2 décembre 2006 6 02 /12 /décembre /2006 21:32

imageAs.jpgAprès la diffusion du documentaire sur l’évangélisation de la Kabylie sur la chaîne franco-allemande « ARTE» il y a quelques jours, beaucoup d’encre a coulé dans la presse nationale afin de montrer les fauteurs et les ennemis de la cohésion nationale. Cette jeunesse de Kabylie qui, par conviction ou non, a fait son choix de croyance. À vrai dire, ce choix en soi ne pose de problème ni à l’unité nationale ni à empêcher l’islam de prendre sa large place que la population Kabylie lui a toujours réservée. Une certaine plume a voulu vilipender cette jeunesse pour s’acheter les faveurs de la classe dirigeante où il se pose comme leur porte-parole.  Du coup, la discussion reste biaisée tant les personnes incriminées ne sont pas entendues sur leur motivation réelle. Ou encore, est-ce que la problématique posée de cette manière ne nuit pas à la religion de façon générale. La vraie question doit se poser en ces termes : quand est-ce que la foi deviendra une affaire privée reliant la personne à dieu sans intermédiaire aucune? En outre, cette terre a été traversée par plusieurs civilisations et de plusieurs religions.

Cependant, si certains oublient volontairement que saint augustin fut né en Algérie et pratiqua la religion chrétienne sans complexe ni acrimonie, cela preuve, pour dégager une première analyse du problème qu’il existait une autre religion en Afrique du Nord que l’islam. Concernant la religion primitive des Berbères, d’après G.H Bousquet, personne ne peut la définir tant leur histoire remonte à des années très lointaines. En revanche, ce qui semble être plus réaliste à dire c’est que la population de l’Afrique du Nord de l’époque pratiquait un ensemble de cultes des forces de la nature pour obtenir, par exemple, plus de produits et voire la croyance à certains hommes sacrés pour les protéger. Cela dit, nos aïeuls s ne pratiquaient aucune religion, au sens moderne du terme. Ce sont les conquêtes récurrentes qui ont amené les autochtones à épouser les différentes religions qui lui sont imposées.  Du coup,  les différentes générations ont accepté des dogmes variés, car l’Afrique du Nord était toujours sous domination étrangère.  Mais malgré cela certaines pratiques auraient, dit-on, échappé à la volonté des occupants de les estomper. Ce fut  le cas notamment de la « nuit de l’erreur » ou les couples se mêlent pour rendre féconde la nature (de nos jours cette pratique a disparu).

Cependant, l’évolution des croyances à travers le temps est inhérente aux conquérants.  Pour élucider cet imbroglio, il faut néanmoins éclaircir les phases importantes de l’histoire religieuse de la béribérie. La civilisation romano-chrétienne en apportant un progrès patent, notamment les grandes réalisations hydrauliques (aqueducs, irrigation, barrages …), la
population locale a donné une grande place à l’Église histoire de reconnaître le progrès de l’Empire Romain. Les traces sont présentes jusqu’à nos jours comme les inscriptions en latin et les monuments en ruines sont la preuve de la cohabitation des deux communautés. Quant à l’islamisation de l’Afrique du Nord, il y a lieu de rappeler que le processus s’est fait en plusieurs phases : la première phase fut l’invasion de 643 sous forme d’une expédition punitive tant les conquérants ne cherchaient pas seulement à convaincre puisqu’ils
se livrèrent à une razzia. Il  vint en suite, en l’an 645,  la prise de Carthage ou les batailles se déroulèrent avec une violence inouïe.  D’après certaines sources, les Arabes châtiaient la non-adhésion rapide à leur religion. Et par conséquent,  la loi du talion était la seule règle.

La deuxième phase fut l’invasion hilalienne du 11ême siècle qui, elle,  fut plus dure en matière de violence et tant les armes utilisées étaient énormes. Toutefois, la loi du talion et la razzia furent la règle. La  phase suivante fut la convoitise de l’Espagne et du Portugal  afin de contrôler les côtes nord-africaines.  La réaction des autochtones et des Arabes fut la même tant l’intérêt était partagé et qui consistait à préserver le contrôle des terres fertiles. Ceci est sans doute le seul facteur qui a permis une union entre les Arabes et les Berbères contre l’Empire ibérique.
Cependant,  le processus d’islamisation a-t-il était total ? La réponse est qu’à la suite d’un long processus, la béribérie va être totalement islamisée et très profondément arabisée, explique Maître W. Marçais. En effet,  la mentalité des conquérants avait plus d’affinités avec celle des Berbères qui n’en avaient eu avec celle des chrétiens.
Par ailleurs, à partir de cet humble avis sur les mutations qu’a connues la béribérie, il me semble qu’aucune religion ne peut occuper une place exclusive tant l’Afrique du Nord a vécu plusieurs dominations.  Certes,  chacune essayait d’en faire de la sienne un instrument pour contrôler les indigènes et imposer ses visions qu’elles croyaient justes. C’est pour ça que j’estime que si une partie des jeunes Kabyles trouvent leur foi dans l’Église anglicane ou puritaine, il faut  que l’on respecte tout bonnement leur foi.  Sinon comment explique-t-on alors les demandes incessantes et répétitives des musulmans de France à pratiquer leur religion dans une terre qui n’est pas celle de l’Islam.

2 décembre 2006

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