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7 octobre 2020 3 07 /10 /octobre /2020 20:59

Le 7 octobre 2020, la campagne électorale pour la constitution du régime commence. Comme toutes les campagnes, celle-ci ne dérogera pas à la règle. Et pour cause ! Le régime accomplit uniment une formalité. Par ailleurs, en élaborant la constitution loin du peuple, la campagne suivra surement le même chemin. En tout cas, aux yeux du régime, ce texte ne sert qu’à respecter un calendrier, destiné plutôt à la consommation extérieure.

Dans la réalité, la constitution est utilisée comme un moyen de contrôler le peuple. Pendant des décennies, ce dernier s’est plié aux exigences du régime pour vivre en paix. Hélas, malgré une patience de 58 ans, le peuple n’a ni la paix ni la démocratie. En tout cas, jusqu’à février 2019, le régime gouvernait sans partage. Bien que les différents textes fondamentaux aient consacré le respect des libertés, dans la pratique, chaque chef de l’État désigné choisissait avant tout la constitution lui garantissant de se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir.  

Qu’en est-il depuis février 2019 ? Après s’être accroché à la candidature de Bouteflika, le régime a fini par le lâcher en avril 2019. Grâce à la pression du hirak, le régime a cédé sur un seul point : le retrait de la candidature d Bouteflika. Pour bien garder la main sur le processus politique, le régime a appliqué l’article 102 où toutes les formes n’étaient pas respectées. En effet, ce fut le chef de l’État-major qui l’avait annoncé dans une caserne.

Légalement parlant, ce devait être les membres du conseil constitutionnel qui auraient dû constater l’incapacité du chef de l’État à poursuivre sans mandat. Mais, pas à deux semaines avant la fin de son mandat de 5 ans. Or, ce conseil était déjà disqualifié. En validant le dossier du candidat Bouteflika, il ne pouvait pas prendre l’initiative de mettre fin à son mandat. En plus, est-ce qu’ils avaient le courage et l’éthique pour trancher ce genre de question ? En vendant leurs âmes, les fonctionnaires –quels que soient leurs niveaux –se battent pour l’intérêt du régime. Dans la plupart des cas, cela se fait au détriment des intérêts du pays.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, depuis le 12 décembre 2019, la situation n’a pas évolué d’un iota. Bien que le nouveau régime parle de la nouvelle Algérie, du respect des libertés, sur le terrain, le citoyen constate l’inverse. Sur le respect des libertés, le régime de Tebboune est parfois jugé pire que celui de Bouteflika. Et quand on sait que Bouteflika n’avait aucun respect pour les libertés, il n’est pas compliqué de deviner le résultat.

Pour le reste, il ne fait que copier ses prédécesseurs. Ainsi, la constitution 2020 a été rédigée par des experts, comme l’avaient fait ses prédécesseurs. La seule différence, c’est que Tebboune fait face à la contestation du peuple algérien, lequel voulant une République digne des aspirations de ceux qui l’ont libérée. Enfin, la reprise des manifestations, depuis le 5 octobre 2020 à Alger, est un signe positif renseignant sur la volonté du peuple algérien de rompre avec l’ancien régime. Mais, pour réussir ce pari, il y a une condition à satisfaire : maintenir quoiqu’il arrive le caractère pacifique et civilisé des manifestations politiques.

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4 octobre 2020 7 04 /10 /octobre /2020 18:12

Les anniversaires des événements d’octobre 1988 se succèdent sans que la situation politique ne change. Sans mauvaise foi ni reniement d’une semi-ouverture, force est reconnaître que la situation politique actuelle est pire que celle des années précédant les événements d’octobre 1988. En tout cas, le régime du parti unique était, à la limite, moins hypocrite. En privatisant l’Algérie, le régime sous Boumediene ou sous Chadli assumait pleinement l’exclusion du peuple. L’article 120 de la constitution de 1976 jusqu’à 1989 définissait le statut du citoyen, selon le prisme du pouvoir. Ainsi, toute participation à la vie politique du pays était subordonnée à l’appartenance au FLN postindépendance.

Toutefois, après avoir payé un prix de sang, le peuple algérien avait le droit au « pluralisme politique ». Dans le fond, cette concession n’était que tactique. L’éviction du gouvernement réformateur en juin 1991 annonçait la couleur. À vrai dire, le haut commandement militaire ne voulait pas perdre la main sur le processus politique, et ce, bien qu’il se soit retiré des instances dirigeantes du FLN en mars 1989. Enfin, la victoire du FIS en décembre 1991 a été exploitée par les décideurs en vue de refermer définitivement la parenthèse démocratique. Du coup, à partir de cette date, le processus politique est contrôlé loin de tout droit de regard du peuple algérien.

Malheureusement, en agissant de la sorte, les décideurs condamnent le pays à vivre dans le sous-développement. Car, tous les systèmes autoritaires ne font que détruire leurs pays. À titre d’exemple, la généralisation de la corruption ne peut s’expliquer que par la domination du régime. Malgré les richesses naturelles et le potentiel humain du pays, le régime a mené le pays à l’abattoir. Pire encore, sans le sursaut populaire de février 2019, le régime persistait dans son entêtement. Il n’a retiré la candidature de la honte de Bouteflika que près de 2 mois après le spectacle désolant de la coupole, tenu le 9 février 2019.

Enfin, même si le régime finit par admettre le constat d’échec, il ne veut pas aller vers une rupture avec l’ancien régime, telle qu’elle est réclamée par le peuple algérien. En imposant une solution unilatérale en décembre 2019, le régime condamne le pays à vivre sous le même régime défaillant. Pour illustrer ce propos, il suffit de rappeler la vénération du cadre. Sous Bouteflika, les responsables du FLN sont allés jusqu’à offrir un cheval à son portrait. Sous Tebboune, l’habitude ne disparait pas. C’est le cas, à Oran, le 3 octobre 2020, où le nouveau patron du FLN exhibe un cadre de Tebboune. Comme dit le proverbe : « on chasse le naturel, il revient vite au galop ». Pour ces raisons, faut-il attendre 20 ans pour sortir désespérément dans la rue ? Le peuple algérien est désormais averti. La solution est entre ses mains. De son silence ou de son engagement dépend l’avenir du pays. Qu’il fasse le bon choix.   

  

 

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1 octobre 2020 4 01 /10 /octobre /2020 19:58

57 ans après la fondation du FFS, le climat politique reste vicié. En effet, l’éclatement de la crise politique en février 2019 ressemble, à quelques exceptions prés, à la révolte de 1963 qui a donné naissance au FFS. La différence principale, c’est qu’au sortir de la pénible guerre de prés de 8 ans, la jeunesse algérienne n’avait pas la force nécessaire de poursuivre le combat pour les institutions. Inversement –et c’est quand même paradoxal –, le potentiel politique était plus important dans les années 1960. En fait, le mouvement national a formé une génération en or. Des hommes, comme Hocine Aït Ahmed, ne tombent pas du ciel. D’ailleurs, le plus grand tort de la dictature, c’était d’empêcher cette génération de transmettre à grande échelle son savoir.

Pour revenir au contexte de l’époque, la crise politique provoquée par l’armée des frontières s’est achevée par une sorte de normalisation. Le peuple algérien a accepté sa défaite en agitant le drapeau blanc. Quant aux résistants, bien qu’une petite partie ait refusé de participer au processus politique sous la dictature, les plus raisonnables ont décidé de donner la chance à la jeune nation en formation. Leur condition était le respect des institutions. À ce titre, l’élection de l’Assemblée nationale constituante, le 20 septembre 1962, était porteuse d’un certain espoir.

Ainsi, bien que les vainqueurs de la crise de l’été 1962 aient une majorité écrasante à l’Assemblée, les députés menaient à bien leur mission et débattaient librement de la nouvelle constitution. Les interventions de Hocine Aït Ahmed illustraient cet intérêt pour doter le pays d’une constitution à la hauteur des sacrifices des meilleurs fils de l’Algérie. Hélas, le régime ne se contentait pas de la majorité parlementaire, mais il voulait humilier le peuple algérien en élaborant la constitution en dehors de l’Assemblée du peuple.

Depuis cette date, à chaque événement politique, le régime ne rate aucune occasion d’humilier le peuple. La dernière en date est celle qui consiste à reconduire un homme cliniquement mort à la tête de l’État pour un cinquième mandat. Toutefois, contrairement à 1963 où la révolte venait essentiellement des militants, en 2019, c’est quasiment tout le peuple qui se dresse contre ce régime défaillant. De même, l’avantage du hirak, c’est aussi sa capacité à rassembler tous les courants politiques. Malgré quelques tentatives des éradicateurs –la dictature a aussi réussi à pervertir la société en créant des courants racistes –, le hirak demeure attaché à son identité : tolérance, pacifisme et rassemblement.

Quant aux militants du FFS, leur engagement est total au sein du hirak. D’ailleurs, si Hocine Aït Ahmed était de ce monde, il soutiendrait sans condition ce mouvement, lui qui insistait depuis le recouvrement de l’indépendance à ce que le peuple se prenne en charge. Ce hirak répond donc à la principale mission historique du FFS consistant à combattre la dictature. Hélas, la disparition du chef charismatique du FFS a quelque peu désorienté le parti. Ainsi, à la question : peut-on être un élu national après le 22 février 2019 ? Les avis divergent. Seul un chef, comme Hocine Aït Ahmed, pourrait trancher cette question en faisant consensus. Cela dit, on sait tous qu’être militant du FFS, c’est être au service des causes. La cause du hirak l’est amplement.      

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28 septembre 2020 1 28 /09 /septembre /2020 20:19

C’est plutôt le titre qui conviendrait à la contribution récente de Mouloud Hamrouche. Avant d’esquisser une solution globale à la crise algérienne, l’ancien chef du gouvernement réformateur situe d’emblée les enjeux de la crise. Pour ce faire, il s’interroge sur les causes qui perpétuent la crise, alors que notre pays possède tous les atouts –notamment son expérience historique – pour s’en sortir. Dans le fond, pour paraphraser Arnaud Montebourg, le plus grand défaut de l’Algérie, c’est son régime.

D’ailleurs, avant d’évoquer la constitution, il définit les éléments qui permettent à toute société de retrouver sa cohésion. Il s’agit en priorité de son espace. « Il est le bien commun de tous et de chacun. Pour nourrir son lien charnel avec l’espace, le peuple affirme son droit inaliénable et assume son propre récit national, sa propre mémoire et sa propre identité. Il se donne les moyens institutionnels, politiques et sécuritaires pour ordonnancer la vie de la communauté nationale, organiser et sécuriser le territoire. Pour cela, il proclame sa souveraineté, clame sa détermination à choisir librement l’idéal qui le guide, la loi qui le gouverne, à élire ses dirigeants et à les contrôler », définit-il les étapes nécessaires à la formation de la nation.

Hélas, depuis le recouvrement de l’indépendance, ces étapes sont zappées, voire supprimées, par un régime n’éprouvant aucun respect pour son peuple. Bien que le mouvement national ait balisé le terrain, le prolongement de la guerre a fait émerger des personnes qui n’avaient pas l’esprit des fondateurs du mouvement national. Leur prise de pouvoir par la force a conduit le pays à vau-l’eau. Résultat des courses : 58 ans après l’indépendance, le peuple algérien est toujours à la quête de sa souveraineté, usurpée par les hommes forts du régime.

Du coup, depuis l’indépendance, la relation entre le peuple, les dirigeants et les institutions est réduite à des manœuvres en vue de contrôler les rênes du pouvoir. Les différentes constitutions ne sont qu’un bail que le régime renouvelle à sa convenance. Ainsi, la volonté de l’homme fort du moment se confond avec le sort de tout le pays. Est-ce que les Algériens ont, par exemple, choisi le socialisme spécifique dans les années 1970 ? La réponse est non. Ce choix était celui d’un régime ou plutôt d’un seul homme, Houari Boumediene.

De la même manière, l’abrogation de l’article 74 en 2008 a été voulue par un seul homme pour satisfaire son égo démesuré. Faut-il rappeler que tous ceux qui sont aujourd’hui à la tête de l’État ont soutenu ce coup de force. En grande partie, ce passage en force contre la seule mesure positive de la constitution de 1996 a contribué à l’amplification de la crise politique, dont le summum a été atteint en février 2019 quand les mêmes soutiens ont voulu reconduire un homme cliniquement mort à la tête de l’État.

C’est la raison qui a poussé principalement les Algériens à sortir massivement dans la rue, en bravant la peur, pour refuser cette énième humiliation. Et pourtant, en 2019, il y avait bien une constitution et des institutions en place. Mais, comme le dit bien Mouloud Hamrouche, cela ne suffit pas. En l’absence de contre-pouvoirs, de l’éthique, de probité, on peut mettre en place la meilleure constitution du monde, le pays demeurera mal géré. Et si le régime feint d’ignorer cette réalité, la crise politique viendra cycliquement le lui rappeler. Malheureusement, le régime n’est pas prêt à tirer les enseignements de son échec. Au-delà de la responsabilité des personnes, c’est sa nature qui est en cause, car c’est elle qui génère ces dérives.

     

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24 septembre 2020 4 24 /09 /septembre /2020 19:42

La polémique qui s’est engagée, après la diffusion du documentaire sur M6, n’honore pas le régime algérien. Bien que le film soit un raté sur toute la ligne, l’interdiction et puis le dépôt de plainte contre la chaîne française prouvent que le régime privatise le pays. Est-ce que les Algériens se privent de commenter les crises des autres pays ? La réponse est non. Les élections françaises sont systématiquement commentées par les Algériens. De la même manière, les enjeux de l’élection américaine sont tellement importants que toute la planète a les yeux rivés sur les USA.

Pourquoi tous les régimes ne se comportent pas comme le régime algérien ? Les autres régimes n’ont simplement rien à cacher. Pour prendre l’exemple de la France, la présence de l’extrême droite à tous les scrutins décisifs est traitée avec objectivité. Aux USA, un homme sans envergure intellectuelle dirige le pays depuis 4 ans. Et s’ils ne trouvent aucun inconvénient à ces situations, c’est parce que ces choix ce sont ceux de leurs peuples souverains.

En Algérie, le pouvoir se substitue au peuple depuis le recouvrement de la souveraineté. En confondant le pouvoir et l’État, les dirigeants estiment, par la même occasion, que tout ce qui est bon pour le régime est bon pour le pays. Commentant la diffusion du documentaire sur M6, « le ministre de la communication » accuse des médias français de vouloir « fissurer la confiance indéfectible établie entre le peuple algérien et ses institutions. » C’est comme si les 20 ans de Bouteflika ne suffisaient pas à créer un large fossé entre les dirigeants et le peuple.

Que le régime le veuille ou non, la révolte de février 2019 émane du peuple algérien, désespéré de voir son pays conduit à l’abattoir par un régime irresponsable. En tout cas, les autres pays n’y sont pour rien. Au contraire, la plupart veulent que rien ne change. Ce qui conforte la thèse du régime.

En tout cas, en 19 mois de contestation sans arrêt, le peuple algérien montre une maturité que les autres pays lui envient. Ainsi, à titre de comparaison, la majorité des Français auraient aimé avoir un mouvement semblable au hirak à la place des gilets jaunes dont la violence a discrédité  leurs revendications. Cela n’a pas empêché les autorités françaises de répondre favorablement aux revendications sociales des gilets jaunes.

Qu’en est-il du régime algérien ? Aux revendications du peuple algérien d’appliquer les articles 7 et 8 de la constitution –qui stipulent que le pouvoir émane du peuple –, le régime a préféré la pérennisation du même système. Malgré le rejet de cette solution, le régime s’accroche au trône. Pour justifier son maintien, il fabrique les ennemis. Ainsi, pour Belhimer, la diffusion du documentaire sur M6 s’inscrit « dans le vil but de tenter de démotiver le peuple algérien, notamment sa jeunesse » à l’approche du référendum du 1er novembre prochain. Or, si la constitution provient réellement de la volonté du peuple, aucun travail de sape des médias mondiaux ne pourra détourner les citoyens de leur objectif.       

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21 septembre 2020 1 21 /09 /septembre /2020 19:56

La dernière sortie du chef de l’état-major, Saïd Chengriha, met fin à toutes les supputations sur la constitution de Tebboune. En déclarant que l’ANP fera de son mieux pour garantir la réussite du référendum du 1er novembre prochain, il coupe court aux rumeurs selon lesquelles le NON pourrait l’emporter. Donc, sans suspens, ce texte passera comme une lettre à la poste.

Cela dit, peu importe le résultat du scrutin, le régime se maintiendra. D’ailleurs, a-t-il besoin réellement de l’élection pour rester au pouvoir ? Même lorsqu’il a perdu les élections, le régime a justifié son maintien en voulant sauver la démocratie. En tout cas, bien qu’il ait perdu de la crédibilité au fil des décennies, il n’en reste pas moins que le régime tient à ces rendez-vous électoraux. C’est comme si la démocratie se limitait au vote. À vrai dire, le vote est destiné à l’opinion internationale pour prouver le respect des formes.

Envers les Algériens, les élections se suivent et se ressemblent dans leur médiocrité. Si on se limite aux textes fondamentaux, ils reflètent davantage les desiderata des dirigeants que la volonté du peuple. En effet, de 1963 à 2020, ce sont les experts –au fil des années, les fonctionnaires du régime redoublent de pusillanimité en vue de plaire à leurs maîtres – qui rédigent le texte fondamental.

Contrairement aux pays qui se respectent où la constitution est un contrat social facilitant le vivre ensemble, en Algérie, le texte fondamental accorde des pouvoirs faramineux aux hommes forts du moment en vue de tenir en laisse la société. Ils ont beau dire que le dernier mot revient au peuple, tout le monde sait que le peuple ne peut se prononcer que sur le choix des dirigeants.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette méthode a fonctionné depuis 57 ans. Pendant cette longue période, le peuple algérien a laissé faire. Dans le fond, on peut dire qu’il n’avait pas d’autres choix. Hélas, la longue attente ne débouche sur rien du tout. À chaque augmentation de la rente pétrolière, le régime devient plus violent et plus verrouillé. On est loin des dictatures éclairées.

À l’inverse de celles-ci, le régime algérien a détruit tous les espoirs et a hypothéqué toutes les chances de développement. C’est du moins la conclusion de la grande majorité du peuple algérien après les 20 ans au pouvoir de Bouteflika. Hélas, le cri de désespoir, exprimé depuis février 2019, est considéré par le régime comme une colère passagère. Malgré les 19 mois du hirak, le régime ne veut rien entendre.

Toutes ses propositions tendent à renouveler le même système en procédant à quelques toilettages. Et même lorsque le nouveau régime fait pire que son prédécesseur, il accuse le peuple de ne pas vouloir voir les avancées. C’est idem pour la constitution. Alors que la première mouture ne consacre ni la séparation ni l’identification des pouvoirs, le texte retenu, à en croire une ancienne magistrate, est encore plus pharaonique.

 Pire encore, le régime prétend s’inspirer du hirak –alors que le hirak prône une rupture radicale –et il va l’adopter le jour anniversaire où les Algériens ont pris les armes pour se libérer de la domination –alors que le régime consacre la domination. Aucune dictature n’a osé aller plus loin dans l’humiliation de son peuple. Heureusement, à chaque fois que le régime tente d’humilier le peuple algérien, la réponse a été sans fard ni acrimonie. Enfin, la balle est dans son camp.     

     

 

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17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 20:15

La condamnation en appel de Khaled Drareni est la preuve irréfutable que le nouveau régime, comme le sont ses prédécesseurs, perpétue le même déni des droits. C’est aussi une réponse à ceux qui pensent que le régime pourrait évoluer vers un État de droit. Car, dans cette affaire, il ne s’agit ni plus ni moins que de priver le journaliste libre, Khaled Drareni, d’exercer son métier en toute liberté. En tout cas, il ne peut s’agir que de l’acharnement du régime contre quelqu’un qui ne veut pas se plier aux avertissements des services secrets quant à sa couverture du hirak.

De toute évidence, la condamnation de Khaled Drareni n’obéit à aucune règle de droit. Arrêté en même temps que Samir Belarbi et Slimane Hamitouche –les quatre mois qu’ils ont passés derrière les barreaux étaient également une injustice –, il devrait écoper de la même peine. Du moins, si le régime voulait paraître juste dans son injustice.

Malheureusement, ce n’est pas le cas. Dans un pays où le juge ne se réfère ni à sa formation de droit ni au souci de soustraire la justice de l’influence du pouvoir exécutif, le prévenu est livré à lui-même. Bien que les avocats pointent du doigt, avec courage, ces dysfonctionnements –on ne peut être qu’admiratif devant les efforts que fournissent les avocats, à tel point qu’on se pose la question de savoir s’ils ont étudié le même droit que les juges –, les procès continuent à échapper à toute éthique.

Toutefois, quand le procès de Khaled Drareni a été fait lors de la conférence de Tebboune avec « la presse nationale », les juges sont de fait soumis à une pression terrible. Et quand on sait que la séparation des pouvoirs est le Talon d’Achille de la République depuis le recouvrement de la souveraineté, le pouvoir judiciaire n’a d’autres choix que de se coucher. C’est le cas aussi du pouvoir législatif où en contrepartie des privilèges matériels, les parlementaires sont prêts à vendre le pays.

Dans ces conditions, il ne reste au peuple algérien qu’à s’unir pour mettre fin à cette justice expéditive à chaque fois que le dirigeant est remis en cause. Et pourtant, les raisons de déception sont incommensurables. Après la destruction systématique du rêve du peuple algérien par un régime mu uniquement par ses intérêts et ceux de sa clientèle, le peuple algérien a décidé, depuis février 2019, de reprendre les rênes du pouvoir qui lui sont injustement confisquées depuis 1962.

Hélas, le régime n’entend rien céder. Malgré une carrière de 52 ans au sein du même régime, Abdelmadjid Tebboune se voit toujours incontournable dans la gestion des affaires pays. Ne pouvant s’en prendre directement au peuple qui lutte pour sa survie, le nouveau régime s’attaque à tous les symboles du mouvement incarnant les revendications du peuple algérien.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette injustice n’est pas la première du genre. Avant Khaled Drareni, il y avait Lakhdar Bouregaa, Karim Tabbou, Samir Belarbi, Fodil Boumala, Brahim Laalami, etc. Aucun d’eux n’a fait de la prison pour avoir volé les deniers publics, ni impliqués dans les affaires de corruption. Ils ont fait de la prison pour avoir défendu le droit du peuple algérien à choisir son destin. C’est à lui de démontrer qu’il n’abandonne pas ses enfants.

   

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15 septembre 2020 2 15 /09 /septembre /2020 19:48

À chaque révision constitutionnelle, le pouvoir de fait justifie sa démarche en répondant, soi-disant, à la demande du peuple. Même quand le peuple demande leur départ pur et simple, il n’éprouve aucune gêne à reprendre le même argument. C’est ce que déclare le premier ministre lors de la présentation de la constitution Tebboune au parlement de Bouteflika. Il ne manquait juste à dire que le peuple a souhaité que cette constitution soit adoptée par les députés issus de l’argent sale pour que le consensus soit total.

Dans la réalité, chaque chef de l’État –représentant du clan le plus puissant et non pas le représentant du peuple comme ils essaient de le faire croire –se taille une constitution à la mesure de ses ambitions. Généralement, ils se rejoignent tous sur un point : concentrer le maximum de prérogatives.

Et pour s’assurer le contrôle du pouvoir, ils s’emparent du portefeuille du ministère de la Défense. Et ils savent très bien l’importance de ce poste. L’histoire peut en témoigner : Ben Bella a été déposé, car le ministre de la Défense n’était pas d’accord avec lui. Chadli a été aussi déposé par Nezzar. Sans oublier Mohamed Boudiaf, assassiné devant les caméras du monde entier.

Pour revenir au thème de la constitution de Tebboune, il est évident que quand le régime arrive à finaliser le projet de constitution, c’est que les clans sont fédérés. Et c’est ce consensus interne au régime que l’on extrapole ensuite à travers des élections qui n’ont aucun suspens quant au résultat.

Cela dit, qu’on le veuille ou non, le régime a une capacité extraordinaire à fédérer ses clans. Il n’y a qu’à voir la facilité avec laquelle la clientèle de Bouteflika s’est rangée derrière Tebboune. Et pourtant, en 2017, quand Tebboune a été renvoyé comme un malpropre, il n’avait pas beaucoup de soutiens. Bien qu’il ait été disposé à apporter sa contribution à la réélection de Bouteflika en avril 2019, le clan Bouteflika ne l’a même pas compté. Ce qui veut dire que si le peuple n’avait pas avorté le plan diabolique du clan Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune aurait été mis au placard.

Bien entendu, cet exemple peut s’appliquer aux différentes crises du régime. En 1965, la grande partie des soutiens de Ben Bella n’avaient aucun état d’âme à rejoindre Boumediene. Toutefois, sur le plan de principes, en 1965, il y avait des hommes d’honneur qui ne voulaient pas suivre Boumediene. Hélas, au fil des années, ces principes ont disparu. Au jour d’aujourd’hui, un soutien du régime ne peut en aucun cas se prévaloir d’une telle hauteur d’esprit. Pour étayer cette thèse, il suffit de voir comment le projet constitutionnel de Tebboune est adopté sans aucune réserve par le parlement façonné préalablement aux ambitions de Bouteflika.

Heureusement, cette fatalité bute depuis février 2019 sur la détermination du peuple algérien à se débarrasser de ce système obsolète. Bien que le régime dispose de la force lui permettant de se maintenir, le peuple algérien résiste autant que faire se peut. D’ailleurs, sans cette résistance, Abdelmadjid Tebboune se serait contenté peut-être d’adopter la constitution par la voie parlementaire, comme il l’a fait son prédécesseur.

Cela dit, peu importe le choix de son adoption, la constitution appartient à celui qui l’a élaborée. Sur ce point, de 1963 à 2020, on ne peut pas considérer que lesdites constitutions émanent de la volonté du peuple, même si tous l’attribuent au peuple. Et si le peuple veut un jour avoir sa constitution, il devra poursuivre son combat pacifique et se donner les moyens d’en rédiger une.          

     

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9 septembre 2020 3 09 /09 /septembre /2020 20:12

À l’occasion de la présentation de la mouture finale de la constitution du régime, Abdelmadjid Tebboune a parlé du hirak originel. Son arrière-pensée est clairement de démontrer, selon les arguments qui l’arrangent, la déviation du mouvement populaire au fil des mois. Cette lecture est évidemment erronée. Bien que le point de départ soit le refus du cinquième mandat de la honte –même Tebboune a changé d’avis après avoir cautionné le cinquième mandat –, la capacité des Algériens à s’unir a naturellement fait évoluer les revendications.

Or, pour le régime, les Algériens n’ont pas le droit de défendre un projet de société. À la limite, ils peuvent exprimer leur désaccord, mais la gestion des affaires du pays ne peut les concerner directement. C’est la raison pour laquelle le discours officiel s’arrête aux premières semaines du hirak où les Algériens, dans leur écrasante majorité, refusaient la reconduction d’un homme cliniquement mort à la tête de l’État.  

En tout cas, jusqu’à février 2019, le régime pouvait faire semblant de changer de cap soit sous la pression populaire, comme en octobre 1988, ou sous la pression des clans internes, comme en 1965, 1979, 1992, 1998, 2019. Ainsi, après plusieurs crises, le peuple algérien croyait à la seconde chance du régime. La plupart du temps, il n’avait pas non plus le choix. Mais, depuis le 22 février 2019, il ne veut plus entendre parler du maintien du même système. En effet, après avoir hypothéqué la meilleure chance du pays afin de sortir de son sous-développement endémique –plus de 1000M$ sont gaspillés sous Bouteflika –, les Algériens ont la conviction que ce régime ne pourrait pas être la solution après avoir été le problème.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le temps leur donne raison. Malgré les promesses d’Abdelmadjid Tebboune, dix mois après la prise de ses fonctions –il faut rappeler que le jour du scrutin présidentiel, plusieurs millions d’Algériens sont sortis dans la rue pour dénoncer le passage en force du haut commandement militaire –, la situation n’a pas évolué d’un iota. Pire encore, sur le plan des libertés, plusieurs observateurs estiment que le clan Bouteflika n’a pas été aussi loin dans les emprisonnements.

Or, pour justifier les abus de pouvoir, le clan Tebboune met ça sur le dos des lois votées sous le règne de Bouteflika. Et si les Algériens veulent des lois plus souples, insinuent-ils, ils devront adopter la nouvelle constitution. Or, un homme qui croit à la liberté n’a pas besoin de lois pour respecter ses compatriotes. C’est une question rudimentaire.

Pour toutes ces raisons, le hirak et le peuple algérien dans son ensemble ont raison de réclamer une rupture radicale et pacifique. En plus, si la constitution était la clé des problèmes, Bouteflika en avait usé trois. On sait désormais à quelle destination il a mené le pays. C’est pourquoi le hirak –il n’existe qu’un –doit poursuivre son combat de longue haleine.

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7 septembre 2020 1 07 /09 /septembre /2020 19:53

Décidément, la nouvelle Algérie de Tebboune ne fait rien de mieux que celle de ses prédécesseurs. Tous les mensonges sont permis pour tromper l’opinion. « Les informations contenues dans l’article –largement reprises par d’autres médias en Algérie et ailleurs –ont complètement été fabriquées du début à la fin », a déclaré Rupert Coilville, le porte-parole du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à propos d’un article de l’APS.

En effet, le 1er septembre 2020, l’agence gouvernementale, l’APS, a publié un tissu de mensonges dans le but de discréditer les auteurs de la plainte contre les injustices du régime. Pire encore, les auteurs du texte –d’après le sulfureux commentateur de l’actualité Abdou Semmar, la note a été rédigée par deux chargés de la communication de la présidence –remettent en cause la citoyenneté algérienne des personnes ayant déposé la plainte.

Et pourtant, tout le monde sait que les moins attachés à cette Algérie rêvée par les Chouhadas, ce sont les dirigeants. Les scandales ébruités ces derniers jours montrent que le pays est géré par une mafia, digne des cartels de l’Amérique latine. D’ailleurs, même lorsqu’ils détournent l’argent public, leur premier réflexe est de l’investir en Europe ou en Amérique. En tout cas, jamais en Algérie. Inutile de revenir sur les achats faramineux dans la capitale française des caciques du régime. Hélas, ce sont leurs alliés qui remettent en cause l’attachement de simples citoyens à la nation algérienne. On marche sur la tête.  

Pour revenir au sujet brulant, le simple citoyen doit se poser des questions. En effet, avant la réaction du porte-parole onusien, cette manœuvre –indigne de toute République qui se respecte –pourrait être utilisée par le régime pour consolider sa base populaire, estimée par Tebboune à 80% de satisfaits. À la limite, c’était de bonne guerre.

Hélas, cette célébrité à publier un tissu de mensonges –l’ENTV n’est pas en reste –ne provoque pas la même précipitation à publier le démenti. Plus grave encore, ceux qui sont à la manœuvre seront les premiers, dans quelques jours, à défendre le projet constitutionnel en le présentant comme le nouveau départ d’une nouvelle Algérie telle que rêvée par les Chouhadas.

Est-ce que les Chouhadas, là où ils sont, cautionneraient de tels mensonges ? En tout cas, leur idéal est assez propre qu’il ne faudrait pas le mêler, en aucun cas, à ces menteurs pathologiques. Et leurs dignes héritiers, ce sont ces jeunes regroupés au sein du hirak. C’est à eux – 70% de la population a moins de 30 ans –que reviennent la mission de suivre l’exemple des meilleurs fils de l’Algérie ou de laisse un système antinational perpétuer les injustices, les mensonges, la corruption, etc.

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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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