« Le déclin n’est pas dans le
destin du FFS », Mourad Kacer, dans une interview accordée à Saïd Radjef.
Que ce soit dans la clandestinité ou après l’ouverture démocratique, survenue certes au forceps, le FFS a toujours incarné et incarne à nos jours l’espoir. Quoi qu’on puisse épiloguer sur certaines périodes de turbulence, il n’en demeure pas moins que l’orientation du parti, dont Hocine Ait Ahmed est le garant, reste résolument ferme.
D’une façon générale, si la situation de l’Afrique du Nord, jusqu’à janvier 2011, était sous le contrôle des dictateurs sans scrupules, à partir de la révolution tunisienne, les changements deviennent effectifs dans ce coin du monde où dirigeants sont se auto désignés. Quoi qu’il en soit, lors de ces révolutions nord-africaines, les potentats du Mahgreb –et c’est le moins que l’on puisse dire –ne réagissent pas de la même manière. Sortant à peine de la guerre qui n’en dit pas son nom, le peuple algérien refuse d’imiter aveuglément ses voisins. Et s’ils avaient investi la rue, le printemps algérien aurait été alors proche du printemps libyen que du printemps tunisien.
Du coup, au moment où l’action de certains constitue un coup d’épée dans l’eau qu’autre chose, le FFS prône une politique intelligente. C’est dans cet esprit que la récente note d’Arezki Derguini prend indubitablement tout son sens : « Le pays a besoin de partis comme celui du FFS. » En tout état de cause, nonobstant les efforts déployés par le FFS en vue de réhabiliter l’action politique dans le pays, le régime actuel, en s’appuyant sur une clientèle gavée à satiété, bloque la noria. Par conséquent, sur le terrain, les Algériens ressentent les effets néfastes de cette politique (les coupures d’électricité répétitives, manque de gaz en hiver, blocage des routes dès les premières chutes de neige, etc.) Ainsi, de jour en jour, la situation du pays ne cesse de se péricliter. « À la corruption généralisée s’ajoute désormais un état de fragilité des institutions dont le fonctionnement n’a rien à envier à celui des Républiques bananières et des systèmes mafieux », déclare l’ancien fédéral de Tizi Ouzou, Mourad Kacer, à Saïd Radjef.
En revanche, bien que la situation de l’Algérie politique connaisse une véritable stagnation, et ce, malgré les efforts fournis sur le terrain par le FFS, force est de reconnaitre que le parti d’Ait Ahmed devient de plus en plus incontournable. En effet, les Algériens ne sont pas prêts de revivre l’expérience des années 1990. Choisir un mouvement extrémiste, comme ce fut le cas en décembre 1991, est très couteux en vies humaines.
En outre, une telle expérience, loin d’apporter la sérénité et l’épanouissement au peuple algérien, a allongé la durée de vie du régime de plus de vingt ans. Constatant de l’évolution de la mentalité des Algériens, Mourad Kacer, après avoir sillonné l’Algérie, conclut : « Tous [les gens qu’il a rencontrés] fondent leurs espoirs de voir le FFS conduire les aspirations de la société au changement.» De toute évidence, cette mission nécessite des efforts colossaux. Conscient de l’énormité de cette tâche, Hocine Ait Ahmed estime que si l’on veut parvenir au changement en Algérie, il faudra que la société porte ce projet. En d’autres termes, cela se résume par la nécessité de mettre du mouvement dans la situation de statu quo. Cependant, les mauvaises langues, qui se comptent sur les doigts d’une main, vont dire que « le parti est affaibli par les nombreuses défections ». Or, paradoxal que cela puisse paraitre, les départs de certains ont renforcé par ricochet le parti. Débarrassé de sa composante ayant entravé la marche du parti depuis des années, le FFS est désormais un parti qui attire des adhérents partout dans le pays.
En somme, les élections du 29 novembre 2012 constituent un test sérieux. Cela dit, quel que soit le résultat, le FFS va continuer son combat pour le changement. D’ailleurs, la mission du FFS, depuis sa création, n’est-elle pas d’œuvrer pour la restitution du pouvoir au peuple, dont les différents dictateurs l’ont spolié depuis l’indépendance. Pour cela, les citoyens doivent apporter leur soutien au parti qui se battra pour eux. « Ne votez pas pour ceux qui vous achètent aujourd’hui pour vous vendre demain. Votez pour ceux qui vous trouverez demain à vos côtés », interpelle le député de Béjaia, Arezki Derguini, les citoyens. Et ce parti ne peut être que le FFS. Rendez-vous donc le 29 novembre 2012. Par Ait Benali Boubekeur