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22 décembre 2016 4 22 /12 /décembre /2016 19:27
Il y a un an, jour pour jour, le dernier chef historique, Hocine Ait Ahmed, tire sa révérence. Malgré une vie politique remplie –environ 70 ans de militantisme actif –, le dernier mohican laisse un vide incommensurable. En effet, il n’existe aucun événement politique national où l’on ne souhaite pas que l’emblématique chef historique soit ressuscité pour qu’il nous éclaire.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce genre d’hommes politiques ne se compte que sur les doigts d’une main. En fait, si certains incarnent ou le passé ou l’avenir, Hocine Ait Ahmed –pour reprendre l’expression de Tassadit Yacine –incarne les deux à la fois.
Ainsi, si pendant les vingt premières années de son engagement il s’est dévoué pour le recouvrement de l’indépendance de son pays, depuis 1962 jusqu’à son retrait de la vie politique, lors des assises du cinquième congrès, il s’est battu pour que les institutions du pays émanent de la volonté populaire. En plus, tout au long de sa riche carrière, ces choix sont guidés par le principe suivant : défendre de façon concomitante la démocratie et la patrie.
Cela étant dit, il peut lui arriver de faire des concessions, mais jamais de compromission. Pour étayer cette thèse, son alliance avec les réformateurs en 1991 est le meilleur exemple. Bien que son désaccord avec les caciques du système soit total, si des meilleures volontés existaient au sein du régime, il ne faudrait pas, selon lui, gâcher l’occasion.
Comment garder alors cet esprit ? Bien que le costume soit trop grand, il est possible de poursuivre le même combat à condition que les éventuels compromis soient dictés par l’intérêt suprême de la nation. N’a-t-il pas dit lors de son retour au pays en décembre 1989 qu’il ne rentrait pas le coteau entre les dents ? Cela veut dire à peu près ceci : en dépit de son profond désappointement, son action ne serait guidée ni par la vengeance ni par les règlements de compte.
Enfin, le meilleur hommage que les militants et les sympathisants puissent lui rendre, c’est de faire de la politique de façon désintéressée. Faut-il rappeler que lorsque Hocine Ait Ahmed a été approché par les décideurs, entre les deux tours des élections avortées de décembre 1991, sa réponse a étonné des dirigeants en en affirmant qu’il avait ses convictions. Voici le maitre mot dont il faudrait s’inspirer.
Ait Benali Boubekeur

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commentaires

M
"Khass idjayagh, Si El Hocine, idjayaghd ". Les hommes de sa trempe ne peuvent pas se tromper, chaque mot, chaque geste, chaque démarche a un sens pour le bien de ce pays. Il est parti, mais il nous a enseigné et délivré le sens de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme. Durant notre parcours militant, on ne cesse de puiser dans ses interviews, ses déclarations ou encore ses messages, qui nous suivront telle notre ombre d'un soleil levant . Un homme de principe que le monde entier en général et le peuple Algérien a découvert par sa position tranchante lors de l’arrêt du processus électoral de Janvier 1992. Pour lui ce processus avait deux tours, il fallait aller au deuxième tour; C'était un principe politique et démocratique, car cette démocratie n'a pas deux visages, elle est universelle. <br /> Lui aussi, autant que BOUDIAF, se savait menacer, mais semer cette esprit démocratique, semer ce comportement pacifique était son seul objectif. N'avait-il pas dit " Que ferait une hirondelle dans un pays de faucon ? " sa réponse à une question sur la venue de BOUDIAF. Il connaissait ce système, mais il connaissait aussi l'esprit militant des jeunes Algériens. Hocine AIT AHMED, n'a pas été enterré , il a été planté.
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  • Il est du devoir de chaque citoyen de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. C'est ce que je fais modestement.
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