Le dimanche dernier, le leader du FFS, Hocine AIT AHMED, est l’invité de l’émission
hebdomadaire sur les ondes de la radio beur-FM. Avec une sérénité qui le caractérise, le président du FFS a répondu à toutes les questions sans
détour ni acrimonie, et sur les différentes périodes qu’a connues l’Algérie. D’emblée, il reconnait que la seule période où l’Algérien avait assisté à une réelle ouverture démocratique fut celle
de 1944 à 1954 tout en précisant que l’« indigène » était persécuté et muselé comparativement à la situation de l’Européen de l’époque. En revanche, dit-il, l’algérien avait su en
profiter de la présence des dits pieds-noirs pour les imiter dans la manière dont ils se sont organisés. D’ailleurs, argumente-t-il, même après l’indépendance, le peu d’Européens, qui sont restés
en Algérie, ont su accompagner la société pendant les trois ou quatre années où ils étaient tolérés.
A la question de savoir si les Algériens ont le droit de participer au débat franco-français sur la torture des militaires de l’armée coloniale pendant la guerre d’Algérie, le sage a répliqué que
« si les Français ont le droit de participer au débat sur les exactions des soldats de l’ALN, car, dit-il, l’opération "la bleuite" avait fait des ravages dans les maquis des ex-wilayas
3 et4, en expliquant que plus de 300 meilleurs cadres de la nation étaient torturés et puis lâchement assassinés par les leurs, dans ce cas de figure, avoue-t-il, l’algérien peut participer au
débat se déroulant en France sur la torture des militaires français en Algérie ».
Quant à la période actuelle, il semble que le leader de la révolution algérienne ait une maitrise implacable sur ce dossier. Loin d’être un scoop, le dirigeant charismatique du FFS avoue que si le FFS existe encore c’est grâce à la vigilance de ses militants, car le régime algérien ne tolère ni syndicat autonome ni parti qui ne se
soumettent pas à l’orientation du régime. D’ailleurs, affirme-t-il, l’amnistie est décrétée par un seul homme, avant d’ajouter que ce concept est totalement différent de celui de la
réconciliation prônée en 1995 à Rome. Pour lui, la solution préconisée à Sant Egidio allait certainement permettre de définir les contours politiques
de la nation algérienne. Quant à l’amitié le liant BEN BELLA et BOUTEFLIKA, MR AIT AHMED a répondu en disant que le premier cité est libre de pardonner au soi-disant président actuel pour l’avoir
incarcéré pendant 14 ans. Mais avertit-il, ce pardon ne doit pas impliquer tous les crimes commis pendant ces dernières années, car seule la justice est la seule habilitée à trancher sur ce cas de figure.
P.-S. Ceci est une petite contribution. Il se peut que j’aie omis certains détails.
Par Ait Benali Boubekeur, le 17 mai 2005, publié dans Yahoo groupe.