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23 juin 2020 2 23 /06 /juin /2020 08:24

Ferhat Mehenni franchit une nouvelle étape dans ses délires. Désormais, il propose « au peuple kabyle » un passeport. Qu’il y ait une seule ou dix langues de présentation, le problème n’est pas là. À la limite, s’il dit que ce passeport est proposé à ses partisans, cela pourra se comprendre. Or, il parle de toute la Kabylie. Et pourtant, et surtout depuis février 2019, il aurait dû tirer les enseignements en retirant définitivement son projet raciste. Hélas, comme le régime, il n’entend pas la rue.

Heureusement, sur le plan politique, le rôle de la région ne peut pas se réduire à quelques initiatives haineuses. Depuis le vote massif, le 1er juillet 1962, lors du référendum d’autodétermination, jusqu’à nos jours, les citoyens de cette région contribuent, dans le respect des opinions, à l’édification de l’État algérien fort et unitaire. La dernière initiative en date est la grande participation des citoyens de la région à la révolution du sourire.

Ainsi, bien que le hirak soit un mouvement national, force est de reconnaître que son implantation en Kabylie est exceptionnelle. À tel point que certains observateurs craignent que le régime exploite cette participation massive en jouant sur la fibre régionaliste, chère au régime pour diviser le peuple algérien. Et dès le début du mouvement, quand Ferhat Mehenni a lancé son haineux appel de jeter le drapeau des chouhadas à la poubelle, les citoyens n’ont pas tardé à condamner cette manœuvre raciste.

À l’occasion du vendredi suivant son appel, les manifestants ont confectionné le plus grand drapeau algérien. Et ils l’ont brandi fièrement. De la même manière, à chaque présence du tissu du MAK –eux, ils l’appellent drapeau –, les citoyens invitent systématiquement les partisans de Ferhat Mehenni à quitter le rassemblement. Car, entre ces manifestants par millions et quelques égarés, il n’y a rien qui puisse les lier.

Hélas, Ferhat Mehenni continue à semer son venin. Suivi par quelques jeunes –ils ont tous un argument en commun : leur malheur est lié à l’islam et à la langue arabe –, il poursuit son entreprise de déstabilisation. Désormais, il traite les militants du hirak dans la région d’algérianistes se trompant de combat.

Et pourtant, ces jeunes ne poursuivent que le combat de leurs ainés dans la région, à l’instar d’Abane, Ait Ahmed, Ait Hamouda, Dehiles, Krim, Ouamrane, etc. En tout cas, ce qui est évident, c’est que ces jeunes se battent pour un idéal réalisable. Quelle que soit la férocité du régime, le changement salvateur est à la portée de la révolution du sourire.

Enfin, ils ne se servent jamais de cheval de Troie aux ennemis de l’Algérie pour qu’ils installent leurs bases militaires. Et quoi qu’il arrive, on sait que les flots de sang des chouhadas veilleront à ce que cette terre bénie ne tombe pas entre les mains de ceux qui la vendront à leurs maîtres.   

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21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 08:37

La répression qui s’est abattue sur les manifestants du 19 juin 2020 est immorale et injustifiée. Et pour cause ! Le régime ne peut pas la justifier par la propagation du virus. Car, lorsqu’il s’agit de ses alliés, le FLN et le RND, il n’y a pas eu de restrictions de se rassembler en pleine période de confinement. Plus grave encore, en plein congrès du FLN, un candidat a été exclu pour cause de coronavirus. Cela n’a pas empêché le parti cher à Tebboune de poursuivre ses travaux.

En tout cas, il est difficile de nous faire croire que cette répression a pour but de préserver la santé des Algériens. Certaines arrestations sont d’une violence inouïe, à l’image de ce manifestant se retrouvant avec deux jambes cassées. Et ceux qui sont libérés après une pénible garde à vue s’en sortent avec des amendes pécuniaires équivalentes à la moitié du SMIC. D’où la question suivante : si ces amendes sont faites pour non-respect du confinement, pourquoi les congressistes du RND et du FLN ne sont pas soumis au même traitement ? C’est là où qu’on comprend que le régime est inégalitaire et injuste. Et si sa préoccupation était réellement la santé des Algériens, il penserait sans doute à préserver celle de ses alliés.

Sur le plan sécuritaire, est-ce que cette répression est justifiée ? La réponse est non. Il est évident que le régime, qui s’est insaturé en dehors de tout contrôle populaire, n’est pas menacé. De coup d’État en coup d’État, le régime s’est renforcé à tel point que beaucoup de personnes le confondent avec l’État ou même avec le peuple algérien. Même si le peuple algérien parvient à réunir près de 4/5eme dans les rues, le régime continue à ignorer toutes ses demandes. La raison est simple : il s’en fout éperdument des préoccupations des Algériens.

Bien qu’il développe un faux discours nationaliste, il n’en reste pas moins que son maintien ne s’explique que par les privilèges qu’il tire de l’exercice du pouvoir. Quand on contrôle des milliards de dollars issus des hydrocarbures, et ce, sans être obligé de rendre compte à personne, il est difficile de céder la place. Avec les années, il a perfectionné des méthodes en vue de garder la main –quoi qu’en pense l’écrasante majorité du peuple algérien –sur la rente pétrolière. Malheureusement, au lieu d’être un atout pour le développement du pays, cette ressource est le premier obstacle de l’Algérien pour qu’il accède à sa liberté.

Du coup, ceux qui tablent sur le départ rapide du régime se trompent. En fait, de n’importe quel angle qu’on analyse la situation, il est évident que le régime s’accrochera toujours à ses privilèges. Habitué à piéger ses opposants en les ramenant sur le terrain de la violence, le régime parvient sans peine à les détruire. Or, depuis le 22 février 2019, le peuple algérien a trouvé une arme imparable : le combat pacifique, et ce, quelles que soient les provocations.

Hélas, ce vendredi 19 juin 2020, quelques jeunes à Bejaia ont perdu leur sang froid. Cette attitude risque malheureusement de servir le régime. Et s’il parvient à entrainer ce mouvement sur son terrain de prédilection, ce sera fini de l’espoir démocratique qu’a incarné le hirak depuis 2019. Cela étant dit, cette répression, encore une fois, est injustifiée, car cette jeunesse ne menace par les intérêts du pouvoir en place. La rente pétrolière reste toujours dans l’escarcelle du régime.

Enfin, il va de soi que le hirak doit s’inscrire dans un combat exclusivement pacifique. D’essence nationale, ce mouvement doit préserver son caractère national. De la même façon, les mouvements politiques ne doivent pas tenter de diriger le hirak. Car, la meilleure façon de rendre service au régime est de politiser le hirak. Rappelons-nous de l’échec des manifestations de février 2011 en Algérie. En d’autres termes, les manœuvres du  mouvement Rachad sont contreproductives. Cette remarque vaut pour toutes les formations politiques. C’est du moins la règle tacite qui a permis la longévité du hirak. Car, si cette dynamique est cassée, c’est l’espoir démocratique qui disparaîtra.

  

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19 juin 2020 5 19 /06 /juin /2020 09:25

Depuis des années –si ce n’est depuis la naissance du régime algérien –, on nous parle des ennemis de l’Algérie sans jamais les identifier. Dans sa dernière sortie médiatique, le chef d’état-major, Saïd Chengriha, s’adonne au même exercice. Pour quel objectif ? Son but est de ressouder les rangs en vue de faciliter la tâche à la direction actuelle, conduite par Abdelmadjid Tebboune. Or, si vous aviez voulu du bien pour ce pays, pourquoi ne l’auriez vous pas fait pendant 58 ans où les Algériens ne contestaient pas la direction nationale ?

Cependant, bien qu’il ne nomme pas directement les ennemis de l’Algérie, il est aisé de comprendre que les attaques sont destinées à ceux qui s’obstinent à poursuivre la lutte au sein du hirak en vue de bâtir une nouvelle Algérie. Sans le dire clairement, il y a, selon le régime, les bons Algériens qui sont solidaires avec la direction du pays et de l’autre côté le reste du peuple, regroupé au sein du hirak, qui est automatiquement « hostile à l’Algérie ». C’est ce que met en exergue la dernière sortie du chef de l’état-major.

Dans la réalité, les vrais ennemis de l’Algérie sont ceux-là mêmes qui ont mené le pays à la ruine. En effet, depuis l’indépendance du pays, le régime s’est substitué au peuple algérien. Rappelons-nous de Bouteflika clamant devant un journaliste étranger qu’il incarnait à lui tout seul toute l’Algérie. Pour rejoindre le régime, l’individu doit donc renoncer à tous ses principes dans le sens où il doit défendre l’issaba au lieu des intérêts du pays.  

En tout cas, depuis 1962, le régime a gouverné sans opposition au sein des institutions, sans contre-pouvoirs, sans rendre de compte à personne. En s’appuyant sur une clientèle vorace, il a géré le pays comme une vulgaire entreprise familiale. Pendant tout ce temps-là, il a procédé de la même façon : si les prix du pétrole augmentent, les richesses sont partagées entre les cercles des affairistes du régime. Et si les prix dégringolent, il procède aux augmentations tous azimuts des prix et des taxes pour renflouer les caisses du régime.

Cette gestion chaotique a duré des années. Avant le hirak, les Algériens ont été divisés sur les moyens de lutte. De son côté, le régime qui dispose des moyens colossaux parvient toujours à casser ces dynamiques. Et ce, en s’appuyant sur les services de sécurité, lesquels ont malheureusement renoncé à leur citoyenneté en contrepartie d’un maudit salaire.

Et si ce même peuple avait continué à se soumettre à cette direction du pays, on serait toujours gouverné par Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat. Car, toute la direction du pays –FLN, RND, état-major, sénat, Assemblée nationale, FCE, UGTA –était pour le cinquième mandat de la honte. Il est alors difficile de nous faire croire que toutes ces personnes, réunies à la coupole le 9 février 2019, aient placé les intérêts du pays au dessus de leurs intérêts personnels. Et quand les Algériens sont sortis à Djelfa, Kherrata et puis dans toutes les wilayas, leurs craintes étaient de se faire canarder par les services du régime. Car, jusque-là, il n’y avait que des réponses répressives de la part de la direction du pays.

Hélas, bien que le régime ait accepté de se séparer de Bouteflika, il ne veut pas se remettre en question. Pour dépasser la crise, le régime a choisi quelqu’un qui était à la coupole le 9février 2019 pour incarner une nouvelle Algérie. Si cette solution convient au régime, car il garde tous ses privilèges, les Algériens continuent à aspirer à une autre Algérie. En quoi cette préoccupation de l’avenir du pays est une traitrise ? C’est l’histoire qui jugera tous les faits. Une chose est sure : ces militants traqués n’ont ni volé les richesses du pays, ni tué personne pour être jugés ainsi. Ce qui est certain, c’est qu’on ne peut pas dire autant de ceux qui étaient à la coupole le 9 février 2019.

 

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17 juin 2020 3 17 /06 /juin /2020 14:57

Si l’esprit du hirak porte les germes de la nouvelle République, peut-on dire la même chose de la constitution de Tebboune ? Il est évident que depuis le recouvrement de la souveraineté nationale, le peuple algérien et le régime, qui s’est emparé des institutions, n’ont pas la même approche. Ainsi, quand le peuple algérien appelle à la refondation d’une nouvelle République où les règles démocratiques seraient scrupuleusement respectées, le régime adopte le même style de langage en théorie, mais dans la pratique il refuse de rompre avec la gestion chaotique du passé qui a détruit le pays.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette hypocrisie a couté cher au pays. Elle a handicapé et handicape encore, par la même occasion, le fonctionnement normal des institutions. Alors que dans tous les pays les institutions sont érigées par les élus authentiques du peuple, en Algérie, le régime se substitue à sa volonté. Pire encore, en le privant de sa liberté de choisir, il le trompe en faisant croire qu’il fait ça dans l’intérêt de la nation. Ainsi, dans toutes les constitutions du pays, le tuteur du peuple détient tous les pouvoirs. Cela dit, bien que la présidence soit elle-même sous contrôle, dans les textes, « le président » détient des pouvoirs colossaux. Ses pouvoirs sont définis dans les articles 95, 96, 98, 126, 146, 187, 194, 208, 230. Dans tous ces articles, il est le maître à bord sans que le nouveau projet constitutionnel n’offre aucun contrôle sur son action ni de contre-pouvoirs.

Pour noyer tous ces larges pouvoirs, les rédacteurs du texte fondamental évoquent des libertés renforcées. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que ces libertés sont justes consacrés dans les textes. Dans la réalité, il s’agit d’une autre affaire. D’ailleurs, la constitution actuelle –celle de 2016 en l’occurrence –n’offre-t-elle pas toutes les garanties, en théorie, de manifester pacifiquement, de s’exprimer librement sur tous les sujets ? Et pourtant, cela n’empêche pas la police de Tebboune d’arrêter des jeunes pour leurs publications sur facebook.

Dans le fond, depuis la première constitution de 1963 –élaborée par des experts à la place de l’Assemblée nationale constituante –, les dirigeants ne respectent pas les textes qu’ils ont eux-mêmes imposés à la nation. L’application de l’article 102 de la constitution, le 2 avril 2019, corrobore cette thèse. Et pourtant, Bouteflika était incapable de gouverner au moins depuis 2013. Donc, le problème n’est pas dans les textes, mais dans leur application. Ainsi, il a fallu attendre 2019 pour que le général Gaid Salah intime l’ordre au conseil constitutionnel de mettre en œuvre l’article 102.

Sur ce point crucial, que dit la constitution de Tebboune ? Les experts se contentent de changer le nom du conseil constitutionnel par la cour constitutionnelle. Dans le fond, ses membres n’ont aucune autonomie, car cette institution est contrôlée par le chef de l’État. Sans avoir le moindre doute, on peut dire que cette cour sera à l’image de l’ancien conseil. En un mot, elle fonctionnera aux ordres. Et pour qu’elle agisse, il faudra que l’autorité au dessus de la présidence lui intime l’ordre de se mettre en mouvement.

Hélas, la nouvelle constitution ne dit aucun mot sur le rôle politique de cette autorité qui fabrique les « présidents ». Et pourtant, les revendications du hirak sont claires. Un État civil et non militaire, scandent des millions d’Algériens depuis plus d’un an. Cela ne veut pas dire qu’ils aient le moindre problème avec l’armée du peuple. Cette armée où l’on ne risque pas de trouver les fils des généraux. Les leurs son milliardaires sans avoir exercé le moindre travail. Le vrai problème, ce sont ces généraux qui continuent de perpétuer les pratiques politiques des années 1960. Est-ce qu’ils rendent service à l’armée en général ? Dans tous les pays qui se respectent, cette institution est soustraite du champ politique. Du coup, il y a un consensus général sur le respect de cette institution.

Mais, dès lors qu’elle participe au jeu politique, cette institution cesse de bénéficier de ce consensus. Pour que notre armée redevienne l’institution du pays et non du régime, le hirak souhaite que ces quelques généraux affairistes se retirent du champ politique. Ce n’est décidément pas la volonté de Tebboune. Car, en mobilisant les moyens militaires, le régime n’a pas besoin de s’appuyer sur la volonté populaire. Donc, ce n’est ni plus ni moins que le seul mandat ouvert en 1962 qui se poursuit en 2020.         

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14 juin 2020 7 14 /06 /juin /2020 13:56

Bien entendu, le propos concerne la comparaison des deux organisations. Il ne s’agit en aucune cas de disculper le régime ou de minimiser sa violence sur la société, et ce, depuis l’usurpation du pouvoir en 1962. En fait, la différence principale, c’est le pacifisme du hirak et la volonté –d’une partie du mouvement arrouch soutenu par des délégués pyromanes –d’en découdre. Et si le hirak avait adopté la moindre posture des arrouch, le mouvement aurait été maitrisé depuis le début.

Toutefois, il faut préciser que ni l’époque ni le contexte ne sont semblables. Le 18 avril 2001, un jeune innocent, Guermah Massinissa, a été lâchement assassiné par des gendarmes de Beni Douala. Dans les pays qui se respectent, les dignes dirigeants du pays auraient éteint l’incendie en prenant des positions courageuses.

Hélas, au lieu de tenir un discours d’apaisement, le sinistre de l’Intérieur de l’époque, Yazid Zerhouni, a rajouté de l’huile sur le feu en déclarant que le jeune lycéen, achevé dans l’enceinte de la gendarmerie nationale, était « un voyou ». Cette déclaration suffit à discréditer le pouvoir. Car, une République dirigée par des hommes de valeur ne tue pas ses enfants même lorsqu’ils s’écartent de l’ordre public.

Ces déclarations ont provoqué –ce qui est normal –des réactions dans toute la région. Étant moi-même membre du comité de village, nous avons organisé aussitôt des assemblées générales dans nos villages d’abord et ensuite dans la commune. Toutes les décisions prises localement tendaient vers des actions pacifiques.

En tout cas, là où les comités de village avaient le contrôle de la situation, il n’y avait pas beaucoup de victimes. Mais, dans les grands centres, la donne n’était pas la même. Les associations citoyennes de Tizi Ouzou et Bejaia (ACT et ACB), présidées par Aissat Rachid, ancien colonel du DRS et conseiller de Bouteflika aux affaires kabyles, il y avait une recrudescence de violence sans commune mesure.

Sans vouloir revenir en détail sur cette période, je peux dire que dans nos villages reculés, on doutait que le feu de la fitna ait été nourri à dessin. En tant qu’un des représentants éphémères de ces comités de village, j’ai eu la confirmation que des délégués cherchaient volontairement l’effusion de sang, alors que dans nos villages, les citoyens émettaient le vœu qu’aucun jeune ne tomberait sous les balles du régime assassin.

Ces manipulations ont atteint leur apogée un certain 14 juin 2001. Alors que dans nos villages reculés, les consignes étaient de se rendre à Alger sans la moindre arme blanche, les délégués pyromanes n’avaient donné aucune consigne. Là encore, je témoigne de ce que j’ai vu. Une partie des manifestants n’y croyait pas du tout à l’esprit pacifique. Sur tout le parcours, on pouvait remarquer des gens armés de barre de fer, de tir-boulettes, etc. En un mot, ceux qui ont nourri le feu de la fitna en Kabylie voulaient le propager à la capitale. Surtout, de grâce, qu’on me dise pas que je cherche à disculper le régime, car ce même régime est né avec la violence et ne se maintient que par la violence.

Saisissant la balle au bond, le régime a interdit toute manifestation dans la capitale depuis le 14 juin 2001. Ainsi, de 2001 à 2019, toutes les tentatives de manifester ont été réprimées dans le sang. Rappelons-nous des médecins tabassés pour avoir réclamé davantage  de moyens en vue de mieux soigner les Algériens. Et si le pouvoir ne voulait pas imposer un homme mort-vivant à la tête de l’État, la capitale serait toujours interdite à toute manifestation politique.

Profitant de cette erreur du régime, le peuple algérien s’est réapproprié la rue. Contrairement à 2001, les pyromanes ont été contenus dès le début du hirak. Rappelons-nous des jeunes qui protégeaient les fourgons de la police, car des rumeurs circulaient sur la tentative des issabates de semer le désordre. Sur le plan idéologique, le hirak a remis tout le monde à sa place. Il a rejeté les éradicateurs et les intégristes, car ils sont en partie responsables des malheurs du peuple algérien.

Cela dit, le hirak ne rejette par les partis, comme l’ont fait les arrouchs. Il n’y a pas non plus la recherche de l’unicité politique. Sur ce point, le hirak est tout le contraire des arrouchs qui incendiaient les sièges des partis politique en Kabylie. Et pourtant, quelques années plus tard, ces mêmes arrouchs se sont retrouvés alliés d’Ahmed Ouyahia. En 2005, soit 4 ans après les événements, le FLN et le RND ont été majoritaires dans plusieurs municipalités en Kabylie. C’est la raison pour laquelle le hirak ne doit pas s’inspirer ni de loin ni de près de cette organisation monstrueuse.

    

  

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11 juin 2020 4 11 /06 /juin /2020 14:56

Le maintien du sénat dans sa configuration actuelle est une grave atteinte au concept même de la démocratie algérienne. Alors qu’on nous ressasse chaque jour que Tebboune est prêt à tourner la page du règne Bouteflika –c’est sous Zeroual tout de même que le sénat a été créé –, la nomination de 14 sénateurs du tiers présidentiel s’inscrit dans la continuité. En tout cas, chaque jour, il y a un indice supplémentaire qui montre que ce nouveau régime n’a ni l’intention ni la volonté de rompre avec le passé vicié du régime.

De toute évidence, le problème n’est pas l’existence de cette chambre basse. Comme le rappelle si bien Lahouari Addi, dans certains pays, le sénat crée un équilibre entre les régions. « La France rurale est mieux représentée au sénat que la France urbaine », écrit-il. Que dire de l’Amérique où un État quatre-vingts fois supérieur au plus petit des États envoie le même nombre de sénateurs à la chambre basse. Ces Républiques sont donc bâties sur ces équilibres afin que le pouvoir tienne compte de toutes les spécificités sur le terrain.

Qu’en est-il en Algérie ? Jusqu’à 1996, l’Algérie a fonctionné sans sénat. Bien que le pouvoir exécutif se soit emparé de tous les pouvoirs, les maitres du moment –à l’exception de Boumediene  qui a suspendu toutes les institutions de 1965 à 1976 –ont régulièrement renouvelé l’Assemblée nationale. Cela suffisait à leur bonheur. Dans le fond, ce qui a motivé la création du sénat était sans doute la crise du début des années 1990. Sans juger le caractère dangereux ou pas de l’accession des islamistes au pouvoir, force est de reconnaître qu’à deux reprises, en juin 1990 et en décembre 1991, le régime a été rejeté dans les urnes par les Algériens.

Au lieu de tirer les enseignements de ces échecs, le régime a inventé et invente encore des mécanismes pour contourner la volonté populaire. Donc, cette victoire incontestée du FIS aux élections législatives de décembre 1991 a poussé le haut commandement militaire, soutenu par ses relais civils, à suspendre le processus démocratique. Ainsi, des personnes qui n’ont jamais œuvré pour le respect du suffrage des Algériens ont interdit l’alternance par les urnes, et ce, dans le but, selon eux, de sauver la démocratie. Hélas, la grande erreur d’une partie du parti vainqueur a été de croire légitime de défendre leur victoire par les armes. Sinon, pour l’histoire, ce n’est pas la victoire islamiste qui gênait le pouvoir. En juin 1991, l’alliance Hamrouche-Ait Ahmed, qui devait assurer la victoire républicaine aux élections législativement initialement prévues fin juin 1991, a été rejetée par le régime.

Donc, le souci essentiel du régime était d’empêcher le processus qu’il ne contrôlerait pas. Mais, est-ce qu’il peut gouverner comme l’a fait Boumediene entre 1965 et 1976 ? Pour la reprise du processus politique contrôlé, le régime a créé le sénat en 1996. « Pour limiter leur influence [islamistes] au cas où ils gagneraient la majorité à l’Assemblée nationale, Zeroual avait prévu la création d’un sénat dont 2/3 des membres seraient élus par les APC et les APW et 1/3 serait désigné par le président. Il serait alors facile de former une majorité de blocages au sénat qui s’opposerait éventuellement à des lois provenant d’une Assemblée à majorité islamiste », écrit l’éminent politologue.

Enfin, si ce calcul pouvait être « valable » il y a vingt-quatre ans, est-ce que l’Algérie de 2020 aurait toujours besoin d’une Assemblée où certains de ses membres seraient nommés par le fait du prince ? La réponse est non. D’autant plus que depuis février 2019, la majorité du peuple algérien réclame une nouvelle Algérie où la gestion des affaires du pays par une issaba ne pensant qu’à sa gueule cesse sans délai. Parmi les symboles de ce « dégagisme », il y a ce maudit sénat où des sénateurs payaient des milliards pour bénéficier de ce poste propice aux affaires et non l’exercice du mandat législatif. Que fait Tebboune pour apaiser la situation ? Il garde ce symbole monstrueux. Son dernier acte est la nomination de 14 sénateurs. C’est donc cette nouvelle Algérie qu’il veut impulser. C’est-à-dire une nouvelle Algérie dans les discours et une vieille et hideuse Algérie dans les pratiques. Il appartient enfin aux Algériens de dire si cette  Algérie de toues les injustices leur convient.             

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8 juin 2020 1 08 /06 /juin /2020 20:30

Il y a indubitablement un problème de procédure. Entre le discours et les actes, il y a un écart incommensurable. En effet, le changement de système doit respecter quelques règles. Dans le cas du nouveau régime, c’est mal parti dès le départ. Le choix de designer des experts se substituant aux authentiques élus du peuple suffit à démontrer que le nouveau pouvoir n’est pas différent de ses prédécesseurs, lesquels ont fait de ce pays une propriété privée.

Or, dans l’histoire des pays, la constitution n’est pas juste un ensemble de lois visant à contrôler la société. Dans ces pays qui se respectent, la loi fondamentale est directement élaborée par les élus du peuple. Durant toute la période de son application, le dirigeant doit se soumettre aux lois en vigueur. Et dans le cas où le régime doit changer pour une telle ou telle raison, c’est toujours au peuple qu’échoit le rôle de réécrire une autre constitution.

Le problème en Algérie, c’est qu’on nous parle d’un changement de régime, mais ce processus échappe entièrement au peuple. De rafistolage en rafistolage, les différents chefs de l’État entretiennent la dictature en lui apportant quelques ajustements. Le docteur en droit constitutionnel, Massensen Cherbi, les dissèque avec brio dans un entretien à Afrik.com.

Mais, là où le bât blesse, c’est pourquoi ce que les autres pays sont capables d’accomplir ne peut pas se faire chez nous ? En d’autres termes, pourquoi le transfert de pouvoir au peuple devient plus alambiqué en Algérie qu’ailleurs ? Et pourtant, pas loin de chez nous, la Tunisie voisine a pu réaliser ce transfert. Il se trouve qu’avec la Tunisie, il y a une différence fondamentale : l’Algérie est un pays rentier. Les intérêts personnels à exercer le pouvoir sont énormes. Il n’y a pas besoin de faire ni un sondage ni une enquête pour comprendre que la corruption fait des heureux. Et c’est un secret de polichinelle que les milliardaires de ce pays gravitent ou ont gravité autour de ce pouvoir corrompu jusqu’à la moelle.

C’est sans doute ce qui explique la feuille de route après le retrait forcé de Bouteflika. Bien que des millions d’Algériens attendent un changement radical de gouvernance se traduisant par la restitution du pouvoir au peuple, le haut commandement militaire a décidé le maintien du même régime pourri. Le scrutin du 12 décembre 2019 a donc consacré la victoire de cette ligne dure. Désormais, le régime installé par la force en 1962 perpétue sa façade civile. Aidée par la pandémie mondiale depuis mars 2020, elle montre chaque jour son visage monstrueux à travers les arrestations, les intimidations, et toutes les formes d’abus de pouvoir.

En tout cas, dès la prise de ses fonctions, Abdelmadjid Tebboune lance en toute urgence son projet constitutionnel. Est-ce qu’il y a une rupture avec les précédentes constitutions ? À en croire le spécialiste en droit constitutionnel, Massensen Cherbi, le projet constitutionnel actuel est une synthèse des constitutions de 1963, 1976, 1989, 1996. Son principal souci est de prévenir les crises du régime. Pour y remédier à la faille de 2019, le régime crée donc le poste de vice-président. Ainsi, si le chef de l’État en exercice n’est pas en mesure de poursuivre sa mission, le vice-président prendra sa suite. À rappeler que ce dernier est désigné par le fait du prince.

Enfin, malgré les promesses, cette nouvelle constitution n’offrira aucune clarté sur l’exercice du pouvoir. En effet, le régime algérien est inclassable. Il n’est ni parlementaire, ni présidentiel, ni semi-présidentiel. Car, celui qui détient théoriquement le pouvoir n’est pas responsable ni devant le parlement ni devant le peuple. Pendant cinq ans, son pouvoir n’est contrôlé par aucune autorité. Et pourtant, il est le responsable du pouvoir judiciaire, responsable du pouvoir législatif –il peut dissoudre le parlement –, et responsable du pouvoir exécutif –il nomme et révoque le chef du gouvernement –. Mais, cela ne gêne pas les rédacteurs du texte fondamental. Ils justifient ce statut en estimant que « le président » est au dessus de ces trois pouvoirs. Avec tout ça, ils osent parler de la nouvelle Algérie. Mais, si le hirak doit s’arrêter pour une raison ou une autre, la plus grande offense au peuple algérien sera de maintenir l’hommage au hirak dans la constitution de Tebboune. Car, les intentions sont diamétralement opposées.

 

     

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5 juin 2020 5 05 /06 /juin /2020 14:58

 Depuis le début du confinement, la vie politique algérienne est réduite aux manœuvres du régime. Celles-ci se résument évidemment à contrer vaille que vaille la contestation populaire. Le prolongement partiel du confinement jusqu’au 13 juin en est la preuve. D’ailleurs, à comparer avec les stratégies adoptées en Europe, on peut dire que le confinement algérien n’est pas exempt d’arrière-pensée politique. En effet, est-ce que ces mesures s’appliquent à tout le monde ? Les alliés sont libres de mener leurs activités en toute quiétude.

En tout cas, pour faire face à la pandémie, il ne peut pas y avoir de demi-mesures. Les gouvernements réellement issus des peuples ont décrété le confinement total. En contrepartie, ils ont assuré leurs concitoyens de mobiliser tous les moyens pour subvenir à leurs besoins. Cette stratégie s’est avérée payante puisque tous ces pays ont mis fin au confinement depuis plusieurs semaines. De même que les pauses politiques ont été la règle. En France, par exemple, la réforme de la retraite a été gelée, car la seule urgence était de gérer au mieux la pandémie.

En Algérie, les choix du  gouvernement Djerad répondent à des considérations politiques. Ne pouvant être à la hauteur des besoins de la population, Djerad a décrété un confinement partiel. C’est comme si le virus pouvait être compréhensif lors de la tranche horaire où le confinement n’était en vigueur.

En revanche, sur le front politique, le régime a déployé tous ses efforts en vue de reprendre la situation en main. Le but étant d’interdire tout rassemblement politique ou toute contestation. Pendant la période de confinement, les arrestations, les convocations et les condamnations des militants n’ont pas connu de pause. Sur cette période, elles dépassent largement le nombre de détenus depuis le 22 février 2019.

Et pourtant, dès le mois de mars 2020, toutes les activités du hirak sont suspendues. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à ce rythme, le nombre de détenus d’opinion dépassera bientôt le nombre de détenus de droit commun. Quel est alors le tort de ces militants ? C’est de ne pas croire aux mensonges du régime qui tente de faire croire à l’opinion qu’avec le même personnel, les mêmes pratiques, les mêmes abus, il pourrait bâtir une nouvelle Algérie. Hélas, ce qui est dans l’ADN du régime ne peut pas être chassé. Chaque jour, la réalité du terrain montre une contradiction flagrante entre le discours et les pratiques.

Dans le même temps, le régime poursuit paisiblement le règne du passé. Bien que la nouvelle constitution porte l’empreinte de Tebboune, dans le fond, il ne s’agit que de la photocopie de la constitution de Bouteflika, à quelques exceptions près. Ainsi, le poste de vice-président constitue la nouveauté. Mais, cela ne devrait pas concerner le peuple algérien, car cette désignation relève des prérogatives du « président ».

De même, quand le discours officiel parle de la nouvelle Algérie, cela ne signifie pas la rupture avec le passé. Et pour cause ! La nouvelle constitution sera adoptée par le parlement de la fraude, taillé à la mesure des ambitions de Bouteflika. Les partis qui vont mener la campagne médiatique seront également les mêmes. Alors que le mouvement de contestation est paralysé par les mesures de confinement, les deux courroies de transmission du régime, à savoir le FLN et le RND, ont pu tenir leurs congrès extraordinaires sans aucune difficulté. C’est la preuve que le nouveau régime –et non pas la nouvelle Algérie –a choisi son camp.

Or, pour le simple citoyen algérien, ces deux partis sont à l’origine de la ruine du pays. Et quand les manifestants –il y avait des marches où plus de 20 millions d’Algériens étaient dans la rue –réclamaient le départ du régime, ils entendaient la fin de l’influence de ces deux partis sur la vie politique du pays où tous les échelons de leurs partis sont gangrénés par la corruption. Et ils appellent ça le changement.

 

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2 juin 2020 2 02 /06 /juin /2020 13:20

Une semaine après la diffusion du documentaire sur le hirak, la polémique ne faiblit pas. Bien entendu, il s’agit de réactions légitimes. Bien que l’auteur ait le droit le plus absolu de traiter ce sujet sensible, les téléspectateurs –et notamment ceux qui se reconnaissent dans le hirak –ont le droit de ne pas se reconnaître dans ce travail de Mustapha Kessous.

Le plus grave dans cette histoire, c’est que l’auteur du documentaire n’a pas été honnête avec les participants. Certaines scènes n’auraient pas dû y figurer dans le film. De la même manière, certains participants auraient dû voir leurs visages floutés. Et là, ce n’est pas du domaine de la liberté, car l’accord doit être respecté. Surtout quand on sait que dans les pays où la liberté des personnes est tout le temps menacée, l’exposition des personnes de cette façon peut provoquer des représailles terribles.

Sur le fond, le film ne nous apprend rien de spécial. Au contraire, il brouille les cartes. Car, ce n’est pas le FLN historique qui a libéré le pays il y a 58 ans, comme tente de l’insinuer Mustapha Kessous, que les Algériens remettent en cause. Ces valeureux chouhadas ont accompli amplement leur devoir. Ce qui est remis en cause, c’est le FLN postindépendance qui ne ressemble pas à l’originel.

À partir de 1962, les vrais fondateurs du FLN historique sont soit assassinés, soit exilés, soit emprisonnés. Et ceux qui sont aux responsabilités ont uniment tourné le dos aux promesses du 1er novembre 1954. À tel point que le FLN postindépendance ne peut pas se réclamer du peuple comme pouvait le faire le FLN historique. La raison est toute simple. Le FLN postindépendance s’est emparé de tout ce qui appartenait au peuple : sa souveraineté, ses richesses, son honneur, etc.

Cette gestion catastrophique a conduit à l’une des périodes les plus sanglantes : la décennie noire. Sans vouloir minimiser la violence islamiste, cette tragédie a été la résultante de tous les abus commis depuis l’indépendance. Comment s’est arrêtée cette tragédie ? Ce n’est pas grâce à Bouteflika, comme le sous-entend Mustapha Kessous. Car, de 1992 à 1999, les services de sécurité avaient le contrôle le plus total de la situation.

En tout cas, ses interventions lors du débat montrent que l’auteur est mal placé pour nous parler de cette période. Comme il est mal placé pour parler du problème soulevé par les quelques brebis galeuses en Kabylie réclamant la scission du pays. En tentant d’insérer cette question par l’entremise de l’avocat Athmane Bensalem, l’auteur du documentaire ignore à quel point l’unité nationale est une ligne rouge. D’ailleurs, dès le début du hirak, les partisans de Ferhat Mehenni sont systématiquement renvoyés des rassemblements. La question étant algéro-algérienne, il est logique que ceux qui défendent un autre projet ne s’associent au combat du hirak et des Algériens.

En tout cas, et à mon humble niveau, ce sont ces trois points qui posent problème. Sans vouloir discréditer l’auteur ou dicter à une chaine de télévision sa ligne éditoriale, les réactions doivent être constructives. Or, sur les réseaux sociaux, on assiste à des réactions virulentes. Quels sont les auteurs ? Ce sont les mêmes qui ont attaqué Bouchachi et Belarbi lorsqu’ils ont rendu visite à Belhadj. On trouve aussi les résidus nuisibles du courant islamiste qui ne présente la future Algérie que sous le prisme de leur morale rétrograde. Heureusement, le hirak s’est démarqué, depuis sa naissance, de ces éradicateurs et de ces conservateurs. Le principal souci du hirak est le départ de la dictature et son remplacement par une République où tous les Algériens seront égaux en droit et en devoir.       

 

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31 mai 2020 7 31 /05 /mai /2020 15:19

À l’approche de la fin du confinement, le régime algérien poursuit sa politique de dénigrement du hirak. En fait, pour prévenir une éventuelle reprise du mouvement, il mobilise « ses intellectuels » de service, sur sa chaine de propagande, en vue de discréditer la mobilisation de tout un peuple contre les dérives dangereuses du système Bouteflika. En balayant toutes les causes qui ont conduit au marasme, le régime tente d’accréditer la thèse selon laquelle le mouvement est né en France sous la houlette de la « chaine islamiste », El Magharibia.

Et pourtant, les signaux avant-coureurs se sont manifestés avant même l’éventualité d’un cinquième mandat. Et pour cause ! Bouteflika et son entourage se comportaient comme de vulgaires bandits. Alors que tous les signaux étaient au vert pour assurer le développement du pays, la rente pétrolière n’a profité qu’aux membres du régime et à leur clientèle. Plus de 1000 milliards de dollars sont gaspillés par le régime vorace.

Cela n’a pas échappé aux Algériens. En dépit de la répression qui menaçait toutes les voix discordantes, les signes de colère étaient perceptibles. En fait, la rue étant interdite, c’est dans les stades que les jeunes –que l’on retrouvera dans le hirak –chantent l’injustice sociale, le désespoir, la corruption, etc. La chanson « la casa d’el Mouradia » résume tous les dégâts de l’ère Bouteflika.

Une autre partie de la jeunesse risque sa vie en méditerranée en tentant de traverser la mer en vue de rejoindre l’Europe. Pour l’année 2018, plus de 500 jeunes y sont morts. Pire encore, au lieu de rectifier les injustices pour que les jeunes ne risquent plus leur vie, le régime de la honte a adopté une loi criminalisant le phénomène de harraga.

Sur le plan politique, les humiliations allaient crescendo. Depuis 2013, l’Algérie avait à sa tête un homme incapable ni de parler ni de marcher. Malgré les réactions de quelques courageux et la raillerie internationale, le régime était sourd et surtout n’entendait nullement admettre l’évidence. Certains caciques allaient jusqu’à l’insulte en considérant que Bouteflika, même mort-vivant, était plus intelligent que tous les Algériens réunis.

D’autres tentaient de soutenir que la présence du portrait de Bouteflika suffisait à gérer le pays. Poussant la lâcheté à son paroxysme, ils ont même offert un cheval à ce portrait en guise de cadeau. Enfin, le rubican a été franchi le 9 février 2019 lorsque la coalition des issabates a décidé d’officialiser la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat. A cette date, tous les clans sont réunis pour faire passer ce mandat de la honte. Et sans l’intervention honorable du peuple algérien, un Abdelmadjid Tebboune n’aurait été au mieux qu’un simple ministre.

Heureusement, grâce à la mobilisation du peuple –et non à une réunion de quelques acteurs politiques à Paris –, le pays a été sauvé d’une humiliation inhumaine. Hélas, le régime ne recule que pour revenir plus fort. En acceptant de se séparer de Bouteflika –Gaid Salah a lâché Bouteflika en fin mars 2019 –, le régime n’entend pas accepter la participation du peuple à ses affaires. Ainsi, après le 12 décembre 2019, le régime a désigné son représentant. Bien que l’affaire ne soit pas terminée pour le hirak, il doit compter, cette fois-ci, sur un pouvoir hargneux, car bousculé. Dans les semaines et les mois à venir, les militants de la démocratie vont souffrir de ce règne totalitaire. Car, le régime a l’habitude de ne laisser que deux choix aux citoyens : le silence ou la prison.        

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