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24 novembre 2018 6 24 /11 /novembre /2018 22:51

Décidément, les célébrations historiques se succèdent sans qu’il y ait la moindre nouveauté à la communication officielle. Malgré le caractère solennel de l’événement, en l’occurrence l’anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne, il est difficile d’adhérer à la totalité du contenu du message présidentiel. Mis à part l’hommage appuyé aux martyrs –ils méritent tous les plus beaux hommages du monde –, le reste du contenu n’est qu’une glorification du régime.

Dans le fond, le but sous-jacent de ce message est hélas de confondre les deux périodes, révolutionnaire et postindépendance. Or, les Algériens, dans leur for intérieur, savent que la gestion des affaires après le recouvrement de l’indépendance est antinomique avec l’esprit de novembre 1954. En effet, les libertés individuelle et collective n’ont jamais été respectées par les différentes équipes dirigeantes.

Or, n’est-ce pas pour casser les carcans que les meilleurs fils de l’Algérie ont allumé la mèche révolutionnaire en 1954 ? Pour éviter ce genre d’amalgame, ne faudrait-il pas dissocier tout bonnement les deux événements ? En d’autres termes, si la révolution de 1954-1962 doit être acceptée avec toutes ses facettes, il n’en est pas de même de la gestion postindépendance. Et pour cause ! En dépit du discours officiel aux antipodes de la réalité, force est de reconnaître que la classe dirigeante n’a pas rompu les liens avec le modèle de domination.

Par ailleurs, en parcourant le message présidentiel, il se dégage une certaine forme d’arrogance. C’est le chef de l’État qui décide sous quel angle on devrait appréhender les réalisations de l’Algérie indépendante. Ainsi, sans chercher à comprendre la façon dont sont gérées ces réalisations –sans parler de la prolifération de l’argent sale dans de nombreuses affaires –, il faudrait applaudir les constructions citées dans ledit message.

Or, bien qu’il soit impossible de nier ces réalisations, le citoyen est dans son droit de savoir comment tout cet argent a été géré. À moins que dans l’esprit des dirigeants cet argent n’appartienne pas au peuple algérien. Hélas, depuis l’indépendance, aucun dirigeant n’a rendu le moindre compte. Et c’est là que le bât blesse. Mais, cela s’explique par l’absence de tout contre pouvoir. D’où la question suivante : comment parvenir à un consensus politique pour que l’Algérie devienne une démocratie effective ?

Enfin, si le régime veut s’inspirer de l’esprit de novembre 1954, il faudrait au  préalable  restituer les rênes du pouvoir au peuple algérien.car, si ce dernier ne participe pas activement à la vie politique de son pays, c’est parce que le pouvoir est sous l’emprise de la même équipe depuis 1962. La tenue des élections aux échéances prévues n’est qu’un critère de la vie démocratique. Pour ceux qui soutiennent le contraire, comment se fait-il alors qu’à cinq mois du scrutin présidentiel, le climat politique soit morose ? C’est pour ces raisons que le changement s’impose. La sortie de crise réside dans l’avènement de la 2eme République, étape nécessaire pour doter notre pays de véritables institutions démocratiques.

Aït Benali Boubekeur   

   

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  • : Blog AIT BENALI Boubekeur
  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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