
La lecture politique, faite par les membres du conseil national, réuni, le 19 octobre 2018, est à la fois limpide et en même temps tranchante. Elle constitue indubitablement une véritable leçon politique à tous ceux qui s’accrochent indûment au pouvoir et à ceux qui s’opposent aux opposants.
En effet, bien que le contexte politique national soit vicié, les membres du conseil national n’ont pas perdu le sens de l’analyse. Ainsi, à une crise abyssale et multidimensionnelle, il faudrait puiser dans notre histoire pour esquisser les contours d’une solution de sortie de crise.
Bien évidemment, ceux qui sont responsables de la crise ne sont pas les mieux à même de la résoudre. S’ils avaient eu les moyens et les compétences, ils l’auraient fait depuis belle lurette. À moins que ce ne soit pas leur préoccupation. Ce qui est fort probable. C’est la raison pour laquelle le FFS, « plaide, lui, pour un changement de système et non pas un changement dans le système. »
Pour y parvenir, il faudrait se poser la seule question qui mérite d’être posée : comment notre pays en est arrivé à cette crise politique chronique ? Bien que la situation actuelle ne soit pas identique à la crise de l’été 1962, force est de reconnaître que celle-là a pris ses racines de celle-ci.
En effet, ce sont la prise de pouvoir sans le consentement du peuple en 1962 et le refus de laisser l’Assemblée nationale constituante achever son travail en 1963 qui ont généré ce système, lequel système est incapable d’associer le peuple algérien à choisir sa voie.
Du coup, idéalement, la meilleure solution serait de reprendre le jeu politique là où il s’est arrêté en septembre 1963. En effet, le 8 septembre 1963, la première constitution présentée au peuple algérien reflétait la volonté d’une poignée de dirigeants, à leur été Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene.
Cela dit, le temps étant impossible à remonter, le peuple algérien devrait, sous une forme ou une autre, choisir son destin en toute conscience. Comme le suggère le FFS, « le changement de système politique doit s’accompagner en même temps d’un changement de politique économique qui préserve la souveraineté nationale dans le contexte de mondialisation. Ce sera la mission du futur gouvernement qui sera issu, avec l’avènement de la 2eme République, de la future Assemblée nationale constituante démocratiquement élue. »
Hélas, pour conclure, malgré la meilleure volonté du monde, ces positions honorables du FFS vont être combattues par le régime et sa clientèle. Mais, le plus dur, c’est d’entendre quelques voix internes égarées parler d’opposition décorative. Que les mauvaises langues internes ou externes le veuillent ou non, ces positions historiques représentent les aspirations profondes de tous ceux qui souhaitent un changement radical et pacifique.
Aït Benali Boubekeur