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La condamnation en appel de Khaled Drareni est la preuve irréfutable que le nouveau régime, comme le sont ses prédécesseurs, perpétue le même déni des droits. C’est aussi une réponse à ceux qui pensent que le régime pourrait évoluer vers un État de droit. Car, dans cette affaire, il ne s’agit ni plus ni moins que de priver le journaliste libre, Khaled Drareni, d’exercer son métier en toute liberté. En tout cas, il ne peut s’agir que de l’acharnement du régime contre quelqu’un qui ne veut pas se plier aux avertissements des services secrets quant à sa couverture du hirak.
De toute évidence, la condamnation de Khaled Drareni n’obéit à aucune règle de droit. Arrêté en même temps que Samir Belarbi et Slimane Hamitouche –les quatre mois qu’ils ont passés derrière les barreaux étaient également une injustice –, il devrait écoper de la même peine. Du moins, si le régime voulait paraître juste dans son injustice.
Malheureusement, ce n’est pas le cas. Dans un pays où le juge ne se réfère ni à sa formation de droit ni au souci de soustraire la justice de l’influence du pouvoir exécutif, le prévenu est livré à lui-même. Bien que les avocats pointent du doigt, avec courage, ces dysfonctionnements –on ne peut être qu’admiratif devant les efforts que fournissent les avocats, à tel point qu’on se pose la question de savoir s’ils ont étudié le même droit que les juges –, les procès continuent à échapper à toute éthique.
Toutefois, quand le procès de Khaled Drareni a été fait lors de la conférence de Tebboune avec « la presse nationale », les juges sont de fait soumis à une pression terrible. Et quand on sait que la séparation des pouvoirs est le Talon d’Achille de la République depuis le recouvrement de la souveraineté, le pouvoir judiciaire n’a d’autres choix que de se coucher. C’est le cas aussi du pouvoir législatif où en contrepartie des privilèges matériels, les parlementaires sont prêts à vendre le pays.
Dans ces conditions, il ne reste au peuple algérien qu’à s’unir pour mettre fin à cette justice expéditive à chaque fois que le dirigeant est remis en cause. Et pourtant, les raisons de déception sont incommensurables. Après la destruction systématique du rêve du peuple algérien par un régime mu uniquement par ses intérêts et ceux de sa clientèle, le peuple algérien a décidé, depuis février 2019, de reprendre les rênes du pouvoir qui lui sont injustement confisquées depuis 1962.
Hélas, le régime n’entend rien céder. Malgré une carrière de 52 ans au sein du même régime, Abdelmadjid Tebboune se voit toujours incontournable dans la gestion des affaires pays. Ne pouvant s’en prendre directement au peuple qui lutte pour sa survie, le nouveau régime s’attaque à tous les symboles du mouvement incarnant les revendications du peuple algérien.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette injustice n’est pas la première du genre. Avant Khaled Drareni, il y avait Lakhdar Bouregaa, Karim Tabbou, Samir Belarbi, Fodil Boumala, Brahim Laalami, etc. Aucun d’eux n’a fait de la prison pour avoir volé les deniers publics, ni impliqués dans les affaires de corruption. Ils ont fait de la prison pour avoir défendu le droit du peuple algérien à choisir son destin. C’est à lui de démontrer qu’il n’abandonne pas ses enfants.