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28 août 2020 5 28 /08 /août /2020 14:09

Le régime algérien tente un deuxième passage en force après celui du 12 décembre 2019. En effet, un référendum sur la nouvelle constitution du régime est programmé le jour anniversaire de la révolution algérienne. Cette date symbolise le refus du carcan colonial. Or, cette constitution va consacrer au mieux, pour plusieurs décennies, la continuité d’un régime renouvelé. Là aussi une précision s’impose : contrairement à ce que prétend le régime, il ne s’agit pas de la nouvelle Algérie, mais seulement du nouveau régime. En plus, la plupart de ses membres ont des carrières de plus de 50 ans au sein du même régime.  

Pourquoi le choix de cette date historique ? Le régime n’est pas à une exploitation près de l’histoire. Au lieu de chercher la légitimité populaire –comme le font tous les pays démocratiques –, le régime algérien s’accroche à un récit qu’il a vidé de son sens depuis l’indépendance. Car, si les hommes de novembre 1954 avaient affronté la mort pour la libération du pays, ils n’auraient pas cautionné le remplacement d’une domination par une autre domination. Sans vouloir comparer les deux dominations, celle allant de 1962 à nos jours –surtout les années Bouteflika –a causé énormément de dégâts.

D’ailleurs, que penseraient nos chouhadas –là où ils sont –du bilan de Bouteflika ? En hypothéquant la meilleure chance de l’Algérie de s’en sortir du sous-développement –plus de  1000M$ sont gaspillés inutilement –, le régime a montré ses limites. Est-ce que les autres chefs d’État auraient pu remettre l’Algérie sur les rails s’ils avaient eu une telle manne financière ? La réponse est non. Car, le problème ne vient pas des hommes, mais de la nature du système. Ce genre de système, partout dans le monde, détruit systématiquement les espoirs des peuples.

C’est cette subtilité que les représentants du régime ne veulent pas comprendre. Et pourtant, pour la majorité du peuple algérien, cet échec du régime lui paraît comme une évidence. En tout cas, depuis le 22 février 2019, les mots d’ordre des manifestants sont clairs : le départ de tous les représentants du régime ainsi que la restitution des rênes du pouvoir au peuple. Car, qui contrôle rênes du pouvoir contrôle les institutions. Or, le nouveau régime, issu du scrutin du 12 décembre, se comporte comme le seul détenteur de la souveraineté nationale.  

Ainsi, quand le communiqué présidentiel dit que « le dernier mot reviendra au peuple », cela prête à rire. Car, cette constitution a été voulue par Tebboune, élaborée par ses amis, présentés comme des experts, et elle sera adoptée par sa clientèle. Mais, l’arrière-pensée est ailleurs. Bien que le chef de l’État considère le scrutin du 12 décembre suffisant pour être légitime, le pourcentage officiel –sans doute gonflé –de 38% le dérangerait. À vrai dire, il n’est pas le seul à vivre une situation pareille.

En 1999, après le retrait de tous les candidats, Bouteflika a été mal élu. Pour redorer son image, le régime a organisé un référendum sur mesure fin 1999.  La question était : êtes-vous contre ou pour la paix. Cette fois-ci, le régime choisit la date qui fait plus de consensus en Algérie : la révolution de novembre 1954. Mais, comme il a été dit plus haut, ce régime n’ayant rien à voir avec cette date historique, le hirak devrait se mobiliser pour montrer qu’il était le plus proche de cette date. Pour ce faire, il y a une condition : peu importe les provocations du régime, il faudrait rester pacifique.

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Publié par Ait Benali Boubekeur - dans Actualité

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