Un mois après les élections législatives, il n’y a que les anciens militants du FFS qui éprouvent un malin plaisir à dénigrer encore leur ancienne formation politique. En partant à chaque fois d’un mauvais diagnostic, certains, à l’instar de Youcef Belil, considèrent que le FFS a commis une erreur en participant au scrutin législatif du printemps dernier.
Bien que les positions des partis puissent être critiquées, force est de reconnaître que ces anciens militants confondent sciemment leur ego avec la stratégie du parti. D’ailleurs, si aujourd’hui ils sont, pour la plupart, en dehors de toutes les structures, c’est parce qu’ils ne conçoivent la politique que sous le prisme des lectures personnelles.
Dans le fond, la stratégie électorale du FFS s’inscrit dans une logique politique ne souffrant d’aucune ambigüité. En effet, les participations de 2012 et 2017 consistent à renouer avec le processus politique en vue de parvenir à un changement pacifique.
Après les événements nord-africains de 2011, il s’est avéré que les changements désordonnés et brutaux ne conduisent pas uniquement à la chute des régimes autoritaires, mais provoquent aussi l’effondrement des institutions (Libye et Syrie) ou le retour de l’extrémisme militaire (Égypte).
Malheureusement, malgré la tragédie noire, il existe une tendance qui souhaite le départ du régime quitte à plonger le pays dans une aventure innommable. À l’inverse, tout en souhaitant le départ du régime, le FFS ne veut pas que les institutions s’effondrent.
Encore une fois, il ne s’agit pas d’incriminer les anciens militants du FFS, mais le fait qu’ils ne partagent pas ce projet ne leur donne pas le droit de discréditer leur ancienne formation politique.
Désormais, ils sont proches du camp des boycotteurs. Leur seule action se résume à dire que toute initiative n’est pas bonne à prendre. Enfin, ils ne se manifestent qu’à l’approche des élections non pas pour s’en prendre au régime, mais ils s’attaquent de façon éhontée aux partis d’opposition.
Une fois le scrutin passé, les plus hargneux continuent de s’acharner contre le parti. Pour satisfaire Youcef Belil, il faudrait que toute la direction parte. Cette revendication n’a évidemment aucun sens politique. Car, si la ligne politique du parti doit changer, il faudra intégrer les sections, lesquelles sections pourraient peser sur les décisions du futur congrès. Le reste n’est que vision autoritaire.
Aït Benali Boubekeur