. Plus j’entends leurs voix, plus j’ai honte d’être un Algérien.

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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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