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Les anniversaires des événements d’octobre 1988 se succèdent sans que la situation politique ne change. Sans mauvaise foi ni reniement d’une semi-ouverture, force est reconnaître que la situation politique actuelle est pire que celle des années précédant les événements d’octobre 1988. En tout cas, le régime du parti unique était, à la limite, moins hypocrite. En privatisant l’Algérie, le régime sous Boumediene ou sous Chadli assumait pleinement l’exclusion du peuple. L’article 120 de la constitution de 1976 jusqu’à 1989 définissait le statut du citoyen, selon le prisme du pouvoir. Ainsi, toute participation à la vie politique du pays était subordonnée à l’appartenance au FLN postindépendance.
Toutefois, après avoir payé un prix de sang, le peuple algérien avait le droit au « pluralisme politique ». Dans le fond, cette concession n’était que tactique. L’éviction du gouvernement réformateur en juin 1991 annonçait la couleur. À vrai dire, le haut commandement militaire ne voulait pas perdre la main sur le processus politique, et ce, bien qu’il se soit retiré des instances dirigeantes du FLN en mars 1989. Enfin, la victoire du FIS en décembre 1991 a été exploitée par les décideurs en vue de refermer définitivement la parenthèse démocratique. Du coup, à partir de cette date, le processus politique est contrôlé loin de tout droit de regard du peuple algérien.
Malheureusement, en agissant de la sorte, les décideurs condamnent le pays à vivre dans le sous-développement. Car, tous les systèmes autoritaires ne font que détruire leurs pays. À titre d’exemple, la généralisation de la corruption ne peut s’expliquer que par la domination du régime. Malgré les richesses naturelles et le potentiel humain du pays, le régime a mené le pays à l’abattoir. Pire encore, sans le sursaut populaire de février 2019, le régime persistait dans son entêtement. Il n’a retiré la candidature de la honte de Bouteflika que près de 2 mois après le spectacle désolant de la coupole, tenu le 9 février 2019.
Enfin, même si le régime finit par admettre le constat d’échec, il ne veut pas aller vers une rupture avec l’ancien régime, telle qu’elle est réclamée par le peuple algérien. En imposant une solution unilatérale en décembre 2019, le régime condamne le pays à vivre sous le même régime défaillant. Pour illustrer ce propos, il suffit de rappeler la vénération du cadre. Sous Bouteflika, les responsables du FLN sont allés jusqu’à offrir un cheval à son portrait. Sous Tebboune, l’habitude ne disparait pas. C’est le cas, à Oran, le 3 octobre 2020, où le nouveau patron du FLN exhibe un cadre de Tebboune. Comme dit le proverbe : « on chasse le naturel, il revient vite au galop ». Pour ces raisons, faut-il attendre 20 ans pour sortir désespérément dans la rue ? Le peuple algérien est désormais averti. La solution est entre ses mains. De son silence ou de son engagement dépend l’avenir du pays. Qu’il fasse le bon choix.