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9 juillet 2017 7 09 /07 /juillet /2017 08:28

À l’occasion du 55eme anniversaire de l’indépendance nationale, le chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, adresse un long message au peuple algérien. On peut distinguer trois temps. Immanquablement, le rappel historique est celui qui peut faire un large consensus.

En effet, c’est grâce aux meilleurs fils de l’Algérie, qui ont sacrifié leur vie pour que tous les Algériens vivent en liberté, que notre pays recouvre son indépendance en juillet 1962. Est-ce que tout le monde est logé à la même enseigne ? De Ben Bella à Bouteflika, il n’est pas sûr que cette égalité soit respectée.

Toutefois, sur les deux autres thèmes, à savoir le bilan postindépendance et les perspectives d’avenir, il est difficile de partager la même vision. Et pour cause ! Si le pays traverse de multiples crises depuis 1962, la responsabilité incombe à ceux qui gèrent les affaires par la force. D’ailleurs, depuis 1962, la relation entre gouvernants et gouvernés n’a jamais été apaisée.

Bien que le chef de l’État parle d’une volonté inébranlable des dirigeants de construire des institutions justes, cette vision ne peut pas être partagée par le citoyen lambda. En effet, même si l’indépendance de notre pays reste l’une des plus belles œuvres du siècle dernier, tous les Algériens ne profitent pas des fruits de l’indépendance.

D’ailleurs, avant d’exiger de la France des excuses –même les dirigeants français admettent que la colonisation était une œuvre injuste et inhumaine –, ne faudrait-il pas, au préalable, que les Algériens fassent le bilan de l’indépendance ? Ainsi, les dirigeants ne pourraient pas essuyer tous les échecs sur le dos de la colonisation.

En outre, bien qu’il y ait incontestablement des réalisations qui ont été accomplies, est-ce que le résultat est satisfaisant compte tenu des moyens dont dispose le pays ? Cette question se pose, sans discontinu, sur toute la période postindépendance.

Et lorsque le chef de l’État affirme que c’est la décennie noire qui a freiné le développement de notre pays, cette explication paraît très légère. Le mal algérien remonte au lendemain de la signature des accords du cessez-le-feu. Le refus de l’état-major de l’armée de respecter la légalité révolutionnaire explique tous les balbutiements postindépendance.

Cela étant dit, le propos ici n’est pas de disculper la violence islamiste ni leur idéologie –en exploitant la religion à des fins politiques, ces hommes politiques tentent de ressusciter les pires dictatures de l’histoire de l’humanité –qui sont à l’origine de beaucoup de malheurs dans la totalité ou peu s’en faut des pays musulmans.

Enfin, malgré le discours d’autosatisfaction, les bons résultats économiques ne sont obtenus que lorsque les prix du pétrole sont élevés. Et dès lors que ces prix dégringolent, le pays rentre aussitôt de plain-pied dans la crise. Cela se vérifie à deux reprises ; en 1986 et 2015.

Pour redresser la situation, le chef de l’État exhorte les Algériens à consentir des efforts. Ceci est évidemment un devoir. Mais, avant de se tourner vers les faibles revenus, ne faut-il pas demander davantage de participation aux grandes fortunes dont la provenance n’est pas forcément saine

Aït Benali Boubekeur

      

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commentaires

M
Il y'a , tout de même, un point sur lequel le Président a "zappé" c'est cette fête de la jeunesse qu'est le 5 juil. Un mot, un seul mot afin de rassurer cette jeunesse qui fut traumatisée justement par ces événements de la décennie noire. Bien le pays reste debout, mais cet équilibre est vraiment instable, avec des institutions tout à fait imbriquées les unes aux autres. Plus de cinquante ans après l'indépendance de 1962, quelle différence y 'a t il entre un ministre , un magistrat ou un président d' APN?<br /> Dernièrement, il y a eu un mouvement , avec de nouvelles nominations, au sein de la magistrature, toutes les wilayates ont été pourvues , sans pour autant pourvoir un Ministère qu'est celui du tourisme, secteur inscrit comme option de diversification en lieu et place des hydrocarbures. A ce jour, le peuple Algérien est tenu à l'écart de toutes les sujets qui concernent son mode de vie , son quotidien , alors ce n'est guère les gesticulations officielles qui le rapprocheront de ce pouvoir jacobin. Tous ces anniversaires , considérés comme "propriétés" du seul peuple, doivent être des occasions pour le citoyens de mesurer les " défaillances" de ce seul pouvoir qui cumulé un retard immense , sinon qui a causé un sous-développement, pour ce pays qui devrait être au niveau de la Corée du Sud. <br /> L' age moyen,de ces gouvernants , dépassent les 70 ans , alors que l'age moyen en Algérie est de l'ordre de 40 ans, de ce fait , seul un dialogue ou encore un consensus entre toutes les parties constituant le paysage politique Algérien, peut sortir ce pays de ce marasme. Ce consensus se fera autour des forces politiques, toutes les forces politiques, incluant les partis au pouvoir et l'armée seule garante d'une plate forme de sortie de crise, ou d'un contrat national. Les gesticulations individuelles de tous ces politiciens, ou de ces partis d'opposition ne servira absolument à rien si un accord collectif ( consensus) n'est pas défini.
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A
En effet, Mr Mellah, la jeunesse a été oubliée. A vrai dire, le chef de l'Etat s'est versé dans un discours populiste. Les autres priorités peuvent attendre. Cela compte peu pour ceux qui nous dirigent.

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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