Les résultats des élections législatives ne révèlent pas seulement les scores des participants. À ceux qui jubilent du score du FFS, le parti n’a fait que proposer sa solution de sortie de crise. Qu’on le veuille ou non, les Algériens n’ont pas évidemment fait sienne cette proposition. Le parti et les militants qui ont mené une campagne digne vont tirer les conclusions qui s’imposent.
Toutefois, bien que cette joute maintienne le statu quo mortifère, on ne peut pas reprocher au FFS d’avoir essayé une alternative. À l’abstention très forte –ce qui est attendu –, la campagne des anciens du FFS ne peut pas être étrangère à ce mauvais résultat. Cela dit, il faut tout assumer quand on s’engage sur l’arène politique.
Mais, là où les détracteurs ne saisissent pas la philosophie du FFS, c’est que le parti a annoncé d’emblée que sa victoire n’était pas d’ordre arithmétique. Bien évidemment, cela ne va pas empêcher les commentateurs de parler d’un échec cuisant. Il faut juste rappeler qu’un parti qui s’assigne pour mission de politiser les enjeux électoraux ne peut pas perdre.
Dans la réalité, ceux qui devraient avoir un problème de conscience, ce sont ces donneurs de leçons qui s’agitent pour ne rien faire. Car, si vous aimez l’Algérie, il ne serait ce qu’un instant, vous ne laisserez pas le pays entre les mains de ces dirigeants inhumains. Et puisque vous êtes majoritaires -62% voire plus –, ça ne devrait pas être une mer à boire pour vous.
Quant à la réaction du mouvement MAKAK, malgré notre défaite électorale, nous resterons dignes. Aucun sentiment de racisme ni de haine ne réussira à s’emparer de nous. Jusqu’à l’ultime effort, nous défendrons les valeurs de tolérance, les solutions pacifiques, etc. Comme à l’égard du FN en France, un parti sosie de votre mouvement, nous constituerons toujours un bloc pour ne pas laisser l’extrémisme s’installer en Kabylie.
Pour conclure, il va de soi que la démarche à laquelle appelle le FFS demeure la solution politique idoine pour sortir le pays de la crise. Hélas, par la large abstention, la clientèle du régime reconduit la même coalition. En parti responsable, j’espère que le FFS continuera à s’opposer au régime. Est-ce que les donneurs de leçons en feront autant ? Ce n’est pas sur. Ils vont surement attendre les prochaines échéances pour s’opposer aux partis d’opposition. De façon contradictoire, ce sont également les premiers à parler du changement. Mais, chiche !
Aït Benali Boubekeur