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4 mai 2020 1 04 /05 /mai /2020 13:27

La défaite du nazisme a été attendue par tous les peuples. Dans le cas de l’Europe, cela a permis la libération de plusieurs territoires. Parmi ces territoires, il y avait la France. Bien qu’elle ait été une puissance mondiale, elle a subi l’occupation nazie de 1940 à 1945. Peut-on alors occuper un autre pays quand ledit pays est occupé ? Il n’y a que le système colonial qui peut offrir cette possibilité.

Sans vouloir remonter jusqu’à la genèse de l’occupation coloniale, force est de reconnaître que la métropole a toujours considéré ces territoires comme le prolongement de l’Hexagone. Peuplé par une minorité française, ce territoire était régi par des lois républicaines quand il s’agissait des Français et par des lois d’exception quand il s’agissait des autochtones.

Ainsi, quand en 1943, le régime colonial a demandé des sacrifices aux indigènes, ces derniers ont conditionné leur apport à la fin de la domination coloniale. Ces revendications ont été portées par le regroupement des partis nationalistes, appelé les amis du manifeste et de la liberté (AML). Cela dit, ce regroupement n’était pas homogène. Seul le PPA (parti du peuple algérien), présidé par Messali Hadj, était ouvertement indépendantiste.

En tout cas, malgré les péripéties, la victoire des Alliés commençait à se dessiner bien avant 1945. Ainsi, après presque six ans d’un conflit mondial d’une rare violence, le monde se dirigeait vers la paix.  Mais, qui est concerné par cette paix recouvrée ? Alors que le monde entier fêtait dans la liesse la défaite du monstre hitlérien, dans les colonies, la domination ne donnait aucun signe de relâchement. Du coup, les colonisés pouvaient fêter la victoire de leurs dominants, mais jamais la fin de leur domination.

Que ce soit à Sétif, à Guelma, à Kherrata, tous les rassemblements, à l’initiative des AML, ont été réprimés dans le sang. Pour les autorités coloniales, le défi des indigènes était insupportable. Car, il touchait à la grandeur de la France. Cette vision étriquée oublie volontairement qu’au nom de cette même grandeur, des peuples sont soumis à toutes les injustices, à la faim, au déni de la citoyenneté, etc.

Toutefois, même si le général Duval a promis une paix de dix ans après avoir brisé une population déjà fragilisée, la conquête de la liberté était inébranlable. À partir de mai 1945, le mouvement national, notamment le courant radical, a tiré les leçons qui s’imposaient. Pour lui, un système de domination ne se remettait jamais en question. Désormais, la lutte devait avoir un seul objectif : la libération du pays quitte à payer un lourd tribut. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le peuple algérien a payé cher la libération du territoire.

Hélas, ce que les initiateurs de ce projet ont oublié, c’est que la fin de la domination coloniale ne signifie pas la libération totale. Bien que le sol soit libéré, comme disait Hocine Aït Ahmed, le peuple algérien a été maintenu dans le même état de sujétion. Depuis 1962, les dirigeants se comportent comme des maîtres, alors que la promesse des chouhadas était de bâtir une République irréprochable. Pour certains, surtout ceux qui tirent des avantages dans le maintien de la dictature,  ils refusent de parler de domination quand il s’agit du règne, même injuste, des nationaux.  En vérité, la pire domination est celle qui émane d’un autre concitoyen. Du coup, même si les objectifs ne sont pas les mêmes, depuis mai 1945, le combat pour la libération totale se poursuit.

      

 

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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