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Après avoir appelé, il y a quelques jours au rejet des élections, probablement selon le modèle des arrouchs, le MAK s’attaque à toute activité politique n’émanant pas de son mouvement. À ce rythme, ce mouvement, qui n’a de démocratique que le nom, ne tardera pas à passer à l’action directe. En tout cas, rien ne peut infirmer cette thèse.
Bien évidemment, ne pouvant affronter l’armée algérienne, ce mouvement s’en prendrait aux paisibles militants qui, à tort ou à raison, croient encore au projet national énoncé le 1er novembre 1954 (à lire les commentaires suivant le texte sur Chafaa Bouaiche sur le site tamurt). En d’autres termes, ses cibles sont d’ores et déjà désignées : tous les citoyens de la région qui refusent le racisme, la haine de l’Algérie, de l’islam et de l’arabe.
Pour la plupart, ces citoyens se regroupent dans les partis que les séparatistes croient de chez eux. Bien que ces deux partis, en l’occurrence le FFS et le RCD, fassent de leur mieux pour que Tamazight puisse s’épanouir, le fait qu’ils ne rejettent pas la langue arabe, ils font l’objet quotidiennement des invectives du MAK, dont certaines sont faites sous couvert d’anonymat en signant au nom d’un « groupe de citoyennes et de citoyens de Kabylie. »
Alors que le projet politique –hélas, le MAK n’a qu’un projet guerrier –nécessite une adhésion libre des citoyens, ce mouvement ne se contente pas de défendre le sien, mais il veut que les citoyens les suivent comme des moutons. Or, un mouvement cesse d’être démocratique dès lors qu’il considère que son projet est l’unique recours.
Dans ces conditions, comment devraient réagir les partis incriminés ? Il est évident qu’ils ne doivent pas céder au chantage. En tout état de cause, s’ils désertent le terrain politique, l’histoire ne leur pardonnera jamais cette faute grave. Car, le projet que compte instaurer le MAK est un projet belliqueux, sans avenir. S’il aboutit, il ouvrira à terme une plaie béante dans la société.
Pour conclure, il va de soi que la Kabylie –connue pour sa tolérance politique et religieuse –ne peut pas être représentée par un mouvement qui fonde son projet sur la haine, le racisme et l’exclusion.
À travers ses attaques itératives, le mouvement séparatiste veut inciter les deux partis à ne pas participer aux élections législatives de mai 2017, et ce, dans le but d’étayer ses thèses inacceptables. Sur ce point, les choses sont au moins claires : les partis les mieux implantés en Kabylie ne pourraient pas dire si les choses évoluaient mal qu’ils ignoraient ce piège. Enfin, l’Algérie de façon générale et la Kabylie de façon particulière méritent indubitablement une meilleure représentation et un meilleur sort.
Aït Benali Boubekeur