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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 15:27

6172_101423153204197_100000095373143_40220_3098769_n.jpgLe village Ihaddadene est situé au centre de la commune d’Illitene dont il fut pendant quelques mois le siège de la mairie, avant la construction du site actuel à Souk El Had.
Il est délimité à l’est par le chef lieu de la commune et  le village Azrou, à l’ouest par le village Ait Sider, au nord par le village Tifilkout et au sud par le village Ait Adellah.
Le village est composé principalement d'une masse de  jeunes comptant plus de 70 pour cent de la population villageoise, dont une grande partie est scolarisée, et ce contrairement aux années de plomb où les jeunes étaient impliqués dans la lutte armée. Le village fut éprouvé, comme la majeure partie des villages, par la guerre d’indépendance. En effet,  à cette époque, il fut exigé qu’au minimum un membre de chaque foyer prenne l’engagement en faveur de la lutte armée. Ceci est valable, bien entendu, pour tous les villages de la commune. D’ailleurs, le bilan, après l’indépendance, classe Illitene en haut du tableau par le lourd tribut qu’elle a payé en vies humaines, et ce à l’échelle nationale.

 A l’instar de tous les villages qui l’entourent, les citoyens du village Ihaddadene ont tenté, vaille que vaille, dés l’indépendance, de créer l’embryon de la première organisation dite comité de village. Son but était  de garantir aux survivants un cadre dans lequel ils pouvaient vivre ensemble. D’ailleurs, selon des témoins encore vivants, le nombre de femmes dépassait amplement celui des hommes à tel point que, pendant  les premières années postindépendance,  les vieilles participaient à des réunions. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles furent à la hauteur des débats. Comme quoi, la femme mérite une grande place dans notre société. En tous cas, cette thèse corrobore, si besoin est,  les allégations selon lesquelles le village s’était engagé totalement dans la lutte armée. Hélas, l’indépendance ne fut pas la panacée. Car plusieurs difficultés vinrent renforcer les précédentes. Et le problème central, parle-t-on encore au village,  c’est qu’à l’époque, contrairement à quelques villages de la région, le village fut dépourvu de canalisation d’eau. Concomitamment à la résolution des problèmes inhérents à la vie quotidienne, les sages du village tinrent aussi à perpétuer la symbiose et  la ‘tiwiza’, un héritage et legs anciens qu’ils tenaient à préserver, bien que ce ne fût pas une tache aisée. Le premier projet, ayant vu le jour, était la construction d’une mosquée au centre du village. Nonobstant les manques et les déshérités de l’époque, toutes les familles avaient contribué, autant que faire ce pouvait,  à la réalisation de ce projet. Jusqu'à peu, la mosquée fut d’une utilité importante tant elle abritait les assemblées de village, l’organisation de l’achoura  et un gîte pour les étrangers ne pouvant pas s’y rendre à leur domicile. Ainsi, dans la difficulté, nous informe-t-on, les citoyens avaient consenti des efforts énormes en vue de réaliser ce projet.  Encore une fois hélas, les responsables du parti unique dans ces années-là, et c’est devenu par la suite une règle immuable, ne se préoccupaient que de leur siège, laissant ainsi le citoyen livrer à soi même.

 cependant, depuis l’indépendance, plusieurs comités se sont succédé. Chacun voulait marquer son passage par une œuvre pouvant rester visible pour longtemps. Dans les années quatre-vingts, le village réalisa deux mosquées. L’un au cimetière dit Aajenaq et l’autre au cimetière dit Sidi Hend au Mhend. Actuellement, ils servent notamment de lieu ou l’on reçoit les invités du village à l’occasion de la fête  du village dite Assensi. Dans la même période, une adduction d’eau potable fut acheminée jusqu'à l’intérieur du village supplantant ainsi les anciennes fontaines. C’est ainsi que les foyers furent  dotés d’une conduite d’eau évitant aux femmes les allers-retours pour s’en approvisionner. Toutefois, tous les comités, qui se sont succédé au village, se démenèrent pour que le village ait un débit d’eau plus conséquent. Pour ce faire, des démarches furent entreprises en vue de persuader le village voisin, Ait Adellah, propriétaire du terrain où se trouve la source,  d’augmenter le volume d’eau. L’Etat étant absent, les comités des deux villages, et plus tard trois avec Ait Sider, tentèrent de trouver des solutions. Pour rappel, la conduite arrivant au village est, bien entendu, commune avec le village d’Ait Sider dont nous partagions plusieurs projets ensemble  il y a quelques années. Actuellement, la même quantité continue à alimenter ce qu’elle alimentait il y a plus de 20 ans, bien que la population ait presque triplé. Tout compte fait, cinquante ans après l’indépendance, les citoyens vivent une pénurie d’eau abyssale.

 Par ailleurs, dans la tradition villageoise, la transmission du flambeau se fit  de génération en génération, et ce afin de donner à « Tiwiza » la large place au sein du village.  Car même avec des réalisations qui sont censées être l’œuvre de l’Etat, il est exigé des citoyens une participation physique. Les citoyens offrent, à chaque projet,  la main d’œuvre nécessaire à l’accomplissement de l’œuvre. Je pense notamment à la réalisation de la ceinture du village et l’évacuation des eaux usées. Le village Ihaddadene possède désormais des infrastructures pouvant garantir le minimum vital telles que l’école primaire et une crèche et récemment une maison de jeunes. Dans le domaine culturel, nous avions créé, il ya plusieurs années, deux associations l’une s’appelant Anazur en lien avec la profession de nos  aïeux forgerons. Quant à la seconde, il porte carrément leur nom ‘Amzil’. Actuellement, l’association écologique, créée par des jeunes pétris de talent et de capacité, réalise un énorme travail.  Depuis 1997, le village célèbre  la fête du village dite Assensi, ressuscitée après avoir disparu pendant les années de la guerre, nous dit-on les vieux. Cette cérémonie devient dés lors un événement incontournable. Bien qu’il puisse exister des divergences entre les citoyens, cette fête arrive toujours à réunir tout le monde. Elle est suivie généralement de la fête du village. Les candidats reçus à différents examens reçoivent à l’occasion des cadeaux. Parfois, il se peut que celle-ci précède la cérémonie Assensi.  

En somme, le village Ihaddadene compte actuellement prés de 700 personnes dont une moyenne de 200 personnes vit dans des villes telles que : Alger, Mirabeau, LNI et AEH. Les familles, dans l’ordre alphabétique, sont : Ait Benali, Azzedine, Boughanime, Nait Abderrahmane, Nait Benali et Ou Benali.

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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