28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 14:38

imagesCATHEDBE.jpgAu moment où le FFS accomplit le travail de restructuration du parti, après un blocage orchestré tout au long du mandat du précédent premier secrétaire national, certaines voix, se réclamant hélas du FFS, appellent à un « mouvement de rassemblement des énergies » sous leur égide. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette action serait louable, si elle ne venait pas des frondeurs voulant réussir leur projet à travers l’exploitation du sigle FFS. Pour son promoteur, Samir Bouakouir, ce mouvement va au-delà des appareils. Sa finalité : le rassemblement de toutes les forces démocratiques. Mais là où le bât blesse, c’est qu’en même temps ils n’omettent pas de signaler que leur mission est de sauver le FFS.  

D’une façon générale, bien qu’ils ne définissent pas les contours de leur programme, on se demande jusqu’au ira leur ouverture à l’égard des autres formations politiques ? En tout état de cause, on a déjà entendu Djamel Zenati dire que la différence de vision que FFS avait avec les autres partis, notamment sur la question de l’arrêt du processus électoral de janvier 1992, doit connaitre enfin son épilogue. Pour lui, ceux qui ont dénié le droit aux Algériens de choisir librement leurs représentants deviennent aujourd’hui, comme par enchantement, des partenaires politiques fiables.

Toutefois, dans une interview à un journal dont la haine envers le FFS n’est pas à démontrer, Samir Bouakouir affirme qu’ « il faut sortir de cet avatar du populisme que représente le mythe de l’homme providentiel et promouvoir une authentique culture démocratique qui redynamisera le processus de convergence démocratique en prenant soin de dépasser les faux clivages idéologiques, entre islam et modernité, éradicateur et conciliateur. » Hélas, le mouvement porté par les frondeurs s’ouvre notamment à des partis qui entretiennent cette confusion. Comment peut-on, dans ce cas là, s’allier à un parti qui disait dans un passé récent que si le choix des Algériens ne se conformait pas à sa vision de la société, il appellerait à l’annulation des élections ? En tout cas, bien qu’il ne plaise pas aux frondeurs, le seul parti qui accepte le choix des Algériens, quel que soit son résultat pour peu que le vote soit transparent, c’est bien le FFS.

Incontestablement, le FFS ne pose aucun préalable quant aux futurs dirigeants du pays, bien que son programme se démarque de tous les extrêmes. Ainsi, bien que les élections du 10 mai 2012 hypothèquent les chances d’un changement rapide en Algérie, il n’en reste pas moins qu’une partie de l’électorat (6,8%) a choisi le parti au pouvoir. Constituée certes d’une clientèle gavée par la rente pétrolière, il s’agit tout de même des Algériens. D’ailleurs, même le ministre de l’Intérieur qualifie leur choix de vote refuge. En revanche, bien qu’il souhaite une issue meilleure, le FFS respecte ce choix comme il a respecté celui de décembre 1991.

Cependant, ces derniers temps, les frondeurs n’hésitent pas à remettre en cause le président du parti. « Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, la force et la faiblesse du FFS, c’est son président Hocine Ait Ahmed ! », ose déclarer Samir Bouakouir. Tout compte fait, de telles déclarations ont le mérite de montrer la face cachée de l’iceberg. Cela dit, pour être un authentique démocrate, ne faudrait-il pas respecter d’abord le mandat d’un président choisi par la majorité des militants ? En effet, depuis la sortie du FFS de la clandestinité, Ait Ahmed [à moins qu’ils nient l’évidence] est régulièrement élu à l’issu des travaux des congrès successifs. Responsable devant le congrès, Ait Ahmed conduit, pendant son mandat, la politique du parti. Or, les dissidents ont, à chaque fois, remis en cause les statuts du parti. Après leur départ, on les retrouve souvent dans le giron du pouvoir ou dans un parti relai du régime.

Enfin, les frondeurs souhaitent que le FFS soit un acteur lors de la conférence nationale qu’ils projettent. Yughal uqlemun s idharren, dirait n’importe quel observateur objectif de la scène politique. Pour imaginer le scénario, le jour de la conférence, on trouvera le groupe des cinq (Bouhadef, Kerboua, Mammeri, Zenati et Bouakouir) dans le bureau et Ait Ahmed sera assis au fond de la salle. Devant lui, ils diront que « le FFS avait trahi, mais, grâce à nous, on a réussi à convaincre Ait Ahmed de nous rejoindre ». Voilà comment ils projettent la fin de la carrière d’Ait Ahmed. Heureusement que tout cela n’est que fiction.    

Par Ait Benali Boubekeur

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