3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 09:28

images-copie-16.jpegDans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du conseil national des 22 et 23 juin, une réunion s’est tenue au siège de la fédération du FFS de Tizi Ouzou. D’emblée, Farid Bouaziz annonce que  deux membres de la direction nationale vont diriger les travaux de la rencontre. Il s’agit de Kader Abderrahmane et de Nassim Sadeg. Le premier est chargé de l’organisation et des adhésions et le second de suivi des fédérations.

Toutefois, avant de passer la parole aux hôtes de la fédération, Farid Bouaziz précise que le mandat de l’instance qu’il a dirigée pendant quatre ans est arrivé à son terme. Ainsi, avant la tenue du congrès fédéral, la direction nationale va désigner, annonce-t-il,  une commission administrative fédérale (CAF) afin de gérer la période de transition.

D’une façon générale, rappelle, pour sa part, Nassim Sadeg, cette rencontre s’inscrit dans un programme arrêté par le conseil national. Il s’agit d’engager un travail de restructuration du parti conformément aux statuts du FFS. Néanmoins, bien que les mandats des fédéraux et même locaux soient arrivés à leur fin, la direction est habilitée, conformément aux statuts du parti, à confier la gestion  des fédérations aux commissions administratives fédérales.

En tout état de cause, le parti a estimé, avant de se lancer dans une telle entreprise,  que des évaluations devaient se faire au niveau de la base. Ainsi, le parti est allé à la rencontre de la base à travers l’organisation de plusieurs rencontres de proximité. Pendant ce temps, les militants ont pu évaluer la participation du FFS aux législatives. Dans la foulée, un conseil fédéral ordinaire s’est tenu pour évaluer l’action du parti. Quant au conseil national, le parti a attendu la tenue des conseils fédéraux avant de se réunir. Néanmoins, bien que certains aient colporté des propos selon lesquels le conseil national ne s’est pas tenu dans le respect du calendrier, le député de Tizi Ouzou dément ces allégations en affirmant que le CN s’est tenu dans les délais.

En tout cas, la session du conseil national, ayant vu la participation de 82 membres sur 94, est scindée en deux parties. La première est consacrée au volet politique. À cette occasion, le premier secrétaire, Ali Laskri, a fait le point sur l’évaluation de la participation du FFS aux élections législatives. Dans le second temps, un débat serein, selon Nassim Sadeg, est engagé entre les membres du CN. À la fin des travaux du conseil, des décisions organiques et disciplinaires sont adoptées avec le consentement de tous.

Par ailleurs, lors des travaux du conseil national, deux membres frondeurs, Kessili Smail et Belkacem Ben Belkacem, ont pris la parole. Néanmoins, en sachant que leur discours n’a pas eu l’effet escompté, ils ont quitté la salle avant que la séance ne soit levée. Cependant, une fois cette question est évacuée, les membres du CN se sont penchés sur l’essentiel, à savoir le traitement des sujets de fond. Hélas, concomitamment aux travaux du CN, une déclaration, signée par les vingt membres du CN, est publiée. Nassim Sadeg rappelle que parmi ces derniers, cinq d’entre eux furent exclus du CN en 2008 pour le cumul des absences. D’autres, selon toujours Nassim Sadeg, ont regretté que leurs noms soient cités alors qu’ils n’ont même pas été consultés au préalable.

Cédant la parole à Kader Abderrahmane, ce dernier estime que le principal objectif consiste à donner la priorité au quatrième chantier du FFS : la restructuration du parti. Les décisions sont contenues dans le document publié sur le site du parti. Quoi qu’il en soit, avant de clôturer son intervention, Kader Abderrahmane  annonce la liste des membres composant la commission administrative fédérale. Naturellement, Farid Bouaziz est reconduit dans ses fonctions. En tout état de cause, la mission de celui-ci est clairement définie. Il aura pour mission de gérer les affaires courantes, la préparation des congrès de sections et la tenue du congrès fédéral prévu en septembre 2012.  Pour ce faire, il doit mobiliser toutes les énergies pour l’accomplissement de sa mission. Cela veut dire que toutes les bonnes volontés sont appelées à jouer un rôle.

Enfin, après les interventions des membres du bureau, un débat est ouvert avec l’assistance. Celui-ci est axé sur les questions organiques. En somme, en réponse aux préoccupations des camarades soulevant le court délai imparti à l’organisation de ces rencontres, Nassim Sadeg les rassure en affirmant que le parti a les moyens de sa politique. La séance est levée vers 12H30.   

Par Ait Benali Boubekeur  

30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 10:08

index-copie-5.jpgIl y vingt ans, un crime d’État fut commis en Algérie. Il s’agit bien évidemment de l’assassinat de Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992 à Annaba. Après deux décennies, les interrogations sur sa liquidation demeurent d’actualité. Ainsi, bien que la thèse officielle ait conclu à un « acte isolé », les Algériens ne sont pas dupes pour croire une telle affirmation.

D’une façon générale, le contexte de l’époque fut tellement ambigu que la conclusion hâtive ne renseignerait pas sur les dessous de cette affaire. En fait, Mohamed Boudiaf est appelé, rappelons –nous, à l’initiative du commandement militaire afin de mettre un terme au processus électoral. En effet, en justifiant le coup d’État par la nécessité de sauver la démocratie contre la menace islamiste, le commandement militaire a choisi un homme propre pour convaincre les Algériens du bien-fondé de sa démarche. À cet appel du cœur [Boudiaf aurait juré d’intervenir si le pays avait été en danger], il a apporté, lui qui s’était opposé aux régimes successifs postindépendance, son concours à un système qui ne demandait, en fin de compte, qu’une tête d’affiche.

Quoi qu’il en soit, à en croire son frère Aissa, « ce qui le préoccupait, c’était la question du FIS (Front islamique du salut).» En tout cas, il avait tout à fait raison d’être inquiet par le projet politique que projetait de mettre en œuvre les radicaux du FIS. Cela dit, vingt ans plus tard, nous pouvons dire que, bien que l’avis d’un homme prestigieux comme Boudiaf ait été important, le choix du projet de société appartient à l’ensemble des Algériens. C’est au peuple, et à lui seul, qu’appartient le choix de choisir le projet politique qui lui convient.

En tout cas, les divergences entre Boudiaf et les tenants du pouvoir réel ne tardèrent pas à apparaitre. En effet, à la question de savoir si Boudiaf avait des problèmes avec les détenteurs du pouvoir réel sur ses déplacements, notamment sur un voyage au Maroc,  le frère de Boudiaf répond sans ambages : « Oui, effectivement, il est parti. Ils ne voulaient pas le laisser partir en évoquant le problème du Sahara occidental. Il leur avait dit, sur un ton coléreux : « Je pars et je ne reviens plus. » Et il est parti. »

De toute évidence, il apparait clairement que les pouvoirs de feu Boudiaf furent mis à l’épreuve. Pour autant, homme de conviction, il ne baissa pas les bras. Il dirigea du coup son action envers les masses populaires. D’ailleurs, en peu de temps, il réussit à conquérir le cœur des Algériens en mettant en exergue la nécessité impérieuse de lutter contre la corruption. Son langage clair et compréhensible de tous les Algériens a suscité une adhésion populaire. Car les Algériens n’en demandaient que ça. En effet, ils voulaient qu’il y ait plus de justice sociale, un partage équitable des richesses nationales, etc.

Tout compte fait, en mettant le peuple au centre de son projet, son aura ne cessait pas d’augmenter, mais cette démarche, faut-il le signaler encore une fois, n’eut pas l’aval des vrais décideurs. En tout état de cause, le changement radical que prônait Boudiaf ne fut pas du gout de ceux qui voulurent lui barrer la route. Hélas, se trouvant seul face aux partisans du statu quo, sa marge de manœuvre fut réduite.  Interrogé sur le retour de Boudiaf en Algérie, Ait Ahmed a répondu au journal « Algérie actualité », du 16 avril 1992, en ces termes : « Je pense que le retour de Boudiaf est une bonne chose. Mais qu’une hirondelle ne fait pas le printemps dans un pays où il y a tant de faucons. »

En somme, cette profession n’a pas tardé à être mise en exécution. Le 29 juin 1992, le porteur d’espoir a été lâchement abattu à Annaba. Depuis cette date, son assassinat ne cesse de soulever moult interrogations. En tout cas, Boudiaf a été tué pour avoir voulu s’intéresser de près aux  sujets de la corruption, des biens mal acquis, etc.  Enfin, bien que les conclusions officielles n’aient pas abouti à la responsabilité directe du pouvoir de l’époque, il n’en reste pas moins que, d’une façon ou d’une autre, leur responsabilité fut engagée, il ne serait ce que pour ne pas avoir garanti sa sécurité. Pour le reste, bien que les Algériens soient silencieux, ils ne sont pas naïfs de croire à n’importe quelle version.  

Ait Benali Boubekeur     

 

27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 14:53

 

 

 

 

images-copie-15.jpegAprès la tenue du conseil national du FFS, le parti a arrêté une batterie de mesures pour sa restructuration. Il va indubitablement inaugurer une nouvelle étape après une période de léthargie ayant duré plus de quatre ans. Cela dit, bien que l’échec de l’ancien secrétaire national à restructurer le parti soit imputable à tous, force est de reconnaitre que les nouvelles résolutions sont de nature à bousculer les mauvaises habitudes. Ainsi, des rencontres sont programmées du 30 juin au 8 septembre 2012 afin que les instances fédérales soient mises sur pied.

 

Cependant, lors des travaux du conseil national, plusieurs points sont traités. Après une évaluation de la campagne électorale, la question de la fronde est également évoquée. C’est ainsi que le conseil national a exigé de Karim Tabbou de remettre son mandat de député. Bien qu’il tienne son mandat du peuple, il n’en reste pas moins qu’il a été élu sur la liste du FFS, un parti qu’il descend en flamme à chacune de ses sorties médiatiques. En plus, les militants ont voté pour le parti et non pour des noms. Cela dit, bien qu’il ait le droit de faire ce chantage, il faut lui rappeler que plusieurs militants n’ont pas voté parce qu’il était sur la liste et que d’autres ont voté à contrecœur.

 

D’une façon générale, avant la décision de participer aux législatives, pour revenir à une période de pseudo harmonie, rien n’indiquait que le FFS allait vivre une telle crise. Bien que des cadres aient été ambitieux [ce que la base n’ignore pas], les tiraillements furent contenus dans les sphères du parti. Et lorsque le parti a décidé de renouer avec la participation électorale, tout portait à croire que ces cadres allaient s’entendre pour mieux porter le combat du FFS. « Nous espérons que cette participation aux élections sera un commencement, un nouveau départ pour la construction du parti et la remobilisation politique de la société », a déclaré le premier secrétaire, Ali Laskri, juste après la tenue de la convention nationale.

 

Quoi qu’il en soit, bien que la mobilisation n’ait pas été au rendez-vous pour la réalisation du changement pacifique [le parti majoritaire n’a obtenu que 6,8% de voix des inscrits], il n’en demeure pas moins que le discours du FFS a été agréablement accueilli par la population. Ainsi, sans le travail de sape des réfractaires du parti et le rôle politique néfaste de la presse [pendant toute la campagne électorale, il n’y avait aucun article expliquant le choix politique du FFS dans les titres à grand tirage], le FFS se serait mieux sorti dans cette compétition.

 

Cependant, après le vote, certains camarades mènent une campagne de déstabilisation contre le FFS. Épargnant le président, Hocine Ait Ahmed, ils mettent le feu de tous bois pour déstabiliser une direction désignée par le même président du FFS. D’autres qui ne sont plus dans le parti défient, dans presque les mêmes termes, cette direction. En tout cas, ces anciens –et c’est le moins que l’on puisse dire –outrepassent largement leur rôle. Parlant des anciens secrétaires du parti, Ali Laskri leur lance un défi : « Quant à ces « EX » en rupture avec le parti depuis prés d’une décennie, je les défie de quitter leur retraite dorée et de se présenter dans leurs Fédérations. Ils auront ainsi l’occasion d’affronter les militants qui les ont portés et qu’ils ont honteusement abandonnés par la suite. »

 

Néanmoins, bien que tout choix politique puisse être remis en cause, il est tout de même impératif que les frondeurs nous disent ce qu’ils reprochent en termes clairs à la direction. En effet, le militant doit connaitre les divergences entre deux courants au sein d’un parti pour qu’il puisse choisir le plus à même de le rassurer sur la ligne authentique. En tout état de cause, bien que les frondeurs aient à leur disposition l’ensemble des titres nationaux, on ne connait pas, jusqu’à aujourd’hui, le fond de leurs reproches. Certes, ils disent que le parti a été vendu à certains cercles du pouvoir, mais ils ne révèlent ni les noms de ce qui ont passé le deal, ni le but de cette entreprise.

 

De toute évidence, cette direction tant décriée ne parait pas, pour les militants, fragile dans son discours à l’égard du pouvoir. Sa fermeté et son opposition frontale au régime sont une ligne constamment affirmée. D’ailleurs, comment peut-on imaginer que Hocine Ait Ahmed puisse se rallier à un régime qui n’a nullement montré sa disposition à associer le peuple algérien dans la gestion des affaires publiques. Tout compte fait, même pour un observateur de la scène politique, on ne voit pas de qui est coupable la direction du parti, si ce n’est de porter le message du président.

 

Pour toutes ces raisons, cette fronde n’a aucun fondement. Bien que je puisse être traité de matérialiste [les commentaires de Smail Lamrous sont légion], je dénonce de la manière la plus ferme les agissements de ces frondeurs. Par conséquent, j’apporte mon soutien indéfectible à cette direction qui, pour rappel, a été nommée par Ait Ahmed en novembre 2011. Enfin, c’est en choisissant le parti ou les frondeurs que le militant arrivera à s’affirmer dans le parti. Pour ma part, mon choix est fait de façon irréversible. 

 

Par Ait Benali Boubekeur

 

      

24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 17:16

index-copie-3.jpegÀ la veille de l’ouverture de la session ordinaire du conseil national du FFS, trois anciens secrétaires nationaux (Mustapha Bouhadef, Ali Karboua et Djoudi Mammeri)  sortent une déclaration dans laquelle la direction actuelle du parti est prise à partie. Bien que celle-ci ne soit  pas infaillible, il n’en reste pas moins que, jusqu’à preuve du contraire, elle est en conformité avec les orientations fixées par le président, Hocine Ait Ahmed. Toutefois, si ces anciens premiers secrétaires avaient été dans le parti, les militants auraient compris certains de leurs griefs. Or, depuis quelques années, ils ont mis leur activisme en sourdine.

Par ailleurs, profitant de la disposition de la presse à tordre le cou au FFS, ils utilisent leurs colonnes pour lancer une campagne de déstabilisation contre le parti dirigé par Ait Ahmed. Encore une fois, bien que le parti et la direction nationale puissent être critiquables, il n’en reste pas moins que la démarche des trois anciens secrétaires ne contribue nullement à réaliser le large rassemblement, un concept cher à Hocine Ait Ahmed. « Conscients des implications désastreuses pour la démocratie et l’Algérie d’un abandon par l’actuelle direction, des valeurs et idéaux du FFS, nous soutenons toute initiative allant dans le sens du rassemblement et appelons tous les cadres, militants et sympathisants qui ont porté (et continuent à le faire) les principes du FFS à dépasser tous les clivages et les différences d’appréciation que le parti a connue depuis sa création », écrivent-ils.

Ainsi, à la lecture de ce passage, un militant de base va se dire que le parti d’Ait Ahmed a vendu son âme. Et pour cause ! On annonce l’abandon des principes du FFS par l’actuelle direction, mais on ne dit pas comment, par qui et dans quel but tout cela a été fait ? Ces coups d’estocades –et c’est le moins que l’on puisse dire –sont tellement forts que le militant, à un moment donné, est désemparé. D’ailleurs, cela est perceptible sur le terrain. De toute évidence, pour qu’il y ait une réelle décantation, il faudrait se poser quelques questions. Est-ce que le FFS a abandonné son combat pour l’instauration de la démocratie en Algérie ? La réponse est non. Va-t-il rejoindre le gouvernement, un signe du ralliement au pouvoir ? La réponse est également négative. En tout cas, les détracteurs du FFS n’arrivent pas à nous éclairer sur cette éventuelle compromission en étayant leurs arguments par des preuves palpables.

D’une façon générale, pour analyser les causes de la crise, celle-ci n’est pas survenue ex nihilo, pourrait-on dire. A ce titre, la direction n’est pas exempte d’erreurs. Néanmoins, bien que les débats promis avec la base n’aient pas été menés convenablement dans les communes où il n’y avait pas de sections, il n’en reste pas moins que la participation a été tranchée de façon consensuelle. Après l’élaboration des listes, les candidats déçus ont, à leur tour, failli. D’ailleurs, ce que les anciens secrétaires nationaux  omettent de signaler c’est que la contestation s’est manifestée, dans le premier temps, suite au refus de quelques candidats à la candidature d’accepter leur classement sur les listes. Ce qui représente en politique un manquement flagrant. « L’éthique politique commence avec le respect de nos propres décisions », écrit Hocine Ait Ahmed dans une note du 21 mai 2012. Toutefois, pour maquiller leur fronde, ils accusent la direction nommée par Ait Ahmed, mais ne remettent jamais en cause ce dernier, d’avoir livré le parti à un clan du pouvoir.

Quoi qu’il en soit, bien que le vote soit déjà passé, nos anciens secrétaires nationaux contestent toujours le choix politique du parti. D’où la question qui taraude l’esprit : comment peut-on appeler au rassemblement et être contre tous les choix du parti ? « Nous avons alerté les instances dirigeantes du parti sur les risques qui pèseraient sur la cohésion et la pérennité du parti en participant au scrutin du 10 mai… », protestent-ils. Toutefois, il est quand même bizarre de voir des cadres qui ont abandonné le parti se soucier, à ce point, de son avenir. N’est-il pas plus judicieux de rester dans le parti afin qu’ils fassent ce travail consistant à alerter l’opinion en cas de dérive ?

En tout état de cause, pour que le lecteur ne se perde pas, il est utile de revenir brièvement sur les raisons qui ont amené le FFS à participer aux élections du 10 mai. Bien que le président ait rappelé, dans son message du 2 mars 2012, son respect pour l’option du boycott [c’est en toute sérénité que le parti doit aborder cette étape de son parcours, et dans le respect de tous ceux qui, hors du parti, défendront de manière respectable d’autres visions que la notre], il a estimé que le parti devait s’engager dans cette bataille électorale. En effet, on comprend aisément que nos anciens secrétaires rentrent dans la catégorie que le parti respecte pour leur choix différent du sien. Cependant, définissant le choix tactique du parti, Ait Ahmed écrit : « Je considère que la participation à ces élections est une nécessité tactique pour le FFS qui s’inscrit en droite ligne de notre stratégie de construction pacifique de l’alternative démocratique à ce régime despotique, destructeur et corrompu ».

En effet, dans l’état actuel des choses, il est évident que la situation de l’Algérie ne peut pas être sauvée par à une participation aux élections. Le moins que l’on puisse dire c’est que le mal est trop profond. La dictature s’est tellement enracinée que l’exercice politique est relégué au second plan. Ce qui fait que les enjeux électoraux ont du mal à être compris. S’exprimant sur le retard ayant retenu l’Algérie de se rapprocher des vraies démocraties, Ait Ahmed écrit, dans un message adressé à la convention nationale, le 17 février 2012 : « Nous aurions même, plus modestement, pu être occupés par un débat sur les modes de scrutin ou les prérogatives institutionnelles de telle on telle assemblée et cela n’aurait pas été déprimant, compte tenu de l’évolution permanente des conditions de l’exercice politique et démocratique à travers le monde et l’histoire ».

 Hélas, ce régime nous contraint, un demi-siècle après l’indépendance, à débattre de l’utilité de participer ou non aux élections, argue-t-il. Pour autant, la participation ne visait nullement à venir au secours du régime, mais en faveur de l’Algérie exposée aux multiples dangers. En effet, bien que le régime ait agité la menace étrangère dans le but de faire peur, le FFS a expliqué que ce risque était possible en cas du recours à la voie violente. Dans ce cas, les puissances occidentales n’hésiteraient pas à intervenir  en vue de sauver leurs intérêts colossaux dans le Sud algérien.

Par ailleurs, les accusations sans preuve d’un deal avec une partie du pouvoir n’aident nullement à engager un débat franc, serein et sincère entre les militants. Alors qu’il est exclu que le parti rejoigne le gouvernement, préside une commission parlementaire et brigue une vice-présidence du parlement, nos anciens secrétaires nous parlent encore d’un rapprochement avec le pouvoir. Tout compte fait, s’il n’y avait pas ces annonces par le parti, les militants auraient douté d’un changement de cap du parti. Car il est un secret de polichinelle que lorsqu’un parti rentre dans un gouvernement, il n’est plus de fait un parti d’opposition. Mais, jusqu’à preuve du contraire, cette option n’est pas envisagée. Par conséquent, avant de critiquer les autres, il va falloir d’abord corroborer ces allégations en présentant des preuves matérielles. Sinon, les appels au soi-disant rassemblement  ne servent qu’à plonger le parti dans une crise abyssale.   

Par Ait Benali Boubekeur

20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 13:57

index-copie-2.jpegDans les annales des élections, jamais un parti politique n’aura été la cible, à l’intérieur et à l’extérieur de ses structures, après sa décision de participer à une joute électorale. Cela dit bien que le FFS ait été habitué à ce genre d’entreprise de déstabilisation, force est de reconnaitre tout de même que le parti d’Ait Ahmed est constamment vilipendé, et ce quel que soit son choix politique. Pour ces raisons, le parti développe un discours clair envers ces militants qui, au retour, le soutient indéfectiblement. Toutefois, pour ne pas paraitre apologique,  il y existe toujours au sein du parti des mécontents qui ne lésinent pas sur les moyens afin de le mettre dans une posture difficile.

En tout état de cause, les détracteurs ont tous le même objectif : discréditer le FFS. Parmi ces dépréciateurs, un président d’un parti quasiment inexistant en Algérie, Brahim Younessi,  s’est donné libre cours à une critique infondée à l’encontre du FFS. Dans une contribution à Algérienetwork, le 06 avril 2012, il a écrit que la stratégie du FFS, à travers sa participation aux législatives du 10 mai, s’inscrivait dans la lutte pour la succession présidentielle en 2014. Alors que le FFS a justifié sa participation en avançant des arguments politiques, tels que le contexte géopolitique régional, la nécessité de mettre du mouvement dans le statu quo et la question de la cohésion nationale, certains caqueteurs se placent indument porte-parole d’une formation qui a les siens pour la défendre.

Quoi qu’il en soit, après les législatives, malgré les positions affirmées par le parti, à savoir qu’il ne rentre pas au gouvernement, qu’il ne préside pas de commission parlementaire et qu’il ne brigue pas la vice-présidence du parlement, Brahim Younessi affirme, dans une contribution du 15 juin 2012, que le FFS va  « obtenir trois portefeuilles en guise de dot ». Plus grave encore, bien qu’il soit politiquement immoral d’avancer de telles allégations sans apporter la moindre preuve, notre politicien [doit-il d’abord s’occuper de sa formation] anticipe sur la réponse du FFS en admettant que « le choix était difficile, mais il s’imposait ». Quel sens politique possède notre politicien ? Hélas, le démantèlement de la politique en Algérie a fait baisser son niveau à tel point que les supputations prennent la place du raisonnement objectif.  Quand est ce que le discours politique reprendra ses droits ? Ce chantier est celui que s’est fixé le FFS. Mais, la partie –et c’est le moins que l’on puisse dire –est loin d’être gagnée.

Tout compte fait, qu’il en déplaise aux adversaires du FFS, la maison est bien gardée, dit l’adage kabyle. Les militants du FFS sont fidèles au parcours de le leur président, Hocine Ait Ahmed, qui n’a jamais cédé sur les principes démocratiques et républicains de son pays. Pour ne pas revenir jusqu’à son engagement dans le mouvement national, Ait Ahmed a toujours combattu pour que le peuple algérien recouvre son entière souveraineté. Depuis l’indépendance, sous le règne du parti unique,  il ne cessait pas de dénoncer les coups de force ayant privé le peuple algérien de son droit de choisir son destin. Après l’ouverture démocratique, il a accompagné le processus politique jusqu’à ce que le coup d’État mette fin à l’expérience démocratique en Algérie.

Cependant, bien qu’il ait pu devenir le président de la République sous l’égide de l’armée,  Ait Ahmed a estimé que ce qui l’intéressait avant tout était de redonner la parole au peuple algérien. Cela dit, après l’engrenage meurtrier des années 1990, Ait Ahmed a été de toutes les initiatives pouvant ramener la paix en Algérie. Et c’est dans cette optique, monsieur Brahim Younessi, qu’Ait Ahmed a préconisé la participation du FFS aux élections du 10 mai pour que l’Algérie n’ait plus à revivre la même violence des années de sang. Évidemment, ces positions de principes ont valu à Ait Ahmed des mesures de rétorsion de la part d’un pouvoir ne se souciant que de sa pérennisation. Ainsi, plusieurs de ses compagnons de lutte, après 1992, ont abandonné le combat pour rejoindre soit le gouvernement (le gouvernement III de Ghozali) soit des partis relais du régime.

En somme, vous avez le droit de ne pas croire au combat du FFS. D’ailleurs, le FFS, par esprit démocratique, accepte volontiers les autres avis. « Je ne suis pas d’accord avec vos idées, mais je me battrai pour que vous puissiez les dire », pourrait-on dire à notre politicien en reprenant l’expression de Voltaire. Mais, vous n’avez pas le droit d’accuser, sans preuve de surcroit, une formation politique dont le seul but est de restituer au peuple algérien sa souveraineté.    

Par Ait Benali Boubekeur

19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 09:25

Depuis des années –si ce n’est depuis la naissance du régime algérien –, on nous parle des ennemis de l’Algérie sans jamais les identifier. Dans sa dernière sortie médiatique, le chef d’état-major, Saïd Chengriha, s’adonne au même exercice. Pour quel objectif ? Son but est de ressouder les rangs en vue de faciliter la tâche à la direction actuelle, conduite par Abdelmadjid Tebboune. Or, si vous aviez voulu du bien pour ce pays, pourquoi ne l’auriez vous pas fait pendant 58 ans où les Algériens ne contestaient pas la direction nationale ?

Cependant, bien qu’il ne nomme pas directement les ennemis de l’Algérie, il est aisé de comprendre que les attaques sont destinées à ceux qui s’obstinent à poursuivre la lutte au sein du hirak en vue de bâtir une nouvelle Algérie. Sans le dire clairement, il y a, selon le régime, les bons Algériens qui sont solidaires avec la direction du pays et de l’autre côté le reste du peuple, regroupé au sein du hirak, qui est automatiquement « hostile à l’Algérie ». C’est ce que met en exergue la dernière sortie du chef de l’état-major.

Dans la réalité, les vrais ennemis de l’Algérie sont ceux-là mêmes qui ont mené le pays à la ruine. En effet, depuis l’indépendance du pays, le régime s’est substitué au peuple algérien. Rappelons-nous de Bouteflika clamant devant un journaliste étranger qu’il incarnait à lui tout seul toute l’Algérie. Pour rejoindre le régime, l’individu doit donc renoncer à tous ses principes dans le sens où il doit défendre l’issaba au lieu des intérêts du pays.  

En tout cas, depuis 1962, le régime a gouverné sans opposition au sein des institutions, sans contre-pouvoirs, sans rendre de compte à personne. En s’appuyant sur une clientèle vorace, il a géré le pays comme une vulgaire entreprise familiale. Pendant tout ce temps-là, il a procédé de la même façon : si les prix du pétrole augmentent, les richesses sont partagées entre les cercles des affairistes du régime. Et si les prix dégringolent, il procède aux augmentations tous azimuts des prix et des taxes pour renflouer les caisses du régime.

Cette gestion chaotique a duré des années. Avant le hirak, les Algériens ont été divisés sur les moyens de lutte. De son côté, le régime qui dispose des moyens colossaux parvient toujours à casser ces dynamiques. Et ce, en s’appuyant sur les services de sécurité, lesquels ont malheureusement renoncé à leur citoyenneté en contrepartie d’un maudit salaire.

Et si ce même peuple avait continué à se soumettre à cette direction du pays, on serait toujours gouverné par Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat. Car, toute la direction du pays –FLN, RND, état-major, sénat, Assemblée nationale, FCE, UGTA –était pour le cinquième mandat de la honte. Il est alors difficile de nous faire croire que toutes ces personnes, réunies à la coupole le 9 février 2019, aient placé les intérêts du pays au dessus de leurs intérêts personnels. Et quand les Algériens sont sortis à Djelfa, Kherrata et puis dans toutes les wilayas, leurs craintes étaient de se faire canarder par les services du régime. Car, jusque-là, il n’y avait que des réponses répressives de la part de la direction du pays.

Hélas, bien que le régime ait accepté de se séparer de Bouteflika, il ne veut pas se remettre en question. Pour dépasser la crise, le régime a choisi quelqu’un qui était à la coupole le 9février 2019 pour incarner une nouvelle Algérie. Si cette solution convient au régime, car il garde tous ses privilèges, les Algériens continuent à aspirer à une autre Algérie. En quoi cette préoccupation de l’avenir du pays est une traitrise ? C’est l’histoire qui jugera tous les faits. Une chose est sure : ces militants traqués n’ont ni volé les richesses du pays, ni tué personne pour être jugés ainsi. Ce qui est certain, c’est qu’on ne peut pas dire autant de ceux qui étaient à la coupole le 9 février 2019.

 

17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 14:57

Si l’esprit du hirak porte les germes de la nouvelle République, peut-on dire la même chose de la constitution de Tebboune ? Il est évident que depuis le recouvrement de la souveraineté nationale, le peuple algérien et le régime, qui s’est emparé des institutions, n’ont pas la même approche. Ainsi, quand le peuple algérien appelle à la refondation d’une nouvelle République où les règles démocratiques seraient scrupuleusement respectées, le régime adopte le même style de langage en théorie, mais dans la pratique il refuse de rompre avec la gestion chaotique du passé qui a détruit le pays.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette hypocrisie a couté cher au pays. Elle a handicapé et handicape encore, par la même occasion, le fonctionnement normal des institutions. Alors que dans tous les pays les institutions sont érigées par les élus authentiques du peuple, en Algérie, le régime se substitue à sa volonté. Pire encore, en le privant de sa liberté de choisir, il le trompe en faisant croire qu’il fait ça dans l’intérêt de la nation. Ainsi, dans toutes les constitutions du pays, le tuteur du peuple détient tous les pouvoirs. Cela dit, bien que la présidence soit elle-même sous contrôle, dans les textes, « le président » détient des pouvoirs colossaux. Ses pouvoirs sont définis dans les articles 95, 96, 98, 126, 146, 187, 194, 208, 230. Dans tous ces articles, il est le maître à bord sans que le nouveau projet constitutionnel n’offre aucun contrôle sur son action ni de contre-pouvoirs.

Pour noyer tous ces larges pouvoirs, les rédacteurs du texte fondamental évoquent des libertés renforcées. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que ces libertés sont justes consacrés dans les textes. Dans la réalité, il s’agit d’une autre affaire. D’ailleurs, la constitution actuelle –celle de 2016 en l’occurrence –n’offre-t-elle pas toutes les garanties, en théorie, de manifester pacifiquement, de s’exprimer librement sur tous les sujets ? Et pourtant, cela n’empêche pas la police de Tebboune d’arrêter des jeunes pour leurs publications sur facebook.

Dans le fond, depuis la première constitution de 1963 –élaborée par des experts à la place de l’Assemblée nationale constituante –, les dirigeants ne respectent pas les textes qu’ils ont eux-mêmes imposés à la nation. L’application de l’article 102 de la constitution, le 2 avril 2019, corrobore cette thèse. Et pourtant, Bouteflika était incapable de gouverner au moins depuis 2013. Donc, le problème n’est pas dans les textes, mais dans leur application. Ainsi, il a fallu attendre 2019 pour que le général Gaid Salah intime l’ordre au conseil constitutionnel de mettre en œuvre l’article 102.

Sur ce point crucial, que dit la constitution de Tebboune ? Les experts se contentent de changer le nom du conseil constitutionnel par la cour constitutionnelle. Dans le fond, ses membres n’ont aucune autonomie, car cette institution est contrôlée par le chef de l’État. Sans avoir le moindre doute, on peut dire que cette cour sera à l’image de l’ancien conseil. En un mot, elle fonctionnera aux ordres. Et pour qu’elle agisse, il faudra que l’autorité au dessus de la présidence lui intime l’ordre de se mettre en mouvement.

Hélas, la nouvelle constitution ne dit aucun mot sur le rôle politique de cette autorité qui fabrique les « présidents ». Et pourtant, les revendications du hirak sont claires. Un État civil et non militaire, scandent des millions d’Algériens depuis plus d’un an. Cela ne veut pas dire qu’ils aient le moindre problème avec l’armée du peuple. Cette armée où l’on ne risque pas de trouver les fils des généraux. Les leurs son milliardaires sans avoir exercé le moindre travail. Le vrai problème, ce sont ces généraux qui continuent de perpétuer les pratiques politiques des années 1960. Est-ce qu’ils rendent service à l’armée en général ? Dans tous les pays qui se respectent, cette institution est soustraite du champ politique. Du coup, il y a un consensus général sur le respect de cette institution.

Mais, dès lors qu’elle participe au jeu politique, cette institution cesse de bénéficier de ce consensus. Pour que notre armée redevienne l’institution du pays et non du régime, le hirak souhaite que ces quelques généraux affairistes se retirent du champ politique. Ce n’est décidément pas la volonté de Tebboune. Car, en mobilisant les moyens militaires, le régime n’a pas besoin de s’appuyer sur la volonté populaire. Donc, ce n’est ni plus ni moins que le seul mandat ouvert en 1962 qui se poursuit en 2020.         

16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 13:53

images-copie-6Trente-cinq jours après la tenue des élections législatives, la fédération du FFS de Tizi Ouzou tient, le 15 juin 2012, son conseil ordinaire. Bien évidemment, la fédération de Tizi Ouzou n’est pas restée bras croisés pendant tout ce temps-là. En effet, juste après les législatives, la fédération a convoqué un conseil fédéral extraordinaire. Elle a eu surtout à gérer le mouvement de contestation ayant touché la wilaya de Tizi Ouzou de plein fouet. Pour toutes ces raisons, la priorité de la fédération consistait à faire un travail en direction de la base quelque peu désemparée. Par conséquent, pour dissiper autant que faire se peut les équivoques, une série de conférences, dans l’ensemble des localités de la wilaya, a été organisée.
D’une façon générale, le conseil ordinaire a pour but d’évaluer la participation, sans fard ni acrimonie, dans la wilaya. Néanmoins, bien que tous les responsables soient conviés à prendre part à cette rencontre, force est de reconnaitre que les adversaires de la direction ont décliné tout bonnement l’invitation. Cependant, prenant la parole en premier, le fédéral, Farid Bouaziz, souligne avec insistance l’importance de cette rencontre. Pour lui, les résultats obtenus par le parti lors des législatives du 10 mai sont satisfaisants. Dans la foulée, il annonce deux informations. L’invitation du député de Bordj Bou Arreridj, Abbas Abdelhamid, et l’animation de cette réunion par le membre de la direction nationale, Brahim Meziani.
D’emblée, celui-ci explique que cette rencontre rentre dans le cadre d’un programme initié par le parti. En effet, des rencontres, avant celle-ci, ont eu lieu dans les différentes régions du pays, notamment à l’est, à l’ouest et au sud. Comme celles qui l’ont précédée, le but latent de cette réunion est de permettre qu’un dialogue franc et honnête se tienne à l’intérieur des instances du parti. Bien qu’il ait pu y avoir des insuffisances dans la façon avec laquelle a été engagé le débat avant les législatives, le parti décide désormais de pallier aux carences en permettant à chaque militant de s’exprimer.  Cependant, affirme Brahim Meziani, le parti ne tolérera pas que des critiques soient émises en dehors de ses instances. De toute évidence, le prochain conseil national, prévu pour les 22 et 23 juin, sera une occasion de revenir sur toutes ces questions. Car une analyse critique et objective est nécessaire afin que le bilan se fasse dans la clarté. Dans le même ordre d’idée, « les questions qui préoccupent le parti vont être discutées », affirme le membre de la direction nationale.
Quoi qu’il en soit, Brahim Meziani n’omet pas de souligner le néfaste travail de la presse contre le FFS. Du coup, cette situation a désorienté la base militante, dit-il. Malgré les recours du FFS visant à récupérer les sièges dont le parti a été privé, la presse algérienne a semé le doute en présentant ces acquis comme des largesses du pouvoir.  Cela dit, le FFS n’est pas seulement confronté à des embûches venant seulement de l’extérieur. « Nous avons lutté contre nos camarades pour sauver le FFS de la débâcle », argue Brahim Meziani. Et si tous les camarades avaient fait la campagne avec la même volonté, on aurait gagné des majorités quasi absolues dans les wilayas de Tizi Ouzou et de Bejaia. « Les sept sièges de Tizi Ouzou et les sept sièges de Bejaia sont une victoire par rapport au travail de sape qui a été accompli dans ces wilayas », étaie-t-il son propos.
Par ailleurs, le député du FFS de Bordj Bou Arreridj n’est allé par trente-six chemins pour condamner les entraves dont le FFS a fait l’objet dans sa wilaya. En tout cas, les adversaires les plus coriaces sont les membres du parti, qui, selon lui, ont plus pensé à leur carrière qu’à l’avenir du parti. Selon Abbas Abdelhamid, bien qu’il ait attendu la dernière minute pour faire une liste rassemblant l’ensemble des cadres du parti, il reconnait que sa tâche n’a pas été une sinécure. Car certains ont décidé de contester la liste s’ils n’étaient pas tête de liste. Du coup, la liste n’a été faite qu’au dernier moment. Cela dit, malgré un CV très riche, certains cadres de Bordj Bou Arreridj n’ont pas toléré que leur camarade, Abbas Abdelhamid, soit tête de liste. « Quand je me bats sur tous les fronts, ils ne me remettent pas en cause. Mais, ils ne veulent pas que je sois député », déplore-t-il.
Toutefois, au lendemain des élections, Abbas Abdelhamid a dénoncé, contrairement à ce qu’a été colporté ici et là, les dépassements de l’administration. Pour corroborer sa preuve, il montre un document qu’il a signé avec plusieurs partis en lice dénonçant la fraude à Bordj Bou Arreridj. En effet, bien que le parti soit présent dans les 34 communes de la wilaya, le PV, issu de la fraude, n’a pas permis au FFS de remporter le moindre siège. Dans ce cas, le parti a introduit naturellement des recours. Néanmoins, avoue-t-il,  les fondeurs de Bordj Bou Arreridj furent contre cette procédure de recours. Aidés par la presse, ils ont lancé une campagne de dénigrement à l’encontre du parti. Enfin, Abbas Abdelhamid estime que les deux sièges obtenus dans sa wilaya sont le fruit d’un travail d’abnégation des militants attachés au parti. En tout cas, dit-il, j’ai tous les PV prouvant la bonne foi de ce que j’avance.
Par ailleurs, après ces deux interventions remarquables, l’assistance est invitée au débat. À cette occasion, deux députés, Hamou Didouche et Nassim Sadeg, se sont adressés à l’assistance. Mais l’intervention qui a retenu mon attention est incontestablement celle du docteur Moussa Tamadartaza. Bien qu’il ne dissimule pas sa déception de ne pas pouvoir siéger au parlement [Il a été septième sur la liste, mais il a du céder sa place à une candidate], le docteur estime que le désappointement ne doit pas prendre le dessus sur la conviction du militant. Au lendemain des élections, dit-il, une image m’est passée à l’esprit. C’est l’image du héros de la révolution, Larbi Ben Mhidi qui, bien qu’il se dirigeât vers la mort certaine, a eu le courage de sourire aux caméras. « Que vaut mon sacrifice devant celui de ce grand révolutionnaire », s’interroge le docteur. En tout état de cause, c’est une façon de dire que nos déceptions doivent être vite surmontées quand on mesure le sacrifice de ces grands héros. Tout compte fait, cette prise de conscience –et c’est le moins que l’on puisse dire –est d’une moralité exemplaire. Et si tous les candidats déçus avaient pensé aux sacrifices des hommes comme Larbi Ben Mhidi, on n’aurait pas eu une contestation interne. Enfin, le docteur exhorte chaque militant à la discipline et au respect de l’éthique, un principe cher au FFS.
Enfin, il y a une habitude qui s’impose dans les débats.  En effet, les rencontres de ce genre sont une opportunité pour les intervenants afin de vider leur sac. Hélas, la plupart des intervenants ont tendance à parler de leurs expériences personnelles que des choses pouvant faire avancer le parti. Ainsi, sur la majorité des interventions, certains ont carrément oublié de parler du bilan, qu’il soit positif ou négatif. En revanche, ils se sont adonnés à leur exercice favori : la critique des personnes.
Par Ait Benali Boubekeur 
 

14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 13:47

index-copie-1.jpegDans un style européen, à l’instar du plateau du grand journal de canal plus, la chaine tunisienne a pour invité, le 13 juin 2012, un représentant de l’opposition algérienne, Ahmed Betatache.  Cependant, ces derniers temps, qu’il en déplaise à ceux qui veulent voir le FFS en difficulté, chaque sortie médiatique du député de Bouira est une occasion où la ligne politique du FFS est amplement affirmée. Ainsi, ne se départant pas de son calme habituel, le président du groupe parlementaire du FFS répond sans ambages à toutes les interrogations.

Toutefois, avant que le débat ne commence, la chaine tunisienne a préparé un petit reportage décrivant le parcours du FFS. Créé en 1963, ce parti est ancré dans la société, rappelle-t-on. En outre, bien qu’il se soit absenté lors des deux législatures précédentes, « le parti revient désormais en force », dit la voix off.

En toute évidence, les journalistes de Nessma tv veulent tout connaitre des choix du FFS. D’emblée, la première question porte sur le pourquoi de la participation du FFS aux élections législatives ? Pour le député de Bouira, le choix du parti est avant tout tactique. Il ajoute, dans le même sillage, que le choix n’est pas, par conséquent, stratégique.

Ne saisissant pas la différence entre les deux acceptions, le journaliste demande à ce qu’Ahmed Betatache rende son propos plus explicite. Ce à quoi le député par la situation politique prévalant dans le pays. En effet, dans un système politique ouvert, la participation des partis ne fait aucun doute. Dans ce cas, les partis optent pour des stratégies. Hélas, regrette Ahmed Betatache, ce n’est pas le cas en Algérie. En ce sens, la participation du FFS ne peut être que tactique.

En tout cas, la situation de statu quo, que le régime a imposé aux Algériens depuis deux décennies, ne peut mener que vers une situation explosive. Partant, il n’existe que deux voies pour parvenir au changement. Il y a la voie pacifique ou la voie violente. Sans hésiter un instant, le FFS a choisi la première alternative.

D’une certaine façon, bien que certains détracteurs accusent le FFS d’avoir abandonné ses principes originaux, les positions du parti prouvent aujourd’hui le contraire. En effet, le FFS restera dans l’opposition tant que le régime persévère dans ses méthodes dont la finalité est l’exclusion du peuple. D’ailleurs, le FFS ne prend ni la présidence des commissions parlementaires, ni la vice-présidence du parlement. En revanche, insiste Ahmed Betatache, les députés du FFS participeront au travail des commissions en tant que simples membres. Quant à l’action du FFS au parlement, le parti d’Ait Ahmed va saisir toutes les occasions afin de porter la voix du peuple.

Comment un parti qui représente la 4eme force politique au parlement peut-il parler au nom du peuple, se demande le journaliste de Nessma tv. En l’état actuel des choses, une telle évaluation des forces politiques ne peut pas se faire en Algérie, répond Ahmed Betatache. Pour étayer son propos, il cite les exemples tunisien, marocain et égyptien. En effet, lors des élections législatives de 2009 sous Moubarak, les frères musulmans furent minoritaires au parlement. Mais à la faveur du printemps démocratique en Égypte, cette même formation est désormais  majoritaire. Du coup, tant que la dictature est encore en place, il est difficile de déterminer le poids de chaque formation politique en Algérie.

D’une façon générale, comme s’est devenu une coutume, on ne parle pas du FFS sans évoquer la fronde. Ainsi, même les Tunisiens n’ignorent rien des contestations internes. Toutefois, pour couper court aux rumeurs, Ahmed Betatache rappelle que les contestataires ont voté la participation du parti aux législatives. Au conseil national où la décision a été arrêtée, affirme le président du groupe parlementaire du FFS, seuls quatre membres ont voté contre la participation. Hélas, après les élections, les frondeurs les plus acharnés sont un candidat à l’étranger et un élu sur la liste de Tizi Ouzou.

En somme, sur la dénonciation de la fraude, le FFS l’a dit avant la tenue des élections. La nature du régime, estime Ahmed Betatache, ne permet nullement l’organisation des élections libres. En tout cas, pour le FFS, la seule élection libre que l’Algérie ait connue est celle qui a consacré le droit du peuple algérien à l’autodétermination, le 1er juillet 1962. Depuis cette date, le FFS ne croit plus à la sincérité du régime algérien.

Enfin, sur les relations qu’entretient le FFS avec les autres partis maghrébins, Ahmed Betatache estime que des contacts existent toujours. Évidemment, le but de ces contacts est de parvenir à la construction du Maghreb des peuples, un vœu cher aux anciennes générations du temps de l’occupation.

Par Ait Benali Boubekeur

11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 16:06

544974_306190726140717_516142386_n.jpg« Sur la légitimité historique de H. Boumediene puis sur sa légitimité démocratique, au moment du sursaut révolutionnaire du 19 juin 1965…la légitimité révolutionnaire de H. Boumediene n’avait rien à envier à celle de beaucoup d’autres », justifie Ali Mebroukine la confiscation du pouvoir après 1962.

Dans tous les pays qui se respectent, le pouvoir s’appuie essentiellement sur la volonté populaire. En Algérie, certains intellectuels –qui sont au service d’un homme puissant –justifient malheureusement l’emploi de la force pour la prise du pouvoir. Pour que le lecteur le sache tout de suite, cet admirateur de Houari Boumediene est tout bonnement à l’image de son adulateur. Cela dit, bien que chacun soit libre de soutenir le projet politique –même si il est dictatorial –qu’il veut, il n’a pas le droit de travestir la réalité pour discréditer des hommes honnêtes. Dans une contribution à El Watan du 6 juin 2012, Ali Mebroukine, en recourant au mensonge et à la mauvaise foi, dresse un tableau noir sur Ait Ahmed. Bien qu’il soit difficile, même pour les gens qui soutiennent Ait Ahmed, de décrire la grandeur de l’homme, il me semble qu’une réponse même incomplète à la contribution d’Ali Mebroukine est nécessaire. 

Cependant, dès son introduction, le professeur d’université souligne, en termes voilés, la responsabilité d’Ait Ahmed dans l’échec de l’opposition en Algérie. Pour un observateur de la scène politique, si un tel reproche venait d’un opposant, tout le monde comprendrait son angoisse, sa colère et ses inquiétudes. Mais celui qui écrit cela a toujours été d’un soutien indéfectible au régime. D’ailleurs, dans une autre contribution à El Watan, Ali Mebroukine écrit : « L’auteur de ses lignes appartient à une génération que H. Boumediene a rendu fière d’être algérienne ». À moins qu’on soit aveugle, sur le plan de la promotion démocratique, l’adulateur d’Ali Mebroukine fut très loin du compte.

D’une façon générale, le FFS de Hocine Ait Ahmed, nous dit Ali Mebroukine, après avoir été dans l’opposition, a changé de cap. Il a même le culot d’affirmer que « le fondateur du FFS, sans consulter les militants, se répand clandestinement en conciliabules opaques avec le premier magistrat du pays, dans la pure tradition de l’omerta politique contre laquelle il aura construit toute son aura aussi bien en Algérie qu’à l’étranger depuis 50 ans ». Voilà comment des hommes sans scrupules salissent l’image d’un homme probe qui a consacré 70 ans de sa vie à la défense de l’Algérie. En tout cas, s’il avait eu la moindre preuve d’une telle compromission, il n’aurait pas hésité, vu la nature de l’homme, à la dévoiler. Au lieu de critiquer la démarche politique d’Ait Ahmed [ce qui peut être compris par tout le monde. Et après tout, personne n’est infaillible], Ali Mebroukine diabolise l’homme.

En effet, sans donner la moindre peine à comprendre le raisonnement d’Ait Ahmed, Ali Mebroukine se lance dans la désinformation. Bien que la démarche du FFS soit incomprise par ses détracteurs, le parti d’Ait Ahmed, qu’il le veuille ou non, a toujours assumé ses responsabilités envers le pays.  Néanmoins, malgré sa participation tactique aux élections du 10 mai, le président du FFS n’a pas omis de signaler sa divergence avec la méthode du pouvoir. « Notre cheminement va continuer à diverger avec celui du pouvoir dans ses deux déclinaisons : celle qui s’exprime à l’intérieur du cadre institutionnel et celle qui attaque ce cadre sitôt qu’elle en est exclue », écrit-il dans son message du 2 mars 2012. Du coup, un mois après les élections, personne ne peut nous dire comment il s’est produit le rapprochement avec le pouvoir.

De toute évidence, la participation du FFS a répondu aux autres impératifs qu’Ali Mebroukine justifie autrement pour ne pas les comprendre. En effet, à la faveur des changements intervenus chez nos voisins, le FFS a insisté sur le caractère pacifique du changement en Algérie. Bien que personne ne détienne la vérité sur ce sujet, les autres avis, écrit Ait Ahmed dans son message du 2 mars, sont également respectables. Solution qu’aucun acteur politique n’a assumé publiquement. En tout cas, cette voie n’a pas eu les faveurs du FFS depuis le début des révoltes nord-africaines. Dans un message du 22 mars 2011, Ait Ahmed a préconisé une voie de changement la moins douloureuse pour l’Algérie. « Si les mobilisations populaires  tunisiennes et égyptiennes nous rappellent dans leurs prémices « le printemps démocratique » (89-91), le scandaleux bain de sang déclenché par El Gueddafi rappelle quant à lui la furie éradicatrice des années 90 qui a déchainé –à l’intérieur et à l’extérieur des institutions –des Algériens contre d’autres Algériens durant toute une décennie. C’est pour que l’Algérie n’ait plus jamais à payer un tel prix pour la maitrise de son destin, qu’il incombe aux Algériens, dans la diversité de leurs convictions et de leurs appartenances, d’indiquer clairement la voie de la construction politique en alternative à la voie de la confusion et de la violence », a-t-il prôné la voie à suivre. 

Cependant, sur la question de l’islam politique, Ali Mebroukine s’inscrit dans la démarche purement éradicatrice. Sur ce sujet, il n’y a jamais eu une occasion sans qu’un valet du système descende Ait Ahmed en flamme. A ce propos, Ali Mebroukine joue parfaitement son rôle, mais il ne peut pas se targuer de parler en tant que scientifique. « Seuls les islamistes radicaux lui avaient paru dignes d’exercer le pouvoir », écrit-il la semaine dernière à El Watan. Bien entendu, il arrive à une conclusion que tous les éradicateurs de ce pays reprochent, à tort, à Ait Ahmed. Tout compte fait, quand la critique vient de gens de cette catégorie, qui, lorsque les Algériens ont décidé de sanctionner leur gestion catastrophique, ont perpétré un coup d’État afin de sauver leurs intérêts, la diatribe ne blesse pas.

Tout compte fait, un rappel laconique de cette période noire de l’Algérie s’impose pour que les choses soient mises au clair. En effet, bien que le FFS ait son programme républicain à défendre, son slogan phare dans les années 90, ce qu’Ali Mebroukine feint d’ignorer, fut « non à l’État policier, non à l’État intégriste ». À moins qu’une mission obscure d’Ali Mebroukine l’ait éloigné des préoccupations de l’Algérie à ce moment-là, Ait Ahmed, quant à lui, a combattu le projet des islamistes radicaux comme il s’est démarqué de la mainmise de l’armée sur le pouvoir. En revanche, contrairement à ce qu’écrit Ali Mebroukine, Ait Ahmed s’est rapproché des réformateurs du FLN, à leur tête Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri. Par conséquent, quand le professeur affirme qu’« aucune réforme, aucune avancée, aucune réalisation faite depuis l’indépendance, n’avait jamais trouvé grâce à ses yeux », est un pur mensonge ou bien il n’a pas suivi les développements politiques entre 1989 et 1991. 

En revanche, la question qui taraude beaucoup d’esprits, à laquelle Ali Mebroukine ne peut pas répondre, est la suivante : qui a empêché l’alliance FFS-FLN réformateur de gouverner en juin 1991 ? Sur cette question, Ali Mebroukine ne souffle pas un mot. Et pourtant, la loi électorale du 1er avril 1991 aurait pu donner une majorité à cette alliance. Hélas, un harki du système est venu au secours des tenants du pouvoir réel afin de façonner une loi électorale à la convenance des islamistes du FIS. Seulement, si les tombeurs de Hamrouche étaient démocrates, ils devraient, dans ce cas de figure, accepter la sanction des Algériens. Quoi qu’il en soit, bien que le FIS ait réussi un résultat confortable au premier tour des élections législatives du 26 décembre 1991, Ait Ahmed a déployé tous ses efforts, comme l’a prouvé la marche du 2 janvier 1992, pour que les Algériens ne votent pas pour le FIS au second tour, prévu le 16 janvier 1992. Dans cette crise, Ali Mebroukine et ses amis ont estimé que pour sauver la démocratie, il fallait arrêter les élections et de les organiser désormais à la naegelenne.

Sur un autre sujet, Ali Mebroukine, dans sa contribution, estime que les meilleurs militants du FFS sont ceux qui ont quitté le FFS. Quelle grandeur d’esprit d’un professeur universitaire ? En tout état de cause, le FFS est habitué à ce genre de démarche machiavélique. Quant à la CNCD, Ali Mebroukine estime que le FFS était le seul responsable de son échec. Quel raccourci ? Il faut rappeler tout de même que cette organisation a existé avant la chute de Moubarak en Égypte. Comment se fait-il que les manifestants de la place Al Tahrir aient réussi à faire tomber le tyran, alors que ceux de la place du 1er mai n’ont pas accompli le même objectif ? Voici, monsieur le professeur d’université, la question à laquelle il va falloir répondre. En tout cas, il va de soi que les Algériens ne se sont pas rendus en masse à la place du 1er mai. Dans ce cas, deux conclusions peuvent être tirées. Soit les initiateurs de la CNCD n’étaient pas crédibles aux yeux des Algériens, soit le changement attendu par les Algériens ne devait pas s’accompagner d’une effusion de sang.

Quoi qu’il en soit, Ali Mebroukine n’est pas à une élucubration prés. En effet, il se pose la question de savoir comment un homme comme Ouyahia se dit incapable de redresser le pays, alors que le FFS, avec 27 députés sur 462, va mettre l’Algérie sur les rails. Là aussi, le professeur ne connait rien à la démarche du FFS. « Quelle contribution le FFS allait apporter pour faciliter cette mutation qualitative, à laquelle de moins en moins d’Algériens sont disposés à ajouter foi », s’interroge Ali Mebroukine. Pour le FFS, sans la mobilisation des Algériens, il ne pourrait y avoir de changement. En revanche, le FFS ne croit pas que le miracle vienne du pouvoir. Dans son message à la convention nationale, Ait Ahmed n’écrit-il pas : « Il est bien peu probable que les prochaines élections soient des élections ouvertes. En fait, et sans précautions inutiles, les prochaines élections n’ont aucune chance d’être des élections ouvertes. Nous ne pourrons donc pas assurer que nous allons sanctuariser le pays, veiller à la sécurité nationale et initier le changement démocratique en y participant ». En effet, le FFS n’a pas les moyens, étant depuis sa création dans l’opposition, de changer, à lui tout seul, la donne. Dans l’état actuel des choses, sa solution réside dans la mobilisation citoyenne.

Toutefois, au lieu d’incriminer ceux qui ont cloué l’Algérie au sol, Ali Mebroukine tente de nous démontrer que le FFS ne pourra rien faire avec 27 sièges au parlement. Mais les grands responsables que défend le professeur ont-ils fait prospérer l’Algérie ? Dans un texte de Smail Goumeziane, cet ancien ministre du gouvernement Hamrouche explique comment les dérives des amis d’Ali Mebroukine ont condamné l’Algérie à occuper la queue de peloton dans tous les classements mondiaux. En effet, de coup de force en coup de force, l’Algérie a été mise à genoux. « Cinquante ans après la proclamation de l’indépendance nationale, nous voici face aux mêmes absences : Absence d’un État de droit, absence de vie politique, absence de constitution digne de ce nom, absence d’institutions légitimes capables de protéger le peuple autant que le pays des abus et d’assurer son droit à vivre dans la liberté et la dignité », décrit Ait Ahmed le bilan du demi-siècle d’indépendance.

En somme, que le professeur le veuille ou non, Ait Ahmed a une stature de Ben Mhidi, Abane, Ben Boulaid, etc. Car le point commun de ces valeureux nationalistes fut l’acquisition de l’indépendance pour que le peuple algérien soit maitre de ses choix. Néanmoins, bien que les trois autres n’aient pas eu la chance de survivre à la guerre de libération, Ait Ahmed fut l’un des opposants au coup de force de l’été 1962, réalisé, pour rappel, par le duo Ben Bella-Boumediene. Et si Abane, Ben Mhidi et Ben Boulaid avaient été de ce monde à ce moment-là, ils auraient condamné de la même façon la confiscation du pouvoir par l’armée des frontières au détriment du peuple algérien. Hélas, le professeur ne croit pas au droit du peuple à doter lui-même le pays des institutions démocratiques. Pour lui, les institutions ne peuvent être que le fait du prince. « C’est assez souligner l’ampleur du défi que devait relever Houari Boumediene. Il fallait forger ex nihilo des institutions étatiques viables reposant sur un socle de mythes fondateurs qui ne pouvaient être que la religion musulmane, la langue arabe et la perpétuation du souvenir de la résistance populaire à l’oppression coloniale. Il fallait à la fois créer l’État et une nation moderne », écrit-il en décembre 2008 à El Watan. Comment organiser ce pouvoir ? Le professeur ne prononce nullement le mot « peuple », si ce n’est que ce dernier doit obéissance sans vergogne au maitre. Voilà, in fine, l’homme qui s’attaque au fondateur de la révolution algérienne.   

Par Ait Benali Boubekeur

  

  

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