Dans les pays qui se respectent, la décision de participer à un quelconque scrutin n’engage que le parti. En Algérie, les commentateurs, dont des journalistes-militants et des boycotteurs version facebook, ne cessent de discréditer les participants. Sur quelle base justifient-ils leurs attaques ? Il n’y a aucune base, si ce n’est celle de ne pas partager l’idée.
Or, pour peu que chacun respecte le droit au boycott comme le droit à la participation, les différences ne sont pas un problème en démocratie. Hélas, en Algérie, les débats sur ces choix prennent parfois des tournures graves. Entre des boycotteurs qui réduisent le processus électoral à la tentation de la mangeoire et des dirigeants des partis proches du pouvoir qui répondent par l’insulte, il ne reste quasiment pas d’espace au vrai débat politique.
Dans ce climat vicié, le discours du FFS peut-il être audible ? Force est de reconnaître que la mission n’est pas une sinécure. Quand on voit le déroulement de la précampagne sur les réseaux sociaux, il faudrait que le parti décuple ses forces. En plus, cette tâche risque d’être encore plus alambiquée si la presse continue son jeu morbide.
Toutefois, malgré les difficultés tous azimuts, il faudrait que les militants du FFS en général et les candidats en particulier hissent le niveau politique à chaque débat. Car, le projet qu’ils proposent au peuple algérien permettrait une issue pacifique à la crise algérienne. En d’autres termes, si le consensus national prenait forme, la crise politique connaîtrait enfin son épilogue.
Pour conclure, il va de soi que le scrutin du 4 mai prochain ne pourra déboucher sur quelque chose de sérieux si les thèmes de campagne tournent autour des affaires, lesquelles affaires sont accompagnées de toute sorte d’invectives. En revanche, si le FFS parvient à imposer ses thèmes politiques, le processus démocratique gagnerait sa première bataille. Et ça sera indubitablement la grande victoire du FFS. Instaurer un climat politique sain et valoriser les enjeux politiques au détriment des débats sur les affaires superflues sont des gages d’une reprise du processus démocratique.
Boubekeur Aït Benali