Quand la rue se mobilise, c’est indubitablement pour dénoncer une injustice. En Algérie, il n’y a pas un domaine où les exemples ne se multiplient pas à foison. Bien évidemment, il ne s’agit pas, selon mon humble avis, de juger les manifestants qui recourent à la violence. Leurs revendications sont sans doute légitimes.
Mais, en brûlant les biens communs, est-ce que cette action aiderait à la résolution du conflit ? Même si le problème trouve son épilogue, il faudra réparer les dégâts. Ce qui représentera une enveloppe conséquente.
Par ailleurs, bien que les naïfs puissent croire à un éventuel changement en recourant à la violence, l’histoire postindépendance nous a appris qu’à chaque protestation violente, le régime s’en est sorti renforcé. D’ailleurs, dans certains cas, des interrogations se posent sur l’implication des services pour ramener les jeunes sur leur terrain de prédilection.
Cela étant dit, la responsabilité n’incombe pas à une seule partie. En dormant sur ses deux oreilles, le peuple algérien paie le prix de sa désaffection à la chose politique. Et pour cause ! Les discussions sur la loi de finances 2017 ont commencé depuis quelques mois. Si le peuple algérien était mature politiquement, il le ferait savoir bien avant le vote de la loi.
Hélas, il n’en est rien. Et maintenant que la loi est adoptée, certains aventuriers pensent, à tort ou à raison, que c’est le moment de la combattre. Cela prouve que la démocratie est la dernière préoccupation de ces manifestants.
Car, si tel n’est pas le cas, les échéances législatives prochaines devront mobiliser les adversaires de la loi de finances 2017 afin de priver la majorité actuelle de poursuivre la destruction légale du pays.
Pour conclure, il va de soi qu’il n’existe pas une voie plus légitime qu’une autre. Le tout est de peser les avantages et les inconvénients d’une entreprise. En tout cas, les exemples nord-africains de 2011 ont montré que les changements violents ont conduit à la destruction des pays. Et au moment où il faudrait reconstruire, les forces saines sont déjà détruites. Du coup, la seule réponse qui semble la mieux adéquate est de voter, au printemps prochain, contre les partis du régime.
Aït Benali Boubekeur