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« Nous devons construire un parti et proposer un programme politique en phase avec la société. Le parti est un moyen nécessaire, mais non exclusif de notre démarche vers les libertés et l’autodétermination individuelle et collective », extrait d’un des messages de Hocine Ait Ahmed.
Cet extrait résume à lui tout seul l’idéal pour lequel le FFS se bat depuis un demi-siècle. Quoi que les bavardages médisants puissent colporter sur le FFS, s’il y a un point à retenir dans le riche combat du FFS, ce sera surement le point inhérent à la restitution du pouvoir au peuple algérien afin qu’il puisse décider librement de son sort. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce principe est resté et reste immuable tant que le statut du peuple algérien ne change pas. Que le FFS soit traversé par une période d’agitation –il faut dire que le parti a payé cher ses prises de position –ou en période calme, un homme exceptionnel, Hocine Ait Ahmed, a veillé –l’idée du présidium s’inscrit dans la même logique –à ce que le combat du FFS ne soit pas dévié d’un iota. Incontestablement, celui-ci s’inscrit dans la poursuite des objectifs qui ont fondé l’État algérien, à savoir la proclamation du 1er novembre 1954 et la plateforme de la Soummam, le 20 aout 1956. Et si ces deux principes n’avaient pas été foulés au sol par ceux qui ont pris le pouvoir en 1962, l’Algérie aurait eu une meilleure destinée.
Quoi qu’il en soit, bien qu’un demi-siècle soit passé après le recouvrement de l’indépendance, force est de reconnaitre que le peuple est toujours relégué au second plan. Et s’il y a un seul parti qui défend son droit à disposer de lui-même, c’est bien le FFS. Pour ce dernier, l’aboutissement de son combat ne peut se matérialiser que lorsque les rênes du pouvoir sont entre ses mains. Ainsi, bien que le pouvoir innove de décennie en décennie en soignant sa façade démocratique, dans le fond, le processus démocratique demeure biaisé. « Aujourd’hui, le statu quo politique, l’instabilité constitutionnelle, la crise morale, la crise économique et les injustices sociales trouvent leurs sources respectives dans l’absence d’un consensus national dans le pays », lit-on dans le document intitulé « résolutions politiques du 5eme congrès du FFS. »
D’ailleurs, en dépit de la profusion de promesses, le talent d’Achille du régime, comme le constatent les rédacteurs du document, reste son incapacité à mener la moindre réforme sérieuse. Pour dire les choses simplement, le désordre de 1962 nous suit jusqu’à nos jours. Dans certains cas, les tares sont tout bonnement décuplées, à l’instar de la généralisation de la corruption. De plus, ce point faible est exploité par « des oligarchies possédantes et des forces diverses qui instrumentalisent les archaïsmes. » Résultat des courses : la gestion des affaires du pays est au point mort. Et si le pays veut éviter la déroute, plusieurs mesures s’imposent en urgence. La première mesure consiste à rompre avec la gestion ayant prévalu jusque-là. « Concevoir et mettre en œuvre un développement économique, avec et pour la population », préconise le FFS. Pour faciliter la mise en application de ce programme, il est nécessaire, selon les rédacteurs du document, que la décentralisation soit effective et que les décisions au niveau inférieur soient prises en toute autonomie.
Toutefois, bien que le FFS estime que beaucoup de travail reste à faire, la mesure prioritaire, sans laquelle toutes les solutions sont vouées à l’échec, est « le respect de la dignité du citoyen. De la même façon, bien que le constat de blocage des institutions soit une réalité globalement partagée, le FFS ne se contente pas de faire l’état des lieux. Pour lui, la détérioration des rapports entre les gouvernants et les gouvernés –bien qu’elle pèse sur la relation de confiance –ne doit pas décourager les partisans du changement. « Et pourtant, l’espoir est toujours là : les Algériennes et les Algériens continuent, dans leur immense majorité, de rejeter les extrémismes et les dérives autoritaires et ils attachent un grand prix à la paix civile et à l’unité nationale. Les nouvelles dynamiques populaires, nées de la chute des dictatures dans les pays voisins, incitent, elles aussi, à l’optimisme », écrivent les rédacteurs.
Pour ce faire, il est primordial que les énergies saines du pays se mobilisent pour la réalisation de ce projet. « Un consensus national fondamental qui pourrait s’organiser autour de la démocratie politique, de la citoyenneté, du développement économique et de l’équité sociale », préconisent-ils le moyen de parvenir au changement. Pour que cette transition soit la moins difficile, la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale et officielle doit intervenir le plus tôt possible. Enfin, « ce combat politique, pour que les citoyens aient et exercent tous leurs droits, est toujours d’actualité. Le FFS l’a conduit et continuera à le conduire dans les institutions, à travers ses élus, et sur le terrain aux côtés de la population, avec ses militants et les mouvements associatifs et tous ceux qui partagent les idéaux auxquels notre président Hocine AIT AHMED a voué toute sa vie », concluent-ils. Et tant que cet objectif n’est pas atteint, les militants et ceux qui adhèrent au combat du FFS œuvreront sans vergogne pour sa concrétisation.
Ait Benali Boubekeur
NB : J’ai hésité avant de publier ce texte. La disparition de notre camarade Mourad Kacer m’a inhibé pendant plusieurs heures. A la fin, je me suis dit que là où il est, il sera content que le combat ne soit pas arrêté. Repose en paix cher camarade Mourad !