Il y a certaines attitudes qui ne trompent pas. À ce titre, la soi-disant démission collective des militants du FFS des
Ouadhias s’inscrit dans la logique visant à discréditer le parti. En effet, chez certains camarades, liés notamment à Karim Tabou, l’heure est au règlement de compte avec leur ancien parti. Et
pour cause ! Bien que les 25 membres de la section des Ouadhias aient décidé leur départ du FFS le 5 aout 2012, leur déclaration est tenue secrète jusqu’à la rentrée sociale et politique. En
tout état de cause, si leur volonté était d’exprimer uniquement leur mécontentement, ils devraient porter aussitôt leur décision à la connaissance du public. Immanquablement, on peut dire que
leur objectif ne consiste pas seulement à quitter le FFS. Dans ce cas, le plus important, pour eux, n’est-il pas de donner un coup d’estocade au FFS ?
D’une façon générale, les démissionnaires avaient quitté le navire bien avant la date du 5 aout 2012. Liés à Karim Tabou (ses soutiens dans les groupes facebook sont connus par les internautes), ils cherchent le moment propice pour semer la pagaille. Cela dit, bien que chaque départ soit regrettable, et ce, quel que soit le parti en question, pour le cas du FFS, il faut dire que ces militants, depuis plusieurs mois déjà, ne sont plus sur la même longueur d’onde avec le FFS. Plus grave que ça, à chacune de leurs interventions, ils cherchent à lui assener des coups terribles.
Quoi qu’il en soit, bien que les signataires de la démission collective fassent semblant de ne pas comprendre le sens de la participation tactique du FFS aux dernières législatives, il n’en reste pas moins que, sur les autres questions, ils ne leur échappent rien. Ainsi, après avoir voté le 10 mai pour que leur mentor soit élu, ils critiquent désormais le choix stratégique du parti en l’assimilant à un revirement. Or, pour paraitre crédible, il fallait sortir une telle déclaration juste après le 2 mars 2012, une date correspondant à l’adoption du principe de la participation aux élections du 10 mai par le conseil national. Quant au critère de choix des candidats, la région des Ouadhias ne peut pas se plaindre dans la mesure où d’autres régions n’ont même pas eu de candidats. Et si, par exemple, Bibi Mohand Ouamer avait été choisi à la place de Karim Tabou, le parti aurait gagné plus en cohésion.
Concernant les soi-disant propos tenus par Farid Bouaziz lors de l’AG des militants des Ouadhias, il est difficile de croire que le responsable fédéral puisse faire une telle faute politique. Voulant vaille que vaille casser le FFS, il est possible que ces propos soient prêtés à Farid Bouaziz dans le seul but de le discréditer. En effet, ce dernier n’a jamais mâché ses mots quand il s’agit de situer les responsabilités de Karim Tabou dans la crise prévalant au sein du parti depuis plusieurs mois. Cela dit, le militant, bien qu’il soit libre d’émettre son avis au moment du débat interne, n’a pas le droit, tout en se réclamant du parti, d’entraver la bonne marche de sa formation politique. Et s’il persiste à défier son parti, il devra quitter le parti de son propre chef ou ce sont les instances qui s’en chargeront. Car, à partir du moment où il n’y a plus d’affinité politique, il ne doit plus y avoir, par la même occasion, de lien entre le militant et le parti.
D’une façon générale, après la multitude de coups de poignard dans le dos, le FFS est désormais habitué à ce genre de campagne. Par ailleurs, bien que le président du FFS ait intégré dans l’équation électorale de mai dernier l’avenir de l’Algérie, certains militants, dont quelques-uns après le rejet de leurs candidatures, se mettent à colporter des allégations à mille lieues de la vérité sur le FFS. Quant à d’autres, assimilant à tort la participation tactique à une trahison, ils n’hésitent pas à livrer une bataille sans merci contre leur parti. Dans cette lutte, dont certaines personnes sont étrangères au parti, ils conjuguent mensonges et scénarios imaginés. Or si on suivait leurs arguments, quatre mois après les élections, le FFS devrait intégrer toutes les instances du régime. Hélas, diront ses adversaires, le FFS tient encore bon. En tout cas, ils savent très bien que le FFS ne peut pas siéger avec un régime méprisant le peuple. Dans une déclaration, signée par le président du groupe parlementaire, Ahmed Betatache, le FFS accable, sans ménagement, la gestion catastrophique de ces derniers mois. Toutefois, bien que le FFS ait attendu un changement pacifique à l’issu des élections du 10 mai, le régime, en mobilisant sa clientèle, n’a réussi qu’à faire de ce rendez-vous une occasion manquée. Tout compte fait, malgré les différents blocages, le FFS va travailler à « la mise en place d’un agenda indépendant de celui du régime, afin d’œuvrer à la réhabilitation de l’action politique et la mobilisation des citoyennes et citoyens pour apporter le changement pacifique et démocratique ».
En tout état de cause, bien que les instances du parti affirment leur opposition à la gestion calamiteuse des affaires publiques par un pouvoir aveugle, il n’y a pas une semaine sans qu’on entende un groupe d’individus, se réclamant bien entendu du FFS, nous dire que le FFS s’est aligné sur la politique du régime. Ainsi, en dépit des efforts du parti pour se déployer sur le terrain, les contestataires ne cessent de rabâcher la même histoire. Au lieu d’œuvrer ensemble à la restructuration du parti lancée dans la foulée des élections législatives, ces pseudos militants essaient uniment de saborder cette dynamique. En fin de compte, que les militants authentiques du FFS se rassurent. D’abord, les arrivées sont plus importantes que les départs. Ensuite, si ces pseudos militants restent, ils constitueront un obstacle à la bonne marche du parti. C’est pour cette raison que les instances du parti ne doivent pas céder au chantage. Le FFS a tout à gagner en se séparant de ces militants.
Par Ait Benali Boubekeur