22 décembre 2016
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Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce genre d’hommes politiques ne se compte que sur les doigts d’une main. En fait, si certains incarnent ou le passé ou l’avenir, Hocine Ait Ahmed –pour reprendre l’expression de Tassadit Yacine –incarne les deux à la fois.
Ainsi, si pendant les vingt premières années de son engagement il s’est dévoué pour le recouvrement de l’indépendance de son pays, depuis 1962 jusqu’à son retrait de la vie politique, lors des assises du cinquième congrès, il s’est battu pour que les institutions du pays émanent de la volonté populaire. En plus, tout au long de sa riche carrière, ces choix sont guidés par le principe suivant : défendre de façon concomitante la démocratie et la patrie.
Cela étant dit, il peut lui arriver de faire des concessions, mais jamais de compromission. Pour étayer cette thèse, son alliance avec les réformateurs en 1991 est le meilleur exemple. Bien que son désaccord avec les caciques du système soit total, si des meilleures volontés existaient au sein du régime, il ne faudrait pas, selon lui, gâcher l’occasion.
Comment garder alors cet esprit ? Bien que le costume soit trop grand, il est possible de poursuivre le même combat à condition que les éventuels compromis soient dictés par l’intérêt suprême de la nation. N’a-t-il pas dit lors de son retour au pays en décembre 1989 qu’il ne rentrait pas le coteau entre les dents ? Cela veut dire à peu près ceci : en dépit de son profond désappointement, son action ne serait guidée ni par la vengeance ni par les règlements de compte.
Enfin, le meilleur hommage que les militants et les sympathisants puissent lui rendre, c’est de faire de la politique de façon désintéressée. Faut-il rappeler que lorsque Hocine Ait Ahmed a été approché par les décideurs, entre les deux tours des élections avortées de décembre 1991, sa réponse a étonné des dirigeants en en affirmant qu’il avait ses convictions. Voici le maitre mot dont il faudrait s’inspirer.
Ait Benali Boubekeur