La demande de main d’œuvre en Europe se fait sentir de plus en plus en raison du vieillissement de la population. Cette question hante les esprits notamment en
France, ou la classe politique est divisée quant à la démarche qu’il faut adopter afin de solutionner ce problème. Néanmoins les responsables politiques essayent d’imputer l’avènement de la crise
à la forte présence des étrangers en hexagone.
L’émission « mots croisés » animée par Arlette Chabot, directrice de la chaîne France 2, a tenté, par ses questions précises, d’apporter des éclairages sur ces questions pertinentes. Et le moins
que l’on puisse dire c’est que les invités s’y sont prêtés au jeu. D’emblée, elle définit le cadre du débat. Bien qu’il soit difficile d’évoquer tous les sujets, Arlette Chabot a réussi à faire
de cette émission un rendez-vous incontournable. Pour elle, la question qui doit trouver sa solution sans perdre beaucoup de temps est le travail en noir dans le secteur de bâtiment. En dépit d’une campagne de mauvaise foi du FN consistant à dire que le travail doit être réservé aux Français, l’animatrice affirme que, dans ce domaine, on ne
risque pas de trouver beaucoup de demandeurs d’emploi Français en train de faire la queue pour être embauchés.
Toutefois, dans un pays comme la France qui se débat dans une crise économique, due principalement à la non-croissance, la France doit-elle se permettre de rouvrir ses frontières aux immigrés ?
Les invités ont tenté, tour à tour, d’élucider la situation selon laquelle l’immigration clandestine pose un problème à tous les niveaux. Cependant,
ils avouent que ce phénomène est inextricable. Cela demande beaucoup d’efforts pour lui trouver le remède idoine. Par ailleurs, sur ce sujet, la droite comme la gauche ont des visions
convergentes sur l’immigration clandestine. Les uns justifient que le départ massif des jeunes va vider le pays émetteurs de sa main d’œuvre et aussi
de sa matière grise. Quant aux autre, ils voient que cette immigration est parfois source de violence dont la solution du problème réside notamment dans la reconduite aux frontières. La seule
opinion qui semble analyser le sujet sous un autre angle, si on fait la synthèse de toutes les déclarations, c’est, bien entendu, la représentante du
parti communiste accablant les dirigeants des deux grands partis en France. Elle étaye sa thèse en arguant que la France a procédé déjà à la
fermeture des vannes dès les années 70, avant d’ajouter que l’Europe fait appel à ces main-œuvres tant que la croissance est repartie, mais elle les rejette dès lors que l’économie nationale
connaît une récession.
Pour répondre à la problématique de rouvrir les frontières ou pas, l’animatrice s’est demandé si la suggestion de Nicolas Sarkozy consistant à fixer des quotas était la panacée ?
Ou bien doit-on régulariser ceux qui se trouvent déjà sur le sol français comme mesure immédiate ? À rappeler que 200000 personnes sont en attente pour une régularisation dans le cadre de demande d’asile. Il faut signaler aussi que sur ce dossier, le parti
socialiste comme la droite dans son ensemble, arrivent à un consensus. Pour eux, la France n’a pas besoin de clandestins sur son sol. Pour étayer cette preuve, ils avancent les opinions émises par les Français dans les différents sondages. « 59% des
français estiment qu’il y a trop d’immigrés en France », arguent-ils. Cependant, en réaction à ce sondage, Phillipe Seguin, président de la cour des
comptes, a rétorqué que « nous ne pouvons pas convaincre l’opinion publique que la France a besoin de main d’œuvre alors que les français cherchent du travail ». Par ailleurs, si la loi donne la
possibilité aux clandestins de voir leur situation régulariser, désormais, les autorités vont traiter leurs dossiers le plus rapidement possible, a indiqué François Copé, porte-parole du
gouvernement tout en affirmant que l’idée de quotas lancée par Sarkozy peut être la envisageable.
Par ailleurs, la France qui, depuis le 19ème siècle, défend que la nationalité n’est pas forcément le fait de parler la même langue mais une volonté exprimée par des personnes adhérant à cette
nation ne peut plus continuer sur cette voie. Mais la France ayant toujours été la terre d’accueil, pourra-t-elle choisir désormais ses immigrés ?
Certes, ce modèle a bien réussi au Canada avec la mise en place de mécanisme permettant d’accueillir les étrangers. Mais faut-il aussi mettre les moyens pour ce faire. Car le Canada débourse près
de 200 millions d’euros chaque année pour créer les conditions favorables a signalé l’ambassadrice du Canada en France. Néanmoins ajoute-elle, si le pays n’a pas besoin d’ouvriers, rien ne nous
oblige à accueillir ces étrangers.
25 janvier 2006