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14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 08:41

Au grand dam de la démocratie algérienne, la presse nationale, à l’instar d’El Watan, continue à entretenir le quiproquo sur la division du champ politique entre démocrates et islamistes. Voilà donc à quoi elle réduit le champ politique aussi large que les sensibilités traversant dans la société.

Or, ceux qui sont qualifiés de démocrates ne le sont pas forcément dans les faits et ceux qui sont considérés islamistes –donc non-démocrates selon cette presse –sont respectueux des valeurs démocratiques. Il suffit, pour cela, d’écouter les déclarations des responsables de Rachad. À moins qu’ils cachent leur jeu. De même, cette bipolarité est également entretenue par le courant éradicateur qui s’est manifesté, à la place de la République, fin juin 2020.

Heureusement, les réseaux sociaux offrent l’opportunité de débattre sereinement de tous ces sujets. Bien qu’il y ait des excès, force est de reconnaître que le débat échappe au paradigme dans lequel la presse tente de l’enfermer. Ainsi, dans un débat que Lahouari Addi a accordé à un jeune activiste du hirak, le professeur a répondu clairement aux interrogations qui reviennent, avec acuité, dans les récentes polémiques.

À la question de savoir s’il fallait avoir peur des divisions idéologiques au sein du hirak, la réponse de Lahouari Addi est sans équivoque. « Si le débat a pour finalité de s’exclure les uns et les autres, le hirak en sortirait affaibli. Si, par contre, il s’agit d’ouvrir le débat pour dégager un minimum républicain acceptable pour les uns et les autres, ce serait bénéfique », dit-il. Est-ce que les éradicateurs sont dans la logique de ces deux hypothèses ? Ce n’est pas sûr.

Dans le fond, tout le monde sait qu’en Algérie, depuis le 22 février 2019, il y avait une démarche consensuelle, au sein de toutes les sensibilités nationales pour demander le départ du système et la refondation d’une nouvelle République sur les bases saines. Les mêmes slogans, dans les 48 wilayas, sont repris tel un seul homme. D’où la tentative du régime qui accuse le hirak d’être téléguide par une main invisible.

Et pourtant, pour des accusations moins importantes, le régime a réussi, dans un passé par si lointain, à déstabiliser n’importe quel détracteur. Hélas, cette fois-ci, aucune recette, aucune accusation et aucune division ne sont parvenues à ébranler le hirak. La raison est simple : la gestion chaotique des affaires du pays, depuis 1962, était telle que les Algériens ne voulaient accorder aucune circonstance atténuante au régime. C’est la raison pour laquelle les Algériens, dans leurs différentes sensibilités, se sont regroupés au sein du hirak pour exiger le départ du système.

Malheureusement, la fissure vient de là où on l’attend le moins. Après avoir fait un bout de chemin avec leurs concitoyens –le hirak est le rassemblement de tous les citoyens –, certaines voix tentent de semer la zizanie. En voulant exclure une partie de nos concitoyens dans la future République, ils ne font qu’exécuter, de façon involontaire peut-être, le plan du régime qui consiste à diviser pour mieux régner. Pour le moment, cette agitation se passe loin des terrains de la lutte. Car, qu’on le veuille ou non, c’est à nos concitoyens sur place, en Algérie, que revient le dernier mot. L’émigration joue certes un rôle, mais l’Intérieur doit primer. Car, si victoire il y a, c’est, avant tout, celle de ceux qui ont fait le choix de résister et de vivre sur place.  

   

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12 juillet 2020 7 12 /07 /juillet /2020 08:24

Le rapatriement des ossements des 24 résistants algériens n’a pas fait apparemment que des heureux. Dans un tweet qui nous replonge à la période de pacification, Marine Le Pen ravive toutes les tensions. Bien que l’entreprise coloniale devienne indéfendable à l’ère où la maltraitance est prohibée, cette héritière de la nébuleuse OAS –créée en février 1961, cette armée secrète voulait maintenir le peuple algérien sous l’éternelle domination –ne digère pas la libération du territoire algérien.

En tout cas, le peuple algérien a tourné la page de la colonisation en 1954. En prenant les armes pour libérer le territoire, les meilleurs fils de l’Algérie n’attendaient rien du système colonial. Sans la faiblesse de la IVème République, un accord de paix était envisageable dès 1956. Hélas, la ligne dure, où les partisans de l’Algérie française disposaient de la force, a coupé court à cet espoir de paix. Ramené au pouvoir en mai 1958 par ce lobby colonial, le général De Gaulle a dû attendre plus de 18 mois pour imposer, petit à petit, sa politique. Malgré l’acharnement du père de Marine Le Pen et de ses amis –la tentative d’assassinat du général de Gaulle au petit-Clamart était la preuve –, l’Algérie est devenue indépendante grâce à la négociation entre les mandataires du général De Gaulle et les représentants du GPRA.       

Malheureusement, cette indépendance a été usurpée avant même la fin des hostilités. Cela dit, malgré nos divergences, les Algériens n’attendent pas l’extrême droite pour faire le bilan de leur indépendance. Depuis le recouvrement de la souveraineté, l’opposition n’a jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme. Et la révolution du sourire représente incontestablement la résultante de toutes ces oppositions. En effet, à partir du 22 février 2019, le peuple algérien donne un exemple de civisme et de pacifisme au monde entier. Au même moment, en France, les soutiens de Marine Le Pen, qui se cachent derrière les gilets jaunes, commettent des destructions et agissent comme des barbares.

En somme, sans oublier la souffrance du peuple algérien pendant la période coloniale, la nouvelle génération n’a pas les yeux rivés sur le rétroviseur de l’histoire. Depuis le début du hirak, les slogans concernent la refondation de la nouvelle République sur des bases saines. Comme leurs aînés, les jeunes –70% de la population a moins de 30 ans –ne sont pas obnubilés par le passé colonial. Cela ne les empêche pas de brandir des portraits des vrais patriotes qui ont libéré le pays. Cette question n’est pas un fonds de commerce comme tente de le faire Marine Le Pen pour satisfaire les nostalgiques. Enfin, dans tous les cas de figure, le peuple algérien n’a pas besoin de l’avis de l’extrême droite ni pour faire son bilan ni pour évaluer sa lutte contre l’un des pires systèmes de domination, dont Marine Le Pen est toujours nostalgique, et encore moins sur l’édification de leur pays.        

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9 juillet 2020 4 09 /07 /juillet /2020 21:49

L’arrestation du sociologue Farés Choukri, à Biskra, révèle le refus catégorique du régime d’être remis en cause. En effet, pour une publication sur facebook où il pointe du doigt la gestion chaotique, par les autorités locales, de la crise sanitaire, l’universitaire est arrêté par la police. Certaines informations font état des instructions venant d’en haut. Pourquoi cette autorité occulte ne fait pas son sale boulot à visage découvert? Malheureusement, le régime est ainsi fait.

Et pourtant, s’il y a une moindre sincérité en parlant de la nouvelle Algérie, il faudra commencer par accepter la critique et les avis différents. Car, dans tous les pays qui se respectent, les divergences d’opinions ne sont nullement un handicap ni une tare. Au contraire, ces Républiques avancent par le critique objective. Ainsi, bien que la légitimité des urnes –chez eux le vainqueur n’est connu que le jour du dépouillement –ne soit pas remise en cause, dans ces sociétés démocratiques, tous les recours et toutes les plaintes sont recevables par la justice contre les dirigeants.

C’est le cas notamment en France. Malgré une gestion maitrisée de la crise sanitaire, 90 plaintes sont déposées contre les membres de l’exécutif, dont Édouard Philippe au moment où il était en poste. En plus de ces plaintes des citoyens, plusieurs commissions sont à pied d’œuvre pour évaluer l’action de l’exécutif. Pour montrer sa coopération, le premier ministre, Édouard Philippe, a rendu publique une déclaration dans laquelle « il prend acte de cette décision » et « apportera à la commission d’instruction toutes les réponses et informations nécessaires à la compréhension de son action et celle de son gouvernement face à la crise sanitaire », rapporte le quotidien « Le Figaro » le 3 juillet 2020.

En Algérie, quelle serait la réaction des juges si quelqu’un osait déposer plainte contre l’exécutif pour sa gestion de la crise sanitaire ? Sans aucune exagération, les portes de la prison l’attendent rien que pour l’avoir pensé. Que dire s’il ose déposer plainte ? Chacun peut imaginer le scénario. Et pourtant, il y a plusieurs critiques à formuler sur la politique de confinement. D’ailleurs, peut-on parler de confinement sérieux si le gouvernement ne garantit pas le minimum vital aux citoyens ? En Europe, le confinement a duré une moyenne de 45 jours. Pendant ce temps-là, les dirigeants ont assuré à leurs concitoyens –y compris les étrangers –tout ce dont ils avaient besoin.

Dans notre pays, on a plutôt assisté à un confinement politique. Sinon que signifie le couvre-feu de 19 heures à 7 heures du matin ? Le virus ne connaît ni de plage horaire ni de répit. Ce qui est évident, c’est que l’absence de confinement a fait perdurer la crise sanitaire. En revanche, sur le plan politique, l’exécutif est omniprésent. Et là aussi, les différences sont criantes. En effet, la répression contre les rassemblements des citoyens ne s’est pas appliquée aux alliés du régime, le FLN et le RND, qui ont tenu des congrès extraordinaires.

Enfin, il va de soi que les risques encourus sont désormais connus. Il suffit de voir le sort réservé à notre compatriote Farés Choukri. Pour avoir parlé de la situation sanitaire à Biskra –il estime que les autres wilayas sont dans la même situation –, des ordres sont venus d’en haut pour le faire taire. Est-ce qu’en cassant le thermomètre, la maladie disparaitra ? Ce n’est pas sûr. A vrai dire, ces arrestations sont la preuve que le régime veut réduire au silence toutes les voix discordantes. Du coup, qui est-ce qui a changé depuis le 22 février 2019 ? Un pessimiste dirait que la situation s’est même empirée.           

 

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7 juillet 2020 2 07 /07 /juillet /2020 08:47

Dans une émission sur berbère télévision à la veille de la grande marche de la diaspora, Meziane Abane explique clairement ce qu’il pense du hirak. C’est une sincérité appréciable. Est-ce que tout le monde partage son raisonnement ? Ce n’est pas sûr. En tout cas, dans cette émission, il ne cache pas qu’il participe au hirak en tant que Kabyle. En insistant sur sa différence avec les autres compatriotes, il veut savoir d’emblée quelle sera la contrepartie de sa participation.

Cette approche, me semble-t-il, est contraire à l’esprit du hirak. En effet, pour contrer le passage en force des caciques du régime voulant reconduire un homme cliniquement mort à la tête de l’État pour un cinquième mandat, les Algériens n’ont pas agi au nom de leurs régions de naissance. Ainsi, nos compatriotes de Khenchela, qui sont les premiers à braver la machine répressive, n’ont pas agi en tant que Chaouis, mais en tant qu’Algériens.

De la même manière, lors des grands rassemblements où il y a eu parfois plus de 20 millions d’Algériens dans les rues, personne ne vérifie l’appartenance politique des manifestants ni leur lieu de naissance. Si on donne raison à Meziane Abane, cela légitime les quadrillages de la capitale chaque vendredi. Or, tout le monde soutient que l’Algérien a le droit de manifester dans les 48 wilayas. En tout cas, dans tous les rassemblements, les Algériens réclament d’une même voix le départ des symboles du système et l’avènement d’une nouvelle République fondée sur les critères démocratiques adoptés dans tous les pays développés.   

Toutefois, dans cet imbroglio, il y a au moins deux questions qui se posent. Pourquoi Meziane Abane –il est arrivé récemment en France – n’a pas convaincu les manifestants en Kabylie afin qu’ils se battent pour leur région ? Pourquoi ces tensions n’apparaissent qu’après la crise sanitaire ? Concernant la première question, la réponse ne souffre aucune équivoque. Les citoyens de la région de Kabylie sont sortis pour les mêmes raisons que ceux de Khenchela, Oran, Constantine, Ouargla, Tamanrasset, etc.  

Pour autant, les manœuvres de saborder le hirak n’ont pas manqué. Dès le début du hirak, Ferhat Mehenni a appelé les citoyens de la région à jeter le drapeau des chouhadas à la poubelle. Dans la foulée, les citoyens ont répondu en hissant le plus grand drapeau cousu depuis le début du hirak. Et ses partisans sont systématiquement renvoyés des rassemblements, car les intentions du hirak et du MAK sont diamétralement opposées.

Quant à la seconde question, il est évident que ces tentatives de division ne sont pas étrangères à la suspension des manifestations. De la même manière que le régime profite de la pandémie pour régler ses comptes avec les animateurs du hirak, cette tendance éradicatrice et les séparatistes font autant en remettant à la surface les sujets qui ont pourri la vie de l’opposition algérienne dans les années 1990.

Ainsi, sans perdre de temps, Ferhat Mehenni réagit à la polémique de la place de la République. Intitulée « le mouvement du vendredi solde ses comptes sur le dos des hirakistes kabyles », la note de Ferhat Mehenni sous-entend que tous les Kabyles sont du même bord  que Meziane Abane. On comprend alors pourquoi il s’autoproclame « président de la Kabylie ».

Or, pour vérifier tout ça, il suffit d’aller sur le terrain. Dans toutes les wilayas du pays en passant par les grandes capitales occidentales, les dignes fils de l’Algérie se battent avec la même énergie en vue de reprendre le contrôle de leur destin. Avec une grande intelligence, comme cela a été prouvé lors de la grande marche de la diaspora à Paris, toutes les tentatives de division seront vouées à l’échec. Car, s’il y a un échec, c’est le gouvernement antinational qui récoltera les fruits et c’est une partie raciste qui jubilera de la destruction de l’Algérie. Le hirak est désormais doublement averti.   

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5 juillet 2020 7 05 /07 /juillet /2020 14:27

Malgré la libération du territoire, la question de l’autorité du peuple se pose sérieusement. En effet, en 58 ans de règne sans partage, le régime n’a jamais associé le peuple algérien à la gestion de ses propres affaires. Est-ce cela le but de la révolution de novembre pour qu’un groupe s’accapare du pays ? Il est évident que ce n’était ni souhait du FLN historique et ni la volonté du peuple algérien qui s’est retrouvé exclu.

De toute évidence, après une langue nuit coloniale, les meilleurs enfants de l’Algérie ont consenti tous les efforts pour que la terre algérienne redevienne libre. Hélas, avant même la fin de la guerre, un groupe d’officiers, stationné aux frontières tunisiennes et marocaines, a décidé d’usurper l’autorité de l’État en formation.

Et quand Ben Bella –chef historique et militant de la première heure, Ben Bella a accepté de cautionner le coup de force en 1962 –a déclaré le 9 septembre 1962 que « l’ANP est aujourd’hui à Alger et je puis vous dire que le Bureau politique [l’instance qui a supplanté le GPRA] a triomphé grâce au peuple », l’éminent historien, Mohamed Harbi, ne partage pas ce récit. Pour lui, « le Bureau politique a triomphé grâce aux troupes de l’état-major. Et si Ben Bella voulait l’ignorer, la réalité viendra frapper sans cesse à sa porte pour le lui rappeler, jusqu’au jour fatidique du 19 juin 1965. »

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis cette date fatidique, le pays est géré comme une propriété privée. De 1965 à 1977, toutes les institutions de l’État sont gelées. L’Algérie a alors inauguré l’un des règnes personnels les plus terribles. Et même lorsque les événements d’octobre 1988 ont mis fin à 26 ans de règne du parti unique, les successeurs n’ont rien fait pour changer le système de gouvernance.

Cela dit, s’il y a un classement à faire, le règne de Bouteflika sera classé comme la pire période de notre histoire postindépendance. Et pour cause ! Depuis son arrivée au pouvoir, il a fait rater au pays sa meilleure chance de sortir du sous-développement. En effet, lors de la première décennie du nouveau siècle, l’Algérie a engrangé plus de 1000M$. Alors que le plan Marshall a permis de reconstruire toute l’Europe avec l’équivalent de 200M$, les issabates ont gaspillé tout ce capital dans des projets où la corruption a atteint des niveaux intolérables. Ce qui ne les gênait pas de célébrer en même temps le sacrifice des chouhadas. Ironie de l’histoire, ceux qui dénoncent la gabegie sont systématiquement taxés de traîtres à la solde des forces étrangères.    

Cependant, bien qu’il y ait des oppositions constructives, jusqu’au mois de février 2019, le régime a toujours réussi à les neutraliser. Le silence du peuple, fatigué par la répression et les mensonges, est tantôt interprété comme un consentement, tantôt une pusillanimité. Du coup, n’ayant en face de lui aucune opposition dissuasive, le régime se permet tout. Ainsi, malgré l’échec du régime sur tous les plans, les issabates n’ont aucun recul. Le 9 février 2019, tous les caciques sont réunis à la coupole pour officialiser la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat. Même si certains renient a posteriori leur soutien au cinquième mandat, les archives ne mentent pas.

En tout cas, au-delà de la chute de Bouteflika en avril 2019, ce qu’il faut retenir du hirak, c’est que sa réaction consiste avant tout à libérer le citoyen. Quand on subit le règne intolérable de Bouteflika, on ne peut pas dire fièrement qu’on est citoyen à part entière. C’est la raison pour laquelle on entend dans les marches le slogan : le peuple veut son indépendance. En dépit du coup de force du 12 décembre 2019 –le régime accepte certes le départ de Bouteflika, mais il ne lâche rien sur le contrôle des institutions –, les citoyens continuent pacifiquement à revendiquer le contrôle de leur destin.

Hélas, le covid19 est passé par là. Se sentant en position de force, le régime a réglé ses comptes avec les animateurs du hirak. mais, enfin, admettant que le hirak ne reprenne pas, comme le souhaitent les autorités ? Est-ce que le peuple a le moindre contrôle sur le régime ? Qui contrôle l’action du chef de l’État ? Est-ce que le haut commandement militaire a un rôle politique ? Quels sont les contre-pouvoirs ? Et enfin, quelle est la différence entre le nouveau pouvoir et ses prédécesseurs ? Sur ce dernier point, si le changement il y a, c’est uniquement dans le discours. Les actes ne suivent pas malheureusement. Ce qui prouve que la libération du peuple ne surviendra pas dans le sillage de ce régime.     

 

 

 

 

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3 juillet 2020 5 03 /07 /juillet /2020 13:56

Ces derniers jours, beaucoup d’encre a coulé sur la définition du projet de la future Algérie. Cette polémique est entretenue pas des éradicateurs de la place de la République. Pour eux, le slogan « État civil et non militaire » ne suffit pas. D’après eux toujours, ce ne sont pas les représentants authentiques du peuple algérien issus des urnes qui définiront le cap, mais les représentants du courant éradicateurs. Faut-il rappeler que dans toutes les consultations en Algérie, ce courant était sans assise populaire.

Et si le hirak, comme l’entendent les éradicateurs, définit la nouvelle République avant le vote des Algériens, qui est-ce qu’il le différenciera alors du régime qui a imposé, depuis 1962 à nos jours, le cadre étatique en dehors de la volonté populaire ? C’est sans doute le pire service à rendre au hirak en tentant de lui assigner une mission qui n’est pas la sienne.

Dans la réalité, le hirak n’a pas pour mission de devenir le tuteur du peuple. Ce mouvement, qui représente l’addition de toutes les volontés de la société, ne peut pas remplacer la légitimité des urnes. Car, dans le hirak, ils cohabitent plusieurs courants. En démocratie, la seule légitimité qui vaille est celle qui sort des urnes.

Bien que la crainte des éradicateurs puisse être discutable –l’exemple iranien en 1979 étaie cette thèse –, on ne peut pas bâtir une démocratie en interdisant, avant même l’instauration de l’État de droit, un courant de pensée. Dans le fond, les arguments des éradicateurs ne tiennent pas la route. En Algérie, le système militaire, dans les années 1990, était assez fort pour accepter de se mettre ni sous le contrôle des islamistes ni sous le contrôle des républicains.

Sur quelle base peut-on dire ça ? En juin 1991, il y avait la possibilité de mettre le courant islamiste en minorité lors des élections législatives initialement prévenues le 26 juin de la même année. Malgré le découpage électoral injuste du gouvernement Hamrouche en avril 1991, le FIS n’a pas réussi à troubler l’ordre public.

Au bout de trois semaines de grève, les places occupées commençaient à se vider. Et c’est là que l’incident de la place du 1er mai a tout chamboulé. Une voiture banalisée a ouvert le feu sur les manifestants. Ce qui a provoqué la recrudescence des tensions. Dans l’incapacité de poursuivre sa mission, Mouloud Hamrouche a remis sa démission. La suite est connue : le nouveau découpage de Ghezali, le harki du système comme il se définit lui-même, en octobre 1991 a offert la victoire sur un plateau au FIS.

A rappeler aussi que le FIS ne pesait qu’un quart du corps électoral à cette élection. Pire encore, de juin 1990 à décembre 1991, il a perdu plus d’un million de voix. Hélas, ce qui s’apparentait à un cadeau électoral s’avérait en fin de compte comme un cadeau empoisonné.  Ça c’est pour l’histoire et pour les amnésiques.

Pour l’avenir, il est évident que le peuple algérien, à travers ces mobilisations pacifiques et civilisées, a dépassé ces pièges. Même les courants islamistes ne revendiquent  pas un État théocratique. Il n’y a qu’à voir les déclarations responsables du mouvement Rachad.

En tout cas, dans un État de droit, tous les partis sont contraints de respecter les valeurs de la République. Et la majorité n’est valable que le temps d’un mandat avec obligation de respecter l’alternance au pouvoir. Encore une fois, c’est le peuple –et uniquement le peuple –qui définit qui va représenter la majorité et qui va être dans la minorité. Hélas, cela semble déranger les éradicateurs. Ils veulent une démocratie qui ressemble à la dictature d’une minorité. Et ça, le peuple n’en veut plus, puisqu’il vit cette situation depuis 1962.

 

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2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 09:07

La nomination et puis la révocation de Samir Chaabna révèlent la gestion approximative des affaires de l’État. En effet, une telle affaire ne risquerait jamais de se produire si chaque institution faisait son travail en toute indépendance. Or, en Algérie, les services de sécurité ont pour la seule mission de régenter la société.

En tout cas, dans cette affaire, il y a deux scénarios possibles. Soit Chaabna a menti sur sa situation. Cela prouve que les services n’ont pas fait leur travail d’enquête. Soit il n’a pas caché le fait qu’il détienne la double nationalité. Et là le gouvernement Tebboune-Djerad est d’un amateurisme indescriptible. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que dans les deux cas les services de contrôle ont failli.

Toutefois, si sous l’ère Tebboune, c’est la première affaire du genre, il y a trois ans, sous l’ère Bouteflika, lors de la formation du gouvernement Tebboune, une nomination, rappelons-nous, a défrayé les chroniques. Il s’agissait de l’affaire Messaoud Benagoun. Pour accéder au poste ministériel, Benagoun aurait falsifié son diplôme universitaire et menti sur son casier judiciaire.

Ce sont donc ces pratiques immorales qui ont poussé les Algériens à casser le mur de la peur un certain 22 février 2019. Bien entendu, ces affaires sont mineures par rapport à l’œuvre de destruction orchestrée sous l’ère Bouteflika. Ainsi, depuis le 22 février 2019, les Algériens, dans leur grande majorité, ont acquis la conviction que ce régime ne pouvait pas évoluer vers un système démocratique. Comme le prouve la multiplication des affaires, tout est géré dans l’opacité et le refus de créer les équilibres de pouvoir afin que les affaires du pays ne soient pas conduites dans l’affrontement et la crise permanente.  

Or, malgré la promesse d’une nouvelle Algérie, on constate aisément, depuis l’aggravation de la pandémie, que le régime n’a aucune vision ni aucun cap. Il s’appuie uniquement sur ses bras sécuritaires pour faire taire les voix discordantes. Alors que cette pandémie a été traitée avec intelligence dans les pays qui se respectent, en Algérie, la politique de confinement –à vrai dire, il n’y a jamais eu de confinement sanitaire, mais plutôt un confinement politique –vise d’autres objectifs. À tel point que le premier ministre s’en remet aux prières des fidèles pour la disparition du coronavirus.

Si cela n’est pas un constat d’échec, il faudra qu’on nous l’explique. Pourquoi cet échec ? Que Djerad le veuille ou non, l’Algérie n’a jamais confiné. À partir de là, les contaminations ne peuvent qu’accroître. Ce n’est pas l’inconscience d’une catégorie, pour reprendre l’expression de Djerad, qui est responsable, mais c’est l’absence d’une politique sanitaire responsable qui est en cause.

Sans être spécialiste en la matière, on comprend que les chaines de transmission du Covid19 se cassent au bout d’un confinement sérieux de 40 à 50 jours. En contrepartie d’une telle contrainte, les gouvernements, en Europe par exemple, ont mobilisé tous les moyens pour que le citoyen ne manque de rien. Du coup, s’il y a une catégorie inconsciente, c’est celle qui gouverne, car elle ne s’est pas donné les moyens de réussir le confinement. D’ailleurs, quand un gouvernement est dépassé dans une affaire comme celle de Chaabna, on se demande comment il peut faire des miracles quand la crise dépasse ses compétences ?

   

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30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 08:45

Dans la logique des choses, avant de parler du hirak, il faudrait d’abord comprendre l’esprit de sa genèse. Pour les amnésiques, c’est le passage en force de toutes les composantes du régime voulant reconduire un homme mort-vivant à la tête de l’État qui a été le point de départ. De Khenchela le 11 février à Kherrata le 16 février et puis à l’échelle nationale à partir du 22 février 2019, le mouvement avait un slogan : non au cinquième mandat de la honte.

Toutefois, au fur et à mesure que la contestation prend de l’ampleur, les Algériens, dans leur majorité, exigent le départ de tous les symboles du régime et la remise des rênes du pouvoir au peuple à travers l’application des articles 7 et 8 de la constitution. Une autre partie de la contestation réclame carrément l’élection d’une Assemblée nationale constituante. Donc, dans la rue, il est incontestable que toutes les sensibilités nationales sont présentes. Comme quoi le peuple quand il est en mouvement n’exclut personne.

Quel peut être le rôle de l’émigration dans ce mouvement ? Depuis le début, il ne joue que le rôle d’accompagnateur. Est-ce qu’il peut jouer un rôle plus important que ça ? Pour moi, la réponse est non. Car, le terrain de la lutte est en Algérie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nos compatriotes sur place ont l’intelligence nécessaire pour mener le hirak à bon port.

Cela ne veut pas dire que les émigrés n’ont pas le droit d’émettre des avis. D’autant plus que, pour la plupart, ils n’ont que la nationalité algérienne. En effet, contrairement aux partisans du régime –ils profitent du pays, mais ils ne croient pas en lui –, une grande partie de l’émigration algérienne se contente de la nationalité algérienne. À ce titre, bien qu’on puisse vivre loin du territoire national, l’avenir du pays nous concerne directement. Il n’y a que le régime, à travers l’article 51 de la constitution et les éradicateurs qui déterminent qui peut être citoyen, qui excluent.

Cela se vérifie aisément lors du rassemblement du 28 juin 2020, à la place de la République, où certains éradicateurs ont donné une piètre image. Sans les nommer, ils essaient de prolonger sans fin la lutte stérile des années 1990. Appelés éradicateurs, ils veulent imposer à la République un modèle où une partie de nos concitoyens serait exclue. Quelle piètre leçon en démocratie. Or, c’est le peuple, dans les urnes, et uniquement dans les urnes, qui tranche. Pourquoi n’ont-ils pas confiance en le peuple auquel ils s’identifient ?

Mais, là où ils ont tort, c’est que depuis le début du hirak, on n’a jamais entendu un représentant du courant islamiste se battre pour un État théocratique. Au contraire, dans  toutes leurs déclarations, les représentants de Rachad ne parlent que de la République où tous les Algériens seraient citoyens à part entière. Est-ce que Rachad trompe l’opinion, comme semblent l’insinuer les éradicateurs ?

Quelles sont les informations qu’ils détiennent sur les intentions de Rachad ? Qu’ils mettent ces informations à la connaissance du public sans exploiter le hirak. En d’autres termes, qui est-ce qui empêche les éradicateurs de tenir leurs rassemblements au nom de leur idéologie pour expliquer les enjeux ? Ainsi, ceux qui viennent au rassemblement viennent en connaissance de cause. Or, ils veulent exploiter le hirak pour semer leurs germes de division. Fakou !

Enfin, il va de soi que ces tensions entre les éradicateurs et les islamistes ne peuvent pas disparaître par enchantement. Il faut dire que la haine était très forte. Heureusement, tous ces épisodes se déroulent en dehors du terrain de la lutte. En Algérie, chaque vendredi, que les manifestants sortent de la mosquée ou du bar, leur préoccupation est le départ du régime qui hypothèque leur avenir. Cette préoccupation ne s’applique pas à ceux qui ont fui le pays pour des raisons qui sont largement compréhensibles. Pour moi, celui qui fuit la misère pour vivre mieux en dehors de son pays ne peut pas donner de leçon à ceux sont restés sur place. En un mot, ceux qui résistent sur place, au risque de croupir dans les geôles du pouvoir, sont les seuls à définir les moyens de lutte. L’émigration ne peut que s’aligner sur ces choix.

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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 13:54

Après l’arrestation d’Amira Bouraoui et la mise en demeure du parti de Mohcine Belabbes, le régime pense avoir achevé la contestation. Bien entendu, il est libre de faire ce calcul. Il faut dire aussi que ce terrain a été balisé par ses chargés de mission qui se sont mis à attaquer systématiquement le hirak et ses têtes d’affiche.

Cela dit, pour qu’il n’y ait pas de malentendu, le hirak ne fonctionne pas comme un parti politique. Si tel était le cas, il se serait disloqué depuis longtemps. Il s’agit plutôt d’une pression populaire –son caractère pacifique et civilisé est salué de par le monde –en vue de réclamer aux usurpateurs du pouvoir de leur restituer leur bien, l’Algérie. Et en aucun cas, le hirak n’a vocation ni à prendre le pouvoir ni à l’exercer.

Du coup, que le régime et ses missionnaires le veuillent ou non, le hirak ne peut pas être éliminé. Car, il traduit le sentiment d’un peuple voyant son pays être mené à l’abattoir par une bande d’irresponsables. Et même s’ils veulent désigner des têtes, comme le fait si bien l’écrivain de service Bensaada, le piège ne réussira pas.

Quelle est alors l’ambition du hirak ? Ce mouvement de contestation populaire, qui regroupe toutes les sensibilités, demande que le pays soit géré comme toutes les Républiques qui se respectent. Cela passe par l’élimination de tous les réseaux informels qui tiennent en otage le pays et ses institutions. Il s’agit donc de définir une stratégie permettant au pouvoir de transférer le pouvoir au peuple. Le Soudan a choisi cette voie.  

Hélas, cette approche ne convient pas au régime, car il y a des grands intérêts personnels en jeu. En guise de riposte, il essaie de personnaliser le problème. Ainsi, depuis l’installation de Tebboune, le régime tente, selon sa propre vision, de frapper le hirak à la tête. C’est peine perdue, car le hirak, c’est tout le monde à la fois et c’est aussi des participations individuelles.

Pour ces raisons, la multiplication des arrestations et les intimidations ne sont que des coups d’épée dans l’eau. Car, bien que ces personnes soient respectables, elles ne sont que des éléments dans le hirak. En revanche, plus la répression augmente, les Algériens comprendront que le régime n’évoluera jamais. D’ailleurs, à aucun moment, cette rupture n’est perceptible dans les actes.

De toute évidence, si Tebboune voulait vraiment tourner la page du passé, il opterait pour un mandat de transition permettant d’instaurer des nouvelles institutions sur le modèle des pays démocratiques. Hélas, dès la prise de ses fonctions, il s’appuie sur les mêmes symboles du régime. Dans toutes les équipes qu’il dirige, rares ceux qui n’étaient pas des responsables sous Bouteflika. Pire encore, profitant de la pandémie –un malheur planétaire –, il met en œuvre une politique sécuritaire pire que celle de l’époque de Bouteflika.

De la même manière, sa politique de confinement est la pire qui soit observée dans le monde. En effet, dans les pays où les dirigeants sont comptables de leurs politiques, ils ont décrété le confinement total sur une période courte et, en même temps, ils se sont engagés à subvenir à tous les besoins de leurs compatriotes et même au-delà. Étant étranger en France, j’ai bénéficié de ces mesures généreuses. En contrepartie, tout le monde est invité à respecter le couvre-feu sanitaire. Résultat des courses : le pays s’est déconfiné depuis le 11 mai 2020.

En Algérie, le régime joue avec la vie des Algériens. Il ne confine pas totalement et il ne suit pas l’exemple suédois consistant à rechercher l’immunité collective. Du coup, il utilise le confinement comme une arme politique. Ainsi, tout en permettant à ses alliés de se réunir en congrès dans des salles clauses, il interdit aux citoyens de se rassembler pour des raisons sanitaires. Ce sont donc ces contradictions qui vont donner un second souffle au hirak. car, si le mouvement s’arrête comme le souhaite Tebboune, ce sera l’échec, et ce, dans le mesure que rien n’a changé depuis 1962.   

 

 

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25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 13:54

Depuis l’avènement du coronavirus en Algérie, le pouvoir semble reprendre la main. La suspension des marches hebdomadaires permet au régime de souffler, dans le premier temps, et de montrer ses muscles ensuite. Cette stratégie répressive donne certes une langueur d’avance au régime en emprisonnant les animateurs du hirak, mais cela ne garantit pas la fin de la contestation. Car, d’une certaine façon, c’est le régime qui alimente la colère populaire. Et si le peuple algérien s’était tu dans le passé, c’est parce qu’il n’y avait pas un mouvement de solidarité nationale, comme celui qu’on a connu depuis février 2019.

En tout cas, à partir du moment où les pouvoirs ne sont pas séparés –la constitution Tebboune lui accorde des pouvoirs illimités, mais il n’est responsable ni devant le parlement, ni devant la justice et encore moins devant le peuple –, il ne reste que la rue pour jouer les équilibres de pouvoir. Car, dans un pays où le député, le juge, le policier, le gendarme, des syndicats, des partis obéissent au même pouvoir, il ne peut y avoir ni de contrôle ni d’équilibre de pouvoirs. Le pire encore, c’est que les rôles de ces éléments peuvent s’inter changer sans que l’on sente la moindre différence.

D’ailleurs, depuis le recouvrement de l’indépendance, à chaque fois que le pays a acquis des droits, le mérite est revenu à la rue. En effet, bien qu’une certaine opposition ait joué son rôle convenablement, les avancées ne pouvaient pas se réaliser dans le cadre institutionnel. C’est le cas notamment en 1988, où la rue a arraché le droit au multipartisme. Cela dit, pour le concéder, le pouvoir militaire a fauché plus de 500 vies. Et sans ces manifestations, on serait encore sous le règne du parti unique si on s’en tenait à la volonté du régime.

Hélas, le pouvoir ne cède que quand il est en position de faiblesse. Dans sa logique, le pays lui revenant de droit –sans qu’il ne l’explique à personne –, il n’a pas à céder quoi que ce soit. C’est dans cette logique que le haut commandement militaire de l’époque s’est précipité à fermer la parenthèse démocratique en 1992. Pour renforcer le verrouillage politique, le haut commandement militaire, selon les déclarations de Khaled Nezzar, a confié le pouvoir à Abdelaziz Bouteflika, et ce, après une gestion purement sécuritaire de la crise politique des années 1990.

De toute évidence, l’arrivée de Bouteflika au pouvoir a bouleversé tous les calendriers. Désormais, l’Algérie est gérée comme une entreprise familiale. Tous les pouvoirs sont concentrés entre ses mains, surtout après l’élimination de Mohamed Lamari et son remplacement par le fidèle des fidèles, Gaid Salah. En dehors de ces deux personnes, les autres ne sont que des marionnettes. Rappelons-nous des remerciements de Tebboune à son chef après son limogeage en 2017. En tout cas, avant février 2019, tous les indices étaient réunis pour que Bouteflika meure sur le trône.

Malgré la mise en danger du pays, aucun ténor du régime n’a élevé la voix. C’est uniquement lorsqu’ils avaient eu toutes les assurances qu’ils ont commencé à dénoncer la gestion chaotique de Bouteflika. Heureusement, le pays pouvait compter sur ses dignes fils. Ainsi, après la rencontre du 9 février 2019 à la coupole, où toutes les composantes du pouvoir étaient prêtes à reconduire Bouteflika pour un cinquième mandat de la honte, les Algériens sont sortis dans la rue pour jouer le rôle de l’unique contre-pouvoir. Encore une fois, c’est la rue qui a sauvé le pays de l’effondrement programmé.

Hélas, si le régime cède sur la non-reconduction de Bouteflika, il ne se remet pas en question. En choisissant un ancien fidèle de Bouteflika –à ce moment-là, Tebboune n’avait pas d’autres choix que de courber l’échine –, le régime ne fait que perpétuer le même système. Tirant les conclusions de cette récente période de turbulence, le régime croit trouver la parade en calmant le peuple avec la même constitution que celle de 2016. Ce qu’il oublie, c’est qu’en concentrant les mêmes pouvoirs, il ne reste que la rue pour représenter le contre-pouvoir. Du coup, volontairement ou non, c’est le régime qui maintient l’esprit du hirak.

 *Ce texte est dédié à la mémoire de Matoub Lounès, le fervent défenseur de l’Algérie libre et démocratique.

  

  

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