5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 16:26

Malgré les révélations fracassantes sur l’achat des sièges au parlement, le régime ne compte pas changer de stratégie. La nouvelle constitution du régime sera débattue dans un parlement dépourvu de toute légitimité. D’ailleurs, quand, au plus fort moment du hirak, il y avait plus de 20 millions d’Algériens dans la rue, toutes les institutions devaient se mettre en sourdine voire s’auto-dissoudre. Bien entendu, une telle situation ne peut pas survenir dans les pays où le pouvoir revient au plus fort.

En tout cas, à l’approche du scrutin constitutionnel, les caciques du régime, à leur tête Mohamed Chorfi ou le « président »du sénat par intérim, vont continuer –et c’est le moins que l’on puisse dire –à prendre les Algériens pour des cons. En demandant au peuple d’aller voter pour une constitution qui n’émane pas de sa volonté prouve, encore une fois, que le régime ne veut pas se départir de ses pratiques anciennes.

Ainsi, bien que les revendications du hirak ne souffrent d’aucune ambigüité, le régime fait comme si le 22 février 2019 n’était qu’un événement banal. Car, avant le hirak, le régime procédait toujours de la même façon. Une fois les clans du régime étaient d’accord sur leur constitution, ils organisaient ensuite un simulacre de scrutin en vue d’entériner ce choix. Ne pouvant faire face à la violence du régime, le peuple algérien laissait faire. Cela ne gênait pas le régime d’annoncer des chiffres staliniens alors que les citoyens boudaient systématiquement ces rendez-vous électoraux.

Hélas, l’abus de pouvoir d’un côté et le renoncement de l’autre côté ont conduite au règne catastrophique de Bouteflika. En 20 ans, il a détruit l’économie, la politique, les repères de la société, etc. Les révélations de Tliba renseignent sur l’étendue des dégâts, et ce, même si ce que livrent les témoins ne représente que la partie visible de l’iceberg. D’ailleurs, qui peut parler de la gestion du secteur de l’habitat sous Bouteflika ? Il est évident que le clan vainqueur ne fera pas son procès.

En tout état de cause, quand les Algériens se sont regroupés au sein du hirak, ils avaient la certitude qu’un tel régime ne pourrait jamais évoluer vers un État de droit. Du coup, l’exigence de départ des têtes d’affiche du régime reste la condition sine qua non en vue de rompre avec ces pratiques.

Malheureusement, le régime a assez de ressources pour réussir ses contre-attaques. En organisant le scrutin du 12/12/2019 contre la volonté populaire, le régime démontre sa capacité à se pérenniser. Sans même changer de méthodes par rapport à la confection des anciennes constitutions, Abdelmadjid Tebboune s’en offre une à la mesure de ses ambitions. Jusqu’au 1er novembre 2020, tous les anciens soutiens de Bouteflika sortiront de leurs placards pour nous chanter les vertus de la nouvelle constitution.

De son côté, la majorité du peuple algérien, regroupée au sein du hirak, ne croira aucun traitre mot des issabates. Quel sera le verdict ? Le régime adoptera par la force sa constitution. Mais, cette fois-ci, le peuple ne cautionnera pas par son silence. Et c’est toute la différence avec les scrutins constitutionnels précédents.

 

Publié par Ait Benali Boubekeur - dans Actualité

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