23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 17:57

68688_435439029854526_1398849564_n.jpg« L’Algérie est destinée par la violence du système d’exploitation que subit son peuple à jouer un rôle d’avant-garde pour constituer ce front de solidarité et de luttes communes », extrait du rapport de Hocine Ait Ahmed à la réunion du comité central élargi de Zeddine, en décembre 1948, en tant que chef national de l’OS au sein du PPA-MTLD.

Après avoir combattu, sans fard ni acrimonie, le système colonial sans ménager ses forces, Hocine Ait Ahmed a continué, pendant plusieurs décennies, le combat d’opposant après la libération du pays en 1962. De toute évidence, le coup de force de l’armée des frontières a condamné le peuple algérien de passer d’un système de sujétion à celui de la dictature, dont  les Algériens continuent encore de subir  les conséquences. Au jour d’aujourd’hui, bien que les méthodes soient un peu évoluées, le régime déploie tous les moyens pour écarter le peuple de la gestion des affaires du pays. Pour corroborer la thèse de l’exclusion du peuple, on peut citer deux exemples. En effet, qui peut demander des comptes à Bouteflika ? Qui peut écarter Médiene de son poste, en sachant que dans les pays qui se respectent le chef des services secrets est simplement nommé.

C’est justement cela que Hocine Ait Ahmed a combattu toute sa vie. Et s’il y a un sentiment pouvant attrister les militants de la démocratie, après l’annonce de Hocine Ait Ahmed ne plus briguer la présidence du FFS, c’est que les efforts incommensurables de cet infatigable militant, tout au long des 70 ans de militantisme, n’ont pas abouti à la création d’un État algérien fraternel et égalitaire. Cela dit, Hocine Ait Ahmed, dont la cause algérienne coule dans ses veines, sort –quoique les mauvaises langues médisent –par la plus grande porte de l’histoire. En effet, homme de conviction et intransigeant sur les valeurs démocratiques, Hocine Ait Ahmed refuse de cautionner la politique du régime, mais quand l’Algérie est en danger, le dernier chef historique [le groupe des neuf historiques qui a déclenché la guerre d’Algérie] n’hésite pas à venir à son secours. D’où la participation tactique aux élections législatives afin d’épargner les vies humaines.

D’une façon générale, en dépit de certaines manœuvres à l’intérieur ou à l’extérieur du FFS, Hocine Ait Ahmed a réussi –et c’est le moins que l’on puisse dire –à construire un parti irréprochable sur les valeurs démocratiques et de l’éthiques. En tout cas, bien que le régime ait dans sa ligne de mire le FFS, cinquante ans après sa création, le FFS est toujours debout. Son mérite revient indubitablement à la vigilance que le chef charismatique résume en ces mots : « Mais le FFS ne serait pas ce qu’il est, c’est-à-dire le plus vieux et le plus solide parti d’opposition démocratique, s’il n’avait su, tout au long de ces années, serrer les dents durant les épreuves, renforcer les liens entre militants les plus sincères, faire corps avec sa base et remonter, victorieux, à contre-courant de tous les traquenards », écrit-il aux membres du conseil national, le 21 décembre 2012.

En fait, paradoxal que cela puisse paraitre, bien que le FFS ait pris soin de consulter sa base avant de s’engager dans une quelconque joute électorale, les missionnaires ont toujours œuvré et œuvrent encore à déstabiliser le FFS. Le dernier cas est celui de Karim Tabbou. En effet, bien qu’il soit élu député sur la liste du FFS en mai dernier [ce qui ne se reproduira plus jamais, à moins que les services l’imposent aux Algériens], l’entourage de Karim Tabbou ne cesse d’assener des coups d’estocades au FFS. Le plus virulent d’entre eux, Smail Lamrous, un voyou sinistrement connu à Alger, ose même remettre en cause sur facebook le bien-fondé de la création de la « Fondation Hocine Ait Ahmed ».

En tout état de cause, les Algériens savent parfaitement séparer le bon grain de l’ivraie. Ainsi, qu’il en déplaise à ceux qui veulent casser le FFS, ce dernier parvient, qui plus est, à élargir de jour en jour « sa base militante, conquis de nouveaux citoyens et convaincus de valeureux militants de rejoindre leurs forces aux siennes à travers diverses régions du pays. »

Quoi qu’il en soit, ces coups venant de si bas, le FFS ne prête pas attention aux petits détracteurs. Car le FFS a un combat plus important à mener. À ce titre, les militants sincères doivent se rassembler afin de parer aux dangers guettant le pays et la région. Pour mener à bien cette mission, les partisans du changement pacifique en  Algérie peuvent encore compter sur le concours de Hocine Ait Ahmed. « Je resterai, dans l’avenir, toujours proche de vous dans la réflexion et l’action, en particulier, avec la collaboration de mes enfants, dans le cadre de la « Fondation Hocine Ait Ahmed » que j’ai décidé de constituer », s’engage-t-il auprès des militants.

Cette fondation, loin des clivages, doit attirer des soutiens divers en signe de reconnaissance à celui qui a mené sans relâche un combat de 70 ans pour que l’Algérie soit libre et souveraine. Tout compte fait, faire partie de cette fondation est un devoir et un honneur pour chaque militant de la démocratie. Quant à la succession à la tête du FFS, les militants doivent veiller à ce que le prochain président du FFS soit celui portera le mieux le projet de Hocine Ait Ahmed. Ce qui doit être, in fine, une besogne énorme vue la stature de celui qui cède le témoin.      

Le Havre, le 23 décembre 2012.

     

commentaires

A
c'est avec un cœur brisé et triste et des yeux pleins de larme que j'ai lu le dernier message de si l'hocine qui annonce son retrait de la présidence du FFS et de la politique.
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