25 mai 2017 4 25 /05 /mai /2017 08:04

La prise du pouvoir par la force en 1962 éloigne déjà le rêve de voir s’installer une démocratie effective en Algérie. En effet, bien avant le coup d’État du 19 juin, les verrouillages tous azimuts concernaient tous les aspects de la vie politique nationale.

La question qui se pose naturellement est la suivante : après avoir vaincu toutes les oppositions, pourquoi l’alliance sacro-sainte du groupe d’Oujda n’a pas survécu longtemps ? Bien évidemment, le conflit n’a pas pour point de départ une divergence sur la démocratisation de l’État.

Bien que plusieurs analystes assimilent à tort le groupe d’Oujda à sa seule dimension militaire, il n’en reste pas moins que sa composition et les luttes internes jusqu’au coup d’État de juin 1965 montrent que le groupe n’est pas monolithique. Jusqu’à quel point le clan de Boumediene allait-il accepter les agissements de Ben Bella ?

Pour Abdelkader Yafsah, dans « la question de pouvoir en Algérie », la volonté présidentielle consiste à « porter atteinte aux intérêts non de l’armée en tant que groupe social, mais à son noyau dirigeant issu du clan d’Oujda, devenu envahissant et menaçant. »

À en croire toujours le politicologue, toutes ces difficultés sont surmontables sauf une. « Mais plus que toute autre cause, ce sera l’accord conclu entre Aït Ahmed (leader du FFS et emprisonné) et Ben Bella qui déclenchera le coup d’État », écrit-il.

Pour lui, ce n’est pas le virage autoritaire, entrepris par Ben Bella dès 1962, qui est l’origine du coup de force. D’ailleurs, dès octobre 1963, le chef de l’État de l’époque actionne l’article 59 de la constitution lui donnant les pleins pouvoirs.

Cela dit, malgré le renforcement de son pouvoir, Ben Bella n’arrive pas à prendre le dessus sur son rival. Peu à peu, l’armée, sous la houlette de Boumediene, devient la force politique la plus organisée. Du coup, au moment du coup d’État, seuls quelques fidèles regrettent le départ de Ben Bella.

En retoquant l’accord FLN-FFS, le successeur de Ben Bella ajourne, par la même occasion, le calendrier démocratique sine die. Durant son règne sans partage, le recours permanent à la force caractérise le mode de gouvernance.

Bien évidemment, cela se fait au détriment des intérêts suprêmes de la nation. Car, dans toutes les gestions opaques, les personnes qui gravitent autour du système ne sont là que pour profiter.

Hélas, cette situation dure jusqu’à nos jours. Et elle durera jusqu’à ce que les Algériens s’approprient enfin les institutions de l’État, indument squattées par les inamovibles dirigeants.

Aït Benali Boubekeur          

 

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