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2 septembre 2020 3 02 /09 /septembre /2020 20:00

Le 80e vendredi du hirak est marqué par une répression terrible. Après l’annonce du référendum constitutionnel, prévu le 1er novembre 2020, le régime tente de juguler toute opposition effective. Ainsi, s’il parvient à faire taire le hirak, le taux officiel de l’adoption de ladite constitution sera de plus de 80% de oui. Et pour cause ! Issu du même régime –il le sert sans répit depuis 1969 –, Abdelmadjid Tebboune voudrait aussi avoir les mêmes résultats que ses prédécesseurs.

En tout état de cause, il y a des révélations qui ne trahissent pas. En déclarant, lors de la rencontre avec les walis, que 80% des Algériens sont satisfaits, il annonce par ricochet le résultat du futur scrutin. Mais, pour ce faire, il devrait éteindre la contestation. Et surtout, éviter autant que faire se peut le scénario du 12 décembre 2019. Ainsi, au moment où la clientèle du régime votait, près de ¾ de l’électorat était dans la rue pour contester la fausse élection. Ce qui n’empêche par le régime de ne sentir aucune gêne à gérer le pays.

Hélas, en s’appuyant sur les services de sécurité, dont les fonctionnaires sont intéressés par leurs carrières que par l’avenir du pays, le régime a réussi à imposer la continuité du régime en reprenant subrepticement le slogan du hirak « la nouvelle Algérie ». Or, si 80% des Algériens soutiennent vraiment le programme de Tebboune, pourquoi il ne laisse pas les 20% s’opposer paisiblement ? Pourquoi une si grande majorité se sentirait mal à l’aise si la minorité continuait à se battre pour ses idées ? En plus, en respectant cette minorité, le régime algérien ferait preuve d’un esprit démocratique qui rehausserait l’image de l’Algérie.

Dans le fond, le régime sait que son maintien n’est pas dû à un soutien populaire, mais il est obtenu grâce aux services de sécurité. Du coup, à l’approche du rendez-vous décisif pour le régime –et non pas pour l’Algérie –, la politique répressive atteindra son apogée. Bien que le discours officiel parle de tolérance, sur les questions essentielles, le régime ne compte pas laisser le peuple lui disputer la souveraineté nationale. Après les deux étapes de l’élaboration de la constitution –sa rédaction et sa discussion entre amis –, il ne permettra pas à la majorité du peuple de remettre en cause la phase ultime, à savoir l’adoption de la constitution. Faut-il juste rappeler au passage que cette constitution rend hommage au hirak, mais elle combat, sans vergogne, tout ce qu’il incarne.

Ainsi, même si Tebboune et ses amis peuvent se vanter d’avoir accordé quelques pouvoirs au parlement, dans la réalité, le pouvoir exécutif a la mainmise totale sur les autres pouvoirs. En tout cas, la séparation de pouvoir reste utopique, car s’il y a la séparation du pouvoir, ce régime disparaîtra automatiquement. Et tant que ce régime reste en place, il ne pourrait y avoir de réelle opposition en dehors de la rue.

Le régime a bien compris cette équation. La preuve : chaque vendredi, il mobilise son arsenal répressif pour faire taire la seule opposition au régime. Heureusement, cela n’a pas l’air d’impressionner les Algériens. Car, ils ne veulent pas défendre leur droit de s’opposer, mais ils luttent pour que le régime, qui a échoué sur tous les plans, n’ait plus à décider seul de l’avenir du pays. Cela a un prix : répression, emprisonnement, brimade, etc. Cela rappelle aussi ce qu’ont subi les meilleurs fils de l’Algérie entre 1954 et 1962.    

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Publié par Ait Benali Boubekeur - dans Actualité

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