14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 14:50

Sans suspense, le scrutin présidentiel du 12 décembre 2019 a accouché d’un monstre. Comme prévu, le haut commandement militaire est passé en force. En effet, l’état-major a choisi le candidat-marionnette qui défendrait le mieux les intérêts du régime en place.

Est-ce qu’il y a une analyse des chiffres à faire ? Beaucoup d’analystes choisissent cette approche pour discréditer le scrutin. Dans le fond –ça reste un point de vue personnel –, ces chiffres importent peu. La vraie question qui s’est posée depuis le 22 février : est-ce que le régime qui règne sans partage depuis 1962 reste ou s’en va ? Pour le moment, il y est toujours.

Ainsi, s’il y a un seul enseignement à tirer de ce rendez-vous propre au régime, c’est qu’il a réussi à imposer le débat des chiffres. Beaucoup de compatriotes se son laissé embarquer. En voulant réduire au maximum le nombre de votants, ils pensaient que le régime allait être sensible au seuil de la participation. Peine perdue.

En tout cas, si tel était leur intention, ils ignoraient alors la nature du régime. Du coup, les dérapages –ceux du régime se répètent depuis 1962 –n’ont pas servi le hirak. Et pour cause ! Si la volonté de certains consiste à bloquer les élections, force est de reconnaître que cette stratégie a échoué. Le vote s’est passé comme le souhaitait le régime : contre la volonté du peuple et en imposant son protégé.

Quelle suite faut-il donner au hirak ? Ceux qui se sont écartés de l’esprit initial de la révolution du sourire doivent se rendre à l’évidence. Si les Algériens ont opté pour des mobilisations pacifiques et civilisées –il faut surtout insister sur le caractère civilisé –, c’est parce qu’il n’y a aucun autre moyen de lutter contre la dictature, et ce, en mobilisant toutes les catégories de citoyens.

Bien que les élections soient la meilleure voie de consolider la démocratie, le refus d’y prendre part est dicté par des impératifs, tels que le refus de participer avec le même régime, qui a détruit le pays, à la solution de sortie de crise. Hélas, en refusant de s’associer à toute solution avec la mafia régnante, beaucoup d’opposants ont participé indirectement à ces élections en voulant les empêcher.

Enfin, quels que soient les résultats –avec ou sans blocage –, cela ne devrait pas profiter aux extrémistes. À ceux qui se frottent les mains en souhaitant tirer profit de ce rejet, les Algériens ne baisseront pas les bras s’agissant du devenir de notre pays. Ainsi, s’ils font barrage à une mafia qui s’est emparée du pays depuis l’indépendance, ce n’est pas pour offrir une partie de son territoire à un Mussolini des temps modernes.

 

 

 

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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