A charge pour les bachagha et les chaouchs de suivre l’étiquette et d’appliquer scrupuleusement le règlement qui sépare la haute société des indigènes. Ces règles pointilleuses qui
marquent les préséances et les limites humaines de l’Algérien Ce sont les bachaghas et les chaouchs qui décident qui peut approcher des colons, de M. l’administrateur, où et quand. Les attitudes
et le langage sont également codifiés et varient subtilement selon les circonstances : ainsi en est-il de l'usage des titres pour s'adresser à l'un ou à l'autre, du droit de s'asseoir, d'utiliser
un fauteuil, une chaise, un tabouret....pour parler à nos parents indigènes. França A m’rabi, lançaient ils du haut de leur arrogance et leur bassesse d’êtres sans la moindre dignité. A ce titre,
en dépit de ses quelques mensonges sur le 1er novembre 1954, Med Boudiaf n’a pas tort de déclarer que « nos ennemis d’hier sont nos ennemis d’aujourd’hui. » A peu prés rien n’a changé depuis 1962
à ce jour. Un caporal de la gendarmerie française gère à ce jour le destin du pays… Aujourd’hui, à travers leur presse, ils se sont rappelés au beau vieux temps. Ils n’hésitent pas d’interpeller
F Hollande pour lui rappeler sa mission. Certains parmi ses chaouchs n’hésitent pas de menacer les uns et les autres pour faire capoter la visite du président Français en Algérie. Comme ça
soudainement, tout le monde s’est souvenu des conditions inhumaines dans lesquelles vivent les étudiants et la diaspora algérienne en France. Ils font ressurgir toutes les questions qui fachent à
la une de leurs journaux. Questions subsidiaires : pourquoi sur les deux millions de bacheliers que compte le pays depuis 1962 à ce jour, plus de 60% sont contraints à l’exil ? Qui a contraint
ces bataillons de bacheliers à devenir les indigènes des temps modernes ? Qui gère les réseaux de la harga ? Qui vend les visas ? Par Saïd Radjef.