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26 mars 2017 7 26 /03 /mars /2017 09:29

Dans une démocratie qui se respecte, la presse joue le rôle d’information. En Algérie, elle est –et c’est le moins que l’on puisse dire –trop politisée. Dans un édito d’un journal à grand tirage, pour ne pas citer directement le journal El Watan, il est dit clairement qu’un parti sérieux et qui croit « à la volonté populaire comme seul moyen d’accès au pouvoir ne peut raisonnablement accepter de s’engager dans la course électorale pour les prochaines législatives… »

De toute évidence, cet avis ne reflète pas l’opinion générale. Bien que le processus démocratique soit dévoyé par un régime illégitime, un démocrate ne peut se détourner des règles démocratiques. Du coup, comme en 1992, quand la presse a soutenu sans vergogne l’arrêt du processus électoral, en 2017, le mépris envers les citoyens demeure inchangé. En quelque sorte, pour notre presse, le processus démocratique doit-il se mettre en place sans la participation des citoyens ?

En tout cas, malgré la volonté du régime de maintenir le statu quo mortifère, il existe, tout de même, des formations politiques crédibles, à l’instar du FFS, qui y prennent part. Lors de cette consultation législative, le FFS va soumettre son projet politique aux citoyens. Immanquablement, la proposition de reconstruction du consensus national vise à définir un cadre dans lequel le jeu politique serait, à l’avenir, plus encadré, plus apaisé et plus transparent.

Cela dit, compte tenu du contexte actuel et des apesanteurs liées à l’exercice du pouvoir, il est difficile de prévoir une alternance. D’ailleurs, la victoire du FFS dans cette joute ne se mesure pas au nombre de sièges, mais à sa capacité à mobiliser les citoyens sur les sujets de société. Au pire moment de notre histoire, Hocine Aït Ahmed disait que l’espoir n’était pas mort.

Pour conclure, il va de soi qu’une élection –quelle que soit son importance –ne représente pas la clé de voûte. Le vote n’est qu’un élément du processus démocratique. Cela dit, le fait de rejeter les élections, il est difficile de protéger, par la même occasion, ledit processus.

D’où la responsabilité de certains groupes de presse dans l’enlisement de la crise politique. Partisans de l’intervention de l’armée dans le champ politique, ils s’opposent au chef de l’État en partant de l’idée que ce dernier veut écarter l’armée. Cette vision est aussi celle de certains partis. Or, la démocratie ne se joue pas au niveau des hiérarchies, mais doit être sous le contrôle des citoyens.

Aït Benali Boubekeur

     

 

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commentaires

M
J'ajouterais si vous le permettez quelque chose qui a attiré mon attention , lire:<br /> http://www.lematindz.net/news/23776-scandale-de-la-campagne-des-legislatives-qui-est-cette-femme.html
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M
Les médias en général en Algérie, ne sont, en fait, que des appendices de ce pouvoir qui nous guide.Le sujet est d'autant plus complexe, que la nature même de cette presse est ambivalente. Le même journal, pourra vous énoncer une chose et son contraire sur un fait dont il ignore les tenants et aboutissants. Mis sous surveillance par un pouvoir qui fait de la censure son cheval de bataille, le journaliste ne peut qu’exécuter les ordres venus d'en haut, alors la lutte politique citoyenne devient un fait divers ne méritant guère un encart important et intronisé à la dernière page. Parler de la presse, sans parler de journalistes qui la composent; ceux-là qui ont payé un lourd tribus au cours de la décennie noire: au jour d'aujourd'hui, c'est la carotte ou le bâton pour cette catégorie professionnelle , c'est en quelque sorte comme la nuit qui a peur du soleil. La presse Algérienne est soumise à une pression terrible afin de la pousser à "rentrer dans les rangs". On veut une société ignorante, soumise mal informée ou pas du tout informée, comme cette "lutte" antiterroriste qui semble mouvoir tel un épais brouillard où l'on ne distingue qui est qui ? Aucune information n'est véhiculée sans l'aval des autorités compétentes. Normal ! me dites -vous, c'est le secret de toute cette "lutte". Or, comment lutter contre le terrorisme sans citer nommément l’ennemi ? Pire encore : pourquoi le combat contre le terrorisme sert-il de prétexte au régime politique pour limiter la liberté médiatique ? La transparence , genre opaque, reste cet outil IMPLACABLE d'un pouvoir aux aguets.Un pouvoir qui veut rien lâcher, qui veut museler tous les circuits d'information. C'est pourquoi notre presse n'arrive pas à se détacher de cette chaîne qui la lie au pouvoir. <br /> La démocratie attendra.
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A
Je comprends la dureté de la profession. Ce qui est remis en cause est l'orientation des responsables de journaux, lesquels sont soumis à la pression de leur hiérarchie. Pour accomplir son rôle, cette presse peut s’attaquer à tous ceux qui ne pensent pas comme leurs chefs. Le traitement réservé à Hocine Ait Ahmed, quand il était sur le terrain, pouvait en témoigner. .

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  • : L’école algérienne ne s’est pas attelée, en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire, à la transmission du savoir. L’idéologisation de l’école l’a emporté sur les impératifs de la formation. Or, les concepteurs de ces programmes préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles occidentales. Du coup, la connaissance de l'histoire ne passe pas par l'école.
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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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